Démission des chefs militaires allemands
Le 3 février 1938, le maréchal baron Werner von Fritsch remet sa démission de chef d'état-major à Hitler. Quelques jours plus tôt, le 27 janvier 1938, il a été précédé par le maréchal Werner von Blomberg, ministre des Armées.
Avec le départ de ces deux représentants de l'ancienne Wehrmacht, il ne reste plus personne pour s'opposer au velléités bellicistes du Führer...
Anschluss de l'Autriche
Le 12 mars 1938, Hitler occupe l'Autriche et réalise l'Anschluss (le « rattachement »)...
Les accords de Munich
Le 30 septembre 1938 se clôt à Munich une conférence de la dernière chance. Hitler réclame à ses interlocuteurs Daladier, Chamberlain et Mussolini le droit d'intervenir en Tchécoslovaquie à l'appel de la minorité de langue allemande qui peuple les monts Sudètes. En cédant une nouvelle fois à la menace, les Occidentaux confirment le dictateur allemand dans la conviction que tout lui est permis...La Wehrmacht entre à Prague
Le 15 mars 1939, l'armée allemande occupe sans combat la Bohême-Moravie, une région d'Europe centrale, peuplée de Tchèques et d'Allemands. En 1918, elle a constitué un nouvel État avec la Slovaquie : la Tchécoslovaquie.
Mussolini envahit l'Albanie
Le Vendredi Saint de l'an 1939, faisant fi de la trêve pascale, les troupes italiennes envahissent l'Albanie...
Le pacte germano-soviétique
Le 23 août 1939, le monde apprend avec stupéfaction la signature au Kremlin, à Moscou, d'un pacte germano-soviétique de «non-agression» entre Molotov et Joachim von Ribbentrop, représentants respectifs de Staline et Hitler...
La Wehrmacht envahit la Pologne
Le 1er septembre 1939, la Wehrmacht se rue à l'attaque de la Pologne. C'est le début de la Seconde Guerre mondiale...Déclaration de guerre à l'Allemagne
Le 3 septembre 1939, suite à l'agression de la Pologne, la Grande-Bretagne puis la France déclarent la guerre à l'Allemagne. Les hommes répondent sans joie mais avec détermination à l'ordre de mobilisation. Certains pacifistes manifestent néanmoins leurs réticences, tel le député socialiste Marcel Déat qui publie le 4 mai 1939 un article intitulé : « Faut-il mourir pour Dantzig ? ».
La Wehrmacht ayant violé les frontières de la Pologne, Londres envoie un ultimatum à Berlin en suggérant une ultime conférence internationale ! Hitler dédaignant de répondre, la guerre est de facto déclarée à l'expiration de l'ultimatum, le 3 septembre à 11 heures. Le Président du Conseil français Édouard Daladier et son ministre des affaires étrangères Georges Bonnet demandent au président de la République Albert Lebrun de déclarer à son tour la guerre au nom des engagements internationaux de la France (et sans consulter le Parlement). C'est chose faite à 17h.
Les troupes franco-anglaises, sous le commandement du général Maurice Gamelin (68 ans), ancien vainqueur de la Marne aux côtés de Joffre, ne profitent pas de ce que le front occidental est dégarni, la Wehrmacht étant presque toute entière occupée à envahir la Pologne. Les soldats se tiennent l'arme au pied derrière la ligne Maginot et traînent leur ennui, au grand désespoir des Polonais. C'est la « drôle de guerre », d'après une expression de Roland Dorgelès. Elle prendra fin dans des conditions tragiques le 10 mai 1940 avec l'invasion allemande.
Les Soviétiques envahissent la Pologne
Le 17 septembre 1939, deux semaines après les armées allemandes, les armées soviétiques entrent à leur tour en Pologne. Staline et Hitler se partagent le malheureux pays en vertu d'une clause secrète du pacte germano-soviétique signé le 24 août 1939. La France et l'Angleterre, qui s'étaient engagées à secourir la Pologne, restent l'arme au pied,... en attendant leur tour.Partage de la Pologne
Le 28 septembre 1939, au lendemain de la conquête de Varsovie par les troupes allemandes, Hitler et Staline signent un traité pour le partage de la Pologne. Ce n'est jamais que la quatrième fois en deux siècles que ce pays fait l'objet d'un partage entre ses dangereux voisins.Attentat de Georg Elser contre Hitler
Le soir du 8 novembre 1939, à Munich, dans la brasserie Bürgerbräukeller, Hitler fête l'anniversaire de son putsch raté de 1923. Ce putsch lui avait valu d'être incarcéré pendant plusieurs mois. Par une chance inouïe, il va échapper à 13 minutes près à une bombe destinée à le tuer...
Staline attaque la Finlande
Le 30 novembre 1939, Staline lance les troupes soviétiques à l'assaut de la petite Finlande...Sabordage du cuirassé de poche Graf Spee
Le 17 décembre 1939, le sabordage du cuirassé allemand Graf Spee met un terme à la bataille du Rio de la Plata et restaure la suprématie britannique sur les mers, trois mois après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale...
L'Altmark hors de combat
Le 16 février 1940, le premier Lord de l'Amirauté britannique Winston Churchill ordonne la mise hors de combat d'un navire allemand, l'Altmark, dans un fjord de Norvège. Piqué au vif, Hitler va prendre la décision d'envahir le pays scandinave, en dépit de sa neutralité.
Le plan Manstein
L'invasion de la Hollande, de la Belgique et de la France en mai-juin 1940 est le fruit d'un plan téméraire, concocté par Hitler suite à sa rencontre inopinée avec un obscur général d'infanterie, Erich von Manstein, le 17 février 1940...
La première phase du plan Manstein, le « Fall Gelb » (« Plan Jaune »), entraînera en mai 1940 l'enfermement des troupes alliées dans la nasse de Dunkerque, par un mouvement tournant de la Wehrmacht. Après quoi, en juin 1940, celle-ci appliquera le « Fall Rot » (« Plan Rouge »), autrement dit l'invasion de la France...
Paul Reynaud à la tête du gouvernement français
Le 21 mars 1940, dans l'émotion suscitée par l'armistice entre les Finlandais et les Soviétiques, dix jours plus tôt, Paul Reynaud remplace Édouard Daladier, l'homme des accords de Munich, à la présidence du Conseil (le gouvernement français)...
Hitler envahit la Norvège
Le 9 avril 1940, les armées de Hitler envahissent la Norvège. Les Alliés franco-anglais répliquent par un débarquement sur la côte septentrionale de la Norvège, en vue de protéger les gisements de fer de Suède. Tandis que le gros de leurs armées reste l'arme au pied le long de la frontière française, ils engagent à Narvik leur première campagne contre la Wehrmacht.
Hitler envahit la Belgique
Le 10 mai 1940, sept mois après la déclaration de guerre de la France et de l'Angleterre à l'Allemagne, celle-ci rompt le front occidental.
Conformément au plan audacieux du général Erich von Manstein, le Führer porte son principal effort dans les Ardennes, une région montagneuse qui n'est pas protégée par la ligne Maginot et que le généralissime Gamelin n'a pas cru nécessaire de défendre...
Churchill Premier ministre contre Hitler
Le 10 mai 1940, tandis que les armées de Hitler rompent le front de l'ouest, Winston Churchill devient Premier ministre de Grande-Bretagne. Il remplace à ce poste Neville Chamberlain, qui s'est déconsidéré par ses hésitations et ses reculades face au Führer.
Trois jours plus tard, le 13 mai 1940, Winston Churchill lance à l'adresse des députés et de ses concitoyens : «Je n'ai à offrir que du sang, de la peine, des larmes et de la sueur !...»
Churchill présente son cabinet de guerre
Le 13 mai 1940, trois jours après avoir été nommé Premier ministre par le roi George VI, Winston Churchill (66 ans) présente son cabinet de guerre à la Chambre des Communes. Dans son discours radiodiffusé, il lance aux députés et à ses concitoyens : « Je n'ai à offrir que du sang, de la peine, des larmes et de la sueur ! ». Il a emprunté cette saisissante formule à l'Italien Giuseppe Garibaldi, qui l'a adressée le 2 mai 1849 à ses Chemises rouges.
L'Italie déclare la guerre à la France
Le 10 juin 1940, l'Italie déclare la guerre à la France et à l'Angleterre, tandis que ces deux pays tentent désespérément de résister à l'invasion allemande. Mussolini se repentira sur le tard de ce « coup de pied de l'âne » qui entraînera son régime dans la débâcle hitlérienne.
L'entrée de l'Italie dans la guerre favorisera paradoxalement les Alliés. En 1941, Hitler devra différer l'attaque de l'URSS pour secourir Mussolini empêtré dans les Balkans et en Grèce, de sorte que le terrible hiver russe frappera les Allemands avant qu'ils aient le temps de conquérir Moscou. En 1943 enfin, c'est par la Sicile que les Anglo-Saxons entameront la reconquête du continent.
Formation du gouvernement Pétain
Le soir du dimanche 16 juin 1940, à Bordeaux, Paul Reynaud démissionne et laisse au maréchal Pétain le soin de former un nouveau gouvernement et de décider de l'attitude à prendre devant l'invasion allemande...Pétain demande l'armistice
Le 17 juin 1940, le maréchal Pétain demande aux Allemands quelles sont leurs conditions d'armistice. À midi, il prononce à la radio une allocution mémorable : « C'est le coeur serré que je vous dis aujourd'hui qu'il faut cesser le combat... » Le même jour, le général de Gaulle prend l'avion pour Londres.Naufrage du Lancastria
Le 17 juin 1940, tandis que la France est envahie par la Wehrmacht, le Lancastria, un paquebot chargé de soldats britanniques, quitte à la hâte le port de Saint-Nazaire. Bombardé par des Junker allemands, il explose et coule en 24 minutes. Malgré le danger, des dizaines d'embarcations viendront au secours des naufragés et recueilleront près de 2500 survivants. Dans les semaines suivantes, les habitants du littoral se feront un devoir d'offrir une sépulture aux corps rejetés par l'océan. Faute d'un enregistrement des passagers de fortune, le nombre de victimes est évalué à 5 200 ! Le drame fut longtemps tenu secret, Churchill ne voulant pas aggraver les souffrances de ses concitoyens…
L'Appel
Le 18 juin 1940, sur les ondes anglaises, le général de Gaulle lance aux Français qui se trouvent en Angleterre ou viendraient à s'y trouver un appel à le rejoindre pour poursuivre la lutte contre les Allemands qui, au même moment, envahissent la France. L'Appel est diffusé sur les ondes le soir, vers 22 heures, et rediffusé le lendemain vers 16 heures...Premier sabotage
Le 20 juin 1940, deux jours avant l'armistice qui consacrera la défaite des armées françaises face à la Wehrmarcht, un inconnu, Étienne Achavanne, prend l'initiative de saboter des lignes téléphoniques allemandes. Fusillé le 4 juillet 1940 près de Rouen, il peut être considéré comme le premier résistant français à l'occupation allemande.Armistice franco-allemand
Le 22 juin 1940, la France du maréchal Pétain signe à Rethondes, dans la forêt de Compiègne, un armistice avec l'Allemagne d'Adolf Hitler. Entre cette date et l'invasion de l'URSS, l'Angleterre de Churchill sera seule au monde à combattre le nazisme...Attaque de Mers el-Kébir
Le 3 juillet 1940, la Royal Navy attaque la flotte française amarrée dans la base nord-africaine de Mers el-Kébir. Seuls contre les nazis après l'armistice franco-allemand, les Anglais craignent non sans raison que la flotte française ne soit réquisitionnée par les Allemands. Sous le nom de code Catapult, ils lancent une opération destinée à s'emparer de tous les navires français à leur portée ou de les neutraliser.
La brutalité de l'attaque de Mers el-Kébir (près de 1300 morts) réveille en France une anglophobie latente. C'est une aubaine pour les partisans d'une collaboration avec l'occupant. Quelques jours plus tard, l'Assemblée nationale issue des élections de 1936 et du Front populaire vote à une écrasante majorité les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.
Pleins pouvoirs au Maréchal Pétain
Le 10 juillet, l'Assemblée nationale, qui réunit le Sénat et la Chambre des députés, tient une séance exceptionnelle dans le casino de la ville d'eaux de Vichy. À l'instigation de Pierre Laval, vice-président du Conseil, elle vote les pleins pouvoirs au maréchal Philippe Pétain en vue de préparer une nouvelle Constitution. C'est la fin de la IIIe République et le début de ce qu'on appelle le « régime de Vichy »...
La bataille d'Angleterre
Le 30 juillet 1940, Hermann Goering, qui dirige la Luftwaffe, l'aviation de combat allemande, annonce le début de la «grande bataille aérienne» contre l'Angleterre, selon ses propres mots.
L'offensive va tourner court en raison de la résistance héroïque des pilotes britanniques du «Fighter Command» et d'une innovation révolutionnaire, le radar...
Le Juif Süss à la Mostra de Venise
Célèbre film de propagande nazi, Le Juif Süss (Jud Süss en allemand) ouvre la Mostra de Venise le 5 septembre 1940, quelques mois après le début de la Seconde Guerre mondiale. Dans les mois qui suivent, il est vu par 20 millions de spectateurs en Allemagne et dans l'Europe occupée (dont un million en France)...
Londres victime du Blitz
Le 7 septembre 1940, suite à l'échec des attaques aériennes contre l'Angleterre, Hitler inaugure une nouvelle tactique destinée à abattre le moral de l'ennemi : 364 bombardiers allemands, escortés par 515 chasseurs, bombardent Londres de 17h à 4h30 du matin, faisant 430 morts, surtout dans les quartiers populaires de l'East End.
C'est le début de ce que les Britanniques appellent le «Blitz»...
Découverte de Lascaux
Le 12 septembre 1940, dans une colline proche du village de Montignac, au coeur du Périgord noir, le jeune apprenti mécanicien Marcel Ravidat (18 ans) élargit avec son couteau un orifice qu'il a découvert quatre jours plus tôt avec son chien Robot. Il soupçonne à juste titre que l'orifice recèle des surprises.
Accompagné de trois garçons qu'il a rencontrés sur le chemin, Georges Agnel, Simon Coencas et Jacques Marsal, il se glisse dans la cavité et, avec sa lampe de poche, entrevoit de mystérieuses peintures sur les parois. Il fait part de la découverte à l'ancien instituteur du village, l'érudit Léon Laval, lequel en informe l'abbé Henri Breuil (63 ans), éminent spécialiste de la Préhistoire. Celui-ci se rend sur le site, appelé Lascaux, cependant que déjà les curieux s'y pressent déjà en foule...
Premier statut des Juifs
Soucieux de se concilier les bonnes grâces de l'occupant, le gouvernement de Vichy, dirigé par le Maréchal Pétain, promulgue dès le 3 octobre 1940 un premier statut des juifs. Il exclut les Français identifiés comme Juifs de la plupart des fonctions publiques et de nombreuses autres professions. En dépit de son aspect scandaleux, il passe à peu près inaperçu. Il est vrai que les Français se battent au même moment dans les difficultés du quotidien et très peu connaissent des juifs concernés par le statut...
Rencontre de Montoire
Le 24 octobre 1940, le maréchal Pétain rencontre Hitler dans la petite gare de Montoire-sur-le-Loir, par l'entremise de Pierre Laval. C'est le début de la politique officielle de « collaboration » entre le « régime de Vichy » et le IIIe Reich.
Le chef de l'État s'en explique à la radio quelques jours plus tard, le 30 octobre 1940 : « C'est dans l'honneur et pour maintenir l'unité française, une unité de dix siècles, dans le cadre d'une activité constructive du nouvel ordre européen,que j'entre aujourd'hui dans la voie de la collaboration (...). Cette collaboration doit être sincère... »
Le Manifeste de Brazzaville
Le 27 octobre 1940, en réaction à la rencontre de Montoire, le général Charles de Gaulle lance un Manifeste de Brazzaville, capitale de l'Afrique Équatoriale Française (AEF). Par ce discours sobre et vigoureux, il affirme son autorité et annonce la constitution d'un Conseil de Défense de l'Empire...
Le Grec Metaxàs répond « Ochi » à Mussolini
Le 28 octobre 1940, le Premier ministre Ioannis Metaxàs répond fermement « Ochi » (« non ») à un ultimatum du dictateur italien Mussolini qui le somme de laisser ses troupes entrer dans son pays. Le petit royaume grec est aussitôt envahi par les troupes italiennes qui occupent déjà l'Albanie voisine. À la surprise générale, les Grecs résistent avec une âpreté étonnante à l'invasion et parviennent à repousser les Italiens...
Le jour du OchiDepuis la Libération du pays, le 28 octobre a été proclamé fête nationale. Cet anniversaire rappelle l'héroïque résistance du peuple grec à l'invasion italo-allemande.
Renvoi de Laval
Le 13 décembre 1940, le Maréchal Pétain renvoie son vice-président du Conseil, Pierre Laval, avec ces simples mots : « Vous n'avez plus ma confiance... ». Il le remplace par Pierre-Étienne Flandin.
Mais, soutenu par l'occupant, Laval revient dès le 17 avril 1942 à la tête du gouvernement et renforce dès lors la politique de collaboration avec l'Allemagne.
Exécution de Jacques Bonsergent
Le 23 décembre 1940, Paris se couvre de cette affiche : « L'ingénieur Jacques Bonsergent a été condamné à mort par le tribunal militaire allemand pour acte de violence envers un membre de l'armée allemande. Il a été fusillé ce matin ».
Le jeune homme (28 ans) est l'un des premiers Français fusillés par l'occupant allemand. Il a été arrêté six semaines plus tôt après une rixe nocturne avec des soldats. En le faisant exécuter pour ce simple motif, Hitler veut lancer un avertissement au maréchal Pétain, qui avait révoqué dix jours plus tôt le vice-président Pierre Laval et refusé d'assister aux Invalides au retour des cendres de l'Aiglon.
Rommel débarque à Tripoli
Le 14 février 1941, le général Erwin Rommel débarque à Tripoli, capitale de la Libye italienne, à la tête d'un corps d'armée allemand, l'Afrikakorps. Son offensive contre les Anglais se brisera à El-Alamein en octobre 1942.
Le « serment de Koufra »
Le 2 mars 1941, le colonel Philippe Leclerc de Hauteclocque (38 ans) enlève aux Italiens l'oasis de Koufra, au sud de la Libye. Avec ses hommes, qui ont rejoint comme lui le général de Gaulle après l'invasion de la France par la Wehrmacht, il fait le serment de ne plus déposer les armes avant que le drapeau français ne flotte sur Strasbourg. Ce « serment de Koufra » marque le début d'une longue marche glorieuse qui passera par la Libération de Paris...
La « rafle du billet vert »
En mai 1941, à Paris, des milliers de Juifs étrangers reçoivent une convocation, le « billet vert » : ils sont « invités à se présenter » le 14 mai dans divers lieux de rassemblement « pour examen de situation ». Persuadés qu'il s'agit d'une simple formalité, beaucoup s'y rendent. Ils sont alors retenus, tandis que la personne qui les accompagne est priée d'aller chercher pour eux quelques vêtements et vivres. 3 700 Juifs sont ainsi arrêtés. Conduits à la gare d'Austerlitz en autobus, ils sont transférés le jour même en train vers le Loiret, dans les camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande. Ils vont y rester pendant plus d'un an, dans l'ignorance totale du sort qui leur est réservé...
Les Britanniques de retour à Bagdad
Le 1er juin 1941, sous une chaleur torride, un corps expéditionnaire britannique entre à Bagdad et en chasse le gouvernement de Rachid Ali, un putschiste en cheville avec les Allemands...La Wehrmacht envahit l'URSS
Le 22 juin 1941, à 4 heures du matin, Staline est réveillé par un coup de fil du général Joukov dans sa datcha des environs de Moscou : «C'est la guerre !»
Les troupes allemandes viennent de pénétrer en Union soviétique. Cette guerre non déclarée survient un an jour pour jour après l'armistice franco-allemand...
Mgr von Galen dénonce le massacre des innocents
Le 3 août 1941, Monseigneur von Galen, évêque de Munster, dénonce en chaire le meurtre organisé des handicapés par les nazis au nom de l'eugénisme (nom de code de l'opération : « Aktion T4 »). C'est la première fois qu'une personnalité allemande s'en prend publiquement à la politique de Hitler. Le fait est d'autant plus remarquable qu'il survient quelques semaines après l'entrée en guerre de l'Allemagne contre l'URSS.
La Charte de l'Atlantique
Le 14 août 1941, le président des États-Unis Franklin Delano Roosevelt et le Premier ministre britannique Winston Churchill se rencontrent à bord du navire de guerre Prince of Wales «quelque part en mer», au large de Terre-Neuve. Ils proposent une série de principes moraux devant guider les puissances démocratiques et garantir le rétablissement durable de la paix...
Attentat au métro Barbès
Le 21 août 1941, à Paris, un militant communiste de 22 ans, Pierre Georges, futur « Colonel Fabien », se rend au métro Barbès et abat le premier Allemand qu'il croise sur le quai, l'aspirant Moser. Cet attentat fait suite à l'invasion de l'URSS par la Wehrmacht et à l'entrée des communistes dans la Résistance contre l'occupant nazi, sur injonction de Staline.
En désaccord avec la France Libre (Londres) et le général de Gaulle, le Parti Communiste Français prône l'affrontement frontal avec l'ennemi en vue d'attiser la répression et immobiliser en France un maximum de divisions allemandes, de ce fait rendues indisponibles pour combattre sur le front oriental, en URSS.
À Vichy, dès qu'est connu l'attentat du métro Barbès, le ministre de l'Intérieur Pierre Pucheu décide de punir le crime sans attendre en faisant exécuter six « communistes ». De cette façon, il espère dissuader les Allemands de s'immiscer dans le maintien de l'ordre. Dès le 23 août, une loi crée un nouveau tribunal, les Sections Spéciales, habilité à rejuger des condamnés en violation du sacro-saint principe de non-rétroactivité des lois (nulla poena sine lege).
Trois malheureux emprisonnés pour des délits mineurs ou la diffusion de tracts communistes sont extraits des prisons de Paris, rejugés à la hâte en qualité de présumés terroristes et guillotinés dès le lendemain matin dans la cour de la prison de la Santé. Les juges requis pour le tribunal n'osent cependant aller au bout de leur mission. Ce n'est que le 24 septembre 1941 que le ministre obtiendra ses trois autres têtes, après avoir dû créer le 7 septembre un nouveau Tribunal d'État composé d'un seul magistrat « en activité ou en retraite » !
Le massacre de Babi Yar
Les 29 et 30 septembre 1941, à Kiev (Ukraine), pas moins de 33 000 juifs de tous âges et des deux sexes sont tués au lieu-dit Babi Yar (le « ravin de la vieille femme » en yiddish) par les Einsatzgruppen de la Schutzstaffel (SS).
Le massacre de Babi Yar est un exemple paroxystique de la « Shoah par balles » par laquelle ont péri de très nombreux Juifs d'Union soviétique. Elle se révéla encore plus meurtrière que les chambres à gaz...
Exécution de 27 otages dont Guy Môquet
Le mercredi 22 octobre 1941, à Châteaubriant, en Bretagne, les Allemands fusillent 27 détenus (dont Guy Môquet) en riposte à l'assassinat du commandant allemand de Nantes, le Feldkommandant Fritz Holtz.
Celui-ci a été abattu deux jours plus tôt, le 20 octobre, en plein centre de Nantes, par un militant communiste, Gilbert Brustlein. Le 21 octobre, à Bordeaux, un conseiller militaire allemand, Hans Reimers, a été à son tour abattu par un autre résistant communiste, Pierre Rebière...
Les Japonais attaquent Pearl Harbor
Au matin du dimanche 7 décembre 1941, des nuées d'avions japonais attaquent par surprise la flotte de guerre américaine basée à Pearl Harbor, dans les îles Hawaï. Trois heures plus tard, le gouvernement japonais transmet à son homologue américain une déclaration de guerre en bonne et due forme...
75 otages, dont Gabriel Péri, fusillés au mont Valérien
Le 15 décembre 1941, pendant l'occupation allemande, 75 otages juifs et/ou communistes sont fusillés au mont Valérien...Jean Moulin est parachuté en France
Le 2 janvier 1942, Jean Moulin est parachuté en France pour organiser la résistance intérieure et la placer sous les ordres du général de Gaulle...
Mise au point de la « Solution finale »
Le 20 janvier 1942, mise au point de la « Solution finale » à la conférence de Wannsee par Reinhard Heydrich, le chef des services de sécurité allemands - la Sicherheitspolizei (SD) et le Reichsicherheits-Hauptamt (RSHA) -, en présence de dignitaires et hauts fonctionnaires nazis (Adolf Eichmann). Ils mettent au point la déportation des Juifs de l'ouest de l'Europe vers les camps d'extermination situés en Pologne...
Singapour capitule face aux Japonais
Le 15 février 1942, au coeur de la Seconde Guerre mondiale, le port britannique de Singapour, à la pointe de la péninsule malaise, capitule devant les armées japonaises. Défendue par 85 000 hommes sous le commandement du général Arthur Percival, Singapour était une forteresse réputée imprenable, du moins par la mer. Mais les 30 000 hommes du général japonais Tomoyuki Yamashita, surnommé le « Tigre de Malaisie », vont contourner la difficulté en l'attaquant par la terre !...
Ouverture du procès de Riom
Le 19 février 1942, s'ouvre le procès de Riom. À la suite de la défaite de 1940, le gouvernement de Vichy entend juger les responsables de l'impréparation de l'armée et poursuit quelques-uns des dirigeants de l'entre-deux-guerres. Léon Blum, Édouard Daladier, le général Gamelin entre autres, sont au banc des accusés...
Rawa-Ruska, le camp de la mort lente
Le 13 avril 1942, deux mille prisonniers de guerre français entraient dans le camp de représailles de Rawa-Ruska (ou Ravaruska). Ils furent bientôt suivis de nombreux autres...
Attentat contre Heydrich
Le 27 mai 1942, Reinhard Heydrich (38 ans) est blessé dans un attentat commis à Prague par des résistants tchèques parachutés de Londres.
Il mourra le 4 juin de ses blessures. Il s'ensuivra une vague de répression sanglante contre les Tchèques. Le village de Lidice sera rasé et les sept auteurs de l'attentat (Jan Kubis, Adolph Opalka, Josef Volcik,...) tués dans l'assaut de l'église pragoise où ils s'étaient réfugiés.
Homme de confiance de Hitler, Heydrich était « Reichsprotektor » (« Protecteur du Reich ») de Bohême-Moravie et par ailleurs chef des services de sécurité nazis (RSHA) et grand ordonnateur de la « Solution finale », à ce titre l'homme le plus puissant d'Europe après Hitler ! Son assassinat est le premier coup porté à la toute-puissance nazie.
La bataille de Midway
Du 3 au 6 juin 1942, les flottes japonaise et américaine s'affrontent près de l'île de Midway, au coeur du Pacifique.
Pour la première fois dans une bataille navale, l'aviation fait figure de vedette. Les Japonais perdent leurs quatre porte-avions. Abasourdis six mois plus tôt par le choc de Pearl Harbor, les Américains redressent la tête et entament une contre-offensive victorieuse...
Le martyre de Lidice
Le 10 juin 1942, un détachement de SS pénètre dans le village tchèque de Lidice, sous le commandement du Standartenführer Max Rostock. 263 adultes, dont 71 femmes, sont fusillés près d'une ferme. 198 autres sont déportés à Ravensbrück. Parmi les 98 enfants, une partie sont dispersés dans des orphelinats et les autres envoyés au camp d'extermination de Chelmno (16 seulement survivront à ces épreuves). Le village est pour finir incendié et rasé, y compris le cimetière !
Cet acte de barbarie fait suite à l'assassinat de Reinhard Heydrich, « protecteur du Reich » en Bohême-Moravie, par des résistants tchèques commandités par Londres, deux semaines plus tôt. Deux ans plus tard, jour pour jour, un autre village, Oradour-sur-Glane, connaîtra le même sort.
Rafle du Vél d'Hiv
Le 16 juillet 1942 a eu lieu la rafle du Vél d'Hiv. Sous le nom de code « Vent printanier », les Allemands ont projeté d'arrêter un grand nombre de Juifs dans toute l'Europe occupée. À Paris, 7 000 policiers et gendarmes arrêtent ainsi 13 000 Juifs, y compris 4 000 enfants que les nazis n'avaient pas formellement réclamés. Quelques jours après, tous sont convoyés vers les camps d'extermination. Quelques dizaines en reviendront.
Il a fallu attendre le 16 juillet 1995 pour qu'à la faveur d'un émouvant discours, le président Jacques Chirac, reconnaisse officiellement « que ces heures noires souillent à jamais notre histoire, et sont une injure à notre passé et à nos traditions. Oui, la folie criminelle de l'occupant a été secondée par des Français, par l'État français »....
Et puis, il y a la phrase malheureuse qui est la seule que l’on va en définitive retenir de ce discours plutôt bien enlevé dans l’ensemble : « La France, patrie des Lumières et des Droits de l'Homme, terre d'accueil et d'asile, la France, ce jour-là, accomplissait l'irréparable. Manquant à sa parole, elle livrait ses protégés à leurs bourreaux. » Robert Badinter, l’ancien garde des sceaux de François Mitterrand, interrogé par Jacques Semelin le 28 avril 2021, s’en indigne : « Le discours de Chirac est plein d’émotion, littérairement accompli, nommant avec des mots forts la souffrance des Juifs, leur persécution et leur déportation. Mais sur le plan juridique et politique, il ne résiste pas à l’analyse ». Il y manque deux mots : « de Vichy », car c’est de « la France de Vichy » qu’il eut fallu parler et non de la France tout court car celle-là, dans les villages et les villes, protégeait tant bien que mal les juifs ; c’était aussi bien évidemment celle-là qui à Londres et Bir Hakeim, menait le combat contre le Mal...
Débarquement de Dieppe
Le 19 août 1942, environ 6000 hommes de troupe débarquent sur les plages de Dieppe, au nord de la Seine. Parmi eux figurent 1005 commandos britanniques, 50 rangers américains, 15 Français et surtout 4963 hommes et officiers de la 2e division d'infanterie canadienne, dont le régiment franco-canadien des fusiliers Mont-Royal...
La bataille d'El-Alamein
Le 23 octobre 1942, l'Afrikakorps du maréchal Rommel recule à El-Alamein devant la VIIIe armée britannique du général Montgomery.
C'est le premier coup d'arrêt infligé à l'armée allemande après une guerre éclair qui lui a valu d'occuper la plus grande partie de l'Europe continentale et du bassin méditerranéen. Il a été rendu possible par l'héroïque résistance d'une brigade française à Bir Hakeim, au sud du dispositif britannique...
Débarquement en Afrique du Nord
Le 8 novembre 1942, dans le cadre de l'opération «Torch», 100.000 soldats américains et anglais débarquent en Afrique du nord. Bénéficiant de l'effet de surprise, ils s'emparent de Casablanca, Oran et Alger, en vue de préparer la libération du continent européen...
Occupation de la zone « libre »
Le 11 novembre 1942, Hitler déclenche l'opération « Attila ». En réponse au débarquement anglo-américain en Afrique du Nord, l'armée allemande franchit la ligne de démarcation qui sépare la France occupée de la France dite « libre » depuis l'armistice de 1940. À Toulon, sur ordre de l'amiral Jean de Laborde, la flotte française se saborde pour échapper aux Allemands sans pour autant tomber entre les mains des Anglais ! À Vichy, le gouvernement du maréchal Pétain et de Pierre Laval est placé sous le contrôle direct de l'occupant. Il perd la fiction de son indépendance.
La flotte française se saborde à Toulon
Le 27 novembre 1942, la flotte française se saborde en rade de Toulon. L'ordre vient de l'amiral Jean de Laborde. Il veut éviter de livrer la flotte aux Allemands qui viennent d'envahir la zone libre. Il ne veut pas pour autant l'envoyer combattre avec les ennemis de Hitler, car parmi eux figurent les Anglais, ennemis traditionnels de la France et de ses marins ! Les navires de guerre ne serviront ni aux Allemands… ni aux Alliés...
Assassinat de l'amiral Darlan
Le 24 décembre 1942, l'amiral François Darlan (61 ans), est assassiné à Alger par un jeune activiste royaliste, Bonnier de la Chapelle, exécuté aussitôt après.
Quelques semaines plus tôt, au moment du débarquement anglo-saxon en Afrique du Nord, le dauphin du maréchal Pétain, qui se trouvait alors à Alger au chevet de son fils malade, était devenu presque malgré lui l'interlocuteur des Américains. Ces derniers, qui ne prenaient pas au sérieux la France libre et le mouvement gaulliste, souhaitaient négocier avec lui le ralliement des colonies françaises à la guerre contre le nazisme. Sa mort inopinée va amener Washington à se tourner vers le terne général Giraud avant de reconnaître enfin le général de Gaulle.
Les Allemands capitulent à Stalingrad
Le 31 janvier 1943, le maréchal Friedrich Paulus signe la capitulation de la VIe armée allemande à Stalingrad...
Cette métropole industrielle russe située sur la Volga avait renoncé en 1925 à son nom : Tsaritsyne, pour celui du dictateur soviétique ; en 1961, dans le cadre de la déstalinisation voulue par Khrouchtchev, la ville avait changé son nom pour Volgograd, la «ville de la Volga»...
De nombreuses voix s'élèvent en ce début de XXIe siècle pour qu'elle reprenne le nom sous lequel elle s'est illustrée pendant la «grande guerre patriotique» (1941-1945) , fût-il celui d'un dictateur sanguinaire...
Manifeste du peuple algérien
Le 10 février 1943, un Algérien musulman, Ferhat Abbas, publie le Manifeste du peuple algérien et revendique une pleine autonomie pour l'Algérie.
Service du Travail Obligatoire (STO)
Le 16 février 1943, une loi de l'État français institue le Service Obligatoire du Travail, rebaptisé très vite Service du Travail Obligatoire (STO) en raison des moqueries suscitées par ses initiales.
On comptera jusqu'en juin 1944 un total de 650 000 départs au titre du STO. Mais aussi environ 200 000 réfractaires. Beaucoup de ceux-ci entreront dans la Résistance et prendront le maquis...
Décapitation de la « Rose blanche »
Le 22 février 1943, l'étudiante allemande Sophie Scholl, son frère Hans et leur ami Christoph Probst sont guillotinés pour s'être rendus coupables de résistance au nazisme. Ils avaient formé un mouvement clandestin dénommé La Rose blanche et distribué des tracts dans leur établissement...
Cri d'amour dans la Rosenstraße
Le 27 février 1943, les nazis raflent à Berlin les derniers Juifs de la ville. Il s'agit pour la plupart d'hommes mariés à des femmes de souche « aryenne ». Ils attendent dans un bâtiment de la Rosenstraße d'être déportés dans un camp d'extermination. Mais leurs épouses vont obliger le pouvoir à faire marche arrière...
Découverte du charnier de Katyn
Le 13 avril 1943, la radio allemande annonce la découverte d'un charnier à Katyn, dans une forêt de Biélorussie. Il s'agit des restes de 4.143 officiers polonais, délibérément exécutés par les Soviétiques lorsque ceux-ci, conformément au pacte germano-soviétique, s'étaient emparés en 1939-1940 de la partie orientale du pays. Pendant plusieurs décennies, niant l'évidence, les communistes persisteront à rejeter le crime sur les nazis. Il faudra attendre 1990 pour que les Soviétiques, par la voix de Mikhaïl Gorbatchev, assument la paternité du massacre...
En 2007, le cinéaste Andrzej Wajda a tiré un film témoignage remarquable de ce drame dont son propre père a été l'une des victimes.
Découverte du LSD
Le 16 avril 1943, le chimiste suisse Albert Hofmann (37 ans), employé dans les laboratoires Sandoz (aujourd'hui Novartis), à Bâle, s'injecte par mégarde un dérivé de l'acide lysergique dont il était en train d'étudier les propriétés stimulantes. Il éprouve alors des sensations euphorisantes et des hallucinations...
On découvrira plus tard leurs similitudes avec celles qui sont provoquées par l'ergot de seigle, un champignon qui contient aussi de l'acide lysergique et peut se retrouver dans la farine du pain, provoquant le « mal des Ardents » ou « feu de Saint-Antoine », une maladie autrefois relativement fréquente !
Cette découverte inopinée va ouvrir la voie à la drogue hallucinogène mythique des années 60 (les années « hippies ») : le LSD (Lyserg Säure Diäthylamid ou diéthylamide de l'acide lysergique). Elle sera promue aux États-Unis par un psychologue fantasque, conférencier à Harvard, Timothy Leary (1920-1996).
Mort de l'amiral Yamamoto
Le 18 avril 1943, un bombardier japonais en route vers les îles Salomon est abattu par la chasse américaine avec à son bord l'amiral Isoroku Yamamoto, le maître d'oeuvre de l'attaque sur Pearl Harbor...
Soulèvement du ghetto de Varsovie
Le 19 avril 1943, les 60 000 juifs qui subsistent dans le ghetto de Varsovie se soulèvent contre les SS du général Jürgen Stroop, qui a reçu de Hitler l'ordre de les exterminer. Leur combat sans espoir durera jusqu'au 16 mai 1943. Tous seront dirigés vers les camps d'extermination sauf 7 000 d'entre eux, morts les armes à la main ou qui se seront suicidés comme leur chef, le jeune Mordechai Alinewicz...
Le Chant des Partisans
Le 30 mai 1943, dans un hôtel de la banlieue de Londres, l'écrivain-journaliste Joseph Kessel, son neveu Maurice Druon, la musicienne Anna Marly et quelques amis composent un chant qui deviendra sous le nom de Chant des Partisans l'hymne de la Résistance française au nazisme et à l'occupation allemande.
Arrestation de Jean Moulin
Le 21 juin 1943, la Gestapo investit la villa du docteur Dugoujon, à Caluire, une petite ville proche de Lyon, où se tient une réunion importante du Conseil National de la Résistance. Sans doute le chef de la Gestapo de Lyon, Klaus Barbie, a-t-il été informé par l'un des participants, le dénommé René Hardy.
Celui-ci seul arrive à s'enfuir. Parmi les résistants arrêtés, les Allemands ne tardent pas à identifier Jean Moulin, chef de la résistance intérieure. Ils le transfèrent à Paris puis à Berlin où il n'arrivera jamais. Le 8 juillet 1943, il meurt des suites des tortures et des mauvais traitements en gare de Metz.
Bataille de chars à Koursk
Le 5 juillet 1943, autour de la ville russe de Koursk, commence la plus grande bataille de chars de l'Histoire. Quelques mois après la gigantesque bataille de Stalingrad, elle met aux prises 3 500 engins blindés allemands et autant de soviétiques. Au bout d'une semaine, les Allemands, qui ont perdu plus de 100 000 hommes, abandonnent la partie. C'est l'échec de l'opération baptisée « Citadelle ». Ils entament leur retraite. Celle-ci s'achèvera près de deux ans plus tard dans les ruines de Berlin.
Débarquement anglo-saxon en Sicile
Le 10 juillet 1943, les Anglo-Saxons débarquent en Sicile. C'est l'opération « Husty ». La 8e armée britannique du général Bernard Montgomery pose le pied sur la côte méridionale ; la 7e armée américaine du général George Patton sur la côte occidentale. Les troupes italiennes et allemandes sont prises au dépourvu et en cinq semaines, les Alliés s'emparent de l'île. À Rome, le gouvernement est pris de panique...Mussolini renversé
Le 25 juillet 1943, deux semaines après le débarquement allié en Sicile, Mussolini est mis en minorité par le Grand Conseil fasciste, destitué et placé en résidence surveillée. Ses anciens fidèles, sous la direction du maréchal Badoglio, tentent dès lors de conclure un armistice avec les envahisseurs en s'efforçant d'écarter leurs anciens alliés allemands.
Un commando allemand enlève Mussolini
Le 12 septembre 1943, Benito Mussolini, qui était assigné à résidence dans le nid d'aigle du Gran Sasso (2912 m), dans les Abbruzes, est enlevé par un commando de SS et de parachutistes allemands emmenés par le capitaine Otto Skorzeny...L'Italie se retire de la guerre
Le 29 septembre 1943, le maréchal Badoglio, qui remplace Mussolini à la tête du gouvernement italien, signe un armistice avec les Alliés. L'Italie fasciste n'est plus aux côtés de l'Allemagne nazie.Indépendance du Liban
Le 22 novembre 1943, en pleine guerre mondiale, les représentants de la France Libre du général de Gaulle concèdent l'indépendance au Liban.
En souvenir de ce jour de 1943, le 22 novembre est fête nationale au Liban. Mais l'indépendance du pays ne sera effective que le 1er janvier 1944 et c'est seulement en 1946 que les troupes françaises et britanniques quitteront pour de bon le pays...
Fin de la conférence de Téhéran
Tandis que l'Allemagne nazie recule sur tous les fronts, Churchill, Staline et Roosevelt se réunissent à Téhéran, en Iran, le 28 novembre 1943.
Churchill et Roosevelt viennent du Caire (Égypte) où ils ont rencontré le 22 novembre 1943 Tchang Kaï-chek, président de la Chine nationaliste, pour se mettre d'accord sur les buts de la guerre contre le Japon.
Le 1er décembre 1943, à Téhéran, ils concluent leur conférence par un plan de débarquement militaire en Europe de l'Ouest (le « second front » réclamé par Staline depuis plus de deux ans), et un projet de démembrement de l'Allemagne après la défaite des nazis. Le président américain Roosevelt sort de cette conférence ébranlé et séduit par la rencontre de Staline...
De Gaulle décide de reconquérir l'Indochine
Le 8 décembre 1943, le général de Gaulle, qui préside à Alger le Comité français de libération nationale, prévient de son intention de reconquérir l'Indochine après la défaite de Hitler et de son allié japonais. Dépités, les résistants Vietnamiens se préparent à de nouvelles luttes.La France reconnaît l'indépendance de la Syrie et du Liban
Le 3 janvier 1944, la France reconnaît la souveraineté de la Syrie et du Liban, qui avaient été placés sous son protectorat vingt-deux ans plus tôt. Dans le Liban à majorité chrétienne, quarante années de prospérité et de paix s'écouleront avant que l'intolérance religieuse ne dilapide l'héritage du protectorat.
Conférence de Brazzaville
Du 30 janvier au 8 février 1944, le gouvernement provisoire du général de Gaulle organise à Brazzaville, capitale de l'AEF (Afrique Équatoriale Française), une réunion destinée à rétablir son autorité dans les colonies françaises d'Afrique.
Le chef de la France Libre prononce à cette occasion un discours où il énonce sa vision de la vocation coloniale de la France et écarte toute idée d'indépendance pour les colonies : « En Afrique française comme dans tous les autres territoires où des hommes vivent sous notre drapeau, il n'y aurait aucun progrès qui soit un progrès, si les hommes, sur leur terre natale, n'en profitaient pas moralement et matériellement, s'ils ne pouvaient s'élever peu à peu jusqu'au niveau où ils seront capables de participer chez eux à la gestion de leurs propres affaires. C'est le devoir de la France de faire en sorte qu'il en soit ainsi ».
Discours de De Gaulle à Brazzaville (30 janvier 1944)Le gouverneur Félix Éboué, petit-fils d'esclave originaire de Guyane, qui s'est rallié dès 1940 au général de Gaulle, figure parmi les principaux inspirateurs du discours.
Création des FFI
Le 1er février 1944, le Comité français de libération nationale regroupe sous le nom de Forces Françaises de l'Intérieur (F.F.I. ou FFI) tous les mouvements de résistance qui combattent l'occupant allemand sur le sol national. L'objectif est de coordonner leurs actions en vue du débarquement allié sur les côtes françaises, que chacun sait imminent...
La bataille de l'eau lourde
Le dimanche 20 février 1944, sur le lac Tinn, dans le comté norvégien de Telemark, le ferry SF Hydro explose et sombre avec ses passagers et son chargement de dioxyde de deutérium (D2O, « eau lourde ») en provenance de l'usine Vemork Nors Hydro. Ce fait divers passe inaperçu dans un monde rempli des derniers rugissements de la Seconde Guerre mondiale. Ce n'en est pas moins le dernier épisode d'un long conflit entre services secrets alliés et militaires allemands, la «bataille de l'eau lourde».
L'Affiche rouge
Le 21 février 1944, les murs de Paris se couvrent de grandes affiches rouges qui font état de l'exécution de 23 terroristes membres d'un groupe de FTP (francs-tireurs partisans) dirigé par Michel Manouchian...
L'Indien Bose attaque les Indes britanniques
Bien que méconnu en Occident, Subhas Chandra Bose est entré dans l'histoire indienne comme « l'ennemi le plus déterminé des Britanniques ». En refusant de combattre aux côtés du Royaume-Uni pendant la Seconde Guerre mondiale, il a fait un choix radicalement différent de ceux de Gandhi et Nehru. Allant jusqu'au bout de sa logique, il a mis sur pied une armée nationale indienne (Indian National Army, INA) avec laquelle il a attaqué les Indes britanniques, le 18 mars 1944, en appui des troupes japonaises...
Déportation des Tchétchènes
Le 23 mars 1944, dans les villes et villages tchétchènes et ingoutches du Caucase, les hommes sont convoqués sur les places publiques en vue d'un prétendu recensement. Ils sont aussitôt désarmés et déportés par les troupes soviétiques, selon des ordres donnés par le dictateur Staline.
Le lendemain, c'est le tour des femmes et des enfants. Au total 500.000 personnes. Les malheureux sont accusés de collaboration avec l'ennemi hitlérien... bien que celui-ci se soit depuis plusieurs mois déjà replié loin du territoire.
La Gestapo investit la maison d'Izieu
Créée en 1943 pour accueillir des enfants juifs clandestins, la Maison d'Izieu, dans le village du même nom, dans l'Ain, est investie le 6 avril 1944 par la Gestapo de Lyon, sous le commandement de Klaus Barbie. Les Allemands arrêtent 44 enfants et leurs sept éducateurs. Seul un adolescent arrive à s'échapper. 42 enfants et cinq adultes seront gazés à Auschwitz-Birkenau. Deux adolescents et le directeur seront fusillés en Estonie. Des sept éducateurs, une seule personne reviendra d'Auschwitz. Barbie, par ailleurs responsable de l'arrestation de Jean Moulin, après une longue cavale en Bolivie, sera condamné pour crime contre l'humanité à Lyon, en 1987.
Bataille du Mont Cassin
Le 17 mai 1944, à la bataille du Mont Cassin, entre Naples et Rome, les goumiers marocains du général Alphonse Juin brisent la résistance des armées allemandes. Cette Armée française de la Libération, constituée essentiellement de pieds-noirs et de musulmans nord-africains, perce la ligne Gustave, une ligne de défense érigée par la Wehrmacht devant laquelle les Anglo-Saxons piétinaient depuis le 17 janvier précédent. Ainsi les Alliés peuvent-ils reprendre leur progression en Italie, dix mois après leur débarquement en Sicile. C'est l'un des principaux faits de gloire de la France Libre pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est toutefois entaché par les nombreuses accusations de viols et d'assassinats portées contre les soldats de cette armée. On déplore aussi la destruction du vénérable monastère du Mont-Cassin par les bombardiers américains lors des différentes batailles qui se déroulèrent autour de celui-ci...
De Gaulle chef du gouvernement provisoire
Le 3 juin 1944, à quelques jours du débarquement allié en Normandie, le général de Gaulle constitue officiellement à Alger le gouvernement provisoire de la République française et en devient naturellement le chef. C'est l'ultime étape avant l'éviction du « régime de Vichy ».
Un an plus tôt, Charles de Gaulle avait quitté son exil londonien et s'était installé à Alger, qui venait d'être débarrassée des autorités vichystes par les troupes anglo-saxonnes. Il avait constitué le 3 juin 1943 un Comité français de libération nationale co-présidé par lui-même et le général Henri Giraud.
Dans les mois suivants, avec l'appui de résistants comme Jean Moulin et Georges Bidault, le chef de la France Libre avait surmonté son conflit de préséance avec le général Giraud, en qui les Américains voyaient un interlocuteur plus malléable, et était enfin devenu le chef incontesté de la Résistance. C'est ainsi qu'il avait pu transformer le Comité en gouvernement provisoire.
Le débarquement de Normandie
Le 6 juin 1944, à l'aube, 4266 navires de transport et 722 navires de guerre s'approchent des côtes normandes avec pas moins de 130 000 hommes, sous la protection de plus de 10 000 avions. Cette opération aéronavale du nom d’« Overlord » (suzerain en français), la plus gigantesque de l'Histoire, était attendue par tous les Européens qui, en Europe occidentale, luttaient contre l'occupation allemande.
Le débarquement est placé sous le commandement du général américain Dwight Eisenhower, assisté des généraux Omar Bradley et George Patton ainsi que du maréchal britannique Bernard Montgomery. L'Abwehr (services secrets allemands) et le feld-maréchal Erwin Rommel, commandant des forces allemandes de Normandie, sont induits en erreur sur le lieu du débarquement par l'opération « Fortitude ». Deux mois après le Jour J (« D Day » en anglais) et le débarquement sur les plages aux noms codés Utah et Omaha (troupes américaines), Gold (troupes britanniques), Juno (troupes canadiennes) et Sword (troupes britanniques), 2 millions d'hommes, 438 000 véhicules et 3 millions de tonnes de matériels ont déjà foulé le sol français et entamé leur progression vers Berlin…
Atrocités nazies à Tulle
Le 9 juin 1944 est un jour de grand deuil pour Tulle. Sous les yeux de la population, 99 otages, des hommes de seize à soixante ans, sont pendus aux réverbères et aux balcons de la ville par les SS de la division Das Reich.
Trois jours après le débarquement des Alliés sur les plages normandes, les troupes d'occupation allemandes veulent de la sorte terroriser la population et dissuader les maquis de la région d'entraver leurs déplacements...
Le martyre d'Oradour-sur-Glane
Le 10 juin 1944, deux ans après le massacre de Lidice, 642 habitants du village d'Oradour-sur-Glane, une bourgade proche de Limoges, sont assassinés dans des conditions abominables par une compagnie de 120 hommes de la division SS Das Reich. Oradour-sur-Glane est devenu en Europe occidentale le symbole de la barbarie nazie...
Une fusée V1 dans la Tamise
Le 13 juin 1944, la première fusée V1 (« Vergeltungswaffe » ou arme de la vengeance) s'écrase dans l'estuaire de la Tamise.
C'est le début d'une fantastique course aux armements : les savants allemands et en particulier le célèbre Wernher von Braun, développent les premières fusées autopropulsées (les V2) dans le centre ultra-secret de Peenemünde...
Attentat contre Hitler
Le 20 juillet 1944, Hitler échappe à la bombe qui devait le tuer, au Grand Quartier Général de Rastenburg, en Prusse orientale, dans son repaire dit la « Tanière du Loup » (Wolfsschanze). L'attentat, baptisé « Opération Walkyrie », a été préparé par des militaires sous la direction du comte Claus von Stauffenberg, avec l'assentiment du maréchal Erwin Rommel. Les conjurés passent devant le Tribunal du Peuple, présidé par le redoutable Roland Freisler, et sont pendus...
Accords de Bretton Woods
Le 22 juillet 1944 prend fin à Bretton Woods (New-Hampshire, États-Unis) une conférence financière réunissant 44 nations alliées. Après trois semaines de travaux, cette conférence met en place un nouveau système financier destiné à corriger l'instabilité monétaire d'entre les deux guerres mondiales...
Soulèvement de Varsovie
Le 1er août 1944, à Varsovie, la résistance intérieure polonaise déclenche un soulèvement contre l'occupant allemand...
Débarquement de Provence
Le 15 août 1944, les Alliés débarquent en Provence. Aux côtés des troupes anglo-saxonnes figure un puissant corps d'armée constitué de 120.000 Français Libres (y compris de nombreux soldats des colonies) sous le commandement du général Jean de Lattre de Tassigny. C'est le troisième débarquement après ceux de Sicile et de Normandie...
La Libération de Paris
Le vendredi 25 août 1944, à 15h 30, le général Jacques Philippe Leclerc de Hauteclocque (43 ans) reçoit à Paris, devant la gare Montparnasse, la capitulation des troupes d'occupation de la capitale.
Un peu plus tard, sur le perron de l'Hôtel de Ville, devant une foule enthousiaste et joyeuse, sous un beau soleil estival, le général Charles de Gaulle improvise en des termes flamboyants la Libération de la capitale...
Projet de partage des Balkans
Le 10 octobre 1944, à Moscou, Churchill et Staline scellent en tête-à -tête le sort des pays balkaniques après la chute du IIIe Reich allemand...Les communistes tentent de s'emparer d'Athènes
Le 3 décembre 1944, le Parti communiste grec (ELAS) tente de s'emparer d'Athènes. Un corps expéditionnaire britannique intervient. C'est le début d'une atroce guerre civile (tortures et meurtres de civils, femmes et enfants en grand nombre). Cessez-le-feu le 14 janvier 1945. La victoire reste aux partis parlementaires pro-occidentaux...Les Soviétiques entrent à Varsovie
Le 17 janvier 1945, les Soviétiques libèrent Varsovie. Cinq mois après l'insurrection de Varsovie (1er août 1944), l'Armée Rouge se décide à libérer la capitale polonaise. Entre temps, les Allemands ont pu exterminer la résistance intérieure. De ce fait, il ne se trouve personne à Varsovie susceptible de contester l'autorité des nouveaux occupants. Les communistes polonais n'ont aucune peine à s'installer au pouvoir.
Libération du camp d'Auschwitz-Birkenau
Le 27 janvier 1945, les troupes soviétiques découvrent le camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau, à l'ouest de Cracovie (Pologne). Elles sont accueillies par 7000 détenus survivants et ont la révélation de la Shoah. Les journaux du lendemain restent néanmoins muets sur cet événement et l'opinion publique mondiale ne prendra la mesure de la tragédie que bien après la fin de la Seconde Guerre mondiale...
Le torpillage du Wilhelm Gustloff
Le 30 janvier 1945, le Wilhelm Gustloff est torpillé dans la Baltique. 7.000 à 9.000 passagers périssent. C'est la plus grande catastrophe maritime de tous les temps...
Conférence de Yalta
Le 4 février 1945 s'ouvre la conférence de Yalta. Pendant une semaine, au bord de la mer Noire, Churchill, Staline et Roosevelt se concertent sur le sort futur de l'Allemagne et du Japon dont la défaite ne fait plus de doute...
Fin de la conférence de Yalta
Le 11 février 1945 se clôture la conférence de Yalta...
Dresde réduite en cendres
Le 14 février 1945, la ville de Dresde est victime du plus brutal bombardement aérien de la deuxième guerre mondiale...
Les Japonais s'emparent de l'Indochine
Le 9 mars 1945, les Japonais attaquent les garnisons françaises d'Indochine. Ils capturent l'amiral Jean Decoux, gouverneur de la colonie, et portent un coup fatal à la présence coloniale de la France dans le Sud-Est asiatique...
Les Français pénètrent en Allemagne
Le lundi 19 mars 1945, à 16h 30, la première armée française commandée par le général Jean de Lattre de Tassigny pénètre en Allemagne à Scheibenhardt (Bas-Rhin) en franchissant la Lauter.
Le pasteur Dietrich Bonhoeffer assassiné
Le 9 avril 1945, quelques semaines avant la capitulation de l'Allemagne nazie, le pasteur allemand Dietrich Bonhoeffer (39 ans) est pendu dans sa cellule pour avoir dénoncé dès le début la dictature hitlérienne. Il avait aussi tenté d'ouvrir des négociations avec les Alliés par l'intermédiaire de protestants suédois. On lui doit cette formule : « Celui-là seul qui crie en faveur des juifs a le droit de chanter du grégorien ».
Les Soviétiques libèrent Vienne
Les Soviétiques entrent dans Vienne le 10 avril 1945...
Conférence de San Francisco
Le 25 avril 1945 s'ouvre la conférence de San Francisco. Les représentants des nations libres élaborent la charte de l'Organisation des Nations Unies (ONU). Le même jour, les armées américaines et soviétiques font leur jonction à Berlin. C'est pratiquement la fin des combats en Europe.
Exécution de Mussolini
Le 28 avril 1945, trois jours après l'ordre d'insurrection générale lancé par les partisans antifascistes, Mussolini et sa maîtresse Clara Petacci sont exécutés par des résistants italiens sur l'ordre du chef communiste Walter Audisio.
Leurs cadavres sont pendus par les pieds à une poutre et exposés aux quolibets de la foule, dans une station service de la piazzale Loreto, à Milan, jusqu'à l'intervention d'officiers alliés.
Deux jours plus tard, Hitler et sa maîtresse se suicideront dans leur bunker pour échapper à un sort comparable.
Les Françaises votent pour la première fois
Le 29 avril 1945, les élections municipales donnent l'occasion aux Françaises de voter pour la première fois de leur Histoire. Un demi-siècle après, les Françaises souffrent encore et toujours d'une faible représentation dans les assemblées politiques malgré l'inscription de la parité homme-femme dans la Constitution ! À cela une cause principale : le cumul des mandats, spécifité nationale...
Suicide de Hitler
Le 30 avril 1945, Adolf Hitler se suicide dans son bunker de Berlin. Il s'administre du poison. Sa maîtresse Eva Braun l'accompagne dans la mort après avoir conclu avec lui un engagement de mariage. Les derniers fidèles du Führer ont soin de brûler les corps afin qu'ils ne tombent pas entre les mains des Soviétiques. Une semaine plus tard est signée à Reims la capitulation des armées allemandes. C'est la fin dramatique et sans gloire du IIIe Reich...
Répression sanglante à Sétif
Le 8 mai 1945, le jour même de la victoire alliée sur le nazisme, de violentes émeutes éclatent à Sétif et Guelma, en Algérie.
Les manifestants sont des Algériens de confession musulmane dont beaucoup se sont battus dans les troupes françaises qui ont libéré l'Italie du fascisme. Ils souhaitent avec le retour de la paix gagner un peu d'autonomie. Parmi eux un lycéen de 16 ans : Kateb Yacine, futur poète algérien...
La répression, d'une grande brutalité, fait 8.000 à 20.000 morts parmi les musulmans. C'est un lointain prélude à la guerre d'indépendance.
Capitulation allemande
Le 8 mai 1945, Ã 23h01, au lendemain de la capitulation allemande, les combats cessent officiellement dans toute l'Europe.
La Seconde Guerre mondiale n'a fini toutefois qu'avec la capitulation du Japon, le 2 septembre 1945. Les Américains distinguent ainsi le V-E (Victory-Europe) Day, jour de la victoire en Europe et le V-J (Victory-Japan) Day, jour de la victoire sur le Japon...
La France commémore la CapitulationPour des raisons spécieuses, la France est depuis 1981 le seul pays qui commémore par un jour férié et chômé le 8 mai 1945, fin de la guerre en Europe.
Ni les Anglais, ni les Américains ne chôment le 8 mai. Quant aux Russes, c'est le 9 mai qu'ils célèbrent la capitulation de l'Allemagne nazie et la fin de ce qu'ils appellent la « Grande Guerre patriotique », la cessation des combats ayant été enregistrée ce jour-là à Moscou en raison du décalage horaire.
Conférence de Simla
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement anglais se résout à émanciper les Indes, occupées depuis environ deux siècles. Mais le plus difficile est de concilier les leaders indiens sur l'avenir du British Raj. Pour tenter d'apaiser les dissensions communautaires, Lord Wavell, vice-roi des Indes britanniques, présente en mai 1945 un plan de compromis qui vise à la création d'un Conseil exécutif dans lequel hindous et musulmans seraient équitablement représentés.
Il convoque une conférence à Simla, au nord de l'Inde, le 25 juin 1945, pour en débattre. Mohammed Ali Jinnah, qui représente la Ligue musulmane, revendique pour celle-ci le droit de représenter exclusivement les musulmans du pays. Le parti du Congrès National Indien, qui se veut laïc, unitaire et multiconfessionnel, conteste sa prétention. La conférence se conclut sur un échec le 14 juillet 1946 et le mois suivant, la Ligue musulmane appelle à une journée d'action, le 24 août 1946. Elle se traduit par les premiers affrontements sanglants entre hindous et musulmans à Calcutta. C'est la première explosion de haine confessionnelle. En désespoir de cause, le Premier ministre anglais Clement Attlee demande à Lord Louis Mountbatten de conduire les négociations d'indépendance avec le titre de vice-roi...
Fondation de l'ONU
Le 26 juin 1945, à San Francisco, les représentants de 51 pays fondent l'Organisation des Nations Unies (ONU) conformément aux principes de la Charte de l'Atlantique (1941).
La nouvelle institution remplace la Société des Nations (SDN), née en 1920 des suites de la Première Guerre mondiale et établie à Genève. Son siège est fixé à New York, au bord de l'East River, dans la métropole de la principale puissance mondiale...
Trinity, première bombe atomique
Le 16 juillet 1945, à 5h30, a lieu dans le désert américain du Nouveau-Mexique, près de la base aérienne d'Alamogordo, la première explosion atomique. D'une puissance de 15 kilotonnes, elle est visible à 300 km à la ronde. Cet essai en grandeur nature est l'aboutissement du projet Manhattan.
Son maître d'oeuvre scientifique, le physicien J. Robert Oppenheimer, épris de spiritualité hindoue, a baptisé l'essai Trinity, sans doute en référence à des divinités évoquées par la Baghavad-Gita (« Maintenant je suis devenu la Mort, le destructeur des mondes »). L'explosion précède de trois semaines le largage meurtrier et sans précédent d'une bombe atomique au-dessus de la ville japonaise d'Hiroshima (6 août 1945), d'une puissance équivalente.
Conférence de Potsdam
Du 17 juillet au 2 août 1945 se tient une conférence à Potsdam en vue de régler le sort de l'Allemagne vaincue.
Y participent Harry Truman, successeur de Franklin Roosevelt à la Maison Blanche, Clement Attlee, successeur de Winston Churchill au 10, Downing Street, et l’inamovible Staline. L’Allemagne est partagée en 4 zones d’occupation et sa frontière orientale ramenée sur la ligne Oder-Neisse. Cette frontière sera officiellement reconnue par les Allemands par un traité de paix signé à Moscou le… 12 septembre 1990…
Fin de la conférence de Potsdam
Le 2 août 1945 prend fin la conférence de Potsdam au cours de laquelle les vainqueurs du IIIe Reich ont fixé les nouvelles frontières de l'Allemagne.Une bombe atomique sur Hiroshima !
Le 6 août 1945, la ville japonaise d'Hiroshima est détruite par une bombe atomique, ou bombe à l'uranium 235, de quatre tonnes et demi. Elle a été larguée par le bombardier B-29 du colonel Paul Tibbets. La veille, il avait donné à son appareil le nom de sa mère, Enola Gay, et surnommé son terrifique chargement Little Boy. Cette attaque sans précédent fait 70 000 morts et des dizaines de milliers de blessés dont beaucoup mourront des années plus tard...
L'URSS déclare la guerre au Japon
Le 7 août 1945, au lendemain de l'explosion d'Hiroshima, l'URSS de Staline déclare la guerre au Japon. Mais ce dernier signera sa capitulation avec les Américains le 2 septembre avant que les Soviétiques n'aient eu à le combattre.Une bombe atomique sur Nagasaki
Le largage d'une bombe atomique sur Hiroshima n'ayant pas suffi à vaincre la détermination des dirigeants japonais, les Américains décident, trois jours plus tard, le 9 août 1945, de larguer sur le Japon la deuxième et dernière bombe atomique dont ils disposent. Celle-là est au plutonium et non à l'uranium 235, une différence au demeurant insignifiante du point de vue des futures victimes.
Le bombardier B-29 de Charles Sweeney survole d'abord la ville de Kokura. La cible étant occultée par les nuages, il poursuit sa route vers Nagasaki (250.000 habitants) où une éclaircie du ciel lui permet d'effectuer le funeste largage. 40.000 personnes sont cette fois tuées sur le coup et des dizaines de milliers d'autres gravement brûlées (80.000 morts au total selon certaines estimations). Plusieurs milliers de victimes sont catholiques, la ville étant au coeur du christianisme japonais.
Les Vietnamiens se soulèvent contre les Japonais
Le 10 août 1945, Hô Chi Minh, chef tout-puissant du parti communiste vietnamien, le Vietminh, évince le falot Bao-Daï (on écrit aussi Bao Dai), empereur d'Annam, et soulève la population contre l'occupant japonais. Trois semaines plus tard, le 2 septembre 1945, le Japon ayant officiellement capitulé, il proclame unilatéralement l'indépendance de la République démocratique du Viêt-nam (on écrit aussi Vietnam). Son initiative est ignorée par le gouvernement provisoire du général de Gaulle, à Paris, comme par les conférenciers réunis à Potsdam, lesquels décident de partager l'Indochine suivant le 16e parallèle entre les Chinois de Tchang Kai-chek (au nord) et les Britanniques (au sud). L'imbroglio va déboucher sur la première guerre d'Indochine...La « Grande Muette » vote !
Le 17 août 1945, les militaires français obtiennent le droit de vote... quelques mois après les femmes ! La « Grande Muette » n'est plus tout à fait muette.
Capitulation du Japon
Le 2 septembre 1945, l'Empire du Soleil Levant capitule face aux États-Unis, mettant fin pour de bon à la Seconde Guerre mondiale (l'Allemagne avait capitulé quatre mois plus tôt)...
Laval fusillé à Fresnes
Le 15 octobre 1945, Pierre Laval, ancien dirigeant de la gauche pacifiste, est fusillé dans la prison de Fresnes pour crime de collaboration avec l'occupant allemand. Ayant tenté de s'empoisonner dans sa cellule, il est traîné moribond jusqu'au peloton d'exécution.Jour de gloire pour Perón et Evitá
Le 17 octobre 1945, en Argentine, le colonel Perón est sorti de sa prison sous la pression des syndicats et de sa maîtresse Evità ...Tito au pouvoir en Yougoslavie
Le 29 novembre 1945 est proclamée la République populaire de Yougoslavie. Très vite, le chef des communistes yougoslaves, Josip Broz Tito, va s'émanciper de la tutelle soviétique. Il va ériger la Yougoslavie en chef de file des pays non-alignés et devenir le mouton noir du monde communiste.De Gaulle s'en va ! La IVe République s'installe
Le 20 janvier 1946, Charles de Gaulle démissionne de la présidence du gouvernement provisoire. À l'encontre des partis politiques, il réclame un exécutif fort. Contrairement à ses espérances, ses voeux ne seront pas comblés et personne ne viendra le rappeler au pouvoir pour conduire la IVe République...
Début de la guerre froide
Pendant un demi-siècle, le monde a vécu sous la menace d'une guerre majeure entre les États-Unis et l'URSS. Cette « guerre froide » a été inaugurée le 5 mars 1946 par un discours de Winston Churchill à Fulton, dans le Missouri....
La République française prend des couleurs
Le 19 mars 1946, la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, et la Réunion deviennent des départements d'outre-mer sur un vote à l'unanimité de l'Assemblée nationale française.
Les quatre vieilles colonies ont obtenu cette promotion grâce à l'effort conjoint de leurs députés, Léon Lepervanche et Raymond Vergès (La Réunion), Gaston Monnerville (Guyane), Eberré (Guadeloupe), Bissel et Césaire (Martinique), Aimé Césaire étant le rapporteur de la loi.
Naissance de la République italienne
Le 2 juin 1946, les Italiens sont convoqués à un référendum pour définir les nouvelles institutions du pays après l'aventure fasciste. Par la même occasion, ils sont appelés à élire une assemblée constituante.
Prenant les devants, le roi Victor-Emmanuel III, qui s'est discrédité en amenant Mussolini au pouvoir, tente de sauver la couronne en abdiquant au profit de son fils Humbert II le 9 mai 1946. Mais ce geste ne suffit pas à réhabiliter la monarchie et les citoyens se prononcent à 54% pour la République. Celle-ci est officiellement instaurée le 18 juin suivant.
L'assemblée constituante qui sort des urnes s'avère dominée par trois partis qui vont dès lors régenter la vie politique italienne pendant le demi-siècle suivant. Il y a d'abord la Démocratie chrétienne (Democrazia cristiana) dirigée par Alcide De Gasperi, qui recueille 35% des voix, puis le parti socialiste de Pietro Nenni (20% des voix) et le parti communiste de Palmiro Togliatti (19%).
Le 2 juin est depuis lors fête nationale chômée en Italie.
De Gaulle et le discours de Bayeux
Le 16 juin 1946, à Bayeux, en Normandie, le général Charles de Gaulle formule dans un discours retentissant une critique en règle des institutions de la IVe République...Jinnah impose la création du Pakistan
Le 16 août 1946, aux Indes britanniques, le président de la Ligue musulmane Mohammed Ali Jinnah lance une journée d'action en vue d'imposer la partition du pays et la création d'un État musulman indépendant, le Pakistan.
Il s'ensuit de violents affrontements entre hindous et musulmans. On relève plusieurs milliers de morts à Calcutta, capitale administrative du British Raj (empire britannique des Indes)...
Verdict du procès de Nuremberg
Le 1er octobre 1946 est rendu le verdict du procès ouvert à Nuremberg (Nürnberg).
Les quatre juges du Tribunal représentent les quatre pays vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale : États-Unis, URSS, Grande-Bretagne et France (le juge français s'appelle Henri Donnedieu de Vabres).
Sont condamnés à la pendaison Göring, von Ribbentrop, Keitel, Kaltenbrunner, Rosenberg, Frank, Frick, Streichner, Sauckel, Jodl, Seyss-Inquart et Bormann (en fuite ou disparu). Hess, Funk, Dönitz, Raeder, von Schirach et Speer sont condamnés à la prison. Schacht, von Papen et Fritzche sont acquittés.
Une seconde vague de procès a lieu l'année suivante à l'initiative des Américains seuls. L'un d'eux juge les responsables des Einsatzgruppen de la Schutzstaffel (SS). Il débouche le 10 avril 1948 sur la condamnation à mort de 14 inculpés (4 seront effectivement exécutés : Ohlendorf, Naumann, Blobel, Braune)...
Une jonque à Haïphong provoque la guerre d'Indochine
Le 19 novembre 1946, pendant que Vietnamiens et Français se concertent à Fontainebleau sur l'avenir de l'Indochine française, une fusillade se produit dans le port de Haïphong entre une jonque chinoise et la douane française. À bord de la jonque, des nationalistes vietnamiens transportent de l'essence de contrebande. La fusillade dégénère et fait 24 morts. Parmi eux le commandant Carmoin qui s'avançait avec un drapeau blanc vers les Vietnamiens de la jonque.
L'incident de la jonque chinoise est aussitôt exploité par l'amiral d'Argenlieu qui décide de rompre l'unité des trois Ky du Viêt-nam en créant une Cochinchine indépendante affidée à la France. Pour imposer cette solution au parti communiste vietnamien, le Vietminh, les militaires décident de recourir à la bonne vieille « diplomatie de la canonnière » héritée du siècle précédent. Hô Chi Minh, chef du Vietminh, réagit en lançant une insurrection générale contre le colonisateur français à Hanoi et dans tout le Tonkin. C'est l'échec de la reprise en main négociée par Jean Sainteny et l'amiral Thierry d'Argenlieu et le début de la guerre d'Indochine...