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Et si les Palestiniens avaient pu émigrer ou fuir comme les Africains ou les Arméniens?...

Et si les Palestiniens avaient pu émigrer ou fuir comme les Africains ou les Arméniens?...

Le drame que vivent les Israéliens et les Arabes du Proche-Orient depuis 75 ans vient de ce que les pays arabes ont refusé le partage par l'ONU de la Palestine en deux États en 1948. 

Parmi les 600.000 Arabes de l'État d'Israël, dont beaucoup étaient des travailleurs venus des pays voisins s'employer dans les usines et les fermes sionistes, une grande partie a alors fui vers la Cisjordanie (Judée-Samarie), Gaza ou les pays voisins ).

Les pays arabes et notamment les émirats pétroliers du Golfe ont refusé de les accueillir en dépit de leurs besoins de main-d'oeuvre. Idem pour les pays occidentaux qui ont prétendu que ces exilés avaient vocation à rentrer chez eux une fois la paix conclue. Les uns et les autres, sans trop le dire, voulaient les maintenir à la frontière d'Israël pour faire pression sur le nouvel État.

Ils ont donc été parqués dans des camps gérés par l'ONU (UNRWA) avec l'assurance d'un minimum de survie (alimentation, éducation, santé, logement). Oisifs, ils ont nourri leur haine contre les juifs et le reste du monde et l'ont transmise à leurs descendants.

Ce régime-là est tout à fait exceptionnel ! 

Les réfugiés de tous les autres conflits ont pu refaire leur vie dans des pays parfois lointains. Il en fut ainsi des Arméniens qui ont échappé au génocide. Beaucoup de leurs descendants figurent aujourd'hui parmi les élites françaises. Plus près de nous, pareil pour les Serbes installés depuis plus de mille ans au Kossovo et chassés de chez eux par les nouveaux-venus de l'Albanie voisine. Encore aujourd'hui, personne ne s'est soucié d'assurer le "droit au retour" aux cent mille Arméniens chassés du Haut-Karabakh où vivaient leurs aïeux depuis deux mille ans.

On peut encore évoquer les Africains du Nord et du Sud du Sahara qui affluent par centaines de milliers chaque année en Europe et sont accueillis sans qu'on leur demande quoi que ce soit.

Imaginons donc un instant ce qu'il en eut été si, en 1948, les Occidentaux avaient eux-mêmes offert l'asile aux quelques centaines de milliers d'Arabes désireux de fuir Israël. Leurs arrière-petits-enfants seraient parfaitement intégrés comme les Arméniens à leur patrie d'adoption et Israël aurait pu négocier la scission de la Terre Promise selon les termes de l'ONU avec les Palestiniens de Cisjordanie (les seuls qui ont vraiment une attache pluriséculaire à leur terre).

Au lieu de cela, les réfugiés s'étant multipliés très vite, nous avons aujourd'hui sept à huit millions de juifs confrontés à deux millions d'Arabes israéliens, cinq millions de Palestiniens et réfugiés (Cisjordanie et Gaza) et trois ou quatre millions de réfugiés en Syrie, Liban et Jordanie. Le conflit est de ce fait devenu quasi-insoluble. D'autant qu'il est devenu invraisemblable qu'un quelconque pays accepte d'accueillir un nombre significatif de réfugiés palestiniens.

En empêchant donc les Arabes palestiniens de refaire leur vie en 1948 dans un autre pays qu'Israël, leurs frères arabes, les bonnes âmes occidentales et les défenseurs des droits de l'Homme ont fait leur malheur et celui de leurs descendants. Ceux-ci, au lieu de partager l'insouciance de la jeunesse moderne, en viennent à massacrer des enfants...

Régis Perrolle

Publié ou mis à jour le : 13/10/2023 14:30:04

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