Le dictionnaire de l'Histoire

chevalerie, chevalier

À partir de Charlemagne, on privilégie la guerre à cheval. Les guerriers à cheval ou « chevaliers » bénéficient d'une innovation technique : l'étrier, qui leur donne une grande stabilité. Conjugué à une armure en cuir ou en métal, il leur assure une quasi-invincibilité face aux fantassins (combattants à pied).

D'origine paysanne aussi bien que noble, les premiers chevaliers sont des hommes avant tout assez aisés pour s'offrir le luxe d'un cheval et d'une armure. D'abord appelés miles (mot latin dont nous avons tiré le mot militaire), ils vivent dans les villes comme dans les campagnes. Ils partagent leur temps entre la guerre, la chasse et les tournois, ces derniers étant parfois plus meurtriers que la guerre elle-même. Pour leur sécurité, ils se dotent d'une demeure fortifiée ; c'est une tour en bois érigée sur une hauteur et au besoin sur une « motte » artificielle. Après l'An Mil apparaissent les premiers châteaux-forts en pierre.

Dès l'An Mil, en France puis dans le reste de l'Europe occidentale, noblesse et chevalerie en viennent à se confondre : les nobles adoptent les pratiques guerrières des chevaliers et bon nombre de chevaliers se hissent dans la noblesse. Celle-ci devient héréditaire et prend la forme d'un groupe social fermé. Les seigneurs empêchent tout fils de paysan d'y accéder et la solidarité familiale préserve tout fils de chevalier d'en être exclu.

Adoubement d'un futur chevalier

L'adoubement des futurs chevaliers

L'entrée dans la chevalerie se fait dans la quatorzième année au cours d'une cérémonie appelée « adoubement ». Aux temps carolingiens, il ne s'agit que d'une cérémonie informelle. Mais peu à peu, elle se ritualise. Le postulant se voit remettre par son père ou son oncle l'épée et le baudrier (protection de la poitrine en cuir ou en métal), symboles de sa vocation. Puis il reçoit un coup au visage, la « paumée », souvenir d'un ancien rituel de passage (c'est afin qu'il garde le souvenir de ce jour !). Enfin, il se livre à quelques exercices par lesquels il démontre son aptitude au combat.

L'Église s'immisce dans ce rituel profane en introduisant bénédiction et nuit de prières. Elle va jusqu'à en faire un sacrement à la fin du XIIe siècle. Par cette christianisation de l'adoubement, elle met au pas les chevaliers et leur transmet ses idéaux de paix et un certain code de l'honneur. Ainsi les chevaliers s'engagent-ils dans la défense de « la veuve et de l'orphelin ». L'Église encourage aussi les « trêves de Dieu », c'est-à-dire les pauses dans les guerres privées qui mettent régulièrement à feu et à sang les campagnes.

Voir : Féodalité, Église et chevalerie

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