Les grandeurs de l'An Mille

Le roman d'une génération

Nous avons lu pour vous : Les Grandeurs de l'an mille, par Pierre Riché (Bartillat, mai 2001, 360 pages, 149 FTTC). Les Grandeurs de l'an mille est un beau livre d'Histoire comme on les aime, avec des personnages romanesques et attachants, de belles illustrations,... Un livre à offrir ou à lire en vacances.

Pierre Riché est un brillant historien du Haut Moyen Âge occidental. C'est aussi un amoureux de cette époque si mal connue et pourtant si riche de témoignage écrits et artistiques.

À lire son dernier ouvrage consacré à l'An mille, on le devine pleinement à l'aise dans ce monde de passions, de violences et d'amour.

Sans se faire prier, l'écrivain tord le cou aux légendes qui entourent les prétendues terreurs de l'An mille. Il souligne que la frénésie de construction d'églises et de cathédrales s'est manifestée au moins un demi-siècle avant l'An mille.

À l'égal d'un romancier, Pierre Riché déroule son histoire des années 950 aux années 1030, en suivant quelques personnages de référence.

C'est un savoureux plaisir que de l'accompagner dans le sillage des impératrices Adélaïde et Theophano, de la «veuve joyeuse» Azalais d'Anjou, de l'abbé Mayeul, otage des Sarrasins, du savant Gerbert d'Aurillac et de son élève et ami, le jeune empereur Otton III, mort à 22 ans après une courte vie passionnée et pieuse.

Passions et Foi

Reliquaire de sainte FoyL'ouvrage s'ouvre sur les derniers soubresauts de l'empire carolingien. Sarrasins, Vikings, Hongrois assiègent l'Occident. L'un des commerces les plus fructueux consiste à vendre des prisonniers slaves (ou«esclaves») aux musulmans de la Méditerranée orientale.

Le clergé séculier, ignare et cupide, se préoccupe davantage d'enrichissement que d'élévation spirituelle.

Mais, déjà, autour de l'abbaye de Cluny, se lève un vent nouveau. Des moines et des abbés hardis appellent à une réforme de l'église et de la société. Leurs voeux sont relayés par des seigneurs sincèrement soucieux de leur salut.

C'est ainsi qu'Otton 1er, un roi saxon, fonde le Saint Empire en unissant l'Allemagne et l'Italie et en s'alliant très étroitement au pape. En l'an mille, très précisément, son petit-fils, Otton III, porte ce système à son apogée avec son ami, Gerbert d'Aurillac, pape sous le nom de Sylvestre II. Ensemble, ils contribuent à l'évangélisation de la Pologne et la Hongrie et surtout protègent et encouragent les moines partisans d'une réforme de l'Église.

Après leur mort, plus rien ne sera comme avant. Oubliés les souvenirs de Rome et de Charlemagne. Une nouvelle société éclatée mais riche d'une immense force spirituelle émerge en Occident.

André Larané
Publié ou mis à jour le : 2018-11-27 10:50:14

Aucune réaction disponible

Respectez l'orthographe et la bienséance. Les commentaires sont affichés après validation mais n'engagent que leurs auteurs.

Actualités de l'Histoire
Revue de presse et anniversaires

Histoire & multimédia
vidéos, podcasts, animations

Galerie d'images
un régal pour les yeux

Rétrospectives
2005, 2008, 2011, 2015...

L'Antiquité classique
en 36 cartes animées

Frise des personnages
Une exclusivité Herodote.net