Rembrandt Harmenszoon van Rijn est né à Leyde (Hollande) le 15 juillet 1606 dans une famille de riches meuniers.
Après de bonnes études classiques, il s'initie à la peinture et à la gravure sur cuivre (eaux-fortes). Avec la découverte du Caravage, il s'initie au clair-obscur et n'aura de cesse dans toute son oeuvre de jouer avec la lumière et les ombres.
Établi à Amsterdam, le jeune peintre connaît le succès dès 1632 avec La leçon d'anatomie du docteur Tulp, un tableau de groupe, le premier qu'il signe de son seul prénom, Rembrandt.
En ce début du XVIIe siècle, les Provinces-Unies, à l'avant-garde dans le commerce transcontinental, débordent de richesses et la bourgeoisie se bouscule dans l'atelier de Rembrandt pour immortaliser ses succès.
Le peintre multiplie les portraits de groupe, une source de gros revenus. Il renouvelle aussi la peinture religieuse avec des thèmes bibliques imprégnés de l'austère spiritualité calviniste. Il s'essaie enfin à la peinture mythologique. Au comble du bonheur et de la prospérité, il épouse la nièce d'un riche client, Saskia. Elle lui donnera quatre enfants mais un seul, Titus, atteindra l'âge adulte.
De la prospérité au malheur
À l'aube de la quarantaine, cependant, Rembrandt est rattrapé par le malheur...
C'est d'abord la mort de son épouse en 1642 après 8 ans de bonheur conjugal. Saskia a tout juste 30 ans. En 1649, le peintre se met en ménage avec sa servante, la douce Hendrickje Stoffjels (22 ans)... Il ne l'épouse pas pour pouvoir conserver l'usufruit de l'héritage de sa première épouse.
Plus tard ruiné, il doit vendre aux enchères ses biens, y compris ses collections et ses propres œuvres. Il est enfin atteint par la mort de Hendrickje et, en 1668, de son fils unique Titus, victime de la peste. Il meurt lui-même le 4 octobre de l'année suivante.
Endurci par les malheurs, les revers de fortune et les deuils, Rembrandt se hisse à la plénitude de son art et se libère de toutes les conventions picturales. Ses malheurs successifs se reflètent dans le clair-obscur et l'atmosphère tout sauf joyeuse de ses toiles.
Dans ses portraits (peintures ou eaux-fortes) comme dans ses peintures religieuses ou mythologiques, il témoigne du souci de capturer la condition humaine. Il en souligne avant tout l'aspect tragique et, en particulier dans ses très nombreux autoportraits, témoigne de son inquiétude devant la fuite du temps.
Ci-dessous le Christ ressuscité entre les pèlerins d'Emmaüs.
Tant dans sa jeunesse flamboyante et prodigue que dans sa vieillesse douloureuse, jusqu'à sa mort (1669), Rembrandt ne quitte pas sa ville adoptive Amsterdam ! Il ne se soucie pas de voyager à la différence de son rival méridional, Rubens.
La toile ci-après montre la jeune Hendrickje Stoffjels sous les traits de Bethsabée, une jeune juive que le roi David, selon la Bible, avait aperçue au bain et dont il avait aussitôt sollicité les faveurs bien qu'elle fut déjà mariée. Ce chef-d'oeuvre représente une beauté féminine bien éloignée des canons esthétiques du XXe siècle. Il fait scandale dans la Hollande calviniste de Rembrandt et vaut à Hendrickje de comparaître devant le consistoire de son église et d'en être chassée ! Aujourd'hui, il fait la fierté du Louvre.
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