24 novembre 2024. Acculé par la dette abyssale laissée par ses prédécesseurs, le gouvernement français s'en tient à des économies de bouts de chandelle qui ne résolvent rien. Réunis en congrès, les maires de France ont témoigné de leur exaspération. Les élus de la Nation ont le choix soit d'attendre la catastrophe finale tout en bricolant les comptes publics, soit de « reprendre en sous-oeuvre l'édifice entier pour en prévenir la ruine » (Calonne, 1786).
Parmi les réformes structurelles qui pourraient rendre confiance aux citoyens... et aux créanciers de l'État, il en est une qui ne coûterait rien et rapporterait gros : la suppression du « millefeuille territorial ». Elle figure en bonne place parmi les propositions de notre essai : Le Climat et la Vie...
La France compte en 2024 environ 35 000 communes, héritières des paroisses de l'Ancien Régime. C'est 40% de toutes les communes de l'Union européenne !
La moitié de ces communes ont moins de cinq cents habitants et seulement un peu plus de 2 000 dépassent les 5 000 habitants. Dans les communes de moins de cinq mille habitants, le maire reçoit une indemnité qui varie de 1000 à 2 300 euros net par mois, pour un travail parfois proche d'un plein temps. Le budget dont il dispose est de l'ordre de mille euros par habitant...
Des municipalités à taille responsable
La plupart des communes rurales n'ont plus aujourd'hui que quelques dizaines ou quelques centaines d'habitants permanents, généralement des retraités ou d'anciens agriculteurs auxquels s’ajoutent des « rurbains » qui travaillent dans la ville la plus proche, parfois à plusieurs dizaines de kilomètres.
Avec pas plus d’habitants qu'un immeuble parisien, ces communes sont trop dépeuplées pour constituer des centres de vie décents et se gérer correctement. Leurs habitants doivent se rendre en voiture au chef-lieu d'arrondissement (la sous-préfecture), souvent à vingt kilomètres ou davantage, pour accéder aux commerces et services de la vie quotidienne : hôpital, lycée, cinémas, etc.
Les maires de ces communes ne peuvent rien faire de plus que de construire une salle des fêtes ou goudronner les chemins vicinaux. Leur utilité la plus visible est de décharger l'Administration de la gestion au jour le jour des lieux-dits et des hameaux isolés, avec le doigté que permet la connaissance des gens et du milieu.
La mutualisation des moyens, une fausse-bonne idée
Pour tenter de remédier à ces inconvénients, on a généralisé au fil des dernières décennies les intercommunalités : les maires d'un même territoire mutualisent leurs besoins, par exemple dans la gestion des déchets, l'eau ou l'assainissement. Ils constituent pour cela des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI). Il s'agit soit de communautés de communes avec une fiscalité propre (taxe foncière...), soit de syndicats intercommunaux financés par les différentes communes.
Contre toute attente, les intercommunalités ont aggravé les lourdeurs et le coût de la gestion communale. Cela pour des raisons très humaines que l'on peut comprendre a posteriori :
• En rajoutant un échelon au « millefeuille » territorial, elles ont ralenti les processus de décision, déresponsabilisé les maires et multiplié les conflits de personnes.
• Elles ont aussi fait exploser les coûts administratifs car, les communes conservant chacune un budget propre, elles n'ont pas voulu sacrifier leur personnel et leurs services sur l'autel de l'intercommunalité. C'est ainsi que se sont multipliées les dépenses redondantes, avec par exemple un service informatique dans l'EPCI qui fait doublon avec les services informatiques des communes.
Last but not least, à cela s'ajoutent les charges administratives qui imposent aux malheureux maires des réunions sans fin et la lecture de circulaires innombrables, obscures et contradictoires, produites par les cabinets ministériels et les bureaux de Bruxelles.
Ces lourdeurs bureaucratiques vont de pair avec des économies douteuses comme la suppression des tribunaux d'instance ruraux et des hôpitaux jugés trop petits. Tout cela n'a pas enrayé la désertification du monde rural et la fermeture des commerces et des cabinets médicaux.
Renforcer pour de bon les mailles du tissu rural
Partons d'un constat : on ne sauvera pas toutes les 35 000 communes françaises.
• C'est la conséquence de plusieurs décennies de désindustrialisation fondées sur l'idée fausse que l'on avait plus à gagner à faire venir notre blé et notre lait de Pologne ainsi qu'à faire fabriquer nos vêtements au Bangladesh et nos voitures et éoliennes en Chine qu'à les produire nous-mêmes.
• C'est aussi la conséquence de plusieurs décennies de « métropolisation » fondées sur l'idée toute aussi fausse que la richesse nationale est le fait des détenteurs de gros revenus qui vivent dans les métropoles (publicitaires, influenceurs, avocats, président de la République, etc.) et non pas le fait des paysans qui produisent nos fromages et nos vins, ainsi que des ouvriers qui produisent à Vannes, Cholet, Sochaux, Montluçon, Amiens, etc., des pneus, des appareils électroménagers et des voitures à haute valeur ajoutée (note).
À défaut de ramener de la jeunesse et de l'activité dans tous les villages, il importe de sauver ce qui peut encore l'être, à savoir les quatre à cinq mille villages principaux qui maillent le territoire et lui évitent de revenir à la friche et au désert. Cela est possible avec une réforme à coût nul, génératrice d'économies budgétaires et de davantage de démocratie.
Cette réforme commencera avec le regroupement des communes rurales au sein de « municipalités » de trois à dix mille habitants et d'environ 100 km2. Ces municipalités reprendront à peu près les contours des quatre à cinq mille cantons créés sous la Révolution. Elles auront surtout un seul budget et un seul décideur : le maire de la municipalité.
Ces maires seront pleinement autonomes et n'auront de comptes à rendre qu'à leur conseil municipal et au préfet du département. Les intercommunalités, EPCI et autres machineries administratives n’auront plus aucune utilité et seront supprimées sans inconvénient.
Les différentes communes regroupées au sein de ces municipalités conserveront leur identité mais n'auront plus de budget. Elles continueront d'élire un maire, lequel siègera dans le conseil de la municipalité où il pourra faire remonter les attentes spécifiques de ses concitoyens.
Une alternative souriante à la « métropolisation »
Les nouvelles municipalités s'inscrivent dans une démarche écologique destinée à promouvoir la sociabilité et les déplacements courts, économes en énergie.
Elles pourront se doter de tous les services publics indispensables à la vie d’une collectivité : poste, crèches, écoles, collèges, lycée, maison de santé, trésorerie, commissariat, tribunal de police, bibliothèque, salle de spectacle, salle de sports, etc. ainsi que de tous les commerces de proximité utiles : presse-librairie, café-restaurant, boulangerie, épicerie, boucherie-charcuterie, banque, etc.
Les municipalités pourront aussi organiser un marché hebdomadaire ou quotidien où les producteurs locaux vendront leurs produits sans autre charge qu’une TVA à taux réduit et un loyer symbolique pour leur emplacement. Ces producteurs n’auront aucune contrainte administrative mais s’engageront à ne vendre que les produits issus de leur terre et de leur travail.
Services, commerces et marché seront implantés dans le bourg principal, dans un rayon d’un maximum de 500 mètres autour du centre. Ainsi le bourg pourra-t-il être dédié à la marche, le moyen de déplacement le plus naturel et le plus sain, comme le sont déjà des villages tels que Kaysersberg (Haut-Rhin) ou Cucugnan (Aude). Il redeviendra le lieu de rencontre et de vie qu’il a été au cours du millénaire précédent. Les habitants des autres communes, à six ou sept kilomètres au maximum du centre, pourront le cas échéant s'y rendre avec un bus-taxi municipal.
Les municipalités auront la faculté de verser une prime d’encouragement de l’ordre de mille à deux mille euros par mois à chacun des dix ou quinze commerçants qui s’installeront dans le rayon précité. C’est une dépense modeste en regard des dépenses évitées du fait d’un moindre trafic automobile : voirie, parkings, feux de signalisation, etc.
Il en coûtera au grand maximum 1,8 milliard d’euros. Ce financement pourra être prélevé sur le budget de la « transition énergétique », lequel est de l'ordre de plusieurs dizaines de milliards par an pour une efficacité nulle ou à peu près nulle.
En quête d'économies tous azimuts, le gouvernement français serait bien inspiré de faire d'ores et déjà l'économie des aides à l'importation d'éoliennes et de panneaux photovoltaïques, qui coûtent très cher (environ six millards par an) et ne réduisent en rien nos émissions de gaz à effet de serre car l'électricité éolienne et photovoltaïque vient en surplus d'une électricité nucléaire et hydraulique déjà surabondante. Il pourrait reporter une partie de ces aides sur la revitalisation du monde rural pour un bénéfice bien supérieur : réduction du déficit commercial, créations d'emplois locaux, relance du bâtiment... et émissions de CO2 évitées grâce à une moindre utilisation de l'automobile !
Cette revitalisation des villages se fera à coût réduit compte tenu du grand nombre d'habitations à l'abandon qui n'attendent que d'être restaurées ! Elle sera en tout cas d'un moindre coût social et humain que l'extension désordonnée des banlieues métropolitaines.
Les personnels en surnombre dans les services administratifs des anciennes communes et des EPCI pourront être réaffectés dans les nouveaux services publics. Mieux encore, ceux qui souhaiteront voler de leurs propres ailes et par exemple ouvrir un commerce ou un atelier à leur compte pourront demander une indemnité de départ conséquente et bien sûr bénéficier du coup de pouce des municipalités à l'ouverture de nouvelles activités...
Renouveau démocratique
Entre les communes et l’État, l’inventivité de l’administration et de la classe politique a généré au cours des dernières décennies une multitude d’échelons qui s’entravent mutuellement à prix d’or. Il n’est que temps de revenir à la sobriété héritée de la Révolution en supprimant tous les échelons intermédiaires entre les municipalités et l’État, à l’exception du département.
On peut dans le même temps supprimer les Régions (une création du régime de Vichy). Les treize Régions actuelles, en remplacement des vingt-deux précédentes, ont été voulues par le président Hollande pour renforcer la prééminence des métropoles qui en sont le chef-lieu : Bordeaux, Toulouse, Rennes, etc. Ces entités artificielles et ridiculement trop grandes (la Nouvelle Aquitaine a 500 km de long), ont montré leurs carences pendant l’épidémie de coronavirus.
Les départements ont autrement plus d’atouts. Avec en moyenne la taille de deux cantons suisses, ils se prêtent à une gestion sage et démocratique. On les a critiqués parce qu'ils avaient été adaptés, il y a deux cents ans, à des déplacements à cheval ou en carriole. Mais ce qui apparaissait comme un archaïsme au temps du président Pompidou et du tout-automobile devient un avantage dès que l'on veut favoriser la proximité, limiter les déplacements et réduire les émissions de CO2.
Avec au total trente à soixante municipalités par département, chaque maire sera en mesure de connaître personnellement le préfet, les élus et le président de son département. Les préfets serviront de relais entre les maires et les directions départementales des ministères (environnement, santé, industrie, urbanisme, etc.). Par leur intermédiaire, les maires pourront aussi faire remonter leurs doléances au sommet de l’État en échappant aux méandres de l’administration. Nous ne serons plus très loin de la démocratie directe. Un rêve passe...
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jarrige (28-11-2024 09:54:17)
Je me permets de rapporter mon expérience personnelle. En 2014 je me suis présenté aux élections municipales de mon village, tardivement, dans la dernière semaine, seul, sans liste et avec comme programme la fusion de mon village et des deux plus proches, distants de moins de un kilomètre. J'avais chiffré l'économie potentielle à 50.000euros par an. J'ai obtenu 17 voix...
Didier (28-11-2024 04:51:33)
1/ Oui le nombre incroyable des communes françaises est un archaïsme, et la décentralisation en a accru les défauts : que peut faire sérieusement le maire d’une commune rurale désormais investi du pouvoir de construire des écoles, de définir les règles d’urbanisme, de délivrer les permis de construire, … ? Et le fait que plus de 60 % des Français ne travaillent pas dans leur commune de résidence a deux conséquences. D’une part leur vote aux municipales n’a plus pour objet principal que de défendre leur cadre résidentiel en s’opposant aux projets d’infrastructures, d’usines qui vont entrainer des norias de camions, de prisons… : c’est le « syndrome NIMBY »: not in my backyard ! Le sociologue Jean Viard nomme cela « la démocratie du sommeil ». D’autre part comment pouvez-vous espérer une « revitalisation des villages à coût réduit compte tenu du grand nombre d'habitations à l'abandon qui n'attendent que d'être restaurées » ?
2/ Alors que faire ? fusionner des communes (comme vous le proposez) mais aussi développer leurs services techniques communs comme des EPCI (que vous détestez), renforcer les métropoles et les Régions (que vous détestez) déjà bien faiblardes au regard des Landers allemands pour développer des politiques d'attractivité et donc les emplois, supprimer tous les autres échelons intermédiaires (cantons et départements), réformer le Sénat autoproclamé Parlement des collectivités locales (et non de la France !) et donc défenseur de leurs archaïsmes.
Jean (26-11-2024 18:44:52)
Vous avez mille fois raison. Voici un commentaire que je formulais dans le courrier des lecteurs d'un quotidien. "Avec ses 260000 habitants le département du Jura compte presque autant de communes que la Belgique avec ses 11 millions d'habitants et nettement plus que pour les 17 millions de Néerlandais. Certes, la géographie et la densité de population du Jura se prêtent moins à des regroupements que le Plat Pays mais l'observation de la réalité du terrain suggère des opportunités. Ici, Salins les Bains et Bracon deux communes totalement imbriquées qui comptaient respectivement 8000 et 493 habitants en 1800 et n'en comptent plus que 2718 et 267 en 2015. Là, Villers-Farlay et Écleux 672 et 219 habitants, deux villages qui présentent une continuité d'habitat : un seul clocher mais deux mairies, deux salles des fêtes et deux conseils municipaux. Plus à l'Est, dans le Doubs, il est loin le temps où un large no man's land séparait le village de Doubs de Pontarlier. "
Pour la seule Communauté de Communes que je connais j'observe que les effectifs sont relativement élevés: 140 collaborateurs pour 9000 habitants sans diminution des effectifs municipaux. Les titres de directeur y sont assez largement distribués. Il a fallu évidemment construire un siège de beau standing et rénover d'autres bâtiments pour caser tout ce monde et accueillir des services.
Peut-être faudra t'il demander à M. Trump de nous prêter M. Musk pour quelques jours.
Bernard (25-11-2024 17:12:12)
En fait, les intercommunalités sont une forme de transition douce vers les fusions de communes. La plupart des charges lourdes et mutualisables leur ont déjà été transférées. L'échelon communal restant ne coûte pas cher car il est assuré par un maire et des conseillers quasiment bénévoles et très proches de leur population. Le problème actuellement est plutôt l'absence de contrôle démocratique sur les intercommunalités dont les responsables sont désignés de façon très indirecte : tout le monde connaît son maire mais pas le Président de sa Communauté de Communes voire même les limites de celle-ci.
Jihème (24-11-2024 21:11:08)
Dans mon envoi précédent, un lapsus m'a fait écrire MRP (vieille réminiscence ?) au lieu de MRC pour les Municipalités Régionales de Comté du Québec. Désolé ! Dans mon Midi du Biterrois, la plupart des communes regroupées en intercommunalités ont plus de 2000 habitants chacune, voire plus de 3000. Dans la partie montagneuse des basses Cévennes ou de l'Espinouse, elles sont certes beaucoup plus petites et peuvent faire l'objet d'un regroupement en commune unique en remplacement des intercommunalités établies mais les villages sont dispersés, leurs territoires sont souvent très étendus et reliés par des petites routes très sinueuses sur d'assez longues distances. Si certaines activités peuvent être regroupées, des éléments de commodité doivent être maintenus au niveau des villages perdant leur statut de commune au profit du village centre, pas toujours facilement accessible. Dans la haute vallée de l'Aude, autre exemple, il en serait de même. Il faudrait établir une distance maximale par rapport au bourg ou au village-centre pour que le regroupement ne soit pas tro pénalisant pour les villages périphériques.
Bernard (24-11-2024 18:53:33)
Je connais bien une commune du littoral issue voilà quelques années de la fusion de trois communes. Elle atteint aujourd'hui une taille respectable : deuxième agglomération du département pour la population et, pour la surface, pas très loin des 100 km2 préconisés dans l'article. Bref, sur le papier, c'était l'idéal... J'ai donc voté pour la fusion.
Je le regrette aujourd'hui. Toutes les anciennes structures sont demeurées en place : même « l’agglo » est restée car, en dépit de sa nouvelle taille, la nouvelle commune n’a toujours pas la masse critique pour gérer elle-même l’adduction d’eau, l’assainissement, les déchets, etc. Il y a trois mairies annexes, quatre bibliothèques, etc. Atteint pas la folie des grandeurs, le maire peut maintenant donner libre cours à son ubris sur une grande échelle : la ville s’endette à tour de bras, les impôts ont explosé, les services publics, autrefois rassemblés, sont maintenant dispersés un peu partout. Il faut désormais ainsi maintenant aller en banlieue pour trouver l'Urbanisme. La police, autrefois en centre-ville, a été déportée dans un bâtiment neuf au diable-vauvert et met un temps fou à intervenir. Alors que la population trouvait autrefois tout de suite le responsable pour résoudre un problème, petit ou grand, maintenant c'est la croix et la bannière pour trouver un interlocuteur. Alors, je suis dubitatif. Notre système est en faillite et c'est la cacophonie. Il nous faudrait un nouveau Bonaparte qui tranche en dépit des criaillerie des corps intermédiaires et je ne le vois guère pointer à l’horizon. Il est vrai que l’ENA, le conseil d'Etat, l’inspection des Finances ou la cour des Comptes n’ont pas vocation à forger des hommes de cette trempe...
Domtom (24-11-2024 18:40:04)
Merci pour cette proposition de réforme du millefeuille français mais, comme le déplore Maud, les maires sont fermement attachés à leur statut. Étant élue depuis 2020, je ne cesse de me battre contre les moulins à vent dans tous les domaines et bon nombre d'obstacles proviennent des EPCI dont le conseil regroupe des élus communaux qui approuvent souvent sans broncher toutes les délibérations qui leur sont présentées. Le problème dans ces assemblées (pas toutes, j'espère) ce sont les règlements de compte entre communes et, selon l'ADN de la présidence, des communes peuvent être totalement ignorées en raison de vielles querelles de clocher qui ressurgissent. Il en résulte des décisions votées au mépris de l'intérêt général et c'est bien triste.
Fil145 (24-11-2024 18:03:41)
Cela fait penser aux fusions des communes réalisées en Belgique en 1976. On a certainement réalisé des économies d’échelle mais certaines fusions ont en fait coupé les élus de la population vu la grandeur des entités créées. L’idée de garder un maire pour chaque ancienne commune peut pallier à cette difficulté.
Jihème (24-11-2024 17:40:01)
Ce sont des propositions intéressantes qui ont déjà été mises en oeuvre ailleurs : au Québec, les "Municipalités régionales de comté" (ou MRP) réunissent plusieurs villages au sein d'une même municipalité, avec rotation de la présidence entre les maires de ces différents villages du comté (notre canton). En Roumanie, les communes rurales réunissent plusieurs villages, parfois très éloignés les uns des autres, autour d'un village centre où se trouve l'essentiel de l'administration communale, les autres villages de cette "infracommunalité" gardant une antenne avec un maire-adjoint pour l'accueil des habitants des villages et pour facilité leur information et la liaison avec le centre.
Mais si en France on applique la même formule et si je prend l'exemple de mon niveau territorial du Midi languedocien : les villages regroupables sont de 2 à 5 ou 6 kms distants les uns des autres. Si toute l'administrations, le marché hebdomadaire ou quotidien et la plupart des commerces sont regroupés au village cente, seuls, les habitants de ce dernier feront sans trop de difficulté de la marche à pied (encore que, cars ces villages sont parfois très étendus en superficie). Les habitants des autres villages n'auront d'autre choix que de multiplier les déplacements en voiture pour tous leurs besoins administratifs et autres. Et ceux qui n'ont pas de voiture et les personnes âgées qui ne conduisent plus, comment feront-ils ou elles ? Même si ce regroupement infracommunal répond à une certaine logique économique et administrative ou de gestion, ce ne sera pas aussi simple à mettre en oeuvre.
Herodote.net répond :
La moitié des communes compte aujourd'hui moins de 500 habitants, en majorité très âgés. Et CSS communes sont de toute façon trop petites pour avoir un commerce ou une quelconque administration. Autant développer un éventail complet de services au centre du village principal et relier celui-ci aux différents hameaux et villages des environs plutôt que tout laisser dépérir au seul bénéfice de la métropole régionale.
Maurice (24-11-2024 17:25:45)
Grande Gabegie dans toutes les collectivités : des sièges qui rappellent Versailles, la folie des grandeurs, plein de fonctionnaires territoriaux qui ne savent pas pourquoi ils ont été embauchés, c'est la France inefficace. Sans parler pour certains maires de l'embauche d'une secrétaire de confort.
Jennifer (24-11-2024 17:25:08)
Merci pour ces perspectives de revitalisation de nos villages (et du mien en particulier!), Bonne chance et bon succès à votre proposition.
Michel J. (24-11-2024 16:33:01)
Une réforme enfin efficiente et réaliste de l’intercommunalité au sens large revient régulièrement sur le devant de la scène sans aboutir et pour cause : Les présidents des intercommunalités et leurs collègues, non élus par les citoyens contrairement aux Maires, y voient avec raison une réserve d’embauches et d’obligés y compris parmi les nombreux délégués choisis…
Et puis un tel bouleversement me semble totalement exclu dans le contexte post-dissolution donc préélectoral !
Maud (24-11-2024 14:05:22)
Les maires (pour certains) ont aussi une large part de responsabilité dans la situation actuelle. Dans mon secteur avant l'intercommunalité pré-existaient des syndicats pour gérer l'eau, les déchets, l'électricité. L'intercommunalité a été créée avec un gonflement sans cesse des effectifs et les syndicats existent toujours avec de confortables indemnités pour leurs présidents. Les cantons dernièrement ont doublé de surface et au lieu de garder un conseiller par canton nous sommes passés à deux conseillers cantonaux au prétexte qu'il fallait un homme et une femme. Tout cela démontre qu'il y a bien une classe politique nationale ou régionale qui ménage ses petits intérêts. La création des grandes régions a multiplié des frais inutilement : voyez la Normandie avec toujours deux pôles : Caen et Rouen et éloigné dans certains cas les citoyens du centre de décision .Plus personne ne sait à qui s'adresser. En province les citoyens sont attachés à leur commune et au département. Commune, cantons, intercommunalités, département, régions, syndicats entre communes et j'en passe semble plus que difficile à corriger. Il faudrait une véritable révolution tant le sens de l'état semble évaporé au profit d'intérêts individuels. Cela fait partie d'une déchéance masquée par la complexité et l'augmentation exponentielle des coûts sans pour autant gagner en efficacité. Les maires sont peut être mécontents mais aucun ne lâcherait sa position de maire, président d'un syndicat etc tellement rémunérateurs par cumul des mandats.
Il parait par ailleurs que les députés souhaiteraient pouvoir être maire à nouveau pour plus d'efficacité. Quelle plaisanterie. Dans des pays soient disant plus performant ce cumul n'existe pas. Les besoin de nos élus sont sans limite.
JP (24-11-2024 13:06:22)
Acquis de longue date, à l'idée d'un trop grand nombre de communes, je trouve cette proposition très intéressante . Je l'ai testée au niveau de mon canton de naissance, 7 communes qui ensemble entrent à peu près dans les critères physiques énoncés . Mais la mise en oeuvre ne serait pas simple car le canton n'est qu'une partie de l'intercommunalité actuelle laquelle regroupe 2 cantons soit 12 communes sur une superficie de 353 km² , une population de près de 30 000 habitants à l'année mais plus du double en été; la distance entre ma commune et le second chef-lieu de canton est proche de 40 km; l'intercommunalité réunit plusieurs compétences et a réparti son siège et ses sites techniques sur les 2 cantons ... il est difficile de casser l'intercommunalité et j'en ferais bien la nouvelle unité territoriale (1 inconvénient la distance+ risque de bisbille entre les 2 communes actuelles chef-lieu de canton) . J'en viens à me dire que la proposition d'André Larrané est une belle base de travail pour nos députés.
Tournaire (24-11-2024 11:56:28)
L'article fait une synthèse exaustive et constructive . C'est une réforme urgente et essentielle pour continuer d'exister en tant que nation ou même Etat.
JMT 34 (24-11-2024 11:56:07)
Programme (concept en voie de disparition...) séduisant...Même si je ne suis pas "fan " de la procédure, il relèverait vraiment d'une consultation nationale...Histoire de lui donner la légitimité et lui conférer ....force de loi !
Sylvain Lelarge (24-11-2024 11:01:00)
Un rêve auquel toute personne de bon sens souscrirait - moi le premier, tout en reconnaissant que je ne suis pas spécialiste de la question. Les bonnes idées de meurent jamais - même s'il y a des fenêtres d'opportunités qui se ferment de temps en temps. J'espère que votre suggestion sera entendue des forces progressives de notre pays.
ROYON Gilbert (24-11-2024 10:58:01)
Bonjour,
Propositions tout à fait intéressantes. Comment arrivez-vous à chiffrer le coût à 1,8 milliards d'Euros ? Par les temps qui courent cela sera jugé prohibitif !!
Cordialement
Marc Blasband (24-11-2024 10:43:57)
Bravo. Une avancée intellectuelle importante. Ce changement suscitera de nombreuses oppositions, comme tous les changements. Il faut en plus, accepter la fin de la voiture. Un drame impossible pour beaucoup.