12 juin 2024. Il y a trente mois, le 19 janvier 2022, nous avons entrevu une crise de régime inédite sous la Ve République, similaire à celle qui a conduit en 1877 à la démission du président Mac-Mahon. Celle-ci est survenue en juin 2022 avec la mise en minorité du président sans alternative possible. Le pays en est venu en mars 2023 à l'affrontement de trop sur les retraites. En dissolvant l'Assemblée nationale ce 9 juin 2024, au pire moment qui soit, le président Emmanuel Macron a lui-même choisi d'en finir en optant pour la stratégie du chaos...
Il y a près de dix ans, le 26 août 2014, Emmanuel Macron entrait au gouvernement comme ministre de l'Économie, sous la présidence de François Hollande. Trois ans plus tard, il devenait à moins de 40 ans le plus jeune président de la République française avec un profil curieusement similaire à celui de Giscard d'Estaing.
D'emblée, il séduisit les classes supérieures à l'aise dans la « mondialisation heureuse » ainsi que les retraités soucieux de stabilité. Cela lui valut de recueillir 24% des voix au premier tour de l'élection. Il dut en définitive son élection au rejet majoritaire de sa concurrente du second tour, Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement national (droite radicale).
Rebelotte en 2022. Cette fois, son bilan discutable (révolte des Gilets jaunes,...) et le rejet de sa personne par une large fraction de l'électorat ne lui permirent pas d'obtenir une majorité absolue à l'Assemblée nationale. Herodote.net avait anticipé cet échec dès janvier 2022. La faute en revient aux révisions de 2000 et 2008 qui ont dévoyé l'esprit de la Constitution de 1958 en instituant le quinquennat, les élections législatives dans la foulée des présidentielles ainsi que le non-cumul des mandats.
Il s'ensuivit une présidence cahotique, des manifestations contre la retraite à 64 ans jusqu'à l'explosion de la Nouvelle-Calédonie en passant par la mise à mal des services publics et des grands corps de l'État, une quasi-déclaration de guerre à la Russie et une expulsion humiliante de la France de tout l'espace sahélien.
Tout cela pour arriver à cette fatale soirée du dimanche 9 juin 2024 qui se traduisit par un rejet manifeste de la personne même du Président, avec la défaite cinglante de sa liste (15% des suffrages) et le succès de la liste du Rassemblement national conduite par Jordan Bardella avec 32% des suffrages, dans une forme de revanche sur le référendum volé du 29 mai 2005 (note).
Emmanuel Macron se défendit mollement d'avoir favorisé la progression du Rassemblement national et en reporta la faute sur le peuple français, déclarant à Berlin le 26 mai 2024 : « Ce n’est pas moi qui ai choisi un adversaire qui est l’extrême droite, ce sont les Français qui me l’ont donné ! »
Une impasse politique née des malfaçons de la Constitution
Sitôt connus les résultats définitifs des européennes, le président annonça à la surprise générale la dissolution de l'Assemblée nationale, qui n'était pourtant pour rien dans son échec personnel. Les élections législatives furent programmées trois et quatre semaines après, le 30 juin et le 7 juillet !
Il était difficile de faire pire ! Le Conseil Constitutionnel, d'habitude très flexible dans l'interprétation du droit, eut pu contester cette précipitation pour de multiples raisons : difficultés d'organisation dans un contexte compliqué par la préparation des Jeux Olympiques dont l'ouverture interviendra à Paris deux semaines après, impossibilité de s'inscrire sur les listes pour les électeurs qui se moquaient des élections européennes mais auraient été motivés par les législatives, etc.
Depuis sa demi-défaite de 2022, le président de la République aurait eu mille occasions de dissoudre l'Assemblée en vue de clarifier la situation politique. Il aurait pu aussi attendre la rentrée de septembre 2024 et, entretemps, gérer au mieux les Jeux Olympiques mais également les crises dans lesquelles se débattent la France et l'Europe.
À défaut de mieux, on peut expliquer la précipitation présidentielle par un calcul politicien tout sauf honorable : amener à la tête du gouvernement les gens du Rassemblement national sans leur laisser le temps de se préparer ; leur repasser la patate chaude de la dette accumulée ces dix dernières années ; démissionner de la présidence en prétextant (à juste titre) l'impossible cohabition avec un Premier ministre d'extrême-droite... puis revenir en sauveur une fois que son remplaçant(e) à l'Élysée aura épuisé son capital de popularité dans la gestion des crises qu'il lui aura léguées : dette publique abyssale et nécessaires mesures d'austérité, fermetures d'usines, pénuries de médicaments, envoi d'instructeurs en Ukraine, soulèvement de la Nouvelle-Calédonie, crise migratoire à Mayotte, réveil de l'antisémitisme, multiplication des agressions, etc.
Ce scénario, s'il est celui auquel songe Emmanuel Macron, est hautement improbable. Que le Rassemblement national obtienne ou non la majorité absolue à l'Assemblée à l'issue du second tour le 7 juillet, le pays deviendra ingouvernable.
Ainsi sera bouclée la crise du « Neuf Juin » qui, à l'image de celle du « Seize Mai », pourrait sonner le glas du régime présidentiel. Les citoyens français n'accepteront plus de confier les clés du pays à un homme quel qu'il soit, doté de plus de pouvoir que n'en avait Louis XIV, et de se mettre ainsi à la merci de ses possibles humeurs.
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Benoit (04-12-2024 16:45:32)
La monarchie républicaine qu'est la cinquième République est un costume taillé sur mesure par et pour le général de Gaulle, trop grand et surtout perverti par ses successeurs.
Le dernier en date ayant plus que tout autre trahi son esprit.
Il est temps de réfléchir à un changement de notre constitution, celle-ci est arrivée à bout de souffle.
KerAvel (02-10-2024 17:26:00)
Concernant les dépenses publiques ne pourrait-on pas réduire celles qui sont engagées par la mise à dispositions de voiture, bureau et autres avantages dédiés au Président ou aux ministres, députés qui sont écartés du"pouvoir" après éléctions?
Christian (07-09-2024 19:00:56)
"La Chambre, résolue à ne pas entrer en relation avec un ministère qui, par sa composition, est la négation des droits du Parlement, refuse le débat constitutionnel auquel elle est conviée et décide d'ajourner toute discussion jusqu'au jour où se présentera devant elle un gouvernement constitué conformément à la volonté souveraine du pays" (motion adoptée en juin 1924 par les députés du Cartel des gauches, qui aboutit à la démission du président Millerand)
Maurice (02-08-2024 19:27:30)
Saccage du Service public ? Grand n'importe quoi. Les dépenses pour le service public en France sont hors de contrôle. On privilégie le nombre : la quantité de fonctionnaires et non pas la qualité de leur travail. L'absentéisme est de règle, dans la fonction publique territoriale, c'est le copinage à l'embauche qui prévaut. La SNCF, aucun respect du public voyageur de la part des organisations syndicales racketteuses, Tiens on va les emmerder, ils vont rester sur les quais le 24 décembre et ainsi de suite. Quand toute la population française sera fonctionnaire, on vivra comme à Cuba ou à l'époque soviétique.
Yuki (26-07-2024 15:17:49)
Article décevant au regard de la mission que s'est donné ce site : éclairer le présent par le passé. Le parallèle accrocheur avec Mac-Mahon n'est absolument pas développé. Le passé promis est évacué au profit d'un brûlot, dont il n'aura été finalement que le prétexte.
Même le présent semble mal connu de l'auteur, tant les expressions militantes telles que "saccage des services publics", qu'on trouve habituellement chez la CGT, LFI et Zemmour, sont éloignées de la réalité. Le financement des services publics ont augmenté de +27 % entre 2000 et 2022 en euros constants, et représentent toujours une part importante des dépenses publiques (37 %). Rappel de vocabulaire : une performance jugée insuffisante n'est pas un "saccage".
L'auteur faillit également à sa mission d'éclairer les citations. L'expression « ceux qui ne sont rien » (discours du 29 juin 2017) n'avait en aucun cas pour objet de "reporter toute la faute" du vote FN sur les pauvres. Mise en contexte basique : Loin d'aborder des questions électorales, ce discours, tenu devant des entrepreneurs, mettait en exergue leur responsabilité d'aider ceux qui sont « loin de la réussite ». Allons plus loin comme le ferait un historien ou un linguiste : le procédé rhétorique ici utilisé est l'hyperbole (exagérer pour émouvoir). Elle traduit la formation littéraire du président, et son goût des formes ampoulées. Un historien peut analyser un échec de communication, mais son rôle n'est pas de participer à la curée en rajoutant un détournement de contexte aux détournements et incompréhensions qui ont déjà eu lieu.
Christian (11-07-2024 09:22:21)
En différant sans cesse, sous des prétextes plus ou moins valables, la nomination d'un éventuel premier ministre de gauche, Emmanuel Macron s'expose peut-être à subir le sort de son lointain prédécesseur, Alexandre Millerand. Pour mémoire, celui-ci fut acculé à la démission en 1924 pour avoir vainement tenté d'imposer un président du Conseil de son choix après la victoire du Cartel des gauches aux élections législatives. Cela se passait il y a tout juste cent ans, alors que l'Angleterre connaissait son premier gouvernement travailliste, alors que l'extrême droite était au pouvoir depuis deux ans en Italie... et quelques semaines avant l'ouverture des Jeux olympiques de Paris !
Christian (08-07-2024 08:08:04)
Si la gauche arrive à former un gouvernement après le coup de théâtre électoral d'hier, une chose est à peu près sûre, c'est que la cohabitation avec le président ne sera pas trop difficile sur les deux principaux conflits en cours. En effet, le programme du NFP affirme clairement sa volonté de "faire échec à la guerre d'agression de Vladimir Poutine" et de livrer les "armes nécessaires" pour défendre "la souveraineté et la liberté du peuple ukrainien ainsi que l'intégrité de ses frontières". En ce qui concerne le conflit israélo-palestinien, le NFP demande notamment "la libération des otages détenus depuis les massacres terroristes du Hamas". Le principal point de divergence pourrait porter sur la reconnaissance d'un Etat palestinien indépendant, mais celle-ci a déjà été implicitement acceptée par la France lors des récents débats à l'ONU.
Christian (19-06-2024 06:27:55)
Sauf erreur, la déplorable réforme constitutionnelle de 2008 (tout aussi déplorable que celle de 2000 instaurant le quinquennat) empêche le président de se représenter immédiatement après avoir démissionné (article 6, 2ème alinéa de la Constitution). D'autre part, en cas de conflit avec la nouvelle majorité (qu'elle soit de gauche ou d'extrême droite), le président ne peut pas dissoudre la nouvelle Assemblée nationale avant un an (article 12, dernier alinéa de la Constitution). Donc, qu'il y ait ou non une majorité absolue à l'issue des élections législatives, celles-ci risquent d'être suivies d'une période d'instabilité et d'incertitude d'au moins un an...
Bernard (18-06-2024 09:03:27)
Comme le bain dans lequel on plongeait autrefois les négatifs des photos argentiques, cette dissolution constitue un formidable révélateur. Chacun peut désormais en effet constater qu'il existe maintenant en France deux peuples dont les références, les modes de vie et les aspirations sont aux antipodes : les natifs (les "Gaulois", pour faire court) et les colons, à majorité de confession musulmane.
Et tous les efforts faits pour masquer, relativiser ou sublimer cette réalité (cf. les pubs qui montrent à longueur de journée d’improbables couples mixtes, le mythe des "bleus", l'interdiction des statistiques ethniques, etc.) peinent de plus en plus à dissiper cette évidence. Attentats, émeutes, raids ethniques (Crépol), rodéos, patientèle des centres sociaux, population des HLM, mariages à coups de mortiers d'artifice, etc. viennent régulièrement nous le rappeler : on ne peut mélanger durablement l'huile et le vinaigre.
Ces deux entités ne pourront coexister qu'en transformant la France en société multiculturelle du type anglo-saxon, modèle à l'opposé de ses traditions historiques : culture chrétienne, centralisme jacobin et laïcité. Cette dernière est d’ailleurs au cœur du débat car la neutralité de l'espace public qu'elle implique est incompatible avec une religion qui - contrairement au christianisme (« Rends à Dieu ce qui est à Dieu, à César ce qui est à César ») entend régenter la vie de l'individu non seulement dans la sphère privée mais également dans la sphère publique. L'assimilation prônée encore par certains n'est plus qu'un rêve car on assimile des individus, pas des peuples. La dissolution narcissique (cf. sa confidence au Monde : "Je vais leur jeter une grenade dégoupillée entre les jambes »), d'un jeune président velléitaire et immature aura eu au moins le mérite de constituer un formidable accélérateur propre à déciller les yeux des moins avertis de nos compatriotes car il y a désormais assez de lumière pour voir, même pour ceux qui ont des dispositions contraires.
Christian (15-06-2024 18:13:23)
Tout comme le parti communiste français avait fini par demander le retrait des troupes soviétiques d'Afghanistan en 1981, ce qui lui avait permis de faire entrer quatre ministres au gouvernement, la "France insoumise" a mis de l'eau dans le vin du nouveau programme commun de la gauche sur deux sujets capitaux, l'Ukraine et la Palestine.
A propos de l'Ukraine, il est question de "faire échec à la guerre d'agression de Vladimir Poutine et qu'il réponde de ses crimes devant la justice internationale", ainsi que de "livraisons d'armes nécessaires" pour défendre "la souveraineté et la liberté du peuple ukrainien ainsi que l'intégrité de ses frontières".
A propos de la Palestine, les partis de gauche demandent notamment "la libération des otages détenus depuis les massacres terroristes du Hamas" ainsi que la reconnaissance de l'Etat palestinien aux côtés de celui d'Israël. Ils apportent leur soutien à la Cour pénale internationale (CPI) dans ses poursuites contre les dirigeants du Hamas et le gouvernement Nétanyahou.
Bien évidemment, ceci ne suffit pas à garantir la victoire de la gauche aux élections législatives, mais les concessions de la "France insoumise" sur ces deux points ont bel et bien permis la signature de ce programme commun.
mcae.fr (14-06-2024 07:26:59)
Depuis la dernière guerre, une gouvernance mondiale impose à l’Occident une règle très simple, réaffirmée sans état d’âme par Bruno Le Maire : le but de l’économie c’est de faire du profit. Il sen suit une fracture sociale, longitudinale, qui touche toutes les populations soumises à « ces valeurs », même les Etats-Unis, sans remise en cause du principe par nos politiciens, surtout pas par les Socialistes.
Macron n’est pas le premier à s’enorgueillir d’avoir mené à bien ses réformes, juste avant d’être remplacé par quelqu’un qui s’est fait élire sur la promesse de les remettre en cause.
Bien sûr, la propagande occidentale valorise son action qui améliore la compétitivité et la situation de la France, mais pas des Français.
Une fois encore, les électeurs renversent la table, sans avoir trouvé, pour l’instant, le chevalier blanc qui les rétablira dans leurs droits : le RN combat ceux qui sont du mauvais côté de la fracture sociale, et LFI ceux qui sont du bon côté.
Mais c’est la fracture sociale elle-même qu’il faut combattre … en changeant de modèle.
Peirani Jean Pierre (13-06-2024 09:05:01)
Je regrette qu'un sujet aussi actuel soit traité sur un site qui se consacre à l'Histoire. Un certain recul est nécessaire pour appréhender les événements importants. Cet article, à charge contre M Macron, est loin d'être exhaustif. La plupart des opposants lui reprochent son orgueil. Oui. Je pense que c'est vrai, il est orgueilleux. Je ne pense pas que ni J Bardella ni JL Melenchon le soient moins. Et un Président peut difficilement ne pas l'etre. On lui reproche entre autre la dégradation des comptes. C'est ne pas tenir compte de la situation dont il a héritée, déjà critique, et des événements successifs auxquels il a dû faire face: covid et guerre d'Ukraine. La vraie raison de la dégradation date des 35 h de M Mitterand et a empiré suite aux renoncements successifs et systematiques des gouvernements suivants devant la pression de la rue. La desindustrialisation ne nous permet plus de maintenir notre politique sociale. Ce n'est la faute ni à l'Europe ni à Macron. Et les démagogues continuent de mentir au peuple. Pour preuve la réforme des retraites. Qui peut nier l'impossibilité actuelle de descendre en dessous des 64 ans alors même que cette mesure ne permet même pas d'équilibrer les comptes avant plusieurs années? Ce n'est qu'un exemple. Il y a eu beaucoip de bonnes choses sous son mandat. Ce n'est pas le but de mon commentaire. Comme on le voit, les opinions sont encore très différentes et cet article ne peut mener qu'à une polémique politique. Ce n'est pas l'idée que je le fais d'Hérédote, pour moi une revue qui analyse des faits échus avec recul et impartialité, pas à chaud.
Herodote.net répond :
Nous ne jugeons pas ici la politique suivie par Emmanuel Macron depuis sept ou dix ans. Nous analysons le processus qui a conduit le pays à une crise politique majeure, sans doute la plus grave qu'ait connue la France depuis plus d'un demi-siècle. En dissolvant l'Assemblée de façon abrupte à six semaines des JO de Paris et alors que la guerre en Ukraine est à un tournant, le Président a mis en danger la Ve République elle-même. Nous sommes ici au coeur de l'Histoire en mouvement.
Christian (13-06-2024 08:42:45)
Plus près de nous, on pourrait comparer la situation actuelle avec celle de 1997 et la dissolution prononcée par Chirac qui fut suivie d'une cohabitation de cinq ans avec la "gauche plurielle". Mais le climat de l'époque était nettement plus apaisé que celui de 1877 ou même celui de la première cohabitation (1986/1988), quand l'alternance politique n'était pas encore vraiment entrée dans les mœurs et où les deux camps étaient à couteaux tirés.
Le fait est que la dissolution de 2024 intervient dans un contexte particulièrement délétère, avec l'exacerbation des polémiques de toutes sortes et sur tous les sujets par médias et réseaux sociaux interposés, les menaces islamistes, les guerres d'Ukraine et de Gaza, etc.
LONGUET (12-06-2024 19:33:10)
Bonjour CROSSJM,
D'abord, je ne trouve pas cet article tendancieux, il expose simplement les faits. Je regrette simplement que Hérodote parle entre autre de la guerre en Ukraine, mais pour Gaza, où les Israéliens s'attaquent principalement à des civils en pratiquant toutes les manières dignent du IIIème Reich n'ai pas été cité.
Le président actuel veut aider l'Ukraine mais pas Gaza. 2 poids deux mesures !!!!!
Je le pense extrêmement machiavélique, et j’adhère complètement à ce que Hérodote exprime.
Une preuve supplémentaire de son machiavélisme: pourquoi laisser si peu de temps pour préparer des élections. Oui, vous avez raison, il doit dissoudre l'Assemblée Nationale; mais volontairement il donne très peu de temps pour s'organiser, que ce soit pour les partis, tous confondus, et encore plus pour les mairies pour qui cela va être un vrai casse-tête. Dès le début de son premier mandat, il a complètement snobé les élus locaux. Pour moi, cette réaction à chaud, est une caractéristique de plus de son orgueil. "Bébé" est en colère et il est mauvais joueur. ll n'aime pas perdre.
On pourrai encore dire beaucoup de choses sur le monsieur, je m'arrête là.
Bonne soirée.
Pacome (12-06-2024 18:06:37)
Devant ce résultat des élections européennes et face à un avenir parlementaire difficile le président Macron s’est dit que la fin de son quinquennat serait marqué par un bilan calamiteux en terme au moins de gestion de sa communication laissant une place revendiquée par le RN comme le renouveau nécessaire ; il a donc préféré nécessaire de laisser ce parti arriver « aux affaires « pour mieux le compromettre et démontrer son incapacité à gérer la France . Sa position de président va lui donner la possibilité de barrer ce parti à tout propos . Il peut compter sur la haute administration dans ce but .Ainsi le RN arrivera aux présidentielles avec une réputation d’incapable aux yeux de l’opinion publique laissant une opportunité à une autre candidature d’un autre horizon. Dans ce cas Macron évite de passer dans l’histoire comme celui qui aurait offert un marche - pied au RN pour accéder au pouvoir. Si tout se déroule sans surprise…. De mon point de vue il y en aura et l’imprévisible va surgir pour tous!! Ce sera dangereux car il n’y a en France que des politiques de petite intelligence mais pas d’homme d’état…
Robert (12-06-2024 17:54:09)
Regrettable que bcp de commentaires voient déjà la victoire du RN…Et Herodote montre un visage de la France très pessimiste…(dette,violence, anti sémitisme etc) Notre pays a des ressources ….
CROSJM (12-06-2024 17:17:12)
Je regrette sincèrement cet article très tendancieux et indigne d'un historien.
Quand un président est désavoué par le peuple, la constitution lui donne la seule possibilité d'une dissolution de l'Assemblée. Au peuple de choisir et d'entrainer éventuellement une cohabitation. Ce ne sera pas la première, et on n'a pas reproché à Mr Chirac d'avoir poursuivi son mandat avec un gouvernement de gauche sans démissionner, que je sache.
Quant à son bilan j'aimerais savoir quel grand homme aurait fait beaucoup mieux avec le Covid, la guerre en Ukraine et l'inflation qui en a suivi.
De toute manière, c'est aux français de prendre leurs responsabilités et d'en assumer les conséquences. C'est facile de soulager son mécontentement lors d'élections et de reprocher leurs résultats aux autres.
Herodote méritait un article moins partisan.
Herodote.net répond :
Dès janvier 2022, Herodote.net a entrevu un conflit entre le Président et l'Assemblée et une inéluctable dissolution. L'ennui est que cette dissolution survient dans la précipitation et au pire moment qui soit. En aggravant de ce fait les maux du pays plutôt qu'en ne les soulageant, le président Macron prend le risque de dilapider ce qui lui reste d'autorité et, de ce fait, d'être contraint à la démission... comme avant lui Mac-Mahon.
Blumenthal (12-06-2024 17:03:52)
Comme toujours un article plein de perspicacité. Une chose est sûre, la France n'y gagnera pas en sérénité. Gouverner n'est pas un jeu, cela disqualifie le joueur solitaire prétentieux et orgueilleux.
GUYOT (12-06-2024 16:18:58)
Machiavel ne mourant jamais, il faut aussi compter avec les perturbations prévisibles :
- Le RN sème la pagaille et la discorde dans les partis de droite, LR refusant le choix isolé de son président, RN refusant le président de renaissance….
- LFI cultive le bruit et la fureur à gauche et disperse les partis comme les partisans, Place Publique ne fédérant pas le PS, EELV se dispersants entre doctrines et ralliement.
La vérité sera ce que les français en feront.
Jean-Marie Kaes (12-06-2024 16:03:00)
Article qui résume bien la situation actuelle, laquelle est la conséquence de toutes les fautes commises par Macron depuis ses 2 présidences. En revanche je ne suis pas du tout certain que Jupiter décide de démissionner après une victoire, probable mais pas certaine, du RN lors des prochaines législatives. Cet exercice difficile de politique fiction ne me paraît pas totalement conforme avec la personnalité de l’actuel Président, qui a encore redit aujourd’hui même qu’il n’était pas question pour lui de démissionner, même s’il devait y avoir cohabitation avec un 1er ministre de droite extrême. Certes Macron dit toujours tout et son contraire, à tel point qu’on ne connaîtra vraiment son avenir et surtout celui de notre pays qu’après le 7 juillet prochain.
Doran (12-06-2024 15:17:00)
A mon corps défendant, je suis persuadé que cette dissolution a été mûrement échafaudée. Compte tenu des sondages, il se savait dans un corner: élections, chiffres économiques désastreux, situation politique ultra chaude, état de l'opinion. Plus sa démence guerrière. Il reprend l'initiative et va jouer sciemment une dégradation politique et économique. Il va faire la guerre, ouverte et sournoise à un gouvernement RN pris au piège des mesures à prendre qu'il ne pourra pas prendre, étant donné que tout est verrouillé par Macron et l'ensemble des Institutions Conseil constitutionnel, conseil d' état, magistrature, Bercy, le Sénat avec Larcher, Bruxelles, la BCE sans compter l'agitation dans la rue avec un supplément qu'il se fera un plaisir d'actionner :les banlieues sans compter les marchés ...Les pièges, les obstacles de toutes sortes, les mines bondissantes , tout va être mis en œuvre pour démolir rapidement le travail du gouvernement . Peu importe les conséquences, l'objectif est de mettre la Nation à genoux et qu'elle se soumette de gré ou de force à Bruxelles. C'est là, son objectif ultime . tout va être bon . Il sera le premier antifasciste de France. La seule arme du RN serait à mon sens d'accepter le pouvoir sous réserve d'inventaire et de procéder tout de suite à ce travail pour prendre à témoins les français . Autrement, ce n'est pas jouable tant la situation est désastreuse
Jean-Michel Gindt (12-06-2024 14:31:50)
N'oublions pas cependant la fin du mandat de la présidente de la Commission européenne en décembre 2024. Le timing ne serait-il pas parfait pour une démission du Président après les élections et un positionnement comme successeur de l'actuelle présidente fort handicapée par ses escroqueries? Et, allons plus loin, cela n'expliquerait-il pas le choix de la tête de liste du parti de Mr Macron pour les élections européennes, cette dame n'ayant d'évidence ni la compétence ni le charisme pour cela? Cela ne pouvait qu'amener une cuisante défaite, permettant la démission à un moment favorable pour la poursuite européenne de la carrière de ce grand politicien.
J'ai apprécié votre jeu de mot cher Monsieur Larané: "chaos" tout en montrant la photo du Président en boxeur, évoquant l'association avec KO... J'ignorais en tout cas qu'il possédait une telle musculature, bravo de s'entretenir ainsi en tout cas.
ESCOUBOUÉ (12-06-2024 14:01:35)
Votre analyse est très juste et surtout vraiment réaliste. J'aurais juste ajouté : aime-t-il la France? L'a-t-il aimé un jour? Puis j'aurais terminé par: il a fini par la tuer mais elle lui tomba dessus et l'écrasa...
Cepavrai (12-06-2024 14:00:14)
J'aurais aimé qu'un historien ait le recul de l'historien au-delà des parallèles contestables parce que fortement "journalistiques"
Jean-Michel Gindt (12-06-2024 13:54:15)
N'oublions pas cependant la fin du mandat de la présidente de la Commission européenne en décembre 2024. Le timing ne serait-il pas parfait pour une démission du Président après les élections et un positionnement comme successeur de l'actuelle présidente fort handicapée par ses escroqueries? Et, allons plus loin, cela n'expliquerait-il pas le choix de la tête de liste du parti de M. Macron pour les élections européennes, cette dame n'ayant d'évidence ni la compétence ni le charisme pour cela? Cela ne pouvait qu'amener une cuisante défaite, permettant la démission à un moment favorable pour la poursuite européenne de la carrière de ce grand politicien.
J'ai apprécié votre jeu de mot cher Monsieur Larané: "chaos" tout en montrant la photo du Président en boxeur, évoquant l'association avec KO... J'ignorais en tout cas qu'il possédait une telle musculature, bravo de s'entretenir ainsi en tout cas.
Jean-Paul PIERRE (12-06-2024 13:21:30)
Contrairement à ce qui est écrit plus haut, le président démissionnaire ne pourrait pas "revenir en sauveur une fois que le gouvernement RN aura épuisé son capital de popularité" car la constitution le lui interdit.
Herodote.net répond : de fait, le président ne peut pas se succéder à lui-même mais il peut se représenter à l'élection suivante après avoir laissé passer un tour...
Desrousseaux (12-06-2024 13:12:12)
j'aurais pu écrire et signer tout cet article
Hugues Franquet (12-06-2024 13:02:07)
Très bon article.
La 5ième République a été rédigée pour mettre en place un régime présidentiel, républicain et solide construit autour d'un "Homme" (avec un H) fort, exemplaire, et universellement respecté. Ce fut le cas du Général de Gaulle, puis, plus ou moins, de ses successeurs. Ce régime convient aux Français, même s'ils manifestent régulièrement leur mécontentement.
Je suis persuadé qu'un homme providentiel existe en France, parmi nos Hommes, politiques ou autres. Il se révèlera peut-être à l'occasion des crises que nous vivons actuellement.
Daniel MIGNOT (12-06-2024 12:58:25)
Merci Monsieur Larané de votre analyse ; merci également de rappeler que M. Macron tient les cordons de la bourse depuis dix ans bientôt. Merci à M. Marcron de refiler les dettes, au prochain gouvernement, même pas sûr que le RN accepte d'en prendre la tête, la révolution est déjà commencée dans la rue pour l'en empêcher. Nous assistons maintenant au début de la catastrophe. Dieu que j'aimerai me tromper.
Daniel MIGNOT 88 ANS