Guerre en Ukraine

Trois scénarios de sortie du conflit

3 mars-21 août 2024. Entamée en 2014 dans le Donbass (l’Est russophone de l’Ukraine), la guerre a connu une brutale accélération le 24 février 2022 avec l’ouverture de plusieurs fronts par l’armée russe sur toute la frontière russo-ukrainienne.
Trois scénarios de sortie du conflit sont aujourd'hui envisageables : l'improbable, le probable et le souhaitable (sans compter l'horrifique)...

Dans  Les causes politiques de la guerre (9 mars 2022), j’ai analysé le processus qui a conduit à l’invasion de l’Ukraine et j’émettais l’espoir que les négociations russo-ukrainiennes engagées à Istanbul aboutissent rapidement. Le président Zelensky avait déjà fait savoir qu’il renonçait à une entrée formelle dans l’OTAN et l’on s’orientait à petits pas vers un compromis honorable avec l’autonomie du Donbass et le retour de la Crimée à la Russie en cas de référendum favorable.

Là-dessus a été révélé le massacre de Boutcha, au nord de Kiev. Le samedi 26 mars 2022, à Varsovie, le président Biden a qualifié de « boucher » le président Poutine et promis au président Zelensky toutes les armes qu’il pourrait souhaiter pour reconquérir le Donbass et la Crimée. Le 26 avril 2022, à Kiev, le Secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin a exprimé ses buts de guerre : « Nous voulons voir la Russie affaiblie, incapable de mener le type d’actions qu’elle a lancé sur l’Ukraine. » Les négociations d’Istanbul ont été suspendues et la guerre s'est poursuivie avec ses horreurs et ses crimes...

Une guerre sans vainqueur

Préparons-nous aujourd’hui à une guerre de longue haleine entre la Russie et l'Ukraine. Le champ des possibles est ouvert :

- Une défaite rapide de la Russie et un changement de gouvernement :

Si l’armée russe doit complètement se retirer d’Ukraine, il s’ensuivra le retour de la Crimée et du Donbass à Kiev. Mais pas seulement...

Avec une armée humiliée, un État brisé et soumis aux puissances étrangères, sans doute plus corrompu qu’il ne l’aura jamais été, la Russie a tout à craindre, comme dans les années 1990, du pillage de ses ressources naturelles par les consortiums américains.

Les Russes ne verront plus d’avenir dans leur patrie. Il s’ensuivra un nouveau plongeon de la fécondité et un sauve-qui-peut par l’émigration, alors que jusqu’ici, la Russie attirait des immigrants, y compris d’Ukraine. Il s’ensuivra aussi le réveil de toutes les revendications nationalistes en Russie même : Tchétchènes, Ingouches, Bouriates, Cosaques, Caréliens, etc. La perte d'autorité du Kremlin fera de la Russie une immense Libye post-Kadhafi et un terrain de jeu pour les islamistes et autres groupes terroristes. Ses trois mille kilomètres de frontières communes avec l'Union européenne deviendront une nouvelle voie d'accès pour l'immigration en Europe, autrement plus difficile à protéger que la Méditerranée.

Parmi les dommages collatéraux prévisibles, la petite Arménie disparaîtra en tout ou partie car la Russie, sa protectrice traditionnelle, ne sera plus en état d'empêcher ses voisins, la Turquie et l'Azerbaïdjan, de réaliser leur jonction via la région du Nakhitchivan. Il est évidemment exclu que les Européens et les Américains viennent à son secours.

Qui sait si la Chine et même le Japon n’en profiteront pas aussi pour relancer leurs revendications sur les territoires russes d’Extrême-Orient et l’île de Sakhaline, enlevés à la faveur des traités inégaux ?...

Étrange situation pour la Russie, qui conservera malgré tout la faculté d’entraver toutes les décisions de l’ONU grâce à son siège permanent au Conseil de sécurité, sachant que sa réattribution à un autre pays conduirait à des conflits sans fin au sein de l’organisation.

Dans cette hypothèse d’une victoire rapide et totale, qui reste la moins probable, qu’en sera-t-il du vainqueur, l’Ukraine ?

Depuis son indépendance en 1991 et jusqu’en 2021, l’Ukraine figurait parmi les grands perdants de la décomposition de l’URSS, avec un PIB en baisse rapide et une population tombée de 52 millions à 45 millions d’habitants avant l’invasion (30 à 35 millions aujourd’hui). Cela ne s’est évidemment pas arrangé avec la guerre, ses destructions, ses victimes, ses déplacés et ses millions de réfugiés, parmi lesquels beaucoup ne reviendront pas au pays.

Le gouvernement de Kiev devra en premier lieu rétablir son autorité sur les provinces reconquises dont les populations, depuis 2014, ont été complètement russifiées et lui sont devenues hostiles. Sans doute faudra-t-il envisager de nouveaux échanges de populations avant de songer à la reconstruction de ces provinces.

Avec la récession économique qui se profile en Occident, l’Ukraine ne pourra compter que très modérément sur l’Union européenne et les États-Unis pour se reconstruire, d’autant qu’elle n’a pas grand-chose à offrir en échange, à part des céréales, des poulets et du colza. Ses oligarques n’ont pas disparu par enchantement. Ils seront toujours là pour intercepter les capitaux qui pourraient malgré tout entrer dans le pays.

Que gagnera l’Ukraine à son entrée dans l’Union européenne ? Au mieux une accélération de l’émigration vers la Pologne où de nombreux Ukrainiens servent déjà depuis plusieurs années de main-d’œuvre à bas coût dans les usines (la Pologne comptait déjà 1,3 million d’Ukrainiens en 2019, avant l’invasion russe).

- Une guerre de longue durée :

Les Russes, nourris depuis plusieurs siècles par le souvenir des invasions et des oppressions en tous genres (Mongols, Polonais, Français, Allemands), ont une claire conscience des conséquences d’une défaite.  On peut penser que, le dos au mur, ils feront front comme en 1812 ou en 1941… ou comme les Ukrainiens aujourd’hui (note) !

Selon cette hypothèse, qui est la plus probable, nous sommes en passe de nous installer pour plusieurs décennies dans une nouvelle guerre non plus « froide » mais « tiède » avec, dans le Donbass, une ligne de cessez-le-feu par-dessus laquelle on continuera de se canonner de temps à autre.

L'hypothèse n'a rien d'extravagant. Elle a des précédents qui perdurent encore aujourd'hui dans l'indifférence générale :
• Depuis 70 ans sur le 38e parallèle qui sépare la Corée du nord de la Corée du sud.
• Tout comme depuis 50 ans à Chypre ! En totale violation du droit international, l'île de Chyppre a été brutalement envahie par la Turquie qui n'admettait pas qu'elle rejoigne la Grèce. Depuis lors, elle est coupée en deux par une ligne de cessez-le-feu qui ne gêne personne : la partie grecque de l'île appartient à l'Union européenne cependant que l'agresseur turc conserve sa place au sein de l'OTAN et frappe à la porte de l'Union européenne.

De fait, les Russes se sont préparés à cette hypothèse d'une guerre de longue durée depuis 2008 en cultivant l’autarcie et en nouant de nouvelles alliances.

Ils n’ont rien à craindre des sanctions économiques qui, pour l’heure, affectent davantage les économies européennes que la leur. Eux-mêmes continuent à vendre leur gaz par l’intermédiaire de l’Inde et s’approvisionnent en munitions autant qu’ils le souhaitent auprès de l’Iran et la Corée du nord. Faut-il s'en étonner ? L’Histoire nous enseigne que tous les blocus et embargos se sont révélés inefficaces et même contre-productifs, depuis le Blocus continental jusqu’à Cuba, la Corée du nord et l’Iran en passant par Berlin.

Dans la guerre d'usure qui se profile, les Ukrainiens pourraient perdre ce qui leur reste de sève vitale. Sans égaler leur malheur, les Européens ont aussi du souci à se faire. Ils n’échapperont pas à une crise économique et sociale majeure, du fait des pénuries et des hausses de prix sur les hydrocarbures, les matières premières, les céréales, etc. Qui plus est, la France perdra ses derniers fleurons industriels : Renault, secoué par la perte de son principal marché à l’étranger (la Russie) ; le secteur de l’armement, très affecté par le forcing de ses concurrents américains auprès des Européens, etc. Les « jours heureux » ne sont pas pour demain.

- Un compromis diplomatique :

Les Causes politiques de la guerre en Ukraine (André Larané)En marge de ces perspectives sombres, il existerait une troisième voie plus rassurante. C’est celle de la diplomatie, qui a été tentée à Istanbul.

Les points de discussion, sur la base des accords de Minsk de 2015, vont sans dire :
• Neutralité de l’Ukraine.
• Évacuation du Donbass par les troupes russes et ukrainiennes,
• Référendums sous contrôle international dans le Donbass et la Crimée avec éventualité d'une large autonomie du Donbass au sein de l'Ukraine et d'une rétrocession de la Crimée à la Russie, etc.

Soit dit en passant, cette solution laisserait à la Russie (et non à l’Europe) la charge de la reconstruction du Donbass, ravagé par la guerre…

Avec de la bonne volonté des deux côtés, un accord pourrait très vite être conclu de façon que chacun sorte du conflit la tête haute et que l’on reparte de l’avant en oubliant les crimes passés. C’est le sens du mot amnistie (dico).

Cette attitude est celle qu’auraient adoptée des diplomates européens tels Talleyrand ou Metternich. Malheureusement, elle est contraire aux principes qui guident les conseillers de la Maison Blanche et du Pentagone. À la différence des Européens forts de mille ans d’expérience, les dirigeants de Washington conçoivent la guerre comme devant conduire à l’extermination de l’ennemi ou à sa défaite inconditionnelle (Indiens, Mexicains, Espagnols, Japonais, etc.). C’est leur côté obscur.

- Une victoire de la Russie (hypothèse horrifique) :

Aux trois scénarios précédents, on n'ose en ajouter un quatrième : un effondrement de l'armée ukrainienne. Il pourrait advenir,  fin 2024 ou 2025, du désengagement américain, suite à l'éventuelle élection de Donald Trump et surtout suite à l'incapacité des industries américaine et bien sûr européenne d'approvisionner l'armée ukrainienne en munitions. Signe des temps, ce 18 août 2024, le gouvernement allemand a déjà gelé toute nouvelle aide militaire à l'Ukraine par souci d'économie ! 

L'éventualité d'un effondrement de l'Ukraine a fait le succès du livre d'Emmanuel Todd, La Défaite de l'Occident (2024). Elle paraît toutefois peu probable car ce serait, après la chute de Kaboul (2021), une nouvelle humiliation difficile à encaisser par Washington.

D'autre part, elle ne serait pas dans l'intérêt de la Russie, qui devrait assumer le poids de l'occupation et la reconstruction de toute l'Ukraine. Le président Poutine, s'il raisonne sur le long terme, aurait plutôt intérêt à négocier un armistice même et surtout dans l'hypothèse où ses troupes seraient en situation d'atteindre Kiev et d'en chasser l'actuel gouvernement ! Il serait alors en position de force pour obtenir tout ce qui lui importe : la récupération de la Crimée, l'autonomie ou l'annexion du Donbass, la neutralisation du reste de l'Ukraine... Ce serait un retour à la sagesse d'Ancien Régime, quand les belligérants cherchaient un compromis honorable plutôt qu'une victoire totale mais illusoire. 

André Larané
Publié ou mis à jour le : 2024-10-11 18:20:16
Christian (30-08-2024 18:03:14)

Quand on affirme que les Américains seraient les principaux responsables du conflit actuel en Ukraine, on oublie souvent de mentionner l’ultimatum adressé par la Russie le 17 décembre 2021 aux Etats-Unis et à leurs alliés de l’OTAN, alors que ceux-ci se trouvaient en relative position de faiblesse, quatre mois après la débâcle de Kaboul et deux mois avant l’invasion massive de l’Ukraine.

Cet ultimatum se présentait sous la forme de deux propositions de traité, qui prévoyaient pour l’essentiel le renoncement à tout élargissement de l’OTAN vers l’est, l’arrêt de la coopération militaire avec les pays post-soviétiques, le retrait des armes nucléaires américaines d’Europe et le retrait des forces armées de l’OTAN «aux frontières de 1997» (sic).

Evidemment, cet ultimatum ne prévoyait pas le retrait des troupes russes des territoires occupés par elles bien après la date supposée sacro-sainte de 1997, à savoir l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud (arrachées à la Géorgie en 2008), la Crimée et le Donbass (arrachés à l’Ukraine en 2014). Comme si Poutine reprenait à son compte le fameux adage attribué aux dirigeants soviétiques au temps de la guerre froide: «Ce qui est à nous est à nous, ce qui est à vous est négociable»…

Louchard (28-08-2024 12:45:19)

Merci Mr. Laramé de nous éclairer une fois de plus.
Ce qui est terrible dans ces conflits, c'est qu'on aurait pu les éviter . Les Américains, une fois de plus, ont mal joué, ou plutôt bien joué pour eux, et les Européens ont suivi comme des petits chiens pour notre futur malheur!...
J'ai fait un rêve: l'Europe de l'Atlantique à l'Oural avec la paix et l'économie russe renforçant l'économie du reste de l'Europe. Mais ce n'est pas l'intérêt des américains! Vous avez parlé de Renault, qui devenait le premiers constructeur en Russie et qui a tout abandonné, quel gâchis, si ce n'était pas triste on pourrait rire devant ce roman.

Maurice (27-08-2024 14:52:11)

L'auteur de cet article est à classer parmi les éminents historiens contemporains proches des historiens néo communo-trotskystes-Lfistes. Plein de délires anti-américains dans cet article. Les prédateurs des ressources naturelles de la Russie ne sont pas américains du tout, ce sont les oligarques kleptomanes et surtout les Chinois. Poutine a livré son pays à la Chine des prédateurs, qui n'ont aucun scrupule ni aucune éthique dans les affaires. Voyez ce que font les Chinois en Afrique.

Ouallonsnous ? (27-08-2024 12:01:24)

Bonjour Mr Laramé, hélas, comme d'habitude vous ne voyez les situations que par l’œil de la doxa atlantiste et oubliez le réel, a savoir;
La Russie a gagnée, depuis les débuts de l'Opération Militaire Spéciale et ne conclura que par la récupération de ses territoires, la Novo Russia et la Malo Russia , consultez l'oeuvre de Catheine II , du Duc de Richelieu et suivants si vous en ignorez !!!!

de Maistre (27-08-2024 05:40:02)

Il y a une option manquante: l'arrivée de Trump au pouvoir qui pourrait accélérer la fin de la guerre. Plutôt que de parler d'humiliation américaine si la Russie gagnait, il ne faut pas oublier que la Russie n'est qu'un théatre d'opération secondaire pour les USA; l'essentiel reste la Chine. La Russie va finir par s'apercevoir que c'est sur l'Amour que se joue son destin.

Peybert (26-08-2024 23:52:10)

Le scénario « à la Coréenne » me semble depuis le début du conflit le plus probable.
La récente incursion de l’armée ukrainienne en territoire russe, baroud d’honneur d’une armée qui n’a pas démérité mais qui est épuisée, pourrait conduire à une reprise du processus de négociations interrompu de manière irresponsable par nos amis américains et britanniques.

Albane (26-08-2024 17:09:17)

Est-il encore possible d'espérer un sursaut démocratique en Russie et la reprise en main du pays par de vrais démocrates?

Christian (26-08-2024 09:44:25)

Si c'est prouvé, on est en droit de s'offusquer que certains Ukrainiens arborent des insignes nazis ou fassent l'apologie du bandérisme, mais on peut s'étonner aussi que la Russie elle-même affuble certaines de ses propres troupes de pseudonymes inspirés de cette époque, tels que «Wagner» ou «Africa Corps». On peut noter également que l'un des emblèmes des mercenaires du groupe Wagner est une tête de mort blanche sur fond noir qui évoque de fâcheux souvenirs...

Orchidoclaste (26-08-2024 08:51:27)

Bonjour. Quid de l'état d'esprit des populations ukrainienne et russe qui constatent les impactes sur leur enfants, leurs jeunes combattants, leur compagnons au front et leurs conditions de vie.
Doivent ils se sacrifier pour les intérêts de la finances ?
Ce massacre aurait pu être évité si les pro États-Uniens avaient examiné les traités que proposait avant son intervention la Russie à Washington et à l'Otan.
Il y est fait souvent allusion, mais leur contenu reste un mystère.
Qui peut les diffuser ?
Kissinger aurait déclaré que les États-Unis n'avait pas d'intérêt pour l'Ukraine ...

kari (25-08-2024 19:34:41)


Première remarque :

Vous écrivez :« … la Russie… qui devrait assumer le poids de l'occupa-tion et la reconstruction de toute l'Ukraine. »
Pensez-vous vraiment que les princes actuels de Moscou diffèrent de leurs sinistres prédécesseurs qui ne prirent soin de leurs compatriotes ukrainiens qu’en les faisant volontairement mourir de faim par mil-lions ?
Les Russes ont déjà commencé à voler et déporter des dizaines de milliers d’enfants ukrainiens pour les russifier, tentant ainsi de compenser leur dénatalité.
Si pour la Moscovie, l’Ukraine ne doit plus exister entant qu’État, alors pourquoi donc penser à la reconstruire ? Un glacis, rien de plus.

Seconde remarque :

De toute manière, pourquoi rêver à un traité, quel qu’il soit, s’il doit être signé avec Vladimir Vladimirovitch lui-même ?
En juillet 2017, il publiait son célèbre «Sur l'unité historique des Russes et des Ukrainiens».
On y lit :
« Nous respectons la langue et les traditions ukrainiennes, le désir des Ukrainiens de voir leur État libre, sûr et prospère. »

Depuis février 2022, le monde entier a pu observer la manière consternante dont il méprise sa propre signature.

Pour un tel ennemi, seule la poudre tient lieu de signature efficace.

Cessons de rêver. Comme le respect, la paix ne se reçoit pas, il faut la conquérir, l’imposer.
Sinon, accepter la défaite complète.
Rien ne sera donné aux Ukrainiens. Ni à l’Occident.

Rome le formulait déjà :
Una salus victis nullam sperare salutem

Peybert (25-08-2024 19:14:39)

Le scénario « à la Coréenne » me semble depuis le début du conflit le plus probable.
La récente incursion de l’armée ukrainienne en territoire russe, baroud d’honneur d’une armée qui n’a pas démérité mais qui est épuisée, pourrait conduire à une reprise du processus de négociations interrompu de manière irresponsable par nos amis américains et britanniques.

Bruno ROUSSEL (25-08-2024 18:37:23)

La boule de cristal de M. Larané doit être fêlée car la vision de ce dernier sur le conflit russo-ukrainien, comme sur d'autres, me paraît outrageusement pro-russe et anti-américaine.
M. Larané a-t-il entendu parler du droit international ? Qui a attaqué en Crimée et en Ukraine en premier?
Le "côté obscur" des États-Unis nous avait quand même rendu de fiers services en 1917-1918 et entre 1941 et 1945. Je ne parle pas de la guerre froide que la Russie a perdue car le régime communiste ne pouvait rivaliser en performance économique avec les régimes libéraux, entre autres.
J'ai cru lire un discours dans la plus belle veine trotskiste.

hadrien1000 (25-08-2024 18:26:05)

Bonjour Hérodote nous demande notre avis et éventuellement nos souhaits .Je partage dans l'ensemble les analyses, toujours intéressantes , appuyées factuellement , parfois tintées d'antiaméricanisme pour certaines ,ce qui ne me déplait pas. Nos amis en effet limitent leur amitié à leurs intérêts et confondent OTAN et USA ; et nous sommes un peu benêts ,plus que du temps de De Gaulle ...Il serait bon d'introduire plus des avis un peu différents ou des réactions comme à cet article avec réponse d'Hérodote .Je souhaite deux articles éclairant le débat actuel qui me trouble : 1.peut-on être contre la politique d'Israël sans être anti-sémite ? comment en politique définit -on ce que nos gouvernants nomment avec une certaine mauvaise foi "l'arc républicain " ? cordialement

Jihème (25-08-2024 18:03:15)

J'ai lu cet article nuancé avec intérêt, ainsi que les divers commentaires des lecteurs précédents et je suis d'accord avec beaucoup d'entre eux, notamment avec celui, très étoffé, de JM KAËS. Je vais donc reprendre une argumentation que j'avais déjà donnée sous d'autres articles et certains éléments de celui-ci et de ses commentaires. Je précise d'abord que je n'ai jamais été communiste et encore moins admirateur de l'URSS, conforté en cela par la lecture du livre de Victor Kravtchenko "J'ai choisi la liberté" publié en français en 1947, dans lequel, d'abord communiste convaincu et membre du Parti, puis haut fonctionnaire d'URSS, il raconte comment il s'en est détaché à travers son expérience vécue des horreurs du stalinisme et de son instrument des basses oeuvres et d'espionnage généralisé que fut le NKVD. Il avait choisi la liberté alors qu'il avait, par chance, été affecté à l'ambassade soviétique de Washington. Il est mort "suicidé" à New-York en 1953. Mais, farouchement antisoviétique depuis toujours, je ne suis pas antirusse, car je sais ce que nous devons, sur le plan culturel, à la Russie (arts, littérature, musique, sciences, etc.), et ce que pourrait nous apporter de complémentarité son potentiel économique et le fait que la Russie est (était jusqu'à ces dernières années) un grand pays francophile avec de nombreux francophones. Professionnellement, j'ai vécu et travaillé dans la plupart des pays libérés du Rideau de Fer et également en Russie post-soviétique en de nombreuses villes. J'ai vu aussi la Serbie, bombardée par l'OTAN (France incluse alors que ce pays fut notre allié) pour l'obliger à lâcher le Kosovo, devenu un pays mafieux, brimant les quelques Serbes qui s'y accrochent encore à leurs terres ancestrales et pépinière de djihadistes. Mais où les USA y ont construit une énorme base militaire, ce qui était l'essentiel de la manœuvre (combien de bases US ou de l'OTAN au plus près de la Russie ? Combien de bases russes au plus près des USA ?). J'ai donc un vécu personnel et concret pour savoir de quoi et de qui je parle.
Pour traiter de cette guerre en Ukraine, il faut en effet, comme souligné par certains, bien connaitre l'Histoire, on ne peut pas se contenter d'une vision anecdotique et tronquée qui oublie les antécédents multiples : cela a commencé avec la trahison des promesses faites à Gorbatchev qui avait proposé son concept de "Maison commune" à l'Europe comme suite à la résiliation du Pacte de Varsovie en échange d'une non avancée de l'OTAN vers l'Est. C'était peut-être trop angélique dans la situation où il se trouvait, mais Poutine, à ses débuts avait aussi fait des offres de partenariat qui furent repoussées ou biaisées sous la pression de Washington opposé à tout partenariat étroit entre Russie et Europe qui aurait compromis le lien de vassalité (Overlord, pourquoi ce nom donné au débarquement salvateur de 1944 ?). L'Ukraine devenue indépendante aurait dû adopter un statut de neutralité internationale qui, reconnu et validé par l'ONU et autres instances (comme ce fut le cas de l'Autriche au temps de la guerre froide), lui aurait permis de vivre à l'occidentale si tel était son choix, sans se mettre à mal avec le pays culturellement frère qu'est la Russie, frère au moins pour une grande partie de son territoire : la "Nouvelle Russie" de l'Est et du Sud, jusqu' Odessa, ville russe construite par un architecte français du nom de Richelieu, famille du cardinal. Mais les mauvais conseillers d'Occident (devinez lesquels) l'ont dissuadée de faire ce choix de raison que le nom même du pays aurait dû lui suggérer ("Ukraïna" veut dire "marche frontière" entre l'Est et l'Ouest de l'Europe ; ailleurs on a la "Krajina" qui se prononce pareil). Mais une grosse partie ouest de l'Ukraine actuelle fut soumise à la Pologne pendant 2 siècles au temps de "la Grande Pologne" et elle a encore de nombreuses populations d'origine polonaise, des villes de style polonais comme Lvov/Lviv) en Galicie. Une autre plus petite partie fu hongroise, héritée de l'empire austro-hongrois. Mais la révolution Orange et celle du Maïdan ont été fortement instrumentalisées par les ONG occidentales et notamment américaines pour renverser le gouvernement prorusse peu aimé à Kiev par un pro-occidental : on se souviendra que Victoria Nuland, farouchement antirusse, avait vendu la mèche et avoué combien de millions de dollars avaient été investis dans l'opération. On n'oubliera pas que la révolte du Donbass résulte du fait que le gouvernement issu de cette "révolution" avait décrété que le russe ne serait plus langue officielle au profit de la langue ukrainienne seule et que la guerre déclenchée en 2014 contre le Donbass en révolte pour ce motif a fait plus de 13.000 morts dans sa population, villes et villages civils bombardés par les troupes ukrainiennes les plus dures (il y a toujours en Ukraine des avenues célébrant Stépan Bandera qui fut l'allié des Nazis et reste un héros pour certains Ukrainiens à l'idéologie sulfureuse). Des milliers d'hectares de terres ukrainiennes ont été achetés par des compagnies américaines, d'autres y avaient installé des laboratoires aux activités douteuses. L'Ukraine avait la réputation d'être devenu un des pays les plus mafieux et corrompus d'Europe, on l'a un peu oublié sous la propagande vertueuse. On n'oubliera pas non plus les accords de Minsk dont A. Merkel et notre F. Hollande ont avoué ensuite qu'ils n'avaient servis qu'à tromper la Russie et gagner du temps. Quant aux massacres de Bouchtcha, dont on ne nous a pas assez dit l'ambiguïté de leur origine, puisque l'on y a découvert des cadavres dans des rues où ils ne se trouvaient pas dans les premières vidéos prises après que les Russes eurent évacué la localité. Et l'on a fait profil bas sur le scandale des gazoducs Nord-Stream sabotés. Si l'on n'écoute que les chaines d'info continue françaises qui, depuis plus de deux ans, nous submergent de débats unilatéraux, ou nos médias de la presse écrite puisant aux mêmes sources, on ne peut avoir qu'une vision biaisée de cette guerre où la propagande des uns n'évoque que les atrocités des autres. Il faut se renseigner sur des sources étrangères, y compris américaines, souvent bien plus objectives. A part les motivations idéologiques prétendues libérales et démocratiques de nos pays de l'UE (on voit en France comment notre démocratie fonctionne, contre la volonté majoritaire des citoyens en beaucoup de domaines), nous n'avions aucun intérêt objectif à nous impliquer dans cette guerre et l'on aurait dû au contraire, dès les débuts du conflit, conjuguer nos efforts pour sa résolution par la diplomatie, laquelle passe par le secret des négociations et non par les démonstrations verbales et les effets d'annonce sans lendemain. Mais nous n'avons plus de diplomates. Au point où l'on en est du conflit et du nombre de victimes de part et d'autres, la Russie ne lâchera pas les territoires conquis dont les populations sont majoritairement russophones et il est criminel de faire durer cette guerre encore plus longtemps pour le malheur du peuple ukrainien (l'armée en est réduite à capturer les hommes encore valides pour les enrôler de force dans l'armée - j'ai des témoignages à ce sujet - et les envoyer au front après une formation militaire trop rapide). Quant à la reconstruction du pays après la guerre, ce sera sans doute la course pour savoir qui mettra le grapin dessus pour en retirer les profits. Probablement pas des entreprises françaises, même si nous dépouillons notre armée d'une partie de ses maigres moyens pour les donner à l'Ukraine.

RICHARD MOUTHON (25-08-2024 17:24:56)

Faire des paris sur l’avenir est difficile. Il reste le présent. La Russie prospère de plus en plus malgré les sanctions. Monsieur Maire (ministre des finances) qui prétendait mettre la Russie en faillite n’a même pas eu le courage de reconnaître son erreur et pire, d’accepter que le budget sa nation s’étiole malgré les renforts de taxes. Une grosse partie du monde exècre l’occident. La situation financière de l’Europe, et en particulier de la France, n’est pas brillante. Ne parlons pas des échanges commerciaux qui échappent au dollar. Il n’y a pas de guerre sans moyens financiers, techniques, industriels. La Russie a développé des missiles difficilement parables etc. Les directives de Poutine est de faire le moins de victimes possibles parmi la population ukrainienne préférant toucher les points de distribution d’électricité et des objectifs militaires même s’ils se cachent dans des hôtels etc. Les ukrainiens fuient la conscription. On a vu clairement et ostentatoirement des soldats du bataillon AZOV arborer des sigles nazis. Il y a aussi un bataillon de prisonniers ukrainiens qui, se considérant comme russes, sont incorporés à l’armée russe etc. La seule chose qui me paraît sûre, c’est l’appauvrissement des français, le gouvernement du pays ayant choisi l’hégémonie en tant que vassale des USA au lieu de cumuler son savoir-faire dans un échange profitable avec la Russie dans le sens : « Donnant – donnant ». N’oublions pas que l’Algérie est alliée à la Russie et que la France a, dans la population, un grand nombre d’Algériens. Sans parler de xénophobie, de racisme et échappatoires dialectiques, beaucoup sont anti-français, anti-chrétiens et veulent imposer la charia. Si du côté nord on y voit un danger, avec le côté sud, voici le pays pris entre deux feux. Croyez-vous que tous les réfugiés devenus français ou d’origine d’une autre civilisation sont prêts à se laisser mobiliser pour défendre leur pays d’accueil ? Quant à l’état de l’armée française . . .

Serge Niémetz (25-08-2024 15:21:36)

"l'évolution démocratique de ce peuple Ukrainien" ? Y compris les banderistes ? Quant au gouvernement... Il me semblait que les élections avaient été remises sine die...

Kaës Jean-Marie (25-08-2024 15:15:20)

Bonjour M. Larané.
Cet article, qui n’est qu’une reprise de celui publié en mars dernier, n’ajoute pratiquement rien à ce dernier, omettant même de parler de l’offensive récente de ce qui reste d’élite de l’armée ukrainienne dans la région de Koursk, offensive qui est en train de tourner au désastre pour ceux qui l’ont initiée. Je ne vois donc pas l’intérêt de cette redite et en particulier de sa conclusion « horrifique » qui verrait la Russie gagner assez rapidement son opération militaire contre une armée de plus en plus affaiblie car de moins en moins aidée par l’Occident, l’Allemagne en premier lieu. Personnellement j’estime toujours que la Russie l’emportera à court ou moyen terme, contribuant ainsi à l’affaiblissement du monde occidental de moins en moins dominé par la puissance US.

Herodote.net répond :
Si nous avons jugé utile de republier notre analyse du mois de mars, c'est afin de montrer que, six mois après, elle n'a rien perdu de sa pertinence malgré l'offensive de l'armée ukrainienne vers Koursk.
Les contraintes budgétaires en Allemagne et aux EU, pour ne rien dire de la France, excluent un réarmement durable de l'Ukraine. L'enlisement reste le plus probable avec des conséquences désastreuses pour *tous* les Européens.

Jean (25-08-2024 13:17:23)

Bonjour,
La 4e option (horrifique) est la plus réaliste
Les territoires occupés aujourd’hui par la Russie ne seront jamais restitués.
L’Ukraine s’affaiblira dans le temps et l’occident avec.

Christian (21-08-2024 11:55:09)

A propos de l’incursion ukrainienne dans la région de Koursk, on dit souvent qu’il s’agirait de la première «invasion» de la Russie depuis 1941. C’est sans doute pour certains une façon subliminale de suggérer que l’Ukraine actuelle est une réincarnation du «Reich nazi» alors que la Russie elle-même n’hésite pas à affubler certaines de ses propres troupes de pseudonymes inspirés de cette époque, tels que «Wagner» ou «Africa Corps».

D’autre part, c’est oublier que la Russie a fait l’objet d’une autre «invasion» en 1969: il s’agit de l’incursion des troupes chinoises sur l’île Damanski (ou Zhenbao), située sur la rivière frontalière de l’Oussouri, qui faillit déclencher une guerre nucléaire entre les deux pays.

Christian (18-04-2024 18:08:48)

Vieille de plus de cinquante ans, la chanson de Georges Brassens "Mourir pour des idées" est, hélas, plus que jamais d'actualité : "Les Saint Jean bouche d'or qui prêchent le martyre le plus souvent, d'ailleurs, s'attardent ici-bas. Mourir pour des idées, c'est le cas de le dire, c'est leur raison de vivre, ils ne s'en privent pas". Que dire des fanatiques religieux "qui supplantent bientôt Mathusalem dans la longévité" et incitent leurs adeptes à tuer les "mécréants" au péril de leur propre vie - sans oublier Poutine et Nétanyahou qui sont un peu plus jeunes mais n'hésitent pas non plus à sacrifier la vie de leurs propres citoyens pour satisfaire leurs ambitions, au risque de faire sauter la planète...

Christian (14-04-2024 11:11:03)

Décidément, le monde d'après ressemble de plus en plus au monde d'avant, celui de la guerre dite "froide" avec deux abcès de fixation principaux : la guerre de Corée puis celle du Vietnam, d'une part, les conflits récurrents du Moyen-Orient entre 1948 et 1988, d'autre part. Aujourd'hui, les deux conflits ouverts les plus dangereux sont sans doute la guerre d'Ukraine et le conflit multiforme du Moyen-Orient, qui menace de s'étendre chaque jour davantage. Mais il existe évidemment beaucoup d'autres "points chauds" qui peuvent dégénérer à tout moment (Mer de Chine, Taïwan, Sahel, Soudan, Kivu, Birmanie, Guyana)...

Christian (18-03-2024 14:13:33)

On a pris l'habitude d’opposer deux "blocs" plus ou moins rivaux, quoique disparates, l'Occident collectif et le Sud global. Je me demande s'il ne faudrait pas en imaginer un troisième, que l'on pourrait appeler "Orient global" ou "Orient collectif" regroupant les quatre pays dictatoriaux, voire totalitaires, que sont la Russie, la Chine, la Corée du Nord et l'Iran, ainsi que quelques satellites, au nombre desquels pourraient figurer notamment la Syrie, le Hamas, le Hezbollah, les Houthis, le Mali, le Burkina Faso, le Niger, Cuba, le Nicaragua et le Venezuela...

Maurice (18-03-2024 08:23:50)

Poutine paranoïaque et dictateur fou? C'est le discours que ressassaient hier soir les "experts" de la Russie sur C Politique (France 5, 17 mars 2024).
Poutine veut clairement restaurer la grandeur de son pays, sans exclure la force brutale contre les rebelles de l'intérieur et les ennemis de l'extérieur. N'y voyons pas trop vite un symptome de folie ou de paranoïa car la même démarche se retrouve chez d'autres hommes d'États et non des moindres : Xi Jinping (Chine), Erdogan (Turquie), Khamenei (Iran) et même Modi (Inde)... Ils rassemblent la moitié de la population mondiale.
A comparer avec le camp occidental (Europe de l'Ouest et Amérique du nord) qui réunit au mieux un dixième de l'humanité. Ce camp lui-même est divisé entre les États-Unis, de loin l'élément le plus puissant, et les Européens. Les premiers ne sont pas éloignés de la démarche de leurs adversaires : quel que soit le parti représenté à la Maison Blanche, ils suivent ce qu'ils pensent être leur intérêt national sans s'embarrasser de considérations morales ou juridiques.
Les Européens s'appliquent au contraire à dépasser l'État-Nation que leurs aïeux ont eux-mêmes inventé il y a trois ou quatre siècles. Depuis plusieurs décennies et en particulier depuis le renoncement à l'Europe des Nations au profit d'une vaste communauté de libre circulation (traité de Maastricht), ils ont avec constance abattu tout ce qui faisait la cohésion des vieilles nations (immigration de masse, délocalisations industrielles, américanisation des parlers et des moeurs, etc.). En fervents adeptes de la paix universelle, ils se sont convaincus que les échanges commerciaux, couplés au consumérisme et à la promotion des libertés individuelles, allaient dissuader chacun de faire la guerre. Forts de cette conviction, ils ont désarmé les arsenaux et les coeurs. L'invasion de l'Ukraine a déchiré le voile de leurs illusions. Les voilà donc qui se réveillent et, étourdis par l'ampleur de leur échec, s'érigent en chefs de guerre et en appellent à relayer les combattants ukrainiens dans les plaines du Donbass, sans exclure le recours à la dissuasion nucléaire. Qui est fou? xxx

Christian (09-03-2024 09:13:11)

Les autorités indiennes affirment avoir arrêté des membres d’un réseau de trafiquants soupçonnés d’avoir recruté des citoyens indiens pour aller combattre en Ukraine dans l’armée russe. Au moins deux soldats indiens auraient été tués dans le conflit.

Selon les autorités indiennes, « ces trafiquants attiraient des ressortissants indiens par le biais des réseaux sociaux... et par l’intermédiaire de leurs agents locaux pour leur proposer des emplois très bien rémunérés en Russie. Les ressortissants indiens victimes de ce trafic ont été formés pour combattre sur le front et déployés sur le champ de bataille entre la Russie et l’Ukraine contre leur volonté »...

Daniel (06-03-2024 20:01:28)

Merci pour cette analyse objective et documentée de la situation en Ukraine. Ce conflit est extrêmement dangereux. Comme le dit très bien Todd, le discours de Poutine est clair depuis 20 ans : pas de pays limitrophes affiliés à l'OTAN. Par contre, le rôle de l'OTAN et des USA est occulté dans tous les médias. Nous n'avons pas su voir et interprèter les évènements de Maïdan en 2014 qui préparaient déjà les conditions de possibilité de cette guerre.

Paul Sargues (06-03-2024 16:33:33)

Bonjour,
En 1914 un fort courant revanchard existait en France. De même en Allemagne avant 1970 un vif désir (fédérateur) de se réapproprier les "3 évêchés" était à l'œuvre. Souvent des minorités avec des objectifs teintés de phantasmes conduisent au pire.

Lionel (05-03-2024 21:39:53)

Franchement cela ne donne pas le sentiment d'une analyse froide et objective. Cette article parait reflèter une préférence pour les thèses russes plutôt qu'occidentales sur ce qui nous a amené à la situation actuelle et à la guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine. C'est bien l'impression que donnent les commentaires respectifs figurant dans cet article sur l'Occident et la Russie, en particulier sur les États unis. Par ailleurs je ne comprends pourquoi on nie le droit des États d'Europe de l'Est à adhérer à une alliance défensive, alors que ce sont des États souverains, pour prétexter que la Russie est finalement dans son bon droit quand elle dit qu'elle ne fait que se défendre. Est ce que la France est une vassale des États unis parce qu'elle fait partie de l'OTAN ? Ce n'est pas mon avis. Les États du Pacte de Varsovie n'ont pas oublié ce que leur a fait subir l'Union soviétique et on peut comprendre qu'ils aient souhaité que cela ne se reproduise plus. Poutine a plusieurs fois rappelé sa nostalgie de la grande URSS, un projet de loi a été déposé à la douma en 2022 niant l'indépendance des pays baltes et vous avez noté que les États d'Asie Centrale n'ont pas soutenu "l'opération spéciale " de la Russie qui ne les a pas rassuré. Si jamais les États-unis se retiraient de l'OTAN et que la Russie après avoir atteint ses buts en Ukraine s'attaque aux pays Baltes, voire à la Pologne en pensant être en position de force, quels scénarii pour l'Europe ?

Christian (05-03-2024 13:20:43)

L'ancien président russe Medvedev a présenté lors d'une conférence une carte montrant ce qui resterait de l'Ukraine en cas de victoire de la Russie. Le pays serait partagé, pour l'essentiel entre la Russie et la Pologne, la Ruthénie subcarpatique reviendrait à la Hongrie et la Bukovine à la Roumanie. L'Ukraine "indépendante" serait réduite à une enclave d'une centaine de kilomètres carrés autour de Kiev, ce qui n'est pas sans rappeler l'éphémère république de Cracovie, minuscule enclave créée en 1815 par le congrès de Vienne, alors que le reste de la Pologne était partagé entre la Prusse, la Russie et l'Autriche...

Tarif (04-03-2024 22:00:42)

Le dernier scenario, celui qui indique que la Russie gagnerait, serait celui pour lequel la Russie devrait reconstruire l'Ukraine. Je vois la une approximation faible dans le raisonnement. En effet, il parait evident que la Russie ne conservera que la partie Sud, celle qui parle russe a plus de 80% et qui est russe depuis plusieurs siecles. La partie la plus interessante, et qui fera de la mer Noire une mer sure pour la Russie. Le reste sera abandonne aux puissances environnantes : la Galicie a la Pologne, qui a deja commence a s'en occuper (des accords croises de reconnaissance largement ignores de ce cote du rideau de sang) , la region Ouest a la Hongrie, et elle laissera le milieu mou, pauvre et detruit, a la charge de l'Europe.
La questio nqui se ose a present est de savoir su la Russie va prendre Odessa et faire la jonciton avec la Trannistrie. Mais la Russie ne prendra pas cette partie de l'Ukraine qiu lui est hostile et ne vaut pas grand chose.
Quant a savoir si la Russie va gagner face a l'Ukraine, il faut vraiment ne lire que la presse francaise pour le croire hypothetique. De fait, c'est pratiquement fait, meme s'il faudra encore quelques dizaines de milliers de morts pour que le carnage cesse.
La Russie a indique qu'elle ne negociera plus avec les europeens qui ont trahi leur parole (il est rappele dans l'article a quoi etaient suppose servir les Accords de Minsk pour l'Europe) et elle attend que les US viennent negocier. Ce qui, malheureusement, risque de ne pas arriver rapidement.

Jean Loignon (04-03-2024 00:00:34)

André Larané situe vers 2008 la mutation de Vladimir (Poutine) le Sage en Ivan le Terrible dont l'Occident porterait la responsabilité... Cette reconnaissance positive semble étrangement s'accommoder des pratiques du dictateur (ex-colonel du KGB) durant les guerres de Tchétchènie ou contre ses opposants (Anna Politkovskaïa assassinée en 2006). Pouvait-on un seul instant croire à la sincérité d'un Poutine "négociateur" pour simplement s'économiser une guerre ?

Claude ROUQUIER (03-03-2024 23:21:24)

Je me sens moins seul depuis que j'ai lu cet excellent article, solidement documenté et charpenté. Je suis absolument d'accord avec toute l'argumentation. L'envoi de troupes françaises est une sottise pour ne pas dire un crime. J'espère que si une telle éventualité se concrétise il y aura à tout le moins un débat au Parlement.
Il est invraisemblable que dans une soi-disant "démocratie" un homme seul décide de déclarer la guerre. La Vème République devient une caricature d'elle-même en acceptant ce type de comportement irresponsable narcissique et mégalomane.
Fasse le ciel que nous ne subissions pas - comme les Ukrainiens - l'amère expérience qu'asseoir sur le trône des hommes jeunes et incompétents parce que sans expérience politique est une folie.
Un mystère demeure : cette course sur les plateaux de télévision de ces journalistes et généraux tous plus va-t-en guerre les uns que les autres et si faibles intellectuellement. Si ces généraux doivent faire la guerre nous allons encore subir une pâtée.
Que dire aussi de l'impéritie de la classe politique, quasiment toute, de la fausse "gôche" à la droite qui ne se mouille pas ou si peu alors que la maison brûle !
Je suis désespéré de toute cette bêtise et cette médiocrité et la guerre en Palestine ne me rassure pas plus. Là aussi on sent la patte des Américains qui livrent des armes aux Israëliens tout en leur demandant hypocritement d'être humanistes en laissant les Palestiniens recevoir un bol de soupe !
Mais à lire votre article et les commentaires qu'il suscite ça va un peu mieux... Je me sens moins seul.

mery (03-03-2024 18:41:54)

Cette guerre n'est pas notre guerre .
Notre embrigadement dans cette Europe voulue par les Américains et notre adhésion à l'Otan à la botte des mêmes et la complicité de certains de nos dirigeants nous entraînent là où nous n'avons rien à gagner.
Nous devons retrouver notre souveraineté et arrêter de nous faire manipuler.

DUBELLÉ (03-03-2024 16:49:04)

Article qui a le mérite de la clarté et de la neutralité. Puissent nos dirigeants s'en inspirer plutôt que de s'en tenir à une vision simpliste et chronologiquement restreinte. Dans l'immédiat, le gel de la situation sur le front me paraît probable, même si la Russie avance quelques pions. La paix dépend ensuite de la volonté de Washington, Moscou se disant prêt à des pourparlers. Le sort de ce conflit dépendra en grande partie du résultat des élections américaines de novembre prochain. D'ici-là, il ne faudrait pas provoquer l'ours russe en déployant des troupes françaises en Ukraine ou en attaquant la Russie à coup de missiles à moyenne et longue portée comme l'a inconsciemment laissé entendre E Macron.

Beynet Jacky (03-03-2024 16:08:37)

Oui, un article donnant une impression de "chaud et de froid". Une analyse géopolitique riche mais des affirmations effectivement un peu "simplettes" : une interprétation de Maîdan étrange, rien n'est évoqué sur les accords "bidons" de Minsk ( Que faites-vous des affirmations de Mme Merkel et de Mr Hollande à ce sujet ?) ; laisser apparaître les massacres de Boutcha comme cause de l'échec d'un accord "Ukraine-Russie" semble inexact quand on sait le rôle qu'a pu jouer à ce sujet Johnson ; et les 14 000 morts du Donbass ; et comment expliquer ce climat détestable de russophobie existant en France comme dans beaucoup d'états européens bien avant 2014 ? Oui un article certes intéressant mais donnant l'impression de souffler le chaud et le froid et comportant bien des non-dits.

Henri (03-03-2024 15:59:32)

Merci pour cet article intéressant.
Un point me taraude, vous semblez considérer que les européens sont maitres de leurs décisions et donc de leur destin. Je les vois comme les porte flingues des américains. La souveraineté européenne est passée de l'autre côté de l'atlantique. Le retour de Trump serait probablement la meilleure nouvelle possible. D'abord il obligerait les européens à se reprendre en main. Et ensuite, il nous rendrait comptable de nos décisions propres. De quoi faire réfléchir les marionnettes qui nous servent de dirigeants.

Michel Carriere (03-03-2024 15:06:11)

Une analyse très nettement favorable à Vladimir Putin et défavorable à l’Otan, aux USA et à l’Europe de Bruxelles.
Elle néglige la faiblesse de l’occident en 1945, et tout particulièrement de Roosewelt et de Eisenhower qui se sont laissés fuper par Staline et lui ont cédé l’Europe de l’Est, contrairement à l’avis de Patton.
Vladimir Putin a clairement exprimé sa vision du monde de demain , clairement dirigé par des empires illibéraux ( Russie, Chine, Turquie, Perse, …)où les démocraties lib seraient réduites à la portion congrue.
Dans cette optique il nous faut nous rappeler du vieux proverbe : « Si vis pacem para bellum » et clairement construire les États Unis d’Europe, comme puissance économique, démographique et militaire capable de négocier ses intérêts militaires, économiques et géostratégiques avec les autres empires.

Actual (03-03-2024 14:34:33)

tout cela est bien beau et conforme à ce que je supposais de vous avant de vous lire, mais enfin, tout se même qui a délenché la boucherie ? Poutine! qui crache sur la démocratie par peur d'en user dans sa fédération? Poutine! je suis pacifiste mais que les fauteurs de guerre s'arrête en fichant la paix, justement, à ceux et celles qui ne veulent pas d'eux. Je pense que votre poutinophilie devient difficile à accepter. D'où vous vient cette certitude d'avoir toujours raison? On finit par ne plus pouvoir vous suivre. bien cordialement.

JM KAËS (03-03-2024 13:52:45)

Je ne sais que penser de votre article, M. Larané.
En effet, dès le début on voit que l’armée russe, engagée dans une guerre fratricide contre l’Ukraine par un Poutine détestant l’Europe, s’est comportée de manière abominable (les massacres de Butcha lui sont de suite incriminés, alors que de nombreux indices laissent plutôt penser qu’il s’agit d’un montage des services ukrainiens).
Dès lors vous envisagez 3 hypothèses dont vous-même dites que 2 d’entre elles sont fortement improbables, et vous en privilégiez une 3e qui serait une guerre longue sans véritable vainqueur, le front étant stabilisé selon vous entre l’ouest de l’Ukraine et le Donbass pro russe.
Permettez-moi d’en envisager une 4e, bien plus probable selon moi : une guerre relativement courte (1 à 2 ans maximum) qui verrait une victoire de l’armée russe devenue de plus en plus puissante face à une armée ukrainienne quasiment moribonde qui ne recevrait pratiquement plus aucune aide des pays occidentaux, lassés de voir leurs matériels se faire écraser par les missiles « ennemis ». Cette hypothèse me paraît d’autant plus probable que l’armée russe, contrairement à vos dires, enchaîne victoire sur victoire avec la prise d’objectifs stratégiques importants comme Avdeyevka. Cette victoire, « impossible » selon le Président Français, se traduirait, non par une invasion de toute l’Ukraine, mais par une simple recomposition des frontières avec un Donbass composé des 4 oblasts ayant déjà formulé par référendum leur rattachement à la Russie d’un côté, et le reste de l’Ukraine de l’autre. Le tout étant conforté par une zone démilitarisée de 150 à 200 km du nord au sud et respectée par des troupes neutres onusiennes.
Je passe sur les nombreux détails auxquels vous ne faites qu’une brève allusion comme le Maïdan et ses vraies origines, ni sur les trahisons par l’Ouest de ne pas avoir respecté les promesses faites à Gorbatchev puis les accords de Minsk 1 et 2, ni sur sur les vaines tentatives de Poutine de se rapprocher de l’Europe en 2008, tentatives immédiatement rejetées par l’UE vassale des États-Unis.
Bien à vous.
JM KAËS

NOYE Philippe (03-03-2024 12:49:12)

Vision "poutinienne" qui n'intègre pas l'évolution démocratique de ce peuple Ukrainien.

Philippe MARQUETTE (03-03-2024 11:33:54)

C’est une analyse lucide que nous offre là Hérodote.
Les français ont oublié ce qu’est une guerre, c’est tout sauf de seules images, ce sont des soldats qui souffrent et qui meurent.
Ce qui est plus inquiétant, c’est l’état d’esprit qui anime les médias subventionnés français, l’information est plus que douteuse, les bruits de censure se font de plus en plus entendre.
L’information en temps de guerre est difficile à vérifier car truffée de propagande de part et d’autre. Autant aller prendre ses informations sur « Conspiracy Watch » ou, tout simplement aller au cinéma ou visionner un film sur Netflix.
Avec des amis comme les américains, nous n’avons pas besoin d’ennemis.

PHERSU (03-03-2024 11:11:19)

" Le 22 février 2014, le président pro-russe de l’Ukraine est révoqué par le Parlement " — étonnant raccourci du Maïdan !

Gainié J.François (03-03-2024 10:50:39)

Un article qui peut t'intéresser bien que je ne sois pas d'accord sur tout

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