26 novembre 2023. L’Occident serait-il le mal absolu ? La thèse recueille un succès croissant dans les cénacles intellectuels. Elle vient d’être reprise par une romancière à succès, Léonora Miano, dans un essai où elle réduit l’humanité à une opposition « Blancs-Noirs ». Cette lecture raciste de l’Histoire ne résiste pas au tamis des faits mais ses partisans n’en restent pas moins déterminés à l’imposer. La surdité de la classe politique et de l’opinion publique face à cette menace fait craindre que la nation n'en vienne à se déchirer…
Peut-être connaissez-vous Léonora Miano ? Cette romancière s’est attirée depuis quinze ans un succès appréciable par des récits qui mettent en scène une Afrique imaginaire avec une maîtrise rare de l'écriture (note).
En octobre 2023, elle est sortie de ce cadre avec un petit essai au titre provocateur : L’opposé de la blancheur, Réflexions sur le problème blanc (Seuil, 168 pages, 17,50 euros). En fait de réflexions, on a affaire à une construction déconnectée de l’histoire, de la culture et de la raison, qui réduit l’humanité à une opposition entre « les Blancs », irrévocablement racistes, et « les Subsahariens ».
Si nous en parlons aujourd’hui, c’est que cet essai reflète les délires de certains cénacles qui, sous prétexte d'« antiracisme », replacent la race au coeur des enjeux politiques.
Si marginaux soient-ils, ils sont repris par la classe politique, à l’extrême-gauche et jusqu’à la tête de l’État. Ils exaspèrent les Français de toutes origines qui aspirent à simplement « faire nation » dans le pays magnifique où ils sont nés ou qui les a accueillis et les poussent dans les bras des démagogues de tout poil. Plus gravement, ils désespèrent les jeunes gens issus d’unions mixtes, plus nombreux en France qu’en aucun autre pays, sommés de choisir entre père et mère. Ils produisent enfin du ressentiment et du racisme (dico) dans les populations déclassées jusqu’à les conduire à des actes abominables (« planter du Blanc »).
Il est troublant que ces délires racistes en viennent à séduire une romancière au demeurant aimable, qui a les honneurs de Radio France et fait les couvertures des magazines de mode. Aussi nous paraît-il important de rappeler quelques faits élémentaires caractéristiques de l’aventure humaine. Nous nous demanderons ensuite pourquoi les intellectuels précités sont imperméables à ces réalités.
Négation de la diversité
Les premiers mots au dos de la couverture de L’Opposé de la blancheur résument la thèse du livre : « La domination d’un Occident raciste, à l’intérieur de ses frontières et au-delà, n’a pu que renforcer les préjugés à l’encontre des personnes définies comme Noires ».
Cette formulation péremptoire a un fond de vérité. Il est notoire en effet que l’Occident a occupé une place dominante dans le monde pendant deux ou trois siècles ; qu’il connaît comme le reste du monde, à des degrés variables, des comportements que l’on peut qualifier de racistes ; que certaines personnes se disent à tort ou à raison victimes de préjugés eu égard à leur couleur de peau ou à tout autre caractéristique…
Mais ces banalités ne justifient aucunement la formulation ci-dessus ! Léonora Miano attribue en effet à un groupe et lui seul – l’Occident – des traits – domination, racisme, préjugés – dont aucun groupe humain n’est exempt. Elle réduit l’humanité à une opposition Blancs-Noirs (note). C’est le même procédé rhétorique qu’employait par exemple Louis-Ferdinand Céline quand il affirmait que « les Juifs » étaient coupables de tout au prétexte que la haute finance et l’Internationale communiste comptaient des juifs en leur sein.
Cette vision de l'Histoire n'est guère partagée dans le monde. Plus nombreux que les Africains, les Indiens, par exemple, tiennent la colonisation britannique pour un phénomène somme toute positif malgré sa brutalité : elle a quasi-unifié le pays et conduit à la renaissance hindoue. Aux États-Unis, ils se flattent d’avoir un revenu moyen plus élevé que tous les autres groupes ethniques, Anglo-Saxons inclus. Dans l’ancienne puissance coloniale, plusieurs des leurs (Rishi Sunak, Sadik Khan, etc.) se sont hissés à la plus haute marche du pouvoir.
Autant dire que les Indiens, pas plus que les Chinois et bien d'autres, ne se soucient pas de réécrire l'Histoire et diaboliser les Européens. Ils préfèrent emprunter à ceux-ci les outils qui leur ont valu le succès et les retourner contre eux.
Les crimes fantasmés de l’Europe
Une phrase de Léonora Miano résume la croyance sur laquelle l’extrême-gauche occidentale fonde aujourd’hui ses combats : « Nul n’entreprendra ici d’énumérer les crimes commis à l’échelle de la planète par les nations occidentales, depuis plusieurs siècles. Même en ne se limitant qu’au XXe siècle, la tâche se révélerait vite déprimante » (page 108).
Énumérons-les justement, ces crimes !
Quelques poignées d’aventuriers espagnols aux ordres des conquistadores Cortès et Pizarre abattent les puissants empires aztèque (Mexique) et inca (Pérou) en profitant des luttes internes à ces empires. Ils vont offrir aux Habsbourg d’Espagne un empire tissé non de colonies (un anachronisme) mais de vice-royautés qui associent avec plus ou moins de bonheur les vainqueurs et les vaincus.
Ces conquêtes n’ont rien d’exceptionnel par leur violence. À la même époque, les Ottomans s’emparent de la Hongrie, le Maroc abat et soumet l’empire sahélien du Songhaï, la Perse et la Turquie se disputent le Moyen-Orient, les Moghols s’emparent d’une bonne partie de l’Inde, etc.
Voilà le crime absolu : le trafic d’esclaves africains vers les Amériques.
L’esclavage est une pratique quasi-universelle en-dehors de l’Europe occidentale, qui s’en est préservée dès le Moyen Âge comme l’atteste un édit de Louis X le Hutin. Il a atteint sa plus grande extension dans le monde arabo-islamique, d’abord avec l’exploitation de captifs slaves originaires d’Europe orientale (d’où le mot « esclave », dérivé d’Esclavon ou Slave) puis avec le trafic de Noirs d’Afrique. En dix siècles, on estime que dix-sept millions ont ainsi traversé le Sahara, la mer Rouge ou l’océan Indien. S’ils n’ont pas eu de descendance, c’est du fait des mauvais traitements et de la castration systématique, ce que le chercheur Tidiane N’Diaye qualifie de « génocide voilé ».
À la différence du reste de l’Europe occidentale, l’Espagne du sud et le Portugal, qui ont été colonisés par les Arabes, n’ont jamais cessé d’employer des esclaves de toutes origines.
Quand il s’est agi de valoriser le potentiel du Nouveau Monde (mines et plantations), Espagnols et Portugais ont emmené des esclaves de chez eux avant d’aller directement s’approvisionner auprès des marchands africains du golfe de Guinée.
En 1619, une poignée d’Africains ont été conduits dans la colonie anglaise de Virginie avec le même contrat que les travailleurs européens « engagés » sur les plantations. Mais à mesure que leur nombre s’est accru, leur statut juridique s’est dégradé jusqu’à celui d’esclave.
C’est en définitive au XVIIIe siècle avec le commerce du sucre puis au XIXe avec celui du coton que le trafic a pris sa plus grande extension jusqu’à déplacer un total de onze millions d’Africains. Les États européens, y compris bien sûr le Saint-Siège, ont toujours réprouvé cette pratique mais faute de pouvoir sévir outre-mer, ils ont choisi de l’encadrer autant que faire se peut avec par exemple le « Code noir ».
À la fin du XVIIIe siècle, seuls dans le monde, les Occidentaux ont entrepris d’en finir avec la traite et l’esclavage en dépit des intérêts financiers en jeu (songeons à la difficulté que nous avons aujourd’hui de lutter contre le dérèglement climatique !).
Si la traite atlantique suscite autant de débats aujourd’hui en Occident, ce n’est donc pas qu’elle dépassât en horreur tout le reste mais que nous soyons aujourd’hui encore les seuls à nous émouvoir de ce genre de pratique.
Sur tous les autres continents, l’esclavage peut perdurer en toute impunité et ne suscite qu’indifférence : en Afrique noire où il est massivement pratiqué depuis quelques millénaires, dans le monde islamique (songeons au traitement des migrants africains en Libye ou en Arabie), dans le sous-continent indien, en Amérique du sud et même en Chine d’après ce que nous savons du mauvais sort fait aux Ouïghours.
En nous focalisant sur la traite européenne d’antan avec Léonora Miano et ses comparses, nous rendons un très mauvais service à tous ces malheureux encore bien vivants et abandonnés à leur sort.
Voilà encore un mot ravageur : la colonisation (dico).
Du latin colere, « cultiver », ce mot désigne en premier lieu le phénomène universel qui, depuis dix mille ans, conduit les peuples sédentaires à mettre en culture les terres vides d’hommes ou seulement parcourues par des chasseurs-cueilleurs. Ce phénomène se poursuit aujourd’hui en Amazonie, en Afrique centrale et en quelques autres contrées.
Bien entendu, ce n’est pas à ce phénomène que pensent Léonora Miano et les « décoloniaux » quand ils dénoncent la colonisation. Ils font référence à l’occupation de l’Afrique subsaharienne par les puissances européennes. Celles-ci, dans un premier temps, se sont contentées de créer des comptoirs littoraux à des fins commerciales. Elles ne se sont pas souciées de conquérir des territoires (hormis l’Algérie que les Français ont occupée malgré eux pour mettre fin à la guerre d’Abd el-Kader).
C’est seulement en 1872 que les gouvernants occidentaux (Disraeli, Gambetta) se mettent en tête de « civiliser » le monde et notamment l’Afrique noire. Celle-ci est encore quasiment inconnue des Européens à l’exception des littoraux, de la vallée du Sénégal et de la pointe australe du continent. En moins de trois décennies, elle va être partagée entre la France et l’Angleterre ainsi que l’Allemagne, le Portugal et le roi des Belges.
En 1912, le protectorat français sur le Maroc mettra un terme aux conquêtes coloniales, lesquelles auront mobilisé très peu de moyens, quelques milliers de soldats et d’administrateurs et si l’on met à part les méfaits de la colonne Voulet-Chanoine, elles auront coûté relativement peu de vies en comparaison des guerres intra-africaines comme celles de Chaka.
En 1960, la plupart des États créés par les Européens seront devenus indépendants. Pour une grande partie de l'Afrique, la parenthèse coloniale aura à peine duré une vie d’homme. Mais elle aura permis la constitution d’États relativement solides dotés d’une langue fédératrice (l’anglais ou le français) ainsi que d’une ébauche d’administration, ce dont lui ont été reconnaissants les leaders indépendantistes, Senghor, Houphouët-Boigny, Nkrumah, Nyerere, Ahidjo, etc.
Si l’Afrique indépendante a trahi les espoirs placés en elle, la faute en revient à ces mêmes leaders et à leurs successeurs, qui n’ont pas su ou pu résister aux prédateurs en tous genres avides de s’approprier les ressources du sous-sol africain, d’abord les sociétés multinationales, aujourd’hui la Chine.
Le terme de racisme est apparu dans les années 1930 pour désigner les systèmes de pensée qui hiérarchisent les groupes humains en fonction de leur phénotype (couleur de peau), de leur religion ou de leur nationalité.
En Europe, ces systèmes de pensée sont apparus à la fin du XIXe siècle mais, jusqu’à l’avènement du nazisme, ils sont demeurés ultra-minoritaires, tout particulièrement en France, où se réfugièrent beaucoup d'artistes afro-américains après la Grande Guerre.
En Amérique du nord, c’est au milieu du XVIIe siècle que les colons anglais ont formalisé dans la loi une différence de nature entre les Noirs et les Européens pour justifier l’esclavage !
Ces colons, bons chrétiens par ailleurs, ont pour l’occasion ressorti de la naphtaline un commentaire de la Bible relatif à la malédiction de Cham. Elle avait déjà été employée pour les mêmes raisons par un exégète musulman du Xe siècle. Il avait prétendu que les Noirs étaient les descendants de Canaan, fils de Cham. Or, comme chacun est sensé le savoir, il est dit dans la Genèse que Noé a dit dans un moment de colère : « Maudit soit Canaan, qu'il soit le dernier des serviteurs de ses frères ! » C’est ainsi que les musulmans puis les colons anglais se sont autorisés à réduire les Noirs en esclavage.
De fait, c’est dès les débuts de l’islam qu’est apparu le racisme anti-Noirs. Les Mille et Une Nuits comme les écrits d’Ibn Khaldoun, historien du XIVe siècle, ne laissent aucun doute sur sa violence en terre d’islam, très supérieure à tout ce que l’on a pu connaître dans les colonies de plantation américaines.
Cela dit, d’une manière générale, le racisme remonte aux débuts de l’Histoire et c’est, avec l’esclavage, l’un des travers les mieux partagés de l’humanité, chaque communauté humaine ayant la tentation de se prendre pour le centre du monde. Chez les chasseurs-cueilleurs, le qualificatif d'humain était souvent réservé aux membres de la tribu et, dans un esprit voisin, l'empire chinois se qualifiait d'« Empire du Milieu ». Plus gravement, le racisme du mépris se manifeste dans les rapports entre communautés voisines. Ce sont les Bantous qui oppriment les Aborigènes d'Afrique (Pygmées, Khoisans, etc.) ou encore les Touaregs et autre nomades du Sahel qui chassent et combattent les Noirs sédentaires.
La « haine du Blanc », une affaire de Blancs
L'argumentation ci-dessus, si fondée soit-elle, ne fera pas changer d'avis les personnes qui s'appliquent à dépeindre l'Occident comme le mal absolu. Elles iront chercher des contre-arguments plus absurdes les uns que les autres chez d'autres personnes qui partagent leur opinion, généralement diplômées comme elles, bien insérées dans la société comme elles et appartenant pour beaucoup d'entre elles à l'élite intellectuelle occidentale !
Ainsi, dans son essai L’Opposé de la blancheur, Léonora Miano, sauf exception, ne fait référence à aucun historien ou anthropologue connu, ne fut-ce que pour les contredire. Elle s’en tient à citer quelques essayistes contemporains et méconnus qui partagent les mêmes convictions qu’elles. Elle s’appuie aussi sur des films engagés des trente dernières années qui racontent la ségrégation et l’esclavage. C’est un peu comme d’expliquer Napoléon en prenant pour référence le film fantaisiste de Ridley Scott, aujourd’hui sur les écrans !
Ce phénomène d'enfermement mental est appelé « dissonance cognitive » par les spécialistes qui travaillent sur les sectes. Et de fait, il est de nature sectaire et rappelle la formule faussement prêtée à un théologien chrétien du IIe siècle, Tertullien (150-220) : « Je crois parce que c'est absurde ! » (Credo quia absurdum).
Il se distingue fondamentalement des grandes religions car à leur différence, il n'unit pas les hommes dans l'espérance en un avenir meilleur avant ou après la mort. Rappelons à ce propos l'étymologie du mot religion qui a la faveur des linguistes est le latin relegere (« relier ») : la religion est à l'origine ce qui relie les hommes entre eux (dico). Et l'on peut noter que dans la Rome antique, le magistrat qui avait en charge l'organisation des cultes était aussi celui qui s'occupait de la gestion des ponts ! On l'appelait pour cela pontife et ce titre demeure attaché au pape, souverain de l'Église catholique !
Rien de tel avec les propagandistes ci-dessus. En montant les Noirs contre les Blancs (sans égard pour les métis), mais aussi les antisionistes contre les juifs et même les féministes contre les « trans » (et réciproquement), ils visent à diviser les hommes, nourrir leur haine, susciter les attaques au couteau... sans autre horizon que la brutalisation de la société et la guerre civile.
On peut se demander à quoi rime cette folie. Un essayiste ivoirien du nom de Kakou Ernest Tigori, découvert par notre ami l'historien Gabriel Martinez-Gros, nous apporte une grille d'explication surprenante et féconde dans un livre qui vient de sortir : Haine du blanc et monde noir (Mature Afrik, 2023).
La « haine du Blanc », observe Tigori, n'est pas le fait des Noirs. C'est la poursuite du combat engagé il y a plus de cent ans par une fraction des Européens contre la société occidentale en vue de la renverser. La haine du Blanc est la tâche assignée aux Noirs par le camp du mouvement (l'extrême-gauche) dans la guerre civile européenne.
Il n'est pas anodin que ce discours soit porté en premier lieu par des militants au patronyme « bien de chez nous » qui ont rêvé du « Grand Soir » communiste. Désespérant de changer les structures sociales de leur pays par la lutte des classes, ils jouent désormais la carte de la lutte des races et tentent pour ce faire d'embrigader dans leur combat nauséeux les intellectuels noirs et les laissés-pour-compte de l'immigration !
Le plus troublant est que cette « haine du Blanc » en vient aussi à gangréner la classe dirigeante et jusqu'au chef de l'État qui croit bon de s'apitoyer sur d'illusoires discriminations raciales dans le pays qu'il a mission de diriger. « Dans notre société, être un homme blanc crée des conditions objectives plus faciles pour accéder à la fonction qui est la mienne, pour avoir un logement, pour trouver un emploi, qu’être un homme asiatique, noir ou maghrébin, ou une femme asiatique, noire ou maghrébine », consigne Emmanuel Macron lors d’un entretien à L’Express, le 22 décembre 2020. Derrière l'évidence prudhommesque de son constat (un Français bien inséré dans le pays qui lui a donné le jour a objectivement plus de chances d'accéder à sa tête qu'un immigrant de fraîche origine), il y a le sous-entendu raciste que chacun aura entendu : « Nous, les Blancs, sommes viscéralement racistes ! »
Léonora Miano elle-même semble lucide sur la mystification du discours « anti-Blanc ». Elle laisse poindre son amertume quand elle constate que les Européens ont enseigné aux Africains des principes et des valeurs comme le renoncement à la nudité et, plus sérieusement, la foi en un Dieu rédempteur, et viennent aujourd'hui les sommer au nom du « progrès » de renoncer à ces principes et ces valeurs !
Qu'y comprendre ? « Ce n'est pas seulement le dieu chrétien qui est de nos jours mis au rebut, mais une bonne partie des valeurs, du mode de vie qui l'accompagnaient, constate la romancière avec dépit. La France de notre temps, qui se veut meilleure que celle de ses pères, en particulier par son progressisme, semble différente de celle qui s'abattit sur les Subsahariens, les forçant à un remodelage sans lequel ils se seraient condamnés à mort. »
« À combien de mutations identitaires peut-on soumettre les autres, à quel rythme et au nom de quoi exactement, si ce n'est la supériorité de l'occidentalité ? observe-t-elle avec justesse. Ce que la France actuelle, très sécularisée, a conservé de l'époque où elle se faisait l'obligation d'évangéliser les sauvages, c'est la certitude de détenir des vérités révélées »
Nous faisons nôtre sa conclusion. Quel enseignement en tirer ? Rien d'autre que de rester fermes sur nos savoirs et nos convictions morales, ne rien céder aux propagandistes de la haine et du racisme, fussent-ils « progressistes » et « de gauche », nous garder d'endoctriner les autres peuples au nom d'une prétendue supériorité de nos valeurs.
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Newton (11-11-2024 17:41:26)
Cher Monsieur André Larané, pardonnez-moi de vous déranger depuis des terres lointaines comme le Brésil.
Je vous écris à propos d'un très bon article que vous avez écrit - publié le 23 juillet 2023 sous le titre de L'Histoire bafouée. Le racisme ne se cache plus. Vous y dites textuellement que quelques poignées d'aventuriers espagnols aux ordres des conquistadores Cortès et Pizarre abattent les puissants empires aztèque (Mexique) et inca (Pérou) em profitant des luttes internes à ces empires.
Nous nous approchons certainement de faits réels et de vérités historiques si nous commençons à revoir ou même à réinterpréter les colonisations espagnole et portugaise dans les Amériques.
Par exemple, les Aztèques sacrifiaient chaque année des milliers d'individus d'autres ethnies dans la pyramide de Tenochtitlán, en leur arrachant le coeur et en distribuant leur viande à la noblesse locale pour la préparation du Tlacatlaolli, une friandise cuite avec du maïs et de l'ail.
Voici un indice fort des motivations qui ont conduit huit peuples de la région (sous la conduite des tlaxcaltecas), à conclure un pacte avec le petit groupe d'Hernán Cortez (300 hommes) et, ayant constitué une armée de 200.000 guerriers, à prendre d'assaut la capitale Tenochtitlan, mettant fin à la puissance des Mexicas.
Les Incas sacrifiaient des enfants de peuples voisins soumis dans les célébrations de nouveaux temples ou pour la mort de l'empereur, en les jetant dans des volcans ou en les enterrant vivants.
On sait que lorsque les travaux de rénovation du Temple du Soleil furent terminés, l'empereur Pachacútec de Cusco ordonna que soient enterrés vivants des dizaines d'enfants comme offrande au dieu Soleil et qu'à sa mort, mille autres furent enterrés avec lui.
Parmi les rituels d'infanticide, il y avait celui de conduire des enfants jusqu'au volcan Llullaillaco, à 6700 mètres. Là, ils les liaient et les laissaient mourir de froid. En 1999, trois corps parfaitement conservés de ces victimes ont été transférés au Musée d'archéologie de Alta Montaña de la ville de Salta.
Actuellement, on sait avec certitude que les conquêtes dans les terres aztèques et incaïques ont été réalisées surtout par des armées indigènes, adversaires de ces peuples conquérants. On sait aussi, selon l'historien mexicain Juan Miguel Zunzunegui, qu'à la date de l'indépendance du Mexique en 1821, la population indigène constituait environ 60% de la société, alors qu'aujourd'hui elle ne dépasse pas 8%. À quoi et à qui est dû ce déclin?
Au Brésil, il convient de rappeler que les deux plus grands et plus riches trafiquants d'esclaves noirs étaient le mulâtre Francisco Félix de Souza (?-1849), né à Bahia et établi au Bénin, et son gendre José Francisco dos Santos, surnommé Zé Alfaiate, ex-esclave africain du Daomé, affranchi au Brésil.
Dans les Amériques, le mouvement abolitionniste occidental s'est développé à partir du XIXe siècle, contrairement au monde arabe, et a connu un succès après les indépendances nationales.
Mais selon la Walk Free Foundation, il y avait encore dans le monde en 2014 environ 46 millions de personnes en esclavage, par travail ou mariage forcé, dont près de la moitié en Chine, en Inde, au Pakistan et en Ouzbékistan, et presque l'autre moitié dans des pays africains, du nord au sud de l'Afrique subsaharienne (Global Slavery Index).
Mes sincères compliments pour Herodote.net, bien que je dois avouer qu'il y a tellement de numéros que je n'arrive pas à les suivre intégralement, même parce que j'ai d'autres lectures à faire.
Newton Cunha, Ami d'Herodote.net.
Alban Sertorius (08-12-2023 11:56:46)
Merci pour cet excellent article qui me confirme dans mon choix renouvelé de mon abonnement à Herodote. Excellent par les arguments qu'il fournit pour contester (et même contrer) les délires de ces intellectuels irresponsables qui sacrifient sur l'autel de leur idéologie mortifère le "vivre-ensemble" qu'ils prônent par ailleurs ! Mais il y a peut-être plus : cette haine de l'Occident est - évidemment - une haine de soi qui relève sans doute d'une pathologie psychiatrique. Pour ma part, je suis fièr de ce passé occidental, des conquêtes qu'il a conduites, de sa puissance fondée sur la science et ses techniques, en bref, sur sa mentalité moderne. Les côtés sombres existent, bien sûr, mais ils sont inévitables et liés aux mentalités de l'époque. J'en ai assez de ces culpabilisations de ces intellos tourmentés par leurs fantasmes obsessionnels. Nous devons être fiers de notre passé et le dire en marginalisant les nuances qui sacrifient souvent à l'esprit du temps. Comme les Mahométans sont fiers de leurs conquêtes et de leur passé, notamment celui du VIIe au XIIIe siècle. Et ils ont raison ! Même si leur Histoire s'est faite contre nos aïeux !
Vintotal (29-11-2023 04:03:43)
Encore un éditorial très agréable à lire!
Emile (28-11-2023 21:14:50)
« De fait, c’est dès les débuts de l’islam qu’est apparu le racisme anti-Noirs. »
Est ce que la politique de l autrice lui permet de s’enquérir du mot arabe
Kalouch ou Kaloucha selon le sexe ?,, il ya un traumatisme certain chez les africains du fait de l Islamisation forcée des animistes esclavagises qui ne peuvent admettre des lors que le refoulement de la traite arabo islamique ,qui perdure encore en Mauritanie sous certaine forme de servage , et d exposer essentiellement le Commerce Blancs de la traite Négrière bien renseignée par nos historiens !
mcae.fr (27-11-2023 19:28:07)
Avis sur la réponse d’Herodote
Je ne parle pas de l’esclavage en Arabie mais dans la jeune civilisation islamique du début du deuxième millénaire. Ma source est vérifiable, j’ai trouvé ce livre très éclairant et le garde précieusement dans ma base de données.
Mon propos n’est pas de remplacer la suprématie de l’Amérique par celle de la Chine ou une autre, mais de remplacer l’économie du profit par l’économie de la couverture des besoins. Nous ne sommes pas confrontés à une guerre des civilisations, comme on voudrait nous le faire croire, mais à une guerre des modèles.
Mais la pression exercée par les tenants du modèle de l’accumulation nous interdit de remettre en cause la mondialisation, avec sa concurrence mondiale et sa croissance obligatoire, qui produit de la fracture sociale.
Des tensions croissantes s’amplifient entre ceux qui sont de part et d’autre de cette fracture. Mais en s’interdisant de la nommer nous nous interdisons de la combattre. La Chine, comme les Etats-Unis et comme l’Europe, s’est enferrée dans les impasses de l’accumulation. Problèmes de pollution, de logement, de chômage qui pourrait devenir dramatique en cas de ralentissement significatif des flux mondiaux. Sur ce point, Joe Biden et Xi Jinping partagent la même crainte.
Il est urgent de comprendre que l’économie est une boucle, qui est saine quand elle est stable. Il est vital de se doter d’un plan B en réinstallant des cycles locaux capables de seconder, voire de remplacer le flux mondial.
mcae.fr (27-11-2023 10:27:09)
A trop vouloir prendre de la hauteur, on amalgame, sous le même vocable des choses qui n’ont à voir entre elles. Prenons l’exemple de l’esclavage.
« [dans la société musulmane du XIe siècle] L’esclavage existait en Arabie comme dans tous les pays conquis, et l’islam n’a pas entraîné sa suppression ; il a simplement essayé de le rendre plus humain. Il reconnaît en effet la même valeur spirituelle à un esclave qu’à un homme libre et recommande l’affranchissement.
Le maître doit traiter l’esclave généreusement, accepter le mariage et il ne doit pas séparer de sa mère un enfant de moins de 7 ans. L’esclave n’a pas le plein droit de propriété, mais, en pratique, il dispose de son pécule et peut grâce à lui racheter sa liberté…. L’affranchissement est recommandé et il se fait généralement par testament. »
« La civilisation islamique » J.Burlot Hachette
Des conditions sociales qu’envieraient bien des salariés dans nos multinationales contemporaines, où le travail à plein temps ne permet plus de se nourrir et de se loger.
Un statut sans commune mesure avec les plantations de coton, où l’homme était rabaissé au niveau de l’animal et où l’objectif n’était pas de fournir une force de travail partageable, comme chez les Grecs de l’antiquité, mais d’accumuler de la richesse chez le propriétaire. Il faudra la guerre de sécession pour que l’esclavage des noirs, qui n’a pas vraiment disparu, puisse profiter à toute la société.
Le mot « colonisation », comme le dit l’article, a plusieurs sens bien différents, mais la date de 1872 est un tournant. Le blocage de l’expansion industrielle, par la saturation mondiale, conduit à la grande dépression. Dès lors, la colonisation est une course à l’espace vital, pratiquée par les grandes puissances. L’objectif n’est plus le commerce, mais la recherche (absurde) de l’extension du territoire, pour ranimer la croissance, et la marche en avant de l’ère industriel. Une confrontation qui débouchera sur la première guerre mondiale.
Pendant cette phase, les populations autochtones sont niées. Napoléon III s’approprie les terres cultivables, ce qui provoque la grande famine chez les musulmans et la mort de 20 % de la population indigène.
Aux USA, ce qu’on pouvait encore qualifier de « guerres » avec les Indiens, même très asymétriques, se transforme en véritable génocide dans les années 1880, avec des armes modernes comme les obus (le canon qui tonne deux fois comme disaient les Indiens).
Il fallait faire de la place, et vite : l’industrialisation de l’Europe avait mis sur la paille des millions d’artisans, et la création de l’Italie avait poussé à l’exil de nombreux ruraux, qui n’avaient plus d’autres solutions que le parasitisme dans les pays voisins, en subissant un rejet compréhensible, ou bien le franchissement l’Atlantique.
Les horreurs imputées aux Occidentaux ont bien eu lieu.
Mais la remise en cause de l’Occident d’aujourd’hui, découle d’une malversation plus contemporaine et plus insidieuse.
Après la dernière guerre, et après avoir partagé l’Europe avec l’URSS, en bafouant les identités nationales précédentes, la gouvernance mondiale des Anglo-saxons s’est approprié les pays anciennement colonisés par les Européens, qu’on a appelés les pays du tiers monde. Sous couvert de développement, ils ont été endettés, puis dépossédés de leur économie par le monde des affaires, en les réduisant à des réserves de ressources naturelles, mises à sa disposition.
Le processus a été toujours le même, une élite de la société autochtone, est investie par l’Occident d’un statut de dominant. Ses membres sont formés à l’occidentale, puis adoubés par les instances internationales, comme dirigeants du pays, avec l’obligation implicite de livrer leurs concitoyens, et leur économie, à cette néo-colonisation.
Le processus a été bien documenté par le trio François Roche, Claude Deffarge et Gordan Troeller.
Mais cette précieuse documentation a été jetée dans les oubliettes de l’histoire : comment prendre au sérieux, en 1970, quelqu’un qui prédisait le retour de la pauvreté en France.
Les valeurs occidentales ont été régulièrement bafouées. Des élections, organisées par l’Occident lui-même, ont été reniées dans le sang, parce que le vainqueur menaçait les intérêts de la gouvernance mondiale. Où se trouve l’article de la déclaration des droits de l’homme, ou de la charte de l’ONU qui précise que la démocratie ne doit jamais donner le pouvoir à un musulman ?
Les conséquences ont été terribles, les populations se sont retrouvées en semi-esclavage (la Tunisie d’avant Ben Ali, et d'après) ou sans ressources, condamnés à l’émigration.
Les contestations ont été matés dans le sang, donnant naissance à une multitude de mouvements armés contestant l’Occident. Des Lilliputiens sur le plan militaire, mais que les grandes puissances, avec leurs bombes atomiques, ne peuvent pas réduire parce qu’ils sont soutenus par les populations. L’expansion de ces mouvements continue.
Dans certains cas, la domination de l’élite a débouché sur un conflit interne et sur des massacres.
Ce qui est navrant, c’est que la France soit compté comme un membre à part entière de « l’Occident ».
Or il y a deux Occidents, celui des Anglo-saxons où l’économie a pour but de faire du profit, en dégradant le mode de vie des producteurs, le vivre ensemble des sociétés, les équilibres planétaires, et d’autre part celui de la France, qu’on peut étendre à l’Europe du sud, où l’économie a pour but de satisfaire les besoins des gens.
C’est la signature d’une société civilisée. La France en a été le brillant chef de file, que le monde entier enviait, jusqu’à l’occupation Allemande, puis Américaine.
Aujourd’hui nous avons le choix entre deux attitudes.
Sortir les cadavres des placards, reconnaître le droit des pays du tiers monde (ou du sud ?) à retrouver leur souveraineté, et participer avec eux à la redéfinition de la gestion de la planète : récréer des cycles locaux de productions consommations qui permettront de répartir l’activité et la richesse, de réduire drastiquement la consommation des ressources tout en augmentant considérablement le pouvoir d’achat des populations.
Ou bien recouvrir le passé par un récit historique de synthèse favorable à l’Occident, s’accommoder de la dégradation multidimensionnelle, se résigner à une guerre des civilisations et s’étonner d’être marginalisé puis exclu de la reconstruction du monde.
Herodote.net répond :
Gardons-nous des prismes manichéens. Le propos relatif à l'esclavage en Arabie est très abstrait et sans rapport avec les témoignages du terrain (on aurait pu écrire la même chose - en mieux - à propos des Antilles). Concernant le monde actuel, vu par exemple le comportement des firmes chinoises en Afrique, je ne crois pas que le remplacement de la suprématie américaine par une suprématie chinoise ou autre soit de nature à apaiser les tensions.
Ano Domini (26-11-2023 23:38:50)
L’homme est un loup pour l’homme (Hobbs).
Merci pour ce rappel du caractère universel de l’esclavagisme (asservissement, servage de l’autre) qui a rythmé l’histoire de l’humanité. Le racisme et le colonialisme anti noir, depuis la Traite jusqu’à nos jours, à trouvé sa source à la Controverse de Valladolid (1550-1551) et à culminé avec les bons chrétiens d’Amérique du Nord qui lui attribuent même une origine biblique dans la malédiction dans la descendance de Canaan fils de Cham, descendance assimilée au Peuple noir d’Afrique. La conférence de Berlin de 1872 du partage du gâteau africain n’a fait qu’entériner cette forme de suprematisme blanc sur le noir et consacré en même temps l’enferment mental (dissonance cognitive, sic) d’une suprematiste blanche. La décolonisation et les indépendances en trompe-l’œil de l’Afrique en témoigne. Les dirigeants autochtones cooptés, marionnettes et obéissants (sinon coup d’état) ont remplacés les maîtres. Et les « élèves » ont dépassé leur maître dans une soumission servile à satisfaire l’appétit insatiable d’accès des maîtres à leurs ressources. Et à la course entre l’Occident et Moscou aux ressources de l’Afrique, un troisième larron nommé Chine se pointe à l’horizon… Mais qu’est-ce qui les fait courir derrière le Continent noir? Certainement pas par contraction. À bon entendeur s……
Bruno (26-11-2023 18:51:22)
Comment ne pas être en colère contre nos dirigeants et l'élite intellectuelle qui adhèrent à ces mensonges et demi vérités. Les mouvements de droite ont beau jeu de les dénoncer avec raison et se rallient une bonne proportion de la population.
Castel (26-11-2023 17:01:37)
Cet essai d'André Larané est brillant et irréfutable. Bravo ! J'y ajouterai que l'esclavage n'a pas vraiment été institutionnalisé sur la terre des Francs avant Louis le Hutin, car il s'agissait de servage qui attachait des familles à l'exploitation obligée d'une terre au profit d'autrui sans interdire aux serfs d'avoir des biens ce que démontre la nature même de la réforme dudit Louis X qui les a libérés moyennant le paiement par eux d'une taxe destinée à financer une expédition militaire... Quant à "la tête de l’État" contemporaine (cf §3), elle s'est placée depuis quelques décennies sous le signe d'une repentance découragée (alignement conformiste sur l'air du temps) avec pour apogée la qualification anachronique et hors sol de la colonisation par le chef d'Etat actuel de "crime contre l'humanité"... aboutissant pour lui à se tirer une balle dans le pied quant aux relations de la France avec ses anciennes colonies avec les résultats qu'on sait tant au Sahel qu'au Maghreb. Les administrateurs de la France d'outre-mer s'il en reste encore en vie ont de quoi déprimer, eux qui luttaient pour la paix, la justice et la prospérité des territoires qu'ils administraient et qui pour beaucoup d'entre eux les reçurent comme des personnages adulés après les indépendances de 1960.
Henri (26-11-2023 16:11:28)
Bonjour et merci pour cet article éclairant.
J'ai particulièrement apprécié ce passage qui me parait d'une justesse à toute épreuve:
La « haine du Blanc », observe Tigori, n'est pas le fait des Noirs. C'est la poursuite du combat engagé il y a plus de cent ans par une fraction des Européens contre la société occidentale en vue de la renverser. La haine du Blanc est la tâche assignée aux Noirs par le camp du mouvement (l'extrême-gauche) dans la guerre civile européenne.
Marie-Joëlle (26-11-2023 13:36:34)
Je vous trouve très courageux, Monsieur Larané, d'apporter autant de pistes historiques pour nous éclairer et pour contrer les absurdités de pensées hélas trop véhiculées par un certain nombre de personnes. Merci de toujours remettre les faits historiques en perspectives. Nous en avons tellement besoin.
Jean-Paul Demoule (26-11-2023 12:32:50)
On peut compléter cette lecture par l'utile ouvrage "Le livre noir du colonialisme. XVIe - XXIe siècle : de l'extermination à la repentance", Paris, Robert Laffont, 2003, 843 pages, coordonné par l'historien Marc Ferro.
Herodote.net répond :
Juste remarque. Nous invitons les lecteurs à se reporter vers notre recension de ce livre : https://www.herodote.net/Le_colonialisme_et_l_Occident-article-116.php
Ginette C. (26-11-2023 11:45:49)
Le phénomène de racisme envers les blancs, nous le ressentons de plus en plus aussi au Québec. Il n'est pas rare que lors d'une intervention pour le non-respect d'un règlement auprès d'un individu noir, musulman ou autre se solde par : "est-ce à cause de la couleur de ma peau?", alors que cela n'a absolument rien à voir... l'individu a tout simplement commis une infraction!
Alexandre Feigenbaum (26-11-2023 10:38:06)
A l'appui de cette démonstration, on peut citer une déclaration de Maboula Soumahoro, maîtresse de conférences en civilisation américaine à l'université de Tours, en 2020 : Cet homme blanc, « il ne peut pas être antiraciste. il ne peut pas avoir raison contre une femme noire ou une Arabe. Il va falloir que la France s’en rende compte. »
Cette formule très confuse illustre les contradictions internes de l’antiracisme décolonial : la femme arabe dont il est question est probablement blanche. Quant aux Français, il y a parmi eux beaucoup des gens de couleur, dont, sans doute, Soumahoro elle-même.
https://www.youtube.com/watch?v=m-eSjYha5EU