25 octobre 2023. Les attentats barbares commis les 7 et 8 octobre 2023 en Israël par le Hamas auraient dû inviter les Français à l’union d’autant que plusieurs dizaines de leurs concitoyens figuraient parmi les victimes. Mais nous ne sommes plus au lendemain des attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper-Cacher, les 7-9 janvier 2015, quand plusieurs millions de Français ont manifesté dans la rue leur solidarité avec les victimes. L’union nationale a volé en éclat…
Cette fois, les invectives se sont multipliées sur les réseaux sociaux, suite aux premières répliques de l’armée israélienne dans laquelle périrent beaucoup d’Arabes palestiniens. Les chaînes d’information ont également montré des manifestations en faveur du Hamas, y compris sur la place de la République, à Paris.
Enfin, le microcosme politique s’est déchiré autour du refus par Jean-Luc Mélenchon de qualifier le Hamas de mouvement « terroriste ». Bien que sans mandat électif, le leader de La France Insoumise, principal parti de gauche, conserve à 72 ans l’aura conférée par les 19 à 20% de suffrages au premier tour des deux dernières élections présidentielles.
Certains députés de son groupe ont ajouté au trouble, comme Danièle Obono qui a qualifié le Hamas de « mouvement de résistance ». Mais d’autres ont pris leurs distances à l’image de François Ruffin et Clémentine Autain (celle-ci avait eu moins d’humanité après les agressions sexuelles de Cologne à la Saint-Sylvestre 2015 en twittant : « Entre avril et septembre 1945, deux millions d'Allemandes violées par des soldats. La faute à l'Islam ? »).
Refondation ou perdition de la gauche
Ces ambiguïtés mettent en lumière les divergences idéologiques et stratégiques au sein de la Nupes, une union des partis de gauche conçue pour les législatives de juin 2022. Elles placent la gauche française devant un nouveau choix, déterminant pour son avenir et pour celui du pays.
Depuis deux siècles en effet, la gauche « progressiste » se distingue de la droite « conservatrice » par son aspiration à suivre le sens de l’Histoire en faisant au besoin table rase du passé.
En juin 1848, face aux émeutes ouvrières, la gauche républicaine a ainsi basculé dans le camp de l’ordre et elle a renouvelé son choix face à la Commune en mars-mai 1871. Portée par Léon Gambetta comme par Jules Ferry et quelques autres grands esprits, elle a privilégié la lutte contre l’Église. « Le cléricalisme, voilà l’ennemi ! » lance Gambetta le 4 mai 1877 devant les députés. Mais ce fut au détriment des réformes sociales.
Il fallut attendre la victoire du Front populaire le 3 mai 1936 pour que celles-ci redeviennent d’actualité. Un peu tard car un autre défi se profilait de l’autre côté du Rhin… Nouvel aggiornamento en 1958 : la gauche républicaine était jusque-là le fer de lance de la colonisation comme outil de diffusion des « valeurs universelles » portées par la France de 1789 et de 1793. Avec la fondation de la Ve République par le général de Gaulle, elle change son fusil d’épaule et dès lors accompagne les luttes sociales en lien avec l’industrialisation du pays. Elle achève sa mue au congrès d’Épinay qui porte François Mitterrand à la tête du Parti socialiste avant de le conduire à la présidence de la République.
Nouveau changement de cap avec le tournant de 1983 par lesquels les socialistes se convertissent au néolibéralisme (dico) et à la mondialisation. En même temps, la gauche découvre les premières générations de jeunes issues de l’immigration maghrébine et prend le parti de les épauler, de la « Marche des beurs » à SOS-Racisme.
Premier ministre de 1997 à 2002, Lionel Jospin, socialiste de la vieille école, tente encore des réformes sociales dont la plus emblématique est la semaine de 35 heures. Mais il ne mesure pas le sentiment de déclassement dans les milieux populaires, victimes de la mondialisation, de la désindustrialisation et d’une immigration de plus en plus envahissante qui bouscule leur mode de vie et leurs valeurs.
Un nouveau basculement s’opère avec l’accélération en 2015 de la vague migratoire. Renonçant à penser le phénomène et le maîtriser, la gauche, tous courants confondus, se résout à l’accompagner.
Elle abandonne la critique de l’ordre néolibéral alors même que celui-ci se révèle de plus en plus inefficient (pénuries de médicaments, de composants électroniques, etc.), ce qui lui vaut d’être aujourd’hui largement délaissée par les classes populaires.
Mais dans le souci de récupérer le vote des jeunes générations issues de l’immigration récente, la voilà qui reprend à son compte tous les poncifs venus des États-Unis sur les discriminations raciales, le racisme « systémique », le sexisme, etc. Autant de poncifs qui ont peut-être une part de vérité outre-Atlantique et très certainement dans le reste du monde mais n’en ont absolument aucune en Europe occidentale et plus spécialement en France.
On ne le dira jamais assez : la France a été jusqu’à ce jour épargnée plus qu’aucun autre pays par le racisme et les discriminations tant raciales que sexuelles ! Il serait malvenu de brouiller ces acquis par une phraséologie malveillante et mensongère. Cette phraséologie qui dresse les citoyens les uns contre les autres (« racisés » contre « blancs ») a déjà gravement altéré le « désir de vivre ensemble » (Ernest Renan). Pire encore, elle ouvre la voie à un nouvel antisémitisme attisé par le conflit israélo-arabe.
Le plus piquant de l’Histoire est que l’électorat « racisé », majoritairement désireux de s'élever dans l'échelle sociale, est très peu sensible à cette démagogie. À preuve le vote très majoritaire de l’outre-mer et des départements ouvriers en faveur de la candidate du Rassemblement national aux dernières élections présidentielles (note) !
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Christian (07-11-2023 07:26:51)
Comme tous les citoyens français, les immigrés vivant en France ont parfaitement le droit de manifester pour protester contre la politique israélienne, même s'ils ne sont pas eux-mêmes d'origine palestinienne. En revanche, il convient de dénoncer les slogans antisémites et/ou islamistes qui apparaissent parfois (pour ne pas dire souvent) dans ces manifestations, y compris ceux qui réclament la "libération" de la Palestine de la Méditerranée au Jourdain et qui impliquent la disparition de l’État d'Israël, voire l'expulsion de tous les Juifs de la région.
Jonas (03-11-2023 16:57:53)
Mais qu'ont-ils fait de leur indépendance ?
Ces arabo-musulmans qui manifestent pour un Etat Palestinien ? Car la majorité d'entre eux, sont soit des immigrés soit des descendants d'immigrés. ( Tunisie indépendante en 1954, - Maroc 1956 - Algérie 1962)
Ces Algériens , Marocains , Tunisiens pour ne parler que de ceux-là car ils sont les plus nombreux , sont -ils bien placés pour soutenir un Etat Palestinien , eux qui ont fui leur pays , en trahissant la mémoire de ceux qui se sont battus les armes à la mains , ( parents- grands - parents ou proches ) pour que lui , l'arabo-musulman passe de l'état d'indigène à celui de citoyen libre, dans un pays libre et indépendant en apportant son aide au développement de celui-ci
Alors que font-ils chez l'ancien colonisateur ?
Ces arabo-musulmans sont-ils des exemples pour les palestiniens , eux , qui préfèrent être mangé par les poissons que de vivre dans leur pays indépendant depuis des décennies.
Christian (01-11-2023 16:46:23)
Que certains partis de gauche participent à des manifestations demandant l'arrêt des bombardements israéliens sur la bande de Gaza, cela n'a rien de choquant même s'il est regrettable que les massacres commis par le Hamas ou les bombardements russes sur les populations civiles en Ukraine ne soient pas dénoncés avec la même vigueur.
Ce qui est plus fâcheux, c'est que certains slogans affichés lors de ces manifestations qualifient Israël d'assassin (englobant ainsi tout le peuple israélien sous ce qualificatif) ou réclament la libération de la Palestine "de la Méditerranée au Jourdain" (ce qui implique la liquidation de l’État d'Israël).
Herodote.net répond :
Fâcheux est un mot faible ! Quand on s'incruste dans une manifestation d'où émanent de tels slogans, on s'en rend complice ; on entérine l'idée que Gaza sera bombardé aussi longtemps qu'Israël n'aura pas été détruit.
andré s. (28-10-2023 14:27:56)
tous ces drames n'ont qu'une seule raison d'être: LES RELIGIONS......
Dominique (28-10-2023 07:28:13)
Cet article fait ressortir l’idée que la gauche a toujours été prise au dépourvu lors de l’apparition d’évènements ou d’environnements nouveaux. Faute de contact avec le réel, d’intelligence anticipatrice et de profondeur de réflexion ? La démocratie n’est pas un outil de gouvernement, elle ne suffit pas à entretenir le (bon?) droit, mais plutôt un terrain d’ensemencement. Ce qu’on y plante y germe. Et la récolte vient ensuite… C’est à la formation, à la mentalité de nos politiques qu’il faudrait veiller, et ne pas accepter de voter pour des « imposteurs », quand ils se présentent. Le peuple de gauche est le premier responsable, qui a laissé faire et délivré des blancs-seings à ses élus.
La verticalité de notre système politique est corruptrice, les valeurs s’érodent en s’élevant - paradoxalement !
claude bonhomme (27-10-2023 17:29:11)
Villepin est-il en train de se mélenchoniser ? C'est ce que semble penser une Apolinne affolée ?
https://www.youtube.com/watch?v=Mpq5IxdDeqA
themistocle (27-10-2023 17:03:23)
Helas, votre article ne fait que décrire ce que nous ressentons. Espérons que de ces ruines surgissent une nouvelle gauche républicaine et socialiste porteuse de réformes sociales en rupture avec le tournant néo libéral de 1983. Reconquérir les classes populaires suppose l’abandon de la doxa sociétale. Amitiés fraternelles
Jean-Luc IMBERT (26-10-2023 15:38:55)
Certains silences me semblent bien assourdissants ! Il est inconcevable de ne pas considérer les groupes HAMAS, Hezbollah, Frères Musulmans comme terroristes à l'instar d'Al Qaïda, Daesh, Boko Aram et tous ceux qui pervertissent une religion (L'Isalm) pour en faire un courant politique, intransigeant et obscurantiste (Islamisme). La question est à mon sens le pourquoi de tels mouvements peuvent exister et prospérer. La politique du gouvernement d'Israël, en particulier du gouvernement actuel, composé largement de juifs orthodoxes favorables à la colonisation des territoires et à la disparition des palestiniens n'y est pas étrangère. L'extrémisme et la violence ne prospèrent jamais autant que sur la misère et le désespoir des peuples. Le peuple palestinien est dans la grande pauvreté, étouffé, désespéré. Son avenir n'est pas dans la cohabitation dans un état commun que les radicaux des deux bords refuseront de toutes façons, mais dans l'existence de deux états, un Etat Palestinien à côté d'un Etat Israélien. Mais dans une actualité débordante qui se soucie des Palestiniens, bien mal partis et qui plus est mal servis par les terroristes qui contribuent plus à les diaboliser qu'à les aider. Dans notre microcosme politique actuel en France il semblerait que les prises de positions relèvent plus de la réaction émotive et dogmatique que de la réflexion. Du coup je trouve, moi qui ne l'apprécie pas, la prise de parole du président Macron à Tel Aviv plutôt équilibrée.
Christian (26-10-2023 08:48:30)
On pourrait ajouter que certains leaders de la gauche "progressiste" et de l'extrême gauche, non contents de dériver vers l'islamisme depuis la révolution iranienne de 1979, ne dissimulent guère leurs sympathies pour des régimes autoritaires tels que ceux de Poutine (dans son conflit avec l'Ukraine) ou de Xi Jinping (dans son conflit avec Taïwan) au nom d'un antiaméricanisme parfois justifié mais trop systématique pour être vraiment rationnel.
Il est vrai qu'en face, certains porte-parole de la gauche "modérée", du centre et de la droite se complaisent dans un "soutien inconditionnel" aux Etats-Unis (guerre d'Irak en 2003), à l'Union européenne (référendum de 2005) et à Israël maintenant.
Michel L. (26-10-2023 08:06:06)
Je suis en phase avec l'esprit de l'article, mais je reste cependant très mal à l'aise du fait de l'absence de toute contextualisation de la position de M. Mélenchon.
mcae.fr (26-10-2023 07:34:33)
De mon point de vue, il n’y a plus de gauche en France depuis Pierre-Joseph Proudhon. Il avait compris que la société est un être vivant qu’on ne peut qu’accompagner et qui meurt si on le prive de décisions. Il avait compris l’importance de la monnaie et la voulait comme une aide à l’échange et non comme une condition. Maladroit politiquement, il est écarté par les parlementaires, et la gauche se limite dès lors aux communistes et aux sociaux-démocrates qui sacralisent l’économie de l’accumulation : confisquer le progrès technique pour contraindre les producteurs à maximiser le profit n’est plus une option issue de l’industrialisation, c’est l’ECONOMIE tout court. Il n’est pas possible (pour eux) de concevoir autre chose, les humanistes ne peuvent qu’ajouter des mesures sociales à l’accumulation qui est une loi de la nature.
Or la France des Français n’a pas du tout cette culture, l’économie sert à couvrir les besoins, dans une production coopérative et partagée. La fracture entre les gouvernants et la population est consommée : les révoltes populaires de 1948 sont matées dans le sang, la tentative d’économie alternative de la commune, à l’époque du socialisme romantique, est perçue comme la pire offense et écrasée pour qu’il n’en reste rien.
La colonisation est valorisée par le monde politique, parce qu’elle relance la croissance. Le front populaire a trahi les manifestants, qui avaient fait reculer l’extrême droite, en laissant la gestion de l’outil productive au monde des affaires au lieu d’installer un nouveau modèle économique, et en se limitant à des mesures sociales que les maîtres de la richesse, toujours bien installés, s’empresseront de remettre en cause.
Toujours à la recherche d’une alternative, les Français éliront François Mitterrand, qui multipliera les mesures sociales sans jamais faire de politique socialiste. Les Français commencent à désespérer de la politique.
La marche des « beurs » en 1983 montre au grand jour, la destruction sociale engendrée par la mondialisation (chômage de masse détourné sur les migrants qui ne couvrent plus leurs besoins vitaux). Mais la gauche s’interdit de contester le système et se contente d’une lutte cotre le racisme, en laissant s’installer le cancer des banlieues. Il est exact que, si le racisme est consubstantiel à la société américaine, où une élite blanche s’épanouit au détriment des métis par une fracture sociale irréductible parce que basée sur le racisme, en France, le racisme n’existe pas, malgré les incitations de forces politiques diverses.
Tous les problèmes qui découlent de la mondialisation sont niés par un monde politique, qui cherche fébrilement des explications alternatives. Mais l’Occident vacille, parce qu’on ne peut rien construire sur des mensonges. Les débats géopolitiques, qui évaluent les forces en présence pour deviner le monde de demain, oublient la plus importante qui est la multitude de mouvements de résistance locales. L’Occident, incapable de les éradiquer à cause de la forte adhésion des populations, les évacue de sa conscience en les qualifiants de terroristes islamiques. La seule réponse pertinente est de rendre leur souveraineté aux populations (y compris Française).
Ces mouvements sont des réactions à la néo-colonisation de l’Occident, qui a voulu s’approprier le monde par des méthodes innommables, bien documentées par le trio Franco-Allemand des vidéos « au nom du progrès » (troeller-deffarge.com) et qui fédère peu à peu l’ensemble de la planète contre lui. Négliger cette ligne de force, c’est passer à côté de l’essentiel. Son extension finira par englober l’Egypte du dictateur al-Sissi et le Moyen Orient. Nous devons modifier notre vision d’avenir pour cette région.
Permettez-moi, une fois n’est pas coutume, de citer un extrait du mail que j’ai envoyé à tous les députés, en 2006, après le bombardement du Liban, et qui n’a suscité aucune critique.
« Le Liban s'est comporté comme un allié en prenant ses distances vis-à-vis de la Syrie. Le massacre des populations civiles, tenues pour quantité négligeable, est révoltant. Le silence des Occidentaux également. Paradoxalement, les Israéliens seront en sécurité lorsque leurs voisins disposeront du même armement qu'eux et que tous répondront de leur usage devant la communauté internationale. C'est la condition nécessaire pour un respect mutuel et une coexistence pacifique. Pas de paix sans respect. »
J’ai participé, il y a quelques années, à des manifestations pro-Palestiniennes, dans lesquelles un représentant de juifs antisionistes était présent, des Juifs qui ont une place naturelle dans la société parce qu’ils jouent le jeu du vivre ensemble. Sa présence prouvait que les Français ne sont pas antisémites et que le conflit Israélo-palestinien n’est pas religieux. Il a été tout surpris d’être applaudi avant même d’avoir pris la parole.
L’Occident nous demande (avec insistance) de trouver acceptable la mise à mort de Palestiniens pour sécuriser Israël. Je ne suis pas d’accord.
Mais cette injonction Occidentale veut dire en creux, que si les Palestiniens disposaient de la bombe atomique, ils pourraient légitimement raser le territoire israélien pour se mettre en sécurité. Je ne suis pas d’accord non plus. Israéliens et Palestiniens doivent pouvoir vivre en paie sur la terre où ils sont nés, dans un seul et même Etat, en dépassant la logique de vendetta.
Si cette logique est le fondement du sionisme, alors il est clairement contraire aux droits de l’homme et doit être rejeté pour cela, sans que ce rejet puisse être qualifié d’antisémite.
Sauf à prétendre que la défense des droits de l’homme est le nouveau faut-nez de l’anti-sémitisme.
Lizzie (25-10-2023 17:58:38)
Tous les descendants de Sem, fils de Noé,sont sémites, parlent des langues sémitiques et peuplent le Moyen-Orient, qu’ils soient juifs, musulmans ou chrétiens. C’est absurde de dire qu’on est anti-semite parce qu’on n’est pas d’accord avec la politique de Netanyahou.
Puis-je vous signaler que vous avez écrit deux siècles au lieu de vingt ?
Herodote.net répond :
Comme beaucoup de mots et d'expressions passés dans l'usage, le mot antisémitisme est formellement inexact ainsi que vous le notez et que nous l'écrivons par ailleurs. Mais l'usage prime en la matière sur la rigueur dès lors qu'il n'y a pas d'équivoque sur le sens du mot : l'antisémitisme désigne la haine des juifs.
NB : l'opposition droite-gauche en France remonte à la Révolution il y a deux siècles.
claude bonhomme (25-10-2023 17:45:43)
Jean Luc Mélenchon n'est pas le seul à refuser de se soumettre à l'injonction de prononcer le mot "terrorisme" :
https://www.youtube.com/watch?v=34u2povJs00&t=136s
René Fredon (25-10-2023 16:37:15)
Je lis avec intérêt vos chroniques d'histoire riches et variées. La lecture de l'éditorial me paraît déséquilibrée : la gauche est certes en difficulté depuis des décennies. Mais elle ne se réduit pas à LFI et au parti socialiste dont sont issus les principaux dirigeants de LFI autour de J.L Mélenchon
Cela remonte à l'alignement du PS à l'économie de marché et aux règles du libéralisme dès 1983 pour finir par l'abandon de Hollande et sa promotion d'E. Macron avec l'aide des principaux dirigeants socialistes.
Je raccourcis mais vous passez sous silence le PCF, certes affaibli mais qui existe à gauche pour justement tirer les leçons des échecs des politiques libérales et viser un changement de cap politique alternatif au capitalisme.
Ce qui est audacieux, d'autant que l'extrême-droite progresse en France et en Europe au point de présenter un danger réel pour l'avenir de notre République quel que soit le lissage du discours.
Qu'en pensez-vous ?
Herodote.net répond :
Votre réflexion est tout à fait juste mais vous faites l'impasse sur le poids des différentes composantes de la gauche française. Au sein de celle-ci, LFI prédomine par le nombre de députés et par le résultat à la présidentielle de 2022. Il importerait donc qu'elle clarifie son propos pour éviter d'être diabolisée et entraîner le reste de la gauche dans sa chute.
Xx (25-10-2023 15:56:27)
A quand un peu de sagesse?
Philippe (25-10-2023 15:50:50)
Merci monsieur Larané pour cette mise au point salutaire.
Bernard (25-10-2023 15:50:40)
La France se trouve à un tournant majeur de son histoire. Les récents pogroms au Moyen-Orient ont mis en pleine lumière des tendances lourdes et préoccupantes. Des millions de colons inassimilables, "Français de papier", ont fait sécession avec le pays qui, sans doute soucieux de se faire pardonner son passé "colonial", les avait si généreusement accueillis. Pour retrouver une assise électorale qui avait rejoint le Rassemblement national, des politiciens de gauche n'ont eu de cesse de flatter un électorat de rechange venu d'outre Méditerranée, d'où leur volonté de conserver, voire d'amplifier le Grand remplacement dont ils ne nient plus la réalité même s'ils le qualifient du concept fumeux - et contresens historique - de "créolisation". Une large partie de la Gauche est aujourd'hui engagée dans une impasse avec des compagnons de route particulièrement inquiétants. Si la Gauche ne procède pas rapidement à une "dénazification" dans ses propres rangs, la France risque de devoir faire face à des épreuves terribles, comme elle n'en a pas connu depuis les guerres de Religion (1562-1598).
Jean Marc (25-10-2023 15:46:03)
Je suis globalement d’accord avec l’article sauf concernant la troisième république car les lois sur la liberté de la presse, l’école gratuite obligatoire et laïque, la loi de 1905,,la loi sur les associations, l’impôt sur le revenu en. 1914 sont une politique de gauche due à l’influence posthume des idées de la commune. Sur le fond, je suis vraiment d’accord sur l’analyse du wokisme qui est un poison. La lutte entre la gauche et la droite doit être le lutte entre le travail et le capital qui reste de loin la plus grande différenciation sociale : héritage, travail salarié mal payé etc. Cela ne veut pas dire qu’il faut. Une politique révolutionnaire communardce mais une politique réformiste vigoureuse en imposant la présence avec droits de vote des salariés dans les con seuls d’administration, en relançant la lutte syndicale et globalement en demandant. Voire imposant une meilleur répartition der la valeur. La gauche hors LFI doit rebcvenir à ces Idéées si elle veut survivre.
Edgard THOUY (25-10-2023 15:41:55)
La gauche a voulu devenir intelligente et novatrice, et pas uniquement sociale ni progressiste. Une audace devenue un risque, par la négligence du sort de beaucoup.