4 octobre 2023. À Paris s'ouvrent aujourd'hui des États généraux de l'information. Ils se proposent rien moins que de restaurer la liberté de la presse, menacée par les milliardaires comme par les États. À l'heure des réseaux sociaux et du naufrage de la gauche intellectuelle, on peut se demander à la suite de Pierre Nora et de Marcel Gauchet si l'on ne se trompe pas de combat...
L'historien Pierre Nora et le philosophe Marcel Gauchet se résignaient il y a trois ans à arrêter leur revue Le Débat faute de répondant dans le public cultivé. En fondant la revue l'année où mourait Jean-Paul Sartre, ils avaient eu l'espoir d'en finir avec les duels à distance, vains et stériles, comme celui qui opposait Jean-Paul Sartre à Raymond Aron. De fait, leur revue avait réussi à renouer avec la disputatio médiévale en faisant dialoguer des penseurs de camps opposés.
Mais la mécanique se grippe dès le début des années 2000. Après l'arrivée de Jean-Marie Le Pen au second tour des présidentielles, le 21 avril 2002, un vent de panique emporte les intellectuels classés à gauche. Éludant les sujets qui font le lit de l'extrême-droite (insécurité et immigration), les plus radicaux ne trouvent rien de mieux que de stigmatiser ceux qui seraient tentés d'aborder ces sujets de front. L'essayiste Daniel Lindenberg s'attire ainsi un beau succès de librairie avec un pamphlet, Le Rappel à l'ordre : Enquête sur les nouveaux réactionnaires (Seuil, 2002) dans lequel il dénonce comme réactionnaires, conservateurs, sexistes, racistes, etc. des penseurs et écrivains honorables et talentueux, parmi lesquels Pierre Nora, Marcel Gauchet, mais aussi Luc Ferry, Michel Houellebecq, etc.
Le 4 septembre 2020, Pierre Nora et Marcel Gauchet annoncent l'arrêt de leur revue Le Débat, lancée quarante ans plus tôt avec des signatures aussi prestigieuses que les leurs : Claude Lévi-Strauss, Mona Ozouf, Milan Kundera, etc. Leur décision résulte du constat amer que les années 2000 sont devenues rétives au débat intellectuel. Sur France Culture, Pierre Nora constate ainsi la fin de la gauche d'idées au profit d'une gauche radicale. Ce rétrécissement du débat va de pair avec un dépérissement de nos démocraties, ajoute Marcel Gauchet. Trois ans plus tard, ce constat demeure d'actualité...
Une nouvelle « révolution culturelle » ?
Depuis les années 2000, les cénacles intellectuels se sont de la sorte transformés en une « chasse aux sorcières » qui fait pendant à celle qui agite les universités américains depuis les années 1990, selon le témoignage de Philip Roth (note). L'arrivée des réseaux dits sociaux, tel facebook, fondé en 2004, a porté ce phénomène à un degré de violence inédite, en permettant à quiconque de relayer et diffuser sans grand risque les pires rumeurs et médisances. Les penseurs sont alors jetés en pâture à partir de quelques clichés malveillants diffusés sur les réseaux sociaux. Il n'est plus nécessaire de lire un auteur pour « juger » de ses qualités et de ses défauts. Il suffit d'écouter les racontars qui tournent en boucle sur le web, voire de lire sa notice sur wikipedia.
La célèbre encyclopédie en ligne a des qualités évidentes et tout un chacun est amené à la consulter pour vérifier tel ou tel point factuel. Mais il serait vain d'y chercher une analyse réfléchie du fait de son fonctionnement collaboratif : les textes font l'objet de constantes relectures qui tendent à lisser le propos et gommer les aspérités. Aussi le lecteur a-t-il le plus grand mal à discerner dans la biographie très fouillée d'un grand personnage les traits et les actes qui lui ont valu sa notoriété au milieu de mille et un détails relatifs à sa vie.
Plus gravement, sur les personnages qui prêtent à controverse comme sur les contemporains, l'encyclopédie peut occulter sciemment des faits en contradiction avec l'image bonne ou malveillante qu'elle veut en donner. Il n'est que de voir la timidité avec laquelle est abordé le passage de Walter Hallstein, l'un des « Pères de l'Europe », dans la Wehrmacht et les officines nazies... Plus près de nous, notre contributeur Jean-Paul Gourévitch, bon connaisseur de l'Afrique noire, spécialiste de l'immigration et aussi du livre de jeunesse, a découvert avec stupéfaction que sa notice sur wikipedia ne faisait état que de ses travaux factuels (et plutôt arides) sur le bilan financier des flux migratoires, tout en les condamnant sur la base de quelques critiques dans des magazines et sites militants.
Les grands canaux de télévision comme TF1 mais aussi France 2, principale chaîne de service public, ont délaissé le débat et même la simple information politique. Les mythiques journaux du 20 heures s'apparentent de plus en plus à des excursions dans le pays profond ou dans les paradis des antipodes.
Comment s'étonner dans ces conditions que les médias alternatifs poussent comme champignons après la pluie, tant dans la presse que sur le web ? Peu importe que certains soient possédés par des milliardaires - comme Vincent Bolloré, Bernard Arnaud ou Daniel Kretinsky - ou des puissances étrangères - comme la Russie ou le Qatar - dès lors que chacun est libre d'y accéder ou non. Leur diversité est une richesse. Elle rappelle l'Âge d'or de la presse en France, des débuts de la Révolution à la IIIe République, quand chaque leader d'opinion (Georges Clemenceau) et même chaque milliardaire (le parfumeur François Coty) avait son propre titre !
Cette diversité compte bien plus que l'hypothétique pluralisme de chaque média, qu'aucune police de la pensée ne pourra jamais contrôler. Après tout, qui se soucie du contenu des sites et des chaînes en arabe, en turc ou en d'autres langues diffusées par satellite en France et en Europe ?...
Craignons donc que les États généraux de l'information se trompent de combat en se focalisant sur les milliardaires qui veulent s'offrir un média. Même chose avec la Commission européenne qui prétend assainir l'univers numérique avec sa loi sur les services numériques entrée en vigueur le 25 août (DSA, Digital Service Act).
L'emprise du marché sur la pensée
Marcel Gauchet et Pierre Nora ne cachent pas leur amertume quand ils comparent le désert actuel à la France intellectuelle du siècle précédent. Faut-il y voir la nostalgie du « bon vieux temps » ou plus sérieusement une rupture civilisationnelle ?
Nous observons en tout cas que le remplacement de la disputatio par des slogans univoques va de pair avec une marchandisation sans précédent des rapports sociaux. Peut-on établir une relation entre les deux phénomènes sans être soupçonné de complotisme ? La question est ouverte. Toujours est-il que l'on observe de fructueux marchés derrière toutes les revendications portées par la gauche radicale... Contester l'Europe maastrichienne et ses traités de libre-échange conduit à l'accusation de « nationalisme rance ». Faire venir en Europe les médecins, ingénieurs et autres diplômés dont l'Afrique a tant besoin vaut une accusation d'inhumanité. S'interroger sur la fumeuse « théorie du genre » qui conduit quantité de jeunes gens à livrer leur corps à la chirurgie et à un traitement pharmaceutique lourd et à vie vaut accusation de néonazisme. Refuser l'implantation d'éoliennes grassement subventionnées par les contribuables en dépit d'un coût aberrant de la tonne de CO2 évitée fait passer pour ultraconservateur...
Osons croire que beaucoup de choix politiques hasardeux, immoraux ou ruineux eussent peut-être été évités dans le cadre d'une société plus ouverte au débat contradictoire.
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Jièmèf (21-11-2023 13:55:59)
Merci pour cet article équilibré et complet. Vous mettez en lumière la régression dialectique que nous vivons aujourd’hui. Sauf pour ceux qui se vautrent dans le conformisme de la multiculture, du « vivre ensemble », de l’Europe maastrichtienne à marche forcée, de l’encouragement LGBT et du « sauvetage de la planète »…qui eux ont droit aux média de la bien pensance et du politiquement correct.
À l’intention de ceux qui veulent porter un message de souveraineté et de sauvegarde de notre savoir vivre il est temps de redonner de la voix. En se référant à notre Histoire millénaire. Sans la caricaturer comme se complaisent à le faire les républicains hystériques de tous poils.
Polycrate (13-10-2023 15:28:10)
Merci pour cet article qui m’a fait penser à l’univers d’Huxley, un monde ou la pensée se réduit à une doxa, un champs complètement saturé par une idéologie totalisante. Oui oser penser devient dangereux face à la nouvelle bigoterie. Amitiés fraternelles
mcae.fr (06-10-2023 15:42:31)
La disparition du débat constaté par Pierre Nora et Marcel Gauchet n’est pas contestable. Aujourd’hui, tout ce qui sort du discours officiel est catalogué « fake-news », donc dangereux et donc à exclure. Les grands médias et les réseaux sociaux organisent cette nouvelle censure qui interdit de dire les choses, et donc de débattre.
Mais pour comprendre le fil des événements qui nous ont amené à cette situation, il faut dire les choses interdites, ce qui pose le problème de leur publication.
En 1945, les USA qui possède l’essentiel des réserves d’or et qui sont les seuls à posséder la bombe atomique, se considèrent comme propriétaire définitif de la planète. Pour faire accepter leur gouvernance mondiale, ils la travestissent en défense des valeurs universelles que sont la démocratie, le respect des droits de l’homme, la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Soixante dix ans plus tard, l’Occident a l’indécence de vouloir se légitimer, encore et toujours, par « ces valeurs ».
Mais elles ont été foulées au pied dès 1945, quand les Grecs ont voulu choisir leur destin, et qu’il a fallu la coalition de plusieurs grandes puissances pour venir à bout des résistants qui avaient combattu si vaillamment Hitler, et qui avaient cru en la démocratie.
Les valeurs occidentales ont perdu leur légitimité dès l’exécution du Jean Moulin Grec (Thanássis Kláras) et l’installation du régime des colonels.
La gouvernance mondiale a néanmoins imposé sa légitimité, par des subversions de toute nature, avec, à la manœuvre, la CIA. Calomnies, corruptions, ingérences, création de toutes pièces de ces providentiels rebelles du « monde libre » armés abondamment, qui renversent les Etats indésirables.
L’histoire des « valeurs occidentales » est la liste de ses violations par ses défenseurs eux-mêmes, pour consolider la domination occidentale.
Ce libéralisme, imposé par la force, a permis l’installation du marché unique mondialisé et concurrentiel, qui permet à la finance mondiale de s’approprier la richesse économique de la planète.
En France, les cycles économiques nationaux et consensuels, avaient protégé la population, pendant les crises des années 1890 et 1930. Seuls les salariés urbains dans les multinationales, et sans liens familiaux avec la campagne, avaient souffert durement. La grande saignée de 14-18 n’avait pas empêché leur reconstitution et ses effets protecteurs pendant la crise de 29, ce qui avait enraciné dans les esprits le modèle coopératif à la Française.
L’éradication de l’exception française passe par plusieurs étapes.
1- Les trente glorieuses organise la grande migration. Les Français qui étaient ruraux sont déportés dans les centres urbains. Ils ne sont pas encore sous contrôle mais ils intègrent les entreprises. Même l’agriculture devient industrielle.
2- Puis la France est amputée de l’Algérie par le FLN, émanation de la CIA, tout en restant un débouché providentiel pour le peuple Algérien, qui lui est dépossédé de ses richesses par l’Occident.
3- Mondialisation forcée. Le marché mondial en gestation alerte le général de Gaulle qui comprend son caractère confiscatoire et envisage officiellement un retour à l’étalon or. Il est poussé vers la sortie par les événements de mai 68, sous l’influence probable de la CIA, ce qui permet aux USA de laisser flotter le dollar.
La France a gardé son modèle coopératif et sa souveraineté monétaire, ce qui lui permet, pendant la dévaluation imposée du Franc (par son lien fixe avec le dollar) de maintenir l’activité en augmentant sa masse monétaire. Mais le maintien du pouvoir d’achat des Français se paie par une dévalorisation des placements financiers, puisque le monde des affaires veut que le franc accompagne le dollar dans sa chute, pour maintenir le pouvoir d’achat des Américains.
On en arrive donc à la mondialisation forcée des Français, par des lois votées sous Giscard : interdiction d’émettre de la monnaie (notre masse monétaire est définie par le marché) et embargo sur le crédit qui fait mourir toutes les entreprises insérées dans un cycle économique national.
La gouvernance mondiale a gagné, elle contrôle les Etats par le chantage au chômage et par l’endettement. La propagande « occidentale », c’est-à-dire Anglo-Saxonne, va organiser la béatification de mai 68 qui a donné aux peuples la liberté d’être dominés par les USA.
Et ce n’est pas Jean-Paul Sartre qui peut dénoncer la supercherie, lui qui a avalé les deux couleuvres du FLN et de mai 68, pour pouvoir « tourner son fauteuil dans le sens de l’histoire ».
Depuis les intellectuels Français essaient de se convaincre que mai 68 a initié une ère de liberté, tout en s’interdisant de voir les dégâts du nouvel impérialisme : destruction de la civilisation et de la planète, crime contre l’humanité de la néo-colonisation économique qui détruit les individus, ravage les ressources et génère un vigoureux courant de contestation terroriste.
Comment, au milieu de ce désastre, maintenir l’illusion des valeurs occidentales, sinon par l’état policier et le verrouillage des débats ?
Rétablissons la vérité, sortons les cadavres des placards, plaidons coupables pour proposer légitimement une grande réinitialisation et reconstruire un monde désirable.
La France n’en est-elle plus capable ? Faudra-t-il que ce soit Poutine qui le fasse à notre place ?
Gramoune (06-10-2023 14:57:10)
Le problème de la disparition de ces revues de "réflexion", vient surtout du fait
que de plus en plus de gens ne comprennent plus le sens des mots, donc ils/elles
zappent car ils /elles sont dépassés, ou déphasés. L'école est passée par là, où
tout effort est ressenti comme une punition.
France39 (05-10-2023 08:44:41)
Bonjour,
Est-il permis de débattre ? Vous donnez la réponse : oui, c’est permis, mais avec quel niveau de réflexion !
La question ne serait-elle pas : avons-nous encore le temps de débattre ?
La précipitation qui pilote toutes nos actions et réflexions ne laisse guère d’autre choix à ceux qui veulent s’exprimer que d’user du raccourci, de la caricature et de l’outrance.
Combien de personnes ont le temps de lire un article aussi intéressant que le vôtre ? Combien de personnes, en rentrant le soir, préfèrent se détendre dans la passivité du spectacle d’un pugilat à l’effort de réflexion ?
Réfléchir consomme du temps. Recevoir un coup est immédiat. Ainsi, pour faire passer une idée (disons plutôt un mot) faut-il choquer pour attirer l’attention.
D’ailleurs, un débat télévisé n’est-il pas bon que s’il fait du buzz !
Alors oui, on a encore le droit, mais pas le temps ! Quelle est la solution ?
Michel Bergès (05-10-2023 00:17:56)
Relisons Mac Luhan et Dante ?
Aujourd’hui, « le village global » et « son message », c’est « le média + Internet ». Les techniques de représentation sont étayées par de larges communautés organisées, qui échangent à la vitesse de la lumière. Mais sans effacer la diversité des langues, des codes et des langages.
En plus, politiquement, 1970-2023 a vu l’écroulement des mythes du communisme, puis les fissures des États et des réseaux « nationaux », sous les coups de l’impasse éuropéiste « à effet de serre », « en marche pour les marchés », passoire du soft power et de l’impérialisme calviniste américain, si pénitentiel et « punitif »…
Ainsi, les « superstructures » pédagogiques, informationnelles, idéologiques, militantes, se « bousculent », s’effritent, s'inversent, robots et algorithmes aidant et entrant dans la danse…
Mac Luhan complète là le Dante-Alighieri du Premier Cantique (« l’Enfer ») de la Divine Comédie (1306) : les « chiens de garde des esprits » frappés du péché d’«incontinence» (à la Sartre ?) rejoignent le «cinquième cercle». Celui où les «pécheurs» dévoient « la raison » pour commettre «le mal»… Tels les «militants» «du rien» et «du plus jamais ça», toutes confréries de droite et de gauche réunies… Ceux d’aujourd’hui, compris, en parfaite perdition ?
Dalb75 (04-10-2023 17:34:04)
Concernant Wikipedia, vous dites "Mais il serait vain d'y chercher une analyse réfléchie du fait de son fonctionnement collaboratif".
Je ne pense pas que ce soit l'aspect collaboratif de son fonctionnement qui aboutit à cela.
Le principe fondamental est qu'il ne peut y avoir ce type d'information ("analyse réfléchie") que si cette information préexiste dans des documents (en plus des documents "sérieux"). Il n'y a donc de lissage que si l'information ne renvoie pas à une source secondaire. Soit c'est le cas (absence de source crédible), soit il n'y a pas de rédacteurs en capacité de faire ce lien à des sources secondaires.
Le motif n'est donc pas le caractère collaboratif.
Jacques Groleau (04-10-2023 12:52:51)
Excellent article, tristement vrai. Toutes les opinions doivent avoir le droit, 1) de s'exprimer, 2) d'être réfutées.
jmk011 (04-10-2023 12:19:37)
Dans l’ensemble d’accord avec le fond de votre article. J’ajoute que, sur des faits particulièrement clivants comme la guerre russo ukrainienne, aucun média public ou privé ne donne la possibilité ne serait-ce que d’inviter un(e) personnalité favorable à la position russe, ou même ayant un point de vue neutre dans un conflit où les USA ont tout de même une responsabilité écrasante « justifiée » par leur politique totalement anti russe. Je ne parle bien sûr que des médias télé.
Benoit (04-10-2023 10:20:18)
Tout à fait d'accord avec cet article.
L'anathème jeté sur les voix ayant essayé d'aborder les sujets de fond de notre société (mondialisation, souveraineté, Europe...) a fait le lit de l'extrême droite et du populisme.
Cousin (04-10-2023 10:18:18)
Wikipedia ? Une amie ancienne journaliste (elle avait chaque semaine une petite rubrique sur une chaîne régionale), elle a vu se créer sa fiche, puis celle-ci fut de plus en plus "chargée" : sa demande de la faire supprimer vu son état fut refusée. C'était à la fois une présentation tendancieuse de certains faits, et le refus de donner des informations plus récentes et bénéfiques. Une vraie manipulation, quoi. Encore a-t-elle été très relativement épargnée, en raison d'ascendances "positives" pour certains.
Anecdote : recevant l'abbé Pierre pour une vraie émission longue durée (un cinquante minutes envisagé), l'entrevue dura le soir et toute la nuit – le cadreur avait donné son accord – mais de réduction en réduction elle dut se contenter de faire passer cette importante entrevue dans sa rubrique de vingt minutes hebdomadaire : frustrant !
Vu les conditions d'aujourd'hui, il n'est même pas certain que le feu vert de la direction de la chaîne ait été accordé actuellement.
Que de choses on pourrait dévoiler, si les droits de parler n'étaient aussi canalisés !
Maud (04-10-2023 10:10:29)
Cette analyse est intéressante. Elle concerne en fait une petite catégorie d'initiés de curieux qui cherche satisfaction en tête chercheuses sur le net. Il n'en reste pas moins qu'il manquera toujours une information générale de qualité pour tous les citoyens n'ayant ni le temps ni le goût de chercher. A t elle jamais existé ? De très nombreux titres de presse existaient dans le passé, chacun avec leur idéologie. Le plupart des lecteurs cherchent plus à se conforter qu'à s'informer. Seul le service public pourrait remplir cette tâche mais ne nous faisons pas trop d'illusions, il est sous l'emprise du politique au pouvoir également. Alors gardons un peu d'optimisme, les idées circulent et se propagent sans avoir besoin de savoir lire ou écrire comme le prouve le passé. Les intellectuels y sont indispensables sauf que aujourd'hui le débat est radicalisé, sans compromis, avec violence et vulgarité. Ce phénomène se constate dans tous les pays (voir campagne électorale actuelle en Argentine et ailleurs aux USA également) c'est en cela que la situation est dangereuse. La situation peut évoluer mais il faudra du temps, un temps que nous contemporains n'auront sans doute pas à connaître.
Lizzie (04-10-2023 09:46:13)
Tout ce que vous dites est parfaitement exact. Même au sein des familles il est des noms qu’ on n’ose pas prononcer… et la plupart n’écoute jamais directement ce que disent ceux qui n’accepte pas la doxa.
JJV (04-10-2023 09:42:10)
Il y a à l'évidence un problème avec la prise de contrôle de grands médias par des propriétaires qui ont un agenda politique affirmé, qui sont en fait des militants. La présence de Fox News aux USA n'est pas étrangère à l'émergence du courant "trumpiste" et à ses dégâts, et la presse de caniveau anglaise n'est pas non plus étrangère au vote du Brexit. Prétendre le contraire est le signe d'un parti-pris que je ne croyais pas trouver sur un site d'Histoire.
Herodote.net répond :
Je ne me prononcerai pas sur la situation des médias en Angleterre ou aux Etats-Unis, que je ne connais qu'à travers les commentateurs français. En ce qui concerne la France, j'ai le souvenir que les médias attirent depuis très longtemps des hommes d'affaires dont la plupart ont un engagement politique affirmé. Que l'on songe à Coty (années 30), Prouvost, Hersant, Berlusconi, Bergé, Tapie, etc. Y aurait-il plus à craindre aujourd'hui d'un Bolloré ou d'un Arnault dès lors que les citoyens disposent malgré tout d'une diversité de sources plus élevée que jamais (presse, radio-télé et internet)?
Rappelez-vous la campagne référendaire de 2005? Quasiment tous les médias et la classe politique étaient vent debout en faveur du traité constitutionnel européen. Cela n'a pas empêché le traité d'être rejeté par les électeurs.
Francesco (04-10-2023 09:41:18)
Que dire des subventions énormes à la Presse ? Que dire du niveau de la Presse Quotidienne Régionale ? Un constat s’impose : le goût de l’effort par la lecture a disparu . J’accuse , comme Zola , l’Education Nationale dont le nom exact serait plutôt Enseignement Nationzl.