25 juin 2023 : quinze mois après la publication de notre document : Ukraine, les causes politiques de la guerre, nous n’y voyons pas une virgule à changer. Des indices concordants viennent régulièrement renforcer notre hypothèse centrale, à savoir que cette « troisième guerre civile européenne », venant après 14/18 et 39/45, a été déclenchée par Moscou suite à une série de provocations ou de maladresses de Washington.
Nous revenons ici sur les négociations de paix qui se sont déroulées en marge des combats et en particulier sur l'espoir d'une paix rapide dès mars-avril 2022, torpillé contre le souhait des belligérants eux-mêmes...
Il n'est pas question d'exonérer le président russe de sa responsabilité dans le déclenchement de la guerre. On peut toutefois s'affliger de ce que le drame aurait certainement pu être évité si les présidents américains, de Bush Jr à Biden, n’avaient eu de cesse de pousser Poutine dans ses retranchements et l’inciter à passer à l'offensive. C’est ce que montre notre livre numérique.
Les données dont nous disposions à sa publication en mars 2022 ont été depuis lors confirmées par l’ex-chancelière Angela Merkel. Celle-ci déclara au journal Die Zeit (7 décembre 2022) que les accords de Minsk de 2015 n’étaient rien d’autre qu’un écran de fumée. Ils avaient pour but de permettre à l’Ukraine de s’armer avec le concours de l’OTAN jusqu’à être assez forte pour reprendre l’offensive contre les irrédentismes du Donbass et de Crimée. Les propos d’Angela Merkel furent peu après corroborés par l’ex-président François Hollande, lui aussi partie prenante des accords de Minsk (note).
La Russie acculée à la guerre
Poutine avait déjà été floué par le camp occidental sur le Kosovo et la Libye. Après le coup d'État d'Euromaïdan à Kiev, en 2014, il sentit la pression se faire de plus en plus forte sur la Russie et, face à la montée en puissance de l'armée ukrainienne armée par l'OTAN, il crut bon de prendre les devants le 24 février 2022. Il réagit comme l’état-major allemand à l’été 1914 qui, craignant d’être bientôt surpassé par l’armée russe, s’engagea sans attendre dans la guerre aux côtés de l’Autriche-Hongrie.
La suite est dans tous les esprits : l’armée ukrainienne résista d’une remarquable façon à l’agression, grâce à sa motivation mais aussi à l’entraînement et à l’armement hors pair assurés par l’OTAN ; l’armée russe, pour sa part, révéla tout à la fois une insuffisante préparation et une absence de motivation. De la sorte, les Russes durent renoncer à l’illusion d’être accueillis en libérateurs à Kiev et le front en vint très vite à se stabiliser au prix de lourdes pertes humaines et matérielles.
Dès le 17 mars 2022, le ministère britannique de la Défense rapporta que l'avancée de la Russie était au point mort cependant que « la résistance ukrainienne reste ferme et bien coordonnée. La grande majorité du territoire ukrainien, y compris toutes les grandes villes, reste entre les mains des Ukrainiens ». À cette date-là, le commandement russe appela à la rescousse le groupe de mercenaires Wagner, du très peu recommandable Evgueni Prigojine...
Il y a maintenant plus grave. Nous découvrons que cette guerre d’attrition qui saigne à blanc les jeunesses des deux camps aurait pu être stoppée dès les premières semaines, dans le soulagement général. Il n'en a pas été ainsi d'une part à cause des massacres commis par les troupes d'invasion et mis en scène par les médias, d'autre part à cause du jusqu’au-boutisme de certains Occidentaux. En attestent les confidences inattendues de personnalités publiques et respectées qui vont dans le même sens.
Entre guerre et paix
Dès les premiers jours de la guerre, l'oligarque russo-israélien Roman Abramovitch convainquit son ami le président russe d'entamer des négociations. Quatre jours après l'agression, le président ukrainien Volodymyr Zelensky put ainsi annoncer que l'Ukraine et la Russie étaient convenues de dialoguer sans conditions préalables.
Les délégations des deux pays se rencontrèrent le 1er mars à la frontière ukraino-biélorusse, à Gomel, près de la rivière Pripyat, en présence d'Abramovitch.
Venus trop tôt, alors que les combats et les bombardements russes étaient à leur maximum d'intensité, ces échanges n'aboutirent pas. Le 3 mars, Russes et Ukrainiens se réunirent une nouvelle fois en Biélorussie pour aborder des questions d'ordre humanitaire (évacuation des civils, sauvetage des récoltes, échanges de prisonniers).
Entretemps, le Premier ministre israélien Naftali Bennett proposa sa médiation aux présidents ukrainien et russe et rencontra aussi le chancelier allemand. Début mars 2022, alors que les médias occidentaux quasi-unanimes appelaient à combattre le nouveau Satan « jusqu’au dernier Ukrainien », seuls en Europe, le pape François, le président Macron et le chancelier Scholz tentaient encore de faire entendre la voix de la modération. Le reste du monde assistait avec stupéfaction à cette nouvelle « guerre entre Blancs ».
À défaut de mieux, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov rencontra son homologue ukrainien Dmytro Kuleba dans la station balnéaire turque d’Antalya, le 10 mars 2022, à l'occasion d'un forum international. Cette première rencontre se solda toutefois par un échec, Lavrov exigeant de l'Ukraine l'équivalent d'une capitulation aux dires de Kuleba. Dans les faits, les Russes et les Ukrainiens ne savaient encore trop quoi négocier.
Là-dessus, le 12 mars, le président Macron et le chancelier Scholz conversent au téléphone avec le président Poutine. En dépit du bombardement intensif de la ville de Marioupol et des rumeurs sur les exactions russes, les deux camps renouent le dialogue par vidéoconférence sur les questions humanitaires.
Aussitôt, le quotidien allemand à grand tirage Bild s'enflamme. Il titre : « Accord entre l’Ukraine et la Russie « dans les prochains jours » possible. Enfin la paix en vue ? »
Les Allemands, il est vrai, mettent beaucoup d’espoir dans un accord car, très liés en affaires à la Russie comme à l’Ukraine, ils ont un intérêt certain au retour de la paix.
Le matin du 19 mars, alors que le conflit semble s'enliser, le président Zelensky renouvelle en vidéo son appel à des pourparlers au niveau des chefs d'État : « Je veux que tout le monde m'entende maintenant, en particulier à Moscou. Le moment est venu de se rencontrer, il est temps de parler. »
Mais on n'en est pas encore là. Le 22 mars, le porte-parole du Kremlin, Dimitri Peskov, suggère sur la chaîne CNN que la Russie n'exclut pas l'emploi d'armes nucléaires tactiques si l'OTAN accentue sa pression ou intervient en direct dans la guerre ! Ce n'est pas une menace en l'air. Ainsi que le rappelle l'historien Emmanuel Todd, la Russie contemporaine est un nain démographique face à l'Europe ; soucieux d'économiser les forces vives de son pays, Poutine n'hésiterait donc pas à employer des armes nucléaires tactiques pour repousser d'hypothétiques troupes polonaises ou autres...
Le 26 mars, le président Joe Biden, accueilli en triomphe à Varsovie (Pologne), ne fait rien pour calmer le jeu. Il en appelle à un changement de régime en Russie et au renversement de son homologue russe : « Pour l'amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir. » À quoi le porte-parole Peskov répond : « Cela ne doit pas être décidé par M. Biden. Cela ne devrait être qu'un choix du peuple de la Fédération de Russie. »
La paix assassinée
Habile politique, le président tuc Erdoğan va jouer de sa situation à la charnière de l’Occident et du reste du monde. Il revient dans le jeu et propose sa médiation aux belligérants. Celle-ci va être acceptée par les Russes comme par les Ukrainiens. Le président Poutine, loin d’être le fou furieux décrit par certains médias, a très vite compris son faux-pas. Son homologue ukrainien Zelensky, tout comédien qu’il est, est de son côté lucide sur l’état réel de son pays et de sa population.
Rappelons que l’Ukraine - 52 millions d’habitants lors de l’indépendance en 1991, 44 en 2019, sans doute 35 aujourd’hui – est l’un des pays les plus démunis d’Europe, loin derrière la Bulgarie, pays le plus pauvre de l’Union européenne, avec un niveau de corruption et des indicateurs de bien-être plus mauvais que ses cousins russe et biélorusse (espérance de vie, mortalité infantile, instruction) ! Si le pays survit à cette guerre, il ne retrouvera pas de sitôt son équilibre d’autant que les femmes qui ont choisi l’exil renonceront avec le temps à rentrer dans leur foyer et inviteront conjoint et enfants à les rejoindre. Quant à l'adhésion à l’Union européenne, elle n’est pas pour demain ! De tout cela, Volodymyr Zelensky est sans nul doute conscient malgré son côté bravache et c’est pourquoi il a accepté l’invitation d’Erdoğan.
Il en va de même de Vladimir Poutine. Comme Volodymyr Zelensky et Recep Tayyip Erdoğan, il a une ambition pour son pays et se contrefiche de tout le reste. L'échec de son armée lui a fait comprendre qu’il ne ramènerait pas l’Ukraine dans le giron de Moscou et qu’un compromis vaudrait mieux qu’une fuite vers l’inconnu.
Le 27 mars, l'Ukraine annonce l'ouverture de négociations bipartites à Istanbul. En entretien vidéo avec des journalistes russes, le président Zelensky se montre ouvert à des négociations sans tabou, si ce n'est sur la sécurité de l'Ukraine. De son côté, la Russie, si l'on en croit le Financial Times, a renoncé à trois de ses revendications initiales : la « dénazification » de l'Ukraine ainsi que sa démilitarisation et les protections juridiques de la langue russe.
Les pourparlers entre Ukrainiens et Russes s'ouvrent le surlendemain dans le palais de Dolmabahçe, sous l’égide du président turc (voir le reportage vidéo d’Euronews, 9 avril 2022).
Après trois heures de discussions, le négociateur en chef ukrainien David Arakhamia déclare accepter le principe d’une neutralité en échange d’un accord international garantissant la sécurité de l’Ukraine. La Crimée et les territoires sécessionnistes du Donbass seraient « temporairement exclus » de l’accord et feraient l’objet de négociations séparées. On s’orientait vers une autonomie du Donbass et un référendum en Crimée… au bout de quinze ans. C’est dans les grandes lignes la reprise des accords de Minsk de 2015.
Comme dans la diplomatie d’antan, l’accord (exclusivement négocié par des hommes ; voir les photos de Dolmabahçe) doit s’accompagner d’un cessez-le-feu et être validé par une rencontre au sommet entre Poutine et Zelensky (et sans doute un banquet de réconciliation !).
En gage de bonne volonté, à l’issue de la session de mardi, le vice-ministre de la défense russe Alexandre Fomine annonce que Moscou entend « réduire radicalement [son] activité militaire en direction de Kiev et Tchernihiv ».
Mais en déplacement au Maroc, le Secrétaire d’État américain Anthony Blinken s’empresse l’après-midi même du 29 mars d’étouffer l’espoir d’un cessez-le-feu rapide en déclarant : « Nous n’avons pas vu de signes de réel sérieux de la part de la Russie ! »
Naftali Bennett, qui s’est entremis entre les belligérants, confirme le jusqu’au-boutisme de certains Occidentaux, au premier rang desquels les Anglais et les Américains. Selon ses dires, ils pensaient qu'il valait mieux « continuer à frapper Poutine », de peur que lui ou d'autres dirigeants de la planète ne soient enhardis par un désir apparent de paix à tout prix !
L’ex-chancelier Gerhard Schröder confirme ces réticences occidentales dans un entretien avec son ami le journaliste suisse Jacques Pilet. Fort de ses excellentes relations avec Vladimir Poutine, l’ex-chancelier avait été sollicité par les Ukrainiens pour s’entremettre dans les négociations de Dolmabahçe et perçut les réticences des Anglo-Saxons.
Douché par la déclaration américaine, l'espoir d'un cessez-le-feu allait très vite s'évanouir. Les ultras de l’entourage de Zelensky firent comprendre au président ukrainien qu’il serait démis en cas de signature prématurée de l’accord « sur la neutralité et la sécurité de l'Ukraine ».
Au demeurant, les opposants au cessez-le-feu allaient être servis par la soldatesque russe. S’étant retirée des environs de Kiev, elle laissa derrière elle, dans les ruines de la petite ville de Boutcha, des centaines de cadavres de résistants et de civils, vieillards, femmes et enfants, sans compter les récits de viols. Les Ukrainiens découvrirent l’horreur le samedi 2 avril en pénétrant dans la ville. Alarmée par les médias, l’opinion occidentale s’émut.
À Jérusalem, Bennett comprit que « c’était fini ». À Moscou, Poutine émit la même opinion devant Schröder tout en niant la responsabilité russe dans les massacres de Boutcha. Une rumeur ni vérifiée ni démentie dit que le Premier ministre britannique Boris Johnson aurait de son côté téléphoné au président ukrainien pour lui intimer de résister à tout prix, faute de quoi il perdrait son soutien et celui de Biden.
Zelensky, secoué par la découverte de Boutcha, céda aux pressions de ses proches et des Anglo-Saxons. Dès le 4 avril, il dénonça un « crime contre l’humanité » et appela à traduire les responsables russes devant une cour pénale internationale.
À Washington, le 6 avril, le Sénat américain vota la Ukraine Democracy Defence Lend-Lease Act of 2022. Il s'agit d'une loi de « prêt-bail » destinée à financer sans limites l'effort de guerre ukrainien. C'était la deuxième fois que le Sénat s'accordait sur une telle loi. La première fois, ce fut en... 1941 pour combattre Hitler.
Là-dessus, le 7 avril, le ministre Lavrov reprocha aux Ukrainiens d’avoir retiré la Crimée de l’ultime version du projet d’accord. Il n’y avait plus pour les négociateurs qu’à rendre le palais de Dolmabahçe aux touristes. Ce fut chose faite le 9 avril 2022.
Le même jour, le Britannique « Bojo » fut le premier dirigeant occidental à se rendre à Kiev. Tel un nouveau Churchill, il appela les héroïques combattants ukrainiens à se battre pour notre liberté avec tout son soutien et celui de l’Amérique. Il allait être suivi de peu par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Les hostilités entre Russes et Ukrainiens allaient donc pouvoir se poursuivre jusqu’à épuisement des combattants.
Tandis qu’outre-Atlantique, la presse continue de débattre avec une grande liberté de ton de l’opportunité d'entretenir la guerre ad vitam aeternam, rien de tel en Europe et tout particulièrement en France où chacun est sommé de s’impliquer sans débat dans cette guerre par procuration à laquelle tout a été sacrifié : l’indépendance de l’Europe, désormais alignée sur les États-Unis y compris dans leur différend avec la Chine, la souveraineté des États, la sobriété énergétique... Le président Macron lui-même en sait quelque chose, qui a dû renoncer à nuancer ses analyses. Le chancelier Scholz a compris après le sabotage des gazoducs de la Baltique en septembre 2022 qu’il n’était plus temps d’espérer un arrangement. Le pape François demeure seul à plaider pour une paix de compromis.
Reste à espérer que celle-ci viendra malgré tout assez vite. Plusieurs facteurs peuvent y aider : le souhait du président Biden de clore malgré tout le dossier ukrainien avant les élections présidentielles de novembre 2024, dans dix-huit mois ; une déstabilisation des forces russes par des trublions genre Prigojine ; ou tout simplement - il est permis de rêver - le retour déterminé des belligérants à la table des négociations.
Les 26-29 septembre 2022, au plus fort de la guerre, mais à plus de mille kilomètres du front, les gazoducs Nord Stream 1 et 2 ont été mystérieusement sabotés. Herodote.net s’est alors interrogé sur les possibles commanditaires de cet acte de piraterie. Washington a rapidement renoncé à en accuser le Kremlin, l'intérêt des Russes à détruire les gazoducs étant à peu près nul mais, neuf mois après, nous sommes à peine mieux renseignés.
Aux dernières nouvelles, d'après un article fouillé du Washington Post (6 juin 2023), la CIA aurait été avertie dès juin 2022 que six membres des forces d'opérations spéciales ukrainiennes envisageaient de saboter lesdits gazoducs. Ce commando agissait sur ordre du commandant en chef de l'armée ukrainienne, le général Valery Zaluzhny, avec le soutien tactique des services secrets norvégiens. Le président Zelensky aurait quant à lui été tenu dans l'ignorance du complot afin qu'il puisse se dédouaner en cas de scandale.
Dans les mois qui ont suivi le sabotage, les enquêteurs européens ont identifié un voilier qui avait servi au transport de l'équipe et du matériel, au départ d'un port allemand. Mais beaucoup de mystère entoure encore le sabotage. On peut légitimement penser que si les Américains, tout comme les Ukrainiens, souhaitaient enlever à leurs alliés allemands l'espoir d'un retour rapide à la paix... et aux affaires. C'est pourquoi, informés de ce projet, ils n'ont rien fait pour l'empêcher... Peut-être en saurons-nous davantage à l'ouverture des archives, dans une cinquantaine d'années !
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jmd82 (20-08-2023 16:37:53)
cet article me parait davantage d'une opinion que de réalités :
sur la corruption je note que la russie est classée 137 ème contre 113 ème pour l'ukraine sur 180 pays..
source https://atlasocio.com/classements/economie/corruption/classement-etats-par-indice-de-corruption-monde.php et que les pays de la fédération de russie sont aussi mauvais.
par ailleurs je constate que la majorité des peuples optent pour une société démocratique ( dites occidentales )
l'emploi de milices ''gouvernementales'' sont la preuve d'un mépris de la démocratie et des droits de l'homme...
chacun ses opinions
Christian (19-08-2023 05:58:42)
Les propos tenus par l’ancien président Nicolas Sarkozy à propos de l’Ukraine n’ont rien d’étonnant si l’on se souvient de ceux qu’il avait tenus le 12 août 2008 à Moscou, en pleine crise russo-géorgienne : « Il est parfaitement normal que la Russie veuille défendre ses intérêts ainsi que ceux des russophones à l'extérieur de la Russie ». On est en droit de dire aujourd’hui que cette déclaration légitimait par avance les interventions russes de 2014 et 2022 en Ukraine…
Christian (17-08-2023 08:37:47)
Dans un entretien au Figaro publié ce mercredi 16 août, l’ancien président Nicolas Sarkozy estime que le conflit ukrainien ne pourra se régler que par l’organisation de référendums encadrés par la communauté internationale pour décider du sort des régions disputées (Crimée et autres). Quant à l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne ou à l’OTAN après la fin du conflit, il l’exclut totalement. Pour lui, l’Ukraine devrait être « neutre » car elle a « vocation de pont (sic) entre l’Europe et la Russie ».
On peut se demander si l’auteur de ces propos est bien celui qui a fait rentrer la France dans le commandement intégré de l’OTAN en avril 2009 et qui a fait ratifier par la voie parlementaire le traité de Lisbonne en février 2008 pour contourner la volonté populaire qui s’était exprimée lors du référendum de 2005.
Sur le fond, celui qui a fait le plus pour pousser l’Ukraine dans les bras de l’Union européenne et de l’OTAN depuis le 24 février 2022 est sans conteste Vladimir Poutine, dont la criminelle agression a même incité la Finlande et la Suède à abandonner leur neutralité. J’avoue ignorer ce qu’est une « vocation de pont » mais je crois que nous tenons ici un bel exemple de prophétie autoréalisatrice.
Quant aux référendums proposés, ils ne pourraient se dérouler sereinement et dans des conditions réellement démocratiques qu’à l’issue d’une période de paix plus ou moins longue, comme les référendums qui ont décidé du sort de la Sarre en 1935 (plus de quinze après le traité de Versailles) et en 1955 (plus de dix ans après la fin de la seconde guerre mondiale).
Christian (28-07-2023 05:38:31)
Dans ce temple de l'hypocrisie qu'est le sommet russo-africain de Saint-Pétersbourg, le président comorien Azali Assoumani (lui-même parvenu au pouvoir à la suite d'un coup d'Etat en 1999) a condamné au nom de l'Union africaine le putsch militaire au Niger. Il a même réussi le tour de force de faire applaudir ces propos par Poutine, qui ignorait sans doute que des manifestations "spontanées" étaient en train de se dérouler à Niamey pour soutenir les putschistes tout en proclamant leur détestation de la France et leur amour de la Russie...
Pierre (27-07-2023 13:03:35)
L'artiche de Monsieur Laramé a le mérite de rétablir un certain équilibre au sujet des responsabilités de la guerre. Les causes d'une guerre sont rarement simples et les responsabilités rarement unilatérales. Relire "Guerre et Paix" de Tolstoï.
Malheureusement la raison ne l'emporte pas sur le rapport de force, telle est l'humanité.
Le Suisse (24-07-2023 04:32:55)
Le role de la Pologne des Pays baltes et des autres pays de l'Est est complètement passé sous silence dans cette thèse consistant à rendre les "Anglo-saxons" responsables de cette guerre. Tous ces pays n'ont eu de cesse de demander de rentrer dans l'OTAN après la chute de l'URSS. Demander leur aujourd'hui si ils pensent avoir bien fait ?
Qui peut croire que Poutine n'aurait pas tenté de les remettre dans sa "sphère d'influence" ?
Poutine veut reconstituer l'influence Russe depuis son arrivée au pouvoir et pour cela il utilise la force et on l'a vu à l'oeuvre bien avant son agression de l'Ukraine dans les autres pays considérés par lui comme sa "zone d'extension naturelle".
Quant aux négociations Monsieur Larané cite l'Allemagne "obligé" en 1914 d'attaquer la France pour prévenir ne agression Russe. La France aurait elle du négocier en 1915 après l'occupation du Nord de la France ?
Poutine suit son plan de reconstitution de "l'empire" Russe. Quelqu'en soit le prix. Ce n'est pas le premier en Europe mais c'est comme ca.
C'est bien lui et lui seul qui entraine l'Europe dans ce conflit.
Christian (05-07-2023 09:28:12)
Selon le site du journal "Le Monde", la Russie chercherait à combler le vide créé par le retrait du groupe Wagner en envoyant au front davantage de combattants recrutés dans les prisons russes et en faisant appel aux troupes du dictateur tchétchène Kadyrov. On est loin de la "grande guerre patriotique" soutenue avec enthousiasme par le peuple russe unanime, mais il est vrai qu'il ne s'agit que d'une "opération spéciale" et que "tout se déroule comme prévu"...
Christian (03-07-2023 04:28:08)
Selon le journal russe Izvestia, l’émissaire russe auprès des Nations unies à Genève a déclaré qu’il n’y avait "aucune raison" de prolonger l’accord sur les exportations de céréales en mer Noire, qui doit expirer le 18 juillet. Conclu il y a un an sous l'égide de l'ONU et de la Turquie, cet accord est destiné à empêcher une crise alimentaire dans de nombreux pays d'Afrique et du Moyen-Orient en permettant l’exportation des céréales ukrainiennes entravées par l’offensive russe. On imagine les conséquences catastrophiques qui s'ensuivraient s'il n'était pas reconduit...
Christian (02-07-2023 07:26:32)
Il n'y a pas qu'en Ukraine que la paix semble impossible à obtenir. Alors que les violences de toutes sortes font rage, sans espoir de solution, au Soudan, au Congo, en Haïti, en Palestine et dans bien d'autres régions du monde, l'ONU vient de mettre fin à la mission des "casques bleus" au Mali. Le colonel putschiste Goïta et ses nouveaux amis du groupe Wagner vont donc se retrouver seuls face aux groupes djihadistes et aux rebelles touaregs. Grand bien leur fasse, mais je ne suis pas sûr que les populations maliennes y trouveront leur compte !
Beynet Jacky (28-06-2023 10:50:58)
En outre, votre article ne fait aucunement allusion aux demandes russes répétées d'un accord Europe-Russie sur la sécurité, la dernière effectuées en 2021. Aucune allusion sur la promesse faite à la Russie, certes non écrite mais confirmée par des diplomates comme Monsieur Védrine, de ne pas étendre l'OTAN dans les anciens pays de l'URSS. Aucune allusion également aux bombardements du DOMBASS à partir de 2014 (plus de 15 000 morts). Oui, il y a une connotation de parti-pris pour les occidentaux dans votre document, Monsieur Larané. Respectueusement.
Herodote.net répond :
Le présent article se rapporte aux négociations de paix engagées en parallèle des combats en février-avril 2022. Pour le reste, je vous invite à vous reporter à notre livre numérique sur Les Causes politiques de la guerre.
Beynet Jacky (28-06-2023 10:39:05)
Entièrement d'accord avec les analyses de Theodore.
Jose Baptista (26-06-2023 22:42:57)
"La guerre était nécessaire pour qu'un groupe de salauds soit promu", accusant aussi "les oligarques" russes qui "avaient besoin de la guerre", alors que Kiev était selon lui "prêt à n'importe quel accord". (Prigojine)
Christian (26-06-2023 18:35:01)
Qu'il s'agisse d'une véritable tentative de coup d'Etat ou d'une simple révolution de palais visant à éliminer tel ou tel dignitaire, le putsch manqué de Prigojine risque d'avoir des conséquences aussi graves pour la Russie que celui du 19 août 1991 à Moscou. Même si celui-ci avait échoué, il avait déclenché en quelques mois une véritable révolution interne avec la dissolution du parti communiste soviétique, l'éclatement de l'Union soviétique et, en fin de compte, la démission de Gorbatchev que les putschistes avaient vainement tenté de renverser...
Les faiblesses et les incohérences du régime apparaissant désormais au grand jour, Poutine se trouve plus près de la roche Tarpéienne que du Capitole... Qui sème le vent récolte la tempête !
Philippe1961 (26-06-2023 11:10:54)
L’article de Monsieur Larané présente la situation de façon plutôt équilibré avec le message sous-jacent qu’il vaut mieux un mauvais compromis qu’une bonne guerre et que, en l’occurrence, on n’en prend pas la voie.
De son coté, Anne Applebaum, historienne, Prix Pulitzer et l’une des grandes spécialistes de la Russie et de l’Europe de l’Est dit dans Le point :
« Les Russes sont toujours très clairs sur le fait qu’ils ne veulent pas négocier. On peut donc mettre toute la pression qu’on veut sur les Ukrainiens pour leur demander de négocier avec les Russes, ça ne marchera pas, car il faut être deux pour négocier »
Malgré tout, cela provoque chez certains des lecteurs une réaction très vive.
Heureusement que ces personnes ne sont pas au pouvoir pour l’instant en France, si nous étions en Russie, Monsieur Larané vous seriez dans un Goulag……
Cependant, on peut se demander ce qui motive ces réactions à ce texte. La haine de l’occident d’un mauvais perdant marxiste, un dégout des excès bien réel du libéralisme économique et social ou, un plus simplement, un gout pour l’autoritarisme surtout quand on l’a exercé et peut être perdu.
J’y vois pour ma part les derniers soubresauts des structures familiales traditionnelles décrites par E. Tod
Je reste plutôt optimiste car même dans un système patriarcal autoritaire, l’aspiration à la liberté subsiste, voyez les Iraniens.
Comme dans toute dictature, une partie de la population en profite, non par conviction mais par opportunisme. Une autre partie y trouve la possibilité d’exercer ses pulsions les plus basses ; violence, sadisme, avidité…Le reste du peuple subit cette dictature et n’ose pas s’exprimer librement.
Je garde l’espoir que si le peuple Russe est libéré de la mafia au pouvoir, il choisira la liberté. Malheureusement, négocier avec celle-ci ne libèrera pas les Russes.
Il faut donc choisir entre notre confort et le maintien d’un peuple dans la soumission.
yuki (26-06-2023 09:19:22)
Certaines expressions mettent mal à l’aise. Comme ces « massacres commis par les troupes d'invasion et mis en scène par les médias ». La suite du texte montre que l’auteur ne tombe pas dans la négation des crimes de Boutcha, mais l’expression « mis en scène par les médias » a la connotation contraire. On l’emploie en général pour démasquer des falsifications ou a minima des formes malhonnêtes d’exagération.
Autre confusion, lorsque l’auteur écrit : les médias occidentaux quasi-unanimes appelaient à combattre le nouveau Satan « jusqu’au dernier Ukrainien ». Contrairement à ce que laisse penser l’usage des guillemets et leur place dans la phrase, aucun média favorable au soutien militaire des ukrainien n’a employé cette formule, et pour cause : celle-ci est un sarcasme des opposants à ce soutien. Le soutien à l’Ukraine qui s’est exprimé dans les médias est au contraire pénétré du devoir de protection du faible ; et même d’un point de vue cynique il est important de préserver les troupes ukrainiennes afin de maintenir un tampon entre la Russie et l’Europe.
Enfin je suis étonné qu’on puisse croire un instant qu’une négociation pouvait aboutir à quoi que ce soit de durable et d’utile, les questions territoriales qui forment l’essentiel des buts de guerre de part et d’autre ayant été exclues de la discussion par les protagonistes. Il ne s’agissait que de pause tactique ouvrant soit sur une nouvelle attaque à court terme, soit sur un nouveau cycle de « guerre hybride par la Russie, avec une perspective d’assaut un peu plus lointaine mais programmée. En cas de projet de référendum en Crimée, au Donbass ou sur le reste de la côte, on pouvait déjà écrire les scénarios de sabotage des élections par les officines du Kremlin : saturation de l’espace informationnel, attaques cyber, manœuvres psychologiques, instrumentalisation et équipement de groupes séparatistes, et si besoin pour finir, une intervention plus directe.
HERAULT (26-06-2023 08:55:03)
Les occidentaux réagissent avec retard à l'évidence : celle de la puissance néoimperiale russe prête à tout pour écraser le moindre obstacle Tchétchénie, Ossétie, Syrie. Voir, "Ukraine le double aveuglement " d'Hamit Bozarsian chez CNRS éditions.
Hadrien 1000 (26-06-2023 08:38:38)
J'apprécie l'analyse de M. Larané. elle est intéressante pour deux raisons à mon avis : il donne un point de vue éclairé par sa formation d'historien)sachant qu'il n'y a pas d'historien du présent) et par une actualité qui n'est pas lue a sens unique. Ensuite c'est enfin un autre son de cloche car a force de n'entendre qu'un son comme dans les médias, on devient idiot et on oublie les Américains en Irak qui n'ont pas fait mieux... ce n'est pas une raison pour approuver le dictateur russe mais ça aide à oublier le menteur américain.
Magnant Didier (26-06-2023 08:06:57)
Merci beaucoup Mr Larané pour votre historique sur le cours de cette guerre lamentable d'une Europe qui nous avait promis la paix,.. Les fauteurs de guerre anglo américains vont ils continuer encore longtemps à soumettre les médias et les décideurs européens ? On voit aussi que le rejet de l'histoire, et l'éloge de l'immédiateté et des réactions émotionnelles font des ravages..
Ce n'est pas un hasard si "herodote" n'emboite pas le pas des médias dominants..
Pierre Blanchard (25-06-2023 17:37:22)
Bravo à M. Larané d'avoir pressenti une paix impossible. Aujourd'hui, Tchékhov doit se retourner dans sa tombe, alors que les marionnettes bélarussienne et tchétchène s’activent dans une mise en scène incroyable. Imaginez un instant, que quelques milliers d’hommes mal armés, encerclant sans contrainte le plus important bastion militaire de Russie, puissent envahir Moscou et faire tomber Poutine? Alors que si l’ordre était venu du Kremlin, les généraux se seraient fait un immense plaisir d’annihiler en quelques heures cette bande de mercenaires sortis des prisons russes. Ce qui n’est pas sans rappeler les chemises brunes en Allemagne transformées par Himmler en armée et garde SS personnelle du Führer.
À mon avis, le pouvoir d’un Poutine marionnettiste n’est en rien altéré, si ce n’est une caution morale qui pourrait être entachée par la suite des événements. Mais là encore, imaginons que le traître gracié se veule un héros national et, dans sa lubie, convaincu qu’il est le véritable défenseur du peuple russe, poursuive seul sa croisade en Ukraine, voulant empêcher la reconquête de la Crimée, ce fleuron de l’empire tsariste. Une victoire ukrainienne intenable pour Poutine et une défaite qui le forcerait plus à signer une armistice qu’à négocier la paix.
Si on pousse plus loin la spéculation, ce prince rebelle hors contrôle du Kremlin et devenu une menace pour l’État, aurait-il réussi à s’approprier un engin nucléaire quelconque qu’il pourrait alors utiliser en Ukraine ? À moins qu’il réussisse à subtiliser un de ceux récemment déployés par Moscou en Biélorussie. Après les terres inondées, viendraient celles irradiées. Tout serait il mis en place pour un pari russe gagnant-gagnant, dédouanant Poutine et la Russie de toute responsabilité ? Comme des poupées russes qui sortent une à une de leur écrin, un seul personnage domine et nous apparait de plus en plus petit et vil !
Xavier Josset (25-06-2023 16:17:52)
Je ne partage pas cette analyse, qui fait la part trop belle au narratif de la mafia de Poutine : les accords de Budapest sont totalement passés sous silence, les menées des services spéciaux russes pour déstabiliser le Donbass (après la même chose en Géorgie, en Moldave/Transnitrie...) et l'exonération de fait de la responsabilité de Poutine présenté comme nécessairement conduit à la guerre préventive alors même que l'Otan refusait l'entrée de l'Ukraine dans l'alliance, l'interprétation tendancieuse des propos de Merkel et autres sur les accords de Minsk, qui n'étaient pas pour gagner du temps, mais qu'elle considérait comme inévitablement comme promis à être violés, mais permettrait de profiter de ce possible répit... tous ceci et la tonalité de l'ensemble me semble tellement éloigné de la démarche objective de l'historien, que j'y vois le tragique résultat de la propagande coloniale et impérialiste de la mafia russe.
Un tel aveuglement me sidère de la part d'Hérodote !
JJP (25-06-2023 15:57:58)
" Dans les mois qui ont suivi le sabotage, les enquêteurs européens ont identifié un voilier qui avait servi au transport de l'équipe et du matériel, au départ d'un port allemand. Mais beaucoup de mystère entoure encore le sabotage et l'on peut se demander en particulier pourquoi les Américains n'ont rien fait pour l'empêcher. "
M. Larané, vous êtes sérieux ?
Despres (25-06-2023 13:32:36)
Les Américains en leur temps lâcheront Zelensky comme ils l ont fait partout depuis le Vietnam .Ce ne sont que des supplétifs de la paix
Theodore (25-06-2023 13:25:53)
Monsieur Larane, j apprécie beaucoup vos commentaires , assez objectifs et vos articles sur l histoire..
Je suis moi même féru d histoire, moderne et ancienne ( j ai appris la langue grecque , langue de toutes les cultures ).
Mais je n apprecie pas beaucoup votre rejet de la espinsabilite responsabilité de la guerre d Ukraine sur la Russie ...
Vous savez mieux que quiconque la haine des anglo saxons ( anglais et américains) pour la Russie , il n y a pas d autres qualificatif objectivement.
Pour deux raisons semble t il : leur crainte de destruction de l économie de marché et surtout le redoutable arsenal nucléaire, offensif et défensif.
C est un fait incontestable que les anglo saxons ont poussé la Russie à la faute , espérant la mettre à genoux dans une guerre d usure ..
Les responsables de cette guerre sont les anglo saxons .Ils jouent avec le feu, bien conscients des risques mais leur désir de voir la Russie à genoux l emporté sur le risque d embrasement total dont ils savent qu ils ne sortiront pas indemnes ...C est la raison pour laquelle ils sont prudents.
Mais ils jouent avec le feu ainsi que les nations d Europe dont la servilité vis à vis des USA donne envie de pleurer..
Quand aux atrocités de l armée russe , quelles preuves en avez vous ? Sans doute pas plus que celles de l armée ukrainienne dont vous ne dites pas un.mot
La Russie n est pas l ennemi de la France M.Larane , vous devez le savoir ..
Et je regrette en particulier la servilité de la France aux USA qui avait pourtant une chance de jouer un rôle historique.
Comme Régis Debray je m interroge : De Gaulle , ou es tu ?
Il serait temps de rétablir les réalités
Bien à vous
Kamarade (25-06-2023 13:18:41)
Mirko, un bel article à lire
Rolabd Berger (25-06-2023 13:00:24)
La continuation de la guerre est essentielle à la réélection de Joe Biden.
Jmk011 (25-06-2023 12:54:27)
Vraiment pas d’accord avec votre analyse.
Vous vous présentez comme observateur neutre et objectif de la situation en Ukraine. Or vous reprenez tous les poncifs de la propagande occidentale en présentant les Russes comme des bouchers assoiffés de sang, par exemple vous prenez l’exemple de Butcha comme une atrocité commise par les Russes, alors même que ces derniers ont démontré images à l’appui qu’il s’agissait en fait d’une supercherie des Ukrainiens. Par ailleurs vous n’insistez pas suffisamment sur le rôle de l’OTAN pour qui les accords de Minsk n’étaient qu’une supercherie pour mieux armer les Ukrainiens (dont certains étaient de vrais nazis, ce que vous omettez totalement). Et vous semblez oublier que l’opération militaire menée par la Russie en 2022 a été causée par les massacres commis par l’armée ukrainienne contre les Russophones du Donbass. En ce sens je ne considère pas votre position comme neutre et encore moins objective. Cela me désole d’autant que je considère votre revue comme très intéressante et (le plus souvent) objective.
Lebrun (25-06-2023 12:26:08)
Les russes et les ukrainiens, bien sur auraient eu envie de stopper le bain de sang dès le début. Belle analyse des faits, merci ! Les US dans ce cas, sur ce coup, n’auraient plus pu prétendre gouverner le monde. Les chinois auraient pris Taïwan à brève échéance sans cou-férir et les US auraient été décrédibilisés définitivement aux yeux de l'Afrique et de l’extrême Orient. Nous sommes toujours dans une guerre par procuration, mais les enjeux sont plus lourds que pour l'Irak ou l’Afghanistan ou la Palestine. Le vrai constat, les US sont en train de perdre leur leadership et ont du mal à l'admettre. Le concept de mondialisation heureuse et la fin de l'histoire, c'est bien eux non ? On appelle cela comment ? Hubris démocratique ?
Carole (25-06-2023 12:11:40)
Depuis le début, j'applaudis les analyses qu'André Larané produit à propos de ce conflit tristement horrible et stupide. Ce dernier commentaire appartient à la même veine et j'en remercie Monsieur Larané.