Les migrations en Europe

Une Europe ouverte au monde avant l'An Mil

8 février 2023 : le Parlement français a été saisi d’un projet de loi destiné à maîtriser l’immigration. Plus d’une vingtaine de lois similaires ont déjà été promulguées depuis cinq décennies. Mais le fait nouveau est que la classe politique dans son ensemble ne prétend plus stopper l’immigration de peuplement mais seulement gérer les entrées au mieux des intérêts économiques. Il ne s’agit rien moins que d’une rupture historique par rapport au précédent millénaire !

À l'extrémité de l'immense et massive Eurasie, la péninsule européenne ne ressemble en rien à un continent. Elle n'est d'ailleurs considérée comme tel que depuis cinq siècles ! Mais elle bénéficie d'un climat tempéré et de côtes ciselées, favorables au cabotage des navires et aux échanges. Ces facteurs ont très tôt favorisé son peuplement à travers différentes vagues de peuplement.

Il y 4500 ans environ, des populations indo-européennes sont venues des environs de l'Oural et de la mer Noire. Ensuite et jusqu'à l'An Mil, elle n'a plus connu d'immigration significative mais seulement quelques invasions qui n'ont affecté que les confins de la chrétienté occidentale (note).

Après quoi, durant le IIe millénaire, de l'An Mil aux années 1960, l’Europe occidentale n'a reçu qu’un flux très limité d’immigrants mais elle-même envoya de nombreux ressortissants au-delà les mers : croisades et surtout colonisation du Nouveau Monde. Elle eut aussi à cœur de s’ouvrir sur le reste du monde par les explorations, les échanges culturels et scientifiques et... les guerres de conquête.

Cette ouverture sur le monde prit fin après les décolonisations :
• Une première bascule survint dans l'année 1973. Elle vit le solde migratoire de l'Europe s'inverser pour la première fois depuis plusieurs millénaires, avec davantage d'entrées que de sorties ; en même temps, la fécondité des Européens chutait très en-dessous du seuil requis pour le renouvellement des générations.
• Une deuxième bascule intervint en 2015 avec désormais des migrations de masse et un solde migratoire positif représentant année après année environ 0,3% de toute la population de l'Union européenne, cependant que les populations « historiques » commençaient à partout décroître avec davantage de décès que de naissances.

Un peuplement diversifié

Reportons-nous vers 25000 av. J.-C., c’est-à-dire au Paléolithique, en pleine glaciation. Le monde ne compte encore qu'un million environ de chasseurs-cueilleurs. Nos lointains prédécesseurs (pas forcément nos ancêtres) ne nous ont transmis ni état-civil ni mémoires. À défaut de mieux, les artistes de cette époque nous ont légué les belles peintures rupestres de Lascaux (France) ou encore Altamira (Espagne), vieilles de 18 000 ans environ.

En 10000 av. J.-C., le climat est devenu chaud et humide : on est au cœur du Mésolithique. Dans le Croissant Fertile (Proche-Orient), la sédentarisation des populations entraîne la domestication des plantes et des animaux. Agriculture et élevage se diffusent très vite à travers l’Anatolie, occasionnant une première explosion démographique. L'humanité franchit alors le cap des dix millions d'individus !

Céramique de la culture rubanée, ou Linienbandkeramische Kultur ou Linearbandkeramik (LBK), Europe centrale, 5500 à 4700 ans av. J.-C.Les agriculteurs et éleveurs du Proche-Orient vont se répandre vers l’ouest au cours de deux vagues pratiquement simultanées identifiées par l'étude de leurs génomes. Ces vagues qui s'étirent sur deux mille ans dans un monde très peu peuplé (un humain pour dix km2 environ !) n'ont rien à voir avec la conquête du Far West. Il ne s'agit que de clans familiaux qui, de proche en proche, génération après génération, étendent leur territoire. 

- La première, vers 6500 av. J.-C., vient d'Asie mineure et gagne les Balkans où elle se mélange aux chasseurs-cueilleurs du Mésolithique et poursuit vers l’Europe centrale et atteint l'Espagne vers 4500 av. J.-C.

Temple mégalithique de Stonehenge, près de Salisbury (Angleterre), IIIe-IIe millénaire av. J.-C.Elle donne naissance à la culture rubanée ou culture à céramique linéaire et plus tard à la spectaculaire culture mégalithique sur toute la façade Atlantique, du Portugal aux îles britanniques (Carnac, Stonehenge...).

- La deuxième, localisée sur le pourtour méditerranéen, se fait par voie de mer, peut-être depuis l’île de Chypre : ces navigateurs passent par la Grèce et l'Italie et s’installent dans l’actuelle Albanie où ils résident toujours.

Ils poursuivent jusqu’aux côtes espagnoles, mais de façon plus diffuse. Cela correspond plus ou moins à la diffusion de la culture cardiale en Europe méridionale.

3000 av. J.-C. : et voici les Indo-Européens !

Parures en os de la culture yamna (Ukraine, 3600 à 2300 av. J.-C.), musée de l'Hermitage, Saint-Pétersbourg

La plupart des populations européennes actuelles se sont fixées seulement aux IIIe et IIe millénaire av. J.-C. quand à la même époque prospérait en Mésopotamie la cité de Babylone

Leurs parentés linguistiques ont conduit les érudits à leur attribuer une identité commune indo-européenne.

Les Indo-Européens primitifs étaient établis au nord de la mer Noire, sur un territoire qui correspond à la culture dite Yamna ou « culture des tombes en fosse ». Ils ont entamé leur expansion vers 3000 av. J.-C.

Leur expansion démographique, des Balkans jusqu’à l’Altaï, est peut-être due à la domestication du cheval combinée à l’invention de la roue, peut-être aussi à une mutation génétique qui a permis à ces populations de digérer le lait de jument et donc d’échapper plus facilement à la famine.

Leur expansion s'est accompagnée de la diffusion d’une langue que l’on a qualifié de proto-indo-européen, même s’il y a des débats sur son existence. Cette expansion s’est poursuivie vers l’ouest jusqu’à la façade Atlantique, tandis qu’à l’est un petit groupe partait vers l’Altaï fonder la culture d’Afanasievo.

Les langues indo-européennes se sont diversifiées de la sorte sur des territoires immenses.

Au même moment, en Anatolie, des éleveurs profitent de l’assèchement du climat pour s’étendre aux dépens des agriculteurs. Dans ces montagnes riches en métaux, ils font une découverte majeure : comment fabriquer du bronze en mélangeant du cuivre et de l’étain.

Les Indo-Européens du voisinage s’empressent de récupérer leur découverte. Les armes en bronze combinées aux chars tirés par des chevaux les rendent encore plus puissants : ils prennent les rênes en Grèce comme en Anatolie. Ainsi apparaissent les Mycéniens en Grèce et les Hittites en Anatolie, vers 2000 av. J.-C.

La métallurgie du bronze gagne très vite la Bohême qui est le seul endroit où se trouvent rassemblés des gisements de cuivre et d’étain. Forts de cet atout, il est alors possible que les Indo-Européens du secteur aient amorcé une nouvelle expansion vers l’ouest, jusqu’en Espagne et dans les îles britanniques.

Il s’agit cette fois d’une migration essentiellement guerrière et masculine ainsi que l’indique Pierre Grumberg (Guerres & Histoire, N°36, avril 2017). Au sud des Pyrénées, cela pourrait expliquer que les populations conquises aient conservé leur langue maternelle tandis que les conquérants imposaient leurs gènes. L’exemple le plus frappant est celui des Basques : ils possèdent des gènes indo-européens mais leur langue constitue comme un témoignage des populations antérieures.

La pression guerrière depuis l’Europe Centrale se poursuit pendant tout l’Âge du Bronze : les langues indo-européennes atteignent le Danemark et les Pays-Bas dès l'époque de la céramique cordée. La situation est plus complexe en Espagne et en Italie : dans la péninsule ibérique, les Lusitaniens ont une langue indo-européenne mais pas les Ibères. En Italie, les futurs Latins sont indo-européens mais pas les Étrusques.

Bien après le Chalcolithique (Âge du Cuivre et de la Pierre polie) et l'Âge du Bronze, on voit les Indo-Européens se diversifier sous forme de Celtes, Germains, Latins, Grecs, Scythes, etc. Les derniers apparus, au VIe siècle après J.-C., seront les Slaves.

Pendant ce temps-là, les Indo-Européens ont poursuivi leur mouvement vers l’est jusqu’à atteindre les limites de l’Afghanistan vers 2000 av. J.-C. Là, ils se sont divisés en deux branches : l’une s’avance en Iran où ils formeront les Mèdes et les Perses, l’autre s’avance en Inde où ils formeront les Indo-Aryens.

Char cultuel celte de l'époque de Hallstatt (début du 1er millénaire av. J.-C.), Mérida (Espagne)

800 av. J.-C. : les peuples modernes se mettent en place

Vers 800 av. J.-C., l’Histoire s’emballe. Les Phéniciens fondent des comptoirs jusqu’en Espagne et les Grecs leur emboîtent le pas plus au nord. Par leur biais, la civilisation urbaine pénètre dans les plaines et les vallées septentrionales d'Europe.

L’irruption des Mèdes et des Perses a des conséquences bien plus durables : ils profitent d’une puissante cavalerie montée qui leur permet de conquérir presque tout le Moyen-Orient. La génétique confirme que les Kurdes actuels sont liés à ces migrations d’Orient, tandis que les Arméniens sont surtout liés aux migrations venues d’Occident. Aujourd’hui, le Kurdistan apparaît comme un mélange génétique de ces deux apports.

Au cours de ce Ier millénaire av. J.-C., les Celtes installés au nord des Alpes profitent de leurs gisements de fer. Grâce à cette nouvelle métallurgie, ils imposent leur loi sur des territoires immenses : d’abord en Gaule, puis, semble-t-il, dans les îles britanniques, enfin en Espagne et dans le nord de l’Italie, et jusqu’en Anatolie. Leur langue indo-européenne s’impose dans leur sillage. Ils se signalent par des techniques agricoles très développées (Halstatt ou premier Âge du Fer, Tène ou second Âge du Fer à partir de 450 av. J.-C.).

La domination celtique est remise en cause par l’expansion romaine : les Romains diffusent peu leurs gènes mais ils imposent le latin sur une bonne part de l’Occident. Seuls les Basques conservent leur langue, ainsi que les Berbères en Afrique du nord et les Illyriens.

C’est aussi l’époque où s’amorce l’expansion germanique depuis le Danemark et le nord de l’Allemagne, contre laquelle l’empire romain va épuiser ses forces. Ces Germains sont une belle illustration de mélange génétique de Slaves (gènes R1a) et de Celtes (R1b).

Dernières migrations eurasiatiques

Deux dernières migrations eurasiatiques vont remettre en cause l’ omniprésence des Indo-Européens en Europe et dans les steppes :

La première, originaire de Chine du nord, atteint les montagnes de l’Altaï vers 2000 av. J.-C. puis se répand vers l’Ouest en longeant la limite entre les steppes et la forêt jusqu’à atteindre la Finlande et l’Estonie vers 1000 av. J.-C. Cette migration est associée à l’apparition d’un nouveau groupe linguistique : les langues finno-ougriennes, qui donneront naissance au finnois et à l’estonien. Des mélanges se produisent avec les Slaves dans les pays baltes et jusqu’en Suède.

Une autre migration connaît à peu près la même trajectoire. Elle aussi originaire de Chine du nord, elle gagne la Mongolie vers 1000 av. J.-C., puis se répand jusqu’à l’Altaï. Elle est étroitement associée aux peuples turco-mongols qui vont bientôt devenir les nouveaux maîtres de l’Asie Centrale aux dépens des Indo-Européens.

Le baptême de l'Europe

Enlèvement d'Europe (fresque de Pompéi, musée de Naples)C'est aux Grecs de l'Antiquité qu'il appartint de baptiser les régions mystérieuses qui s'étendent à l'ouest de la mer Égée. D'après Hésiode, poète du VIIIe siècle av. J.-C., ils l'appelèrent Europe, du nom d'une princesse de la mythologie qui aurait vécu dans l'actuel Liban.
Fille d'Agénor, roi de Phénicie, Europe jouait sur la plage quand elle remarqua un magnifique taureau et monta sur son dos, manière de jouer. La bête plongea aussitôt dans les flots et l'entraîna sur l'île de Crète. Là, le taureau, qui n'était autre que Zeus, le roi des dieux, prit forme humaine pour s'unir à Europe, lui donnant trois fils, dont Minos, roi légendaire de l'île.
Des linguistes plus sérieux postulent que le mot viendrait de l'akkadien, langue ancienne de la Mésopotamie. Il dériverait du mot erebu, qui veut dire entrer, tandis qu'Asie dériverait du mot asu, surgir, l'Europe désignant le Couchant, où se couche le soleil, et l'Asie le Levant...
Quoiqu'il en soit, le nom de l'Europe resta confidentiel jusqu'à la fin du Moyen Âge !

Rome fédère les peuples méditerranéens

Après son « baptême » par les Grecs, l'Europe resta encore longtemps un concept vide de sens : c'est autour de la Méditerranée, en effet, que Rome fit, dans un premier temps, l'unité de l'Occident, diffusant partout l'écriture, le droit, l'urbanisme et également les sciences et les arts helléniques.

Au nord, les légions romaines ne dépassèrent guère le Rhin et le Danube, laissant dans l'ombre la moitié de l'Europe (aujourd'hui occupée par des États de culture germanique ou slave). À l'est, elles atteignirent l'Euphrate et les marges de l'Arabie. Au sud, elles ne furent arrêtées que par le Sahara et les cataractes du Nil.

Rome atteint son apogée au IIe siècle de notre ère. Son empire recense alors cinquante millions d'habitants, soit autant que l'empire chinois de la même époque, tandis que la Terre dans son ensemble en compte environ 250 millions... Aujourd'hui, l'Europe et le monde méditerranéen, héritiers de Rome, représentent presque un milliard d'hommes et la Chine, 1,4 milliard.

Après l'assassinat de l'empereur Commode, en l'an 192, les symptômes de crise se multiplient dans l'empire romain. Les campagnes se dépeuplent du fait d'une dénatalité déjà ancienne. Aux marges de l'empire, on recrute des Barbares pour combler les effectifs des légions et remettre les terres en culture.

L'industrie s'étiole par manque de débouchés. L'État tente de réagir par des réglementations tatillonnes qui ne font qu'aggraver les maux de la société. Aux frontières, les Barbares se font menaçants : Maures en Afrique du nord, Germains sur le Rhin et le Danube, Parthes en Orient.

Entre le IIIe siècle et le Ve, les Grandes Invasions se soldent par la pénétration de Germains au coeur de l'empire romain. Ils s'établissent où ils peuvent. Leurs effectifs ne sont pas élevés. Tout compris, ces envahisseurs qui ont défait l'empire romain représentent 5 à 10% de sa population. Mais provinces et pays conservent encore le souvenir de leurs invasions : l'Andalousie, qui vit passer des Vandales, la Bourgogne, occupée par des Burgondes. Le nom de l'Allemagne rappelle celui des Alamans, celui de l'Angleterre, les Angles (et les Saxons) et celui de la France, les Francs.

Les deux siècles qui suivent sont marqués par l'arrivée de nouvelles tribus germaniques, les Lombards, qui ont laissé leur nom à la Lombardie. Des Slaves s'installent enfin au centre du continent, jusque sur l'Elbe. Ils repeuplent la péninsule grecque et adoptent la langue des derniers descendants de Périclès et Eschyle.

Les musulmans envahissent l'Espagne (711, bataille de Guadalete)Quelques tribus de type mongoloïde s'installent par ailleurs aux marges de l'Europe, au bord de la Baltique et dans le bassin du Danube. Arrivent d'abord les Huns vers 370 après J.-C. Ils ne laissent pas une grande empreinte génétique mais ont surtout pour effet de dépeupler l’Europe orientale au profit des Slaves qui vont combler les vides. Même histoire avec les Avars qui s’installent dans l’actuelle Hongrie : cette fois, les Finno-Ougriens vont en profiter pour s’implanter dans la région au Xe siècle. Ce sont les fameux Magyars qui vont devenir les Hongrois et qui forment une poche non-indo-européenne au cœur de l’Europe.

L'empire romain, déjà très fragile, ne résiste pas à ces épreuves. Sa division entre Orient et Occident est devenue définitive en 395, à la mort de Théodose. Un nouveau séisme survient avec l'irruption des Arabes sur les franges méridionales de l'Europe, dès 636 au Proche-Orient et en 711 en Espagne. C'en est dès lors fini de l'unité du monde antique gréco-romain et chrétien.

Les rois mages, mosaïque de Sant'Apollinare Nuovo, Ravenne, Ve siècle

Naissance de l'Europe

Soldat carolingien terrassant un ennemi, diptyque en ivoire du IXe siècle, abbaye d'Ambronay (Ain) (musée du Borgello, Florence)Entre le Ve et le Xe siècles de notre ère, soit entre Clovis et Hugues Capet, l'empire romain, qui faisait l'unité du monde méditerranéen, explose en trois entités rivales : l'empire byzantin, le monde islamique et la chrétienté occidentale.

La mer Méditerranée, qui était un trait d'union, devient une frontière ainsi que le souligne l'historien Henri Pirenne dans un article célèbre, Mahomet et Charlemagne (note). En 754 est employé pour la première fois le mot « Européens » (Europenses en latin médiéval) dans le manuscrit d'un chrétien anonyme de Tolède, Continuatio Isidoriana Hispanica, où il est question de la coalition aquitaine et franque qui a arrêté une razzia arabo-berbère près de Poitiers, 22 ans plus tôt (note).

Tandis que l'empire romain d'Orient, devenu byzantin, est grignoté inexorablement par les Arabes puis par les Turcs, l'Europe occidentale se recentre faute de mieux sur la Rhénanie, autour d'Aix-la-Chapelle, capitale de l'empereur Charlemagne.

Celui-ci et ses successeurs doivent encore repousser les Sarrasins (dico) qui effectuent des raids à partir de Fraxinetum (Saint-Tropez), ainsi que les Vikings qui terrorisent les habitants de la façade atlantique. Ils contiennent les Arabo-Berbères au sud de l’Èbre. Les Hongrois, sont enfin stoppés sur le Danube à la bataille du Lechfeld en 955.

Au final, les Carolingiens arrivent à mettre l'empire et ses populations à l'abri de toute nouvelle agression extérieure. C'est donc à cette époque que les « Européens » prennent conscience de leur identité face à leurs voisins byzantins et musulmans.

Dès lors, au IIe millénaire de notre ère, à partir de l'An Mil, la chrétienté catholique, entre l'Èbre (Catalogne), l'Elbe (Saxe) et le Tibre (Latium), ne va plus connaître aucune invasion. Les Mongols héritiers de Gengis Khan interrompront leur course vers l'Ouest dans la plaine hongroise, à Mohi, en 1241. Les Turcs ottomans ne dépasseront jamais le Danube. Plus à l'Ouest, les Berbères, Sarrasins ou Arabes n'atteindront jamais le Tibre ni l'Èbre. 

C’est une exception dont aucune autre région du monde ne peut se prévaloir, à l’exception du Japon (note) !

L’absence d’invasion et la stabilité du peuplement vont permettre aux Occidentaux de progresser pas à pas vers une société  fondée sur le droit et la confiance. Plus à l'Est, le monde russe n'aura pas cette chance : autour de Novgorod et de Kiev avait émergé aux environs de l’An Mil une société prospère et relativement égalitaire qui ne le cédait en rien à ses homologues occidentales mais elle fut ruinée par l’irruption des Mongols de Gengis Khan au XIIIe siècle et ne se remit jamais complètement de ce drame.

André Larané
Publié ou mis à jour le : 2024-10-10 12:22:36
Françoise (25-05-2023 20:32:08)

Pourquoi avoir passé sous silence les invasions (on dit aujourd'hui "migrations" !) du V° siècle ?

Herodote.net répond :
Ces Grandes Invasions concernaient des tribus germaniques installées sur les frontières de l'empire romain et franchissant celles-ci. Ces tribus étaient comme les autres Européens issues des Indo-Européens arrivés il y a 4500 ans.

Liger (10-02-2023 19:12:43)

@Marc
Français de Métropole, je partage votre tristesse en ce qui concerne l'abandon honteux du Canada par la France. Mais vous vous trompez de cible :
- Napoléon 1er vendit - on peut dire brada : 15 millions de dollars étasuniens, somme équivalente à 381 millions de dollars d'aujourd'hui - la Louisiane aux États-Unis tout simplement parce que la France n'avait pas les moyens, notamment navals, de la défendre : en clair, il vendit ce territoire avant que les États-Unis entreprennent de l'annexer sans indemnité ;
- l'individu qui doit être maudit à jamais est l'immonde Louis XV qui aurait pu mieux défendre l'Inde et le Canada : indolent et lâche, il laissa tout filer, comme toujours ; cf. aussi le traité d'Aix-la-Chapelle de 1748 : malgré notre victoire de Fontenoy en 1745, voulant traiter « en roi et non en marchand » (??!!! Arrogance mal venue), Louis XV rétrocéda toutes ses conquêtes autrichiennes sans contrepartie ! Imagine-t-on Philippe-Auguste, Charles V ou Louis XIII trahir aussi lâchement un pays ?

Vive le Québec libre, quand même !

Jonas (09-02-2023 15:10:44)

Un article qui dessille les yeux de certains, qui ne veulent pas regarder la réalité.
De tous les immigrés , qui sont venus s'installer en France ,depuis la fin du XIX siècle , et ils ils sont nombreux. Parmi eux, aucun , n'a égorgé un prêtre dans sa maison de prière , aucun n' a massacré toute une équipe de journalistes au nom de son prophète , aucun n'a jamais cherché à imposer au pays hôte , sa religion ,ses moeurs, ses traditions et ses coutumes. Tous ,malgré les difficultés nombreuses rencontrées ( ce qui est normal , lorsque l'on veut s'installer dans un pays étranger , différend de celui où on est né et grandi, cela est valable , aux Etats-Unis, Canada, Australie etc ) ont réussi à s'intégrer et à se fondre dans la communauté nationale après une décennie ou deux . Il est inutile ici, de citer leur nom , je remplir , plusieurs pages. Beaucoup , ont porté haut le pavillon de leur nouvelle patrie dans de nombreux domaines , sport , philosophie, peintures , romans , journaux , théâtre , musiques , recherches scientifiques , enseignements etc.
Le problème n'est pas l'immigration , le problème est l'inadaptation de certains immigrés dans une société moderne , démocratique et laïque, différente de celle dont ils sont issue .

Marc (09-02-2023 02:03:07)

Ici au Québec, c' est encore pire énormément de nouveaux arrivant choisissent l'anglais comme langue bref nous sommes foutus que c est triste que la France nous ait trahi et Napoléon premier qui vendit l immense Louisiane aux États Unis

Castel (08-02-2023 22:06:42)

Excellent article !

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