2 octobre 2022 : le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2 dans la Baltique pourrait avoir la même signification que l'attaque de Mers el-Kébir par la Royal Navy le 3 juillet 1940 (rendre impossible tout espoir d'accommodement avec l'ennemi), sans que l’on sache encore qui s’est risqué à cet acte de piraterie sans précédent...
Les 26-29 septembre 2022, quatre explosions ont gravement endommagé les gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2 dans les eaux territoriales suédoises. Ces gazoducs étaient destinés à accroître les livraisons de gaz naturel russe à l’Allemagne.
Dès l'éclatement de l'URSS en 1991, Moscou et Berlin avaient souhaité réduire leur dépendance à l'égard des pays de transit du gaz naturel, la Biélorussie et surtout l'Ukraine. Un premier gazoduc, Yamal, est tracé à travers la Biélorussie et la Pologne. Puis, en 2005, le chancelier Gerhard Schröder et le président Vladimir Poutine décident de la construction d'un premier gazoduc sous la mer Baltique. C'est Nord Stream 1 qui entre en service en 2012 au grand dam des pays baltes, de la Pologne et de l'Ukraine, privés des péages afférents.
Pour ne rien arranger, Berlin et Moscou entreprennent de doubler sa capacité avec Nord Stream 2 dont la mise en service est programmée en 2021. Au sommet de l'OTAN de 2018, le président Trump fustige l'Allemagne, devenue dépendante de la Russie cependant que son pays dépense « des milliards et des milliards de dollars » pour la protéger !
Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch, qui perd de la sorte de précieuses recettes liées au transit du gaz russe, négocie avec Moscou une réduction d'un tiers du prix du gaz destiné à son industrie métallurgique. En échange, il prolonge jusqu'en 2042 le bail russe sur le port militaire de Sébastopol, en Crimée. Mais le président ukrainien, jugé trop accommodant avec son homologue russe, est renversé le 22 février 2014 par la révolution de rue Euromaïdan. Il s'ensuit une première occupation militaire du Donbass et de la Crimée par la Russie.
La montée des tensions entre Kiev et Moscou conduit à l'offensive russe du 24 février 2022, à la suite de laquelle l’Union européenne décrète un embargo sur les importations d'hydrocarbures en provenance de Russie...
Il s'ensuit que les deux gazoducs de la Baltique ne transportaient déjà plus de gaz quand ils ont été sabotés. Mais en Allemagne, les milieux d’affaires attendaient avec impatience leur remise en service pour éviter un naufrage de l’industrie nationale, très dépendante du gaz russe, et plaidaient pour la reprise des négociations avec la Russie.
Du fait de ces sabotages, lesdits gazoducs ne pourront être remis en service avant de nombreux mois dans le meilleur des cas, ce qui met en grande difficulté l’industrie allemande et par voie de conséquence toutes les économies européennes.
Le sabotage des gazoducs aggrave la crise de l’énergie en Europe, latente dès avant l’invasion de l’Ukraine. Cette crise a conduit les États européens à se rabattre tant bien que mal sur le gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance du Qatar et des États-Unis, dont le caractère néfaste pour l’environnement n’est plus à démontrer. Elle a ainsi ruiné la « transition énergétique » en dépit des sommes colossales englouties dans la construction d’éoliennes géantes et la rénovation thermique de vieilles bâtisses.
Le sabotage relance la hausse des prix de l’énergie, y compris celui de l’électricité nucléaire qui, bien que d’un coût de revient très faible, est aligné sur le prix du gaz en vertu de conventions européennes. Il rajoute au désastre écologique en libérant dans l'atmosphère le méthane sous pression conservé dans les gazoducs.
La Russie sur la sellette
L’Histoire n’offre pas d’autre exemple de destruction d'infrastructures civiles à mille kilomètres d’un champ de bataille si l’on excepte les attentats du 11-Septembre 2001 qui relèvent du terrorisme plus que de la guerre. Reste à se demander qui a pu trouver intérêt à ce sabotage dans une mer dont les pays riverains ne sont pas officiellement en état de guerre les uns avec les autres.
Aux dires des spécialistes, il a nécessité des moyens militaires sophistiqués comme seuls de grands États peuvent en posséder. Les forces de la Russie et de l'OTAN étant les seules à fréquenter la Baltique, avec celles de la Suède et de la Finlande, on peut incriminer au choix la Russie ou les États-Unis, voire la Pologne...
En flèche dans la guerre d'Ukraine, la Pologne est l'alliée privilégiée de Washington en Europe et au sein de l'OTAN. Comme les États baltes, elle garde une dent contre Moscou mais son ressentiment à l'égard de Berlin est à peine moindre. Le 1er septembre 2022, Jaroslaw Kaczynski, chef du parti Droit et Justice (PIS) au pouvoir, a ainsi déclaré qu'il allait demander à l'Allemagne la somme colossale de 6 200 milliards de zlotys (1 315 milliards d'euros), correspondant aux dommages infligés au pays par le IIIe Reich !
De façon plus prosaïque, la Pologne a été contrariée par la mise en service de Nord Stream 1 et la construction de Nord Stream 2, qui venaient concurrencer ses propres gazoducs terrestres, car l'Allemagne pouvait dès lors se passer d'elle pour ses approvisionnements en gaz.
Pour ne rien arranger, Varsovie s'irritait depuis le début de l'année de la mauvaise volonté affichée par Berlin (et Paris) dans la guerre non déclarée contre la Russie. Elle craignait que les milieux d'affaires allemands ne poussent à l'allègement des sanctions et en particulier de l'embargo sur l'énergie. Avec la destruction de Nord Stream, cette crainte devient sans objet car, embargo ou pas, ils ne peuvent de toute façon plus compter sur le gaz russe pour de longs mois.
Par une heureuse coïncidence, dans les jours mêmes où survenaient les explosions sous-marines, un nouveau gazoduc était mis en service entre la Norvège et la Pologne, via le Danemark, refaisant de la Pologne un fournisseur incontournable de l'Allemagne ! De là à penser que Varsovie a pu provoquer ces explosions, il y a toutefois un pas difficile à franchir : un acte de cette sorte, qui relève de la grande piraterie, requiert des moyens sophistiqués et une extrême discrétion, impossible à concevoir de la part d'une puissance moyenne comme la Pologne dont les forces armées sont très étroitement intégrées à l'OTAN et proches du Pentagone.
Plus qu'aucune autre puissance, les États-Unis sont coutumiers des coups fourrés, le plus spectaculaire de ces dernières années étant l'invasion de l'Irak sous le faux prétexte d'éliminer des armes de destruction massive. On ne peut donc exclure a priori leur responsabilité dans le sabotage des gazoducs de la Baltique. On ne compte pas non plus les coups d'État fomentés par la CIA, parfois avec le concours de son allié britannique, le MI6 : Mossadegh (1953), Arbenz (1954), Allende (1973), etc.
Depuis l'implosion de l'URSS, il y a trente ans, Washington n'a de cesse de vouloir affaiblir et isoler la Russie. Aussi ce drame lui est-il est à maints égards profitable. Il a revigoré le Pentagone après l'humiliante déculottée de Kaboul en août 2021. Il a poussé les Européens dans le giron de l'Amérique. L'OTAN, bras armé du Pentagone, a repris des couleurs quelques mois après que les tensions entre deux de ses membres, la Grèce et la Turquie, eussent conduit le président Macron à la juger « en état de mort cérébrale » ! Les producteurs américains de gaz de schiste et de pétrole de schiste profitent de la flambée des prix de l'énergie et sont arrivés à lever les inhibitions des Européens relativement à leurs produits, extrêmement néfastes pour les milieux naturels et le climat. Enfin, last but not least, Allemands, Polonais et autres Européens se tournent vers les industriels américains de l'armement et de l'aéronautique pour se réarmer à la hâte... au risque de précipiter la mort de l'industrie française de l'armement.
La destruction des gazoducs ruine tout espoir de paix négociée avec la Russie. Elle met aussi en grande difficulté l'industrie allemande et rend les Européens plus dépendants que jamais de Washington, en matière militaire comme en matière énergétique. Protégés par deux océans, les États-Unis n'ont eux-mêmes rien à craindre d'une aggravation du conflit européen et si celui-ci tourne mal, ils profiteront d'une nouvelle vague de plusieurs millions d'immigrants européens, éduqués, travailleurs et de culture compatible avec la leur. Du pain bénit !
Cela vaut-il pour autant la peine de prendre le risque de saboter les gazoducs ? Ce genre d'opération a dû mobiliser beaucoup de moyens et plusieurs dizaines d'hommes, avec la participation des Britanniques, et il est hautement probable que les commanditaires seront dévoilés un jour. S'ils se révélaient être américains, l'affaire ruinerait le statut international des États-Unis (et de leur monnaie, le dollar). Mais on peut faire confiance à la CIA pour fabriquer si besoin de fausses preuves contre la Russie.
Venons-en à la dernière hypothèse : un sabotage russe. Il n'aurait rien de surprenant car le Kremlin est coutumier des attentats hors sol, depuis l'assassinat de Trotski jusqu'à la tentative d'assassinat de l'espion Skripal en passant par celle de Jean-Paul II. Mais quel intérêt aurait-il à détruire ses propres infrastructures et se priver durablement de tout espoir d'écouler son gaz en Europe ? À première vue aucun. Cela dit, les Russes engrangent plus de recettes que jamais grâce à l'explosion des cours du pétrole et surtout du gaz, malgré une production en baisse. Ils ne se soucient donc plus de rétablir leurs livraisons à l'Union européenne et se contrefichent des gazoducs de la Baltique.
Dans ces conditions, leur destruction ne revêtirait plus pour eux qu'une dimension symbolique. C'est une hypothèse lourde de conséquences : elle signifie que, comme Churchill à Mers el-Kébir, Poutine a voulu montrer que désormais, les ponts étaient rompus avec l'ennemi et qu'il n'y a plus de compromis possible.
Peut-être le maître du Kremlin compte-t-il sur le « général Hiver », fidèle allié de la Russie (1812, 1941) pour provoquer le chaos au sein d'une Union européenne désorganisée par le manque d'énergie. Peut-être aussi veut-il montrer qu'il est prêt à frapper d'autres infrastructures sensibles (câbles téléphoniques, électriques, etc.). En tout cas, il ne craint plus d'évoquer l'emploi d'armes nucléaires tactiques dans le cas où la guerre le nécessiterait. Reste à se demander si le peuple russe le suivra jusque-là, et pour quel avenir ?
Significativement, tandis que bouillonnaient les eaux de la Baltique, le président russe célébrait avec emphase l'annexion de l'Ukraine orientale. Il ne s'est pas privé de lancer des imprécations contre l'Occident avec une violence que l'on rencontre d'habitude chez les décolonialistes d'Afrique ou du Moyen-Orient : « Les élites occidentales sont toujours restées colonisatrices et discriminent les peuples. L’Occident n’est pas prêt à regarder son passé, ses crimes, et à se repentir » (les mêmes accusations pourraient s'appliquer à la Russie).
Quoi qu'il advienne, c'en est fini de « l'Europe de l'Atlantique à l'Oural » dont rêvait le général de Gaulle. L'Union européenne est désormais isolée dans un monde qui lui est devenu massivement hostile (voir les votes de l'ONU et de l'Organisation de Coopération de Shanghai sur la question ukrainienne). Elle n'a d'autre choix que la protection de Washington. Lui faudra-t-il aussi renier Tolstoï, Dostoïevski et Tchaïkovski ?
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Kernet eric (06-10-2022 13:00:08)
A l’heure où les accusations et les dénégations sont légion, il est toujours utile de rappeler les enjeux liés à un événement. Sans vouloir prendre parti pour l’un ou l’autre camp, je rappellerai quant même que sitôt l’événement connu les dirigeants européens ont immédiatement accusés la Russie .. peut-être aurait-il été souhaitable d’attendre les résultats d’une enquête.. sous réserve de son indépendance
Alexandre (05-10-2022 19:31:59)
Merci pour cet article. La partie abordant un possible agissement polonaise est intéressante du fait que cette hypothèse assez originale, mais crédible et constructive.
Christian (05-10-2022 08:59:31)
Il est possible que "Washington n'ait de cesse de vouloir affaiblir et isoler la Russie" mais il est tout aussi certain que, depuis plus de 22 ans, Poutine ne recule devant aucun crime pour conforter son pouvoir (assassinats d'opposants, massacres en Tchétchénie et en Ukraine, soutien aux exactions du groupe Wagner en Afrique)...
C'est peut-être lui qui va subir à son tour une "déculottée" car il n'arrive même plus à contrôler ce qui se passe dans les ex-républiques soviétiques du Caucase et d'Asie centrale (refus du Kazakhstan d'extrader les "déserteurs" russes, impuissance de la "force d'interposition" russe entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, guerre entre le Kirghizistan et le Tadjikistan)...
Michèle Chaboche (04-10-2022 17:29:04)
Bonjour, Vous oubliez les indemnités que doit la Russie si elle ne livre pas le gaz. Rien que là il y a matière à trouver un motif pour la Russie.
castel (03-10-2022 19:12:23)
Bonjour,
Vous assenez des affirmations péremptoires qui me laissent pantois.
Il n'y a pas eu de déculottée de l'armée américaine à Kaboul, mais un retrait idiot dont les femmes afghanes sont les principales victimes. Le retrait d'Obama d’Irak fut pire puisqu'il a permis la mise en place de l’État Islamique dont les exactions ont inondé tout le Moyen-Orient y compris les femmes.
On ne peut pas attribuer sérieusement la casse de la Baltique aux USA à 20 km des côtes de leur allié danois; cela ressemble à du Poutine tout craché qui a voulu intimider l'occident en montrant ses moyens de rompre des gazoducs et autres électroducs sous-marins.
Merkel aura suffisamment démontré avec Nordstream 2 son allégeance à la Russie qui tient sans doute à des documents compromettants de l'ère soviétique en Allemagne de l'est.
Aucune paix négociée n'est pour autant interdite et Poutine le sait: des gazoducs, cela se répare contrairement aux sornettes énoncées sur une chaine d'info le jour même.
Ce qui a revigoré les USA, c'est le resserrement de l'alliance atlantique à cause de l'agression russe en Ukraine.
Mers El Kébir était destiné surtout à palper la position française et aussi à éviter le risque d'une rupture des communications avec son empire par le RU, pas à convaincre le cabinet britannique; si l'amiral français n'avait pas été un cerveau étroit, il aurait accepté le désarmement des navires français comme ce fut le cas de l'amiral français de la flotte d'Orient à Alexandrie qui a fait preuve d'un esprit éclairé.
Le général Hiver ne changera rien car les chars à embourbement se révèlent une arme dépassée à l'ère des missiles.
Les Russes sont en mauvaises posture en raison de leur impréparation militaire et de l'analyse erronée de la débâcle de l'armée afghane qui n'est pas celle de l'armée américaine comme l'ont cru l'inculte Poutine et sa clique mafieuse.
Économiquement, c'est la Russie qui souffre le plus et les Russes vont avoir des comptes à régler avec la bande à Poutine qui aura montré sa vraie nature : sans foi ni loi.
JJP (02-10-2022 20:04:57)
"S'ils se révélaient être américains, l'affaire ruinerait le statut international des États-Unis (et de leur monnaie, le dollar)" écrivez-vous. Êtes-vous sérieux ? Je vous serais reconnaissant de me rappeler quelles ont été pour les Etats-Unis les conséquences "ruineuses" du mensonge colossal qu'ils ont invoqué pour justifier l'invasion de l'Irak. Néant.
Votre comparaison avec Mers el-Kébir me paraît parfaitement déplacée. Ce n'est pas la flotte anglaise qui est sacrifiée à Mers el-Kébir, c'est la nôtre. Pourquoi voulez-vous que la Russie fasse sauter ses gazoducs alors qu'il lui suffirait de tourner le robinet.
Votre conclusion selon laquelle "l'Europe n'a pas d'autre choix que la protection de Washington" désigne parfaitement le seul bénéficiaire de cet acte de piraterie, qui ne serait pas le premier du genre pour le plus voyou de tous les Etats-voyous — gazoduc droujba dans les années 80 cette fois-là en Ukraine. Du reste, il suffit d'écouter le président Biden annoncer ce qui allait arriver — en présence d'un Olaf Scholz aussi muet qu'une carpe...
Francis Bonnel (02-10-2022 18:51:22)
Belle analyse des motivations des protagonistes, sauf pour la Russie, qui a des motivations politiques infiniment plus complexes, dont le fond est la destruction de "l'occident" ; dommage que l'anti- américanisme soit si apparent, comme à l'habitude de l'auteur.
Bernard (02-10-2022 15:18:49)
J'avoue être pour ma part un peu las de la sempiternelle accusation de "mensonge", ritournelle régulièrement brandie à l'encontre des Etats Unis concernant les "prétendues" armes de destruction massives de Saddam Hussein.
En effet, d’une part, celui-ci en avait bel et bien eu, puisqu'il avait utilisé des gaz au cours de la décennie 80 contre les Iraniens, puis contre les Kurdes. Rien ne permettait donc d’assurer que - même amoindri et diminué par les contrôles internationaux (dont au demeurant il entravait l'action tant qu'il pouvait) - il n'ait pas reconstitué, ne serait-ce que pour partie, son stock.
D’autre part, Hitler lui-même avait-il des armes de destruction massive ? Non. Et pourtant personne n’a mis en cause la nécessité d’en finir avec lui et son régime.
Dès lors, peu me chaut que Colin Powel se soit cru obligé d’en rajouter pour obtenir le feu vert du Conseil de Sécurité. SVP, assez de faux débats byzantins.
becimol (02-10-2022 14:59:17)
Enfin la vérité!
"la guerre non déclarée contre la Russie"
soulignés en rouge: La Pologne en flèche dans la guerre d'Ukraine; les Etats-Unis coutumiers de coups fourrés; n'ont cessé d'affaiblir et isoler la Russie; et ha!ha "la déculottée de Kaboul" Pareil à Mers el Kebir
comparaison n'est pas raison; ce n'est plus un travail d'historien
Edzodu (02-10-2022 13:20:33)
Bonjour M. André Larané,
Félicitations pour votre article développant de façon claire "les peaux de banane" que les uns USA et RUSSIE de Poutine se jettent réciproquement sous les pieds.
Constat affligeant, les pays qui forment l'Europe ne sont que spectateurs comme au théâtre dont ils ne maitrisent pas les actes de cette pièce funeste.
Il semble donc fort probable, que nous soyons "bon gré mal gré" encore et toujours "les clients" obligés des USA si ce n'est de la CHINE dans un avenir très proche, malgré les bonnes volontés mais aux "moyens très faibles", qui s’efforcent d'éloigner de nous les tentacules commerciales et géopolitiques envahissantes de ces deux "frères ennemis", qui feront de l'Europe un sous continent.
Pierre (02-10-2022 12:24:51)
Si le coup venait de la Pologne, ça se saurait! Mais, d’un autre côté, l’OTAN est elle en guerre oui ou non? Pendant que, comme les poilus de la première guerre, les vaillants Ukrainiens opposent leur poitrine à l’ennemi, les Européens cherchent à faire la guerre au moindre coût. La Russie a besoin d’une leçon. Sinon, on rejouera dans le psychodrame de 1936 à 1939: la Rhénanie, l’Autriche, les Sudètes, la Tchécoslovaquie et Dantzig. Les pays de l’OTAN doivent en faire plus pour appuyer les Ukrainiens. Parce que qu’après, ce sera la Géorgie….et….
Jean Paul MAÏS (02-10-2022 11:36:03)
A qui profite le crime ? Aucun résultat d'enquête n'étant connu à ce jour, vu les intérêts des uns et des autres, vu les moyens nécessaires pour accomplir un tel sabotage, nous ne pouvons que supputer. Moi je miserai dans l'ordre sur USA et GB.
Philippe MARQUETTE (02-10-2022 11:19:30)
Sans vouloir critiquer outre mesure, aujourd'hui on en est aux conjectures, aux hypothèses.
En résumé, on ne sait rien.
Seuls les exécutants et les complices de ces sabotages savent.
Les « à qui profite le crime » ne sont que des figures de style, rien de sérieux.
Qui va dire et apporter des preuves à 90 mètres de profondeur dans quelques semaines ?
Le mieux est de demander à madame Soleil, on aura de meilleures informations.
Quant à l'impact sur l'économie allemande, j'hésite à m'en réjouir, l'Allemagne a toujours été notre ennemie.
Trois guerres : 1870, 1914-1918, 1939-1945 et la pugnacité des allemands à détruire l'industrie française et la mise hors service de son parc nucléaire ne m'inspire guère de sympathie pour un peuple qui a accouché du nazisme et des camps de la mort.
Kernet eric (02-10-2022 10:30:53)
A l’heure où les accusations et les dénégations sont légion, il est toujours utile de rappeler les enjeux liés à un événement. Sans vouloir prendre parti pour l’un ou l’autre camp, je rappellerai quant même que sitôt l’événement connu les dirigeants européens ont immédiatement accusé la Russie .. peut-être aurait-il été souhaitable d’attendre les résultats d’une enquête.. sous réserve de son indépendance
Maud (02-10-2022 10:25:44)
Vos trois hypothèses se tiennent et éclairent. Néanmoins notons que la mer Baltique, mer presque fermée est truffée de détecteurs par tous les états environnants qui sont alertés de tous les mouvements même en eaux profondes. Il y a quelques semaines la marine US y a fait des manoeuvres. Tout ce qu'il avait de plus officiel avec des mouvements que les fameux détecteurs reconnaissaient comme normaux. Que s'est-il passé à ce moment là ? Nous n'en saurons jamais rien, que des hypothèses avec quelques indices que le simple bon sens se doit de prendre en compte. L'idéologie (cumulée aux intérêts économiques) est tellement prégnante chez les acteurs de ce conflit qu'il ne faut pas compter sur une once de vérité. Nous sommes en pleine guerre économique masquée par "les valeurs". Les populations européennes, russe et ukrainienne paieront.
Rémy Volpi (02-10-2022 09:33:07)
Je conteste - gentiment - la phrase: "il (Churchill) attaque la flotte de son ex-allié dans la rade de Mers -el -Kebir" (par parenthèse non pas près d'Alger, mais près d'Oran). C'est la flotte française basée à Mers-el-Kebir qui, tentant une hasardeuse sortie de la rade, s'est volontairement mise sous le feu de la flotte britannique. Celle-ci avait enjoint son alliée française soit de rejoindre la Grande Bretagne (pour lutter de concert contre l'agresseur nazi), soit de se désarmer et partir vers les Caraïbes, ceci pour éviter que les nazis ne s'emparent de cette force navale. Cette option - on se demande pourquoi - n'a pas été retenue et l'Amirauté a ordonné une sortie en force désespérée et suicidaire. Tout à l'inverse, la flotte française basée à Alexandrie a, en bonne logique, obtempéré et gagné les Iles britanniques. Et n'ayons pas la cruauté de souligner l'absurdité suivante, celle d'une inutile flotte basée à Toulon, sabordée le 27 novembre 1942 par les Français afin qu'elle ne tombe dans les mains des envahisseurs . Il eût été autrement plus judicieux de voguer vers les Alliés, ne serait-ce qu'au nom de cette trahison de la collaboration. Quel abject gâchis motivé par de mesquines et contre-productives fiertés nationalistes!
Herodote.net répond :
L'ultimatum de la Navy à la Royale était en soi la preuve que Churchill était décidé à continuer la guerre, fut-ce en combattant son ex-alliée.
Sergec10 (02-10-2022 09:26:04)
Totalement faux quant a allégation que Mer el Kebir était une sorte volonté de continuer la guerre.
En réalité il y eut une discussion de plus de 10 heures pour eviter la destruction de la lotte francaise qui aurait pu, se joindre aux allies. se refugier dans des pays neutres, ou meme se saborder elle meme si elle ne pouvait trouver d'autres possibilités.
Herodote.net répond :
Bien entendu, notre récit détaillé de l'événement fait aussi part de ces tractations mais d'une part, elles avaient peu de chance d'aboutir ; d'autre part, même si elles avaient abouti, elles auraient signifié que l'Angleterre avait mis hors d'état de nuire la flotte française. C'était tout autant une manière de montrer que l'Angleterre était décidée à continuer la lutte quoi qu'il en coûte.