Y a-t-il un « grand remplacement » ?

Les Français changent, ne nous voilons pas la face

« Il n'y a pas de grand remplacement », affirme le démographe Hervé Le Bras (Grasset, 2022) avec la volonté de contrecarrer la thèse de l'écrivain Renaud Camus. Il conteste donc à grand renfort de statistiques l'ampleur de l'immigration en France. Mais à trop vouloir prouver...

Il n'y a pas de grand remplacement (Hervé Le Bras, Grasset, 2022)Le « grand remplacement » auquel fait référence le démographe Hervé Le Bras est une expression employée par Renaud Camus pour qualifier le phénomène migratoire qui affecte la France et l’Europe.

Une frange de l’opinion y voit la menace d’un changement de population, ce que conteste le démographe. Ses critiques des discours alarmistes de Renaud Camus ainsi que d’autres auteurs comme avant lui Jean Raspail méritent le détour par leur drôlerie et leur virulence.

Cela dit, l’idée qu’une population puisse en remplacer une autre sur son propre sol n’est pas absurde. Hervé Le Bras lui-même en convient en rappelant que les Américains l’ont fait à l’encontre des Indiens (page 95). Il reconnaît aussi le caractère inédit des migrations actuelles en provenance de pays non-européens (note).

Pendant tout le précédent millénaire et jusqu’en 1974, l’Europe occidentale a connu beaucoup de brassages de populations qui ont contribué à la formation de sa civilisation mais aucune immigration notable d’Asie ou d’Afrique.

Un basculement s’est produit depuis lors. Il transparaît dans l’étude de Jérôme Fourquet sur les prénoms musulmans, passés de 2% des naissances à 18,8% entre 1962 et 2016. Hervé Le Bras en convient : « Le pourcentage de 18,8%  de prénoms d’origine arabe et musulmane parmi les naissances en 2016 (…) correspond presque exactement au pourcentage des naissances de parents immigrés des pays arabes ou musulmans » (page 105). Un cinquième de la population française en devenir est donc issu de cette immigration des dernières décennies.

La grande mutation entrevue par Jacques Lesourne

Hervé Le Bras ne nie pas le phénomène migratoire. Il ne nie pas non plus les failles juridiques dont usent et abusent les migrants (note). C’est sur l’ampleur du phénomène qu’il se focalise. Il s’en prend en particulier à Jacques Lesourne (1928-2020), économiste et longtemps directeur du quotidien Le Monde, polytechnicien comme lui.

En 1985, dans la revue Le Débat, Jacques Lesourne  publiait un article au titre prophétique : « L’immigration, une dimension majeure du XXIe siècle européen ». Humblement, il rappelait la grande incertitude qui pesait sur l’évolution de la fécondité et s’en tenait à des projections avec des fourchettes larges. On peut seulement lui reprocher d'avoir sous-évalué la baisse de la fécondité en Algérie dans les années 90 (elle a remonté depuis lors) ainsi que d'avoir repris une citation apocryphe du président algérien Boumédienne.

Pour le reste, avec une rare clairvoyance, Jacques Lesourne a décrit l’opposition à venir entre une Europe encore riche, mais stérile et vieillissante, et une Afrique pauvre mais à la fécondité exubérante : « Le temps viendra où les Européens auront besoin de jeunes adultes pour prendre soin de leurs octogénaires ».

Il pressentait aussi, de concert avec Emmanuel Todd,  un monde arabe affecté par les guerres, le terrorisme et les révolutions : « Qu’à ces occasions des millions de personnes, minorités ethniques ou opposants politiques, soient contraintes comme les boat people des mers de Chine ou certains habitants du Liban de trouver refuge en Europe occidentale est une possibilité qui ne peut être exclue. ». La référence aux « printemps arabes », à la guerre d'Irak et aux flux migratoires de 2015 est ici criante de vérité.

Et Jacques Lesourne de conclure : « Dans un tel contexte que s’ajoutent en 2025, aux 312 millions de descendants des habitants actuels de la Communauté à douze de 20 à 50 millions de musulmans venus du croissant méditerranéen, de Marrakech à Istanbul, est une hypothèse plausible. (…) Pourrait facilement s’y ajouter un chiffre compris entre 5 et 15 millions pour les Africains du sud du Sahara. » Ces fourchettes  correspondent bien aux nouveaux-venus d’Afrique et du croissant méditerranéen dans la période 1985-2025, auxquels s’ajoutent leurs descendants.

La suite de l’article est tout aussi intéressante avec une réflexion sur l’éventail des possibilités culturelles ouvertes par les migrations : « l’assimilation, la diversité, la confrontation des cultures. » Tout y est dit des enjeux actuels.

Entourloupe sur les mots

Hervé Le Bras a-t-il lu comme nous cet article ? On en doute. Sa mauvaise foi est patente quand il conteste les projections relatives à l’immigration : « Aujourd’hui, le nombre global de personnes nées en Afrique ou dans les pays musulmans d’Asie et présentes dans la CEE est d’environ 12 millions. Elles étaient déjà 7 millions en 1985. (…) Les 5 millions supplémentaires observés depuis 1985 sont loin des 25 à 65 millions annoncés [par Lesourne] » (pages 31-32).

Cherchez l’erreur. Elle est dans le détournement des mots. Jacques Lesourne pronostiquait l’installation sur le sol européen de diasporas dont l’intégration n’irait pas de soi, même sur plusieurs générations, et c’est à ces diasporas qu’il appliquait la qualité d’immigrants ou de nouveaux Européens.  

Hervé Le Bras feint de ne pas le comprendre et conteste ses projections en ramenant le terme d’immigré à la stricte définition qu'en donne l’INSEE : « personne née étrangère à l'étranger et résidant en France », une définition simple à manipuler mais qui ne suffit pas à appréhender la réalité de l’immigration.

Ainsi, cas classique, une adolescente née au Mali rejoint son mari dans la diaspora malienne de Montreuil. Elle emmène avec elle leur premier-né. Celui-ci est défini par l’INSEE comme « immigré » mais pas ses frères et ses sœurs appelés à naître sur le sol français.  Absurde. Un lieu de naissance et même une carte d’identité ne transforment pas ipso facto un immigrant en autochtone, sinon, les habitants des États-Unis seraient tous considérés comme Amérindiens, à l’exception des derniers arrivants...

Au contraire d'Hervé Le Bras, des esprits aussi affûtés que Jacques Lesourne mais aussi Alfred Sauvy et Pierre Chaunu avaient déjà pressenti il y a quarante ans le changement de population auquel nous sommes aujourd'hui confrontés. Les Français et les Européens des décennies à venir ne ressembleront pas, quoiqu’il advienne, aux Français et Européens des précédents millénaires. Y a-t-il lieu de s’en inquiéter au point de nier cette réalité comme Hervé Le Bras ?

La France, un pays « sorti tout droit d'un conte de fées »

Quel autre pays est moins raciste que la France et plus ouvert sur le monde ? La France est, ou plutôt était jusqu’à la fin du XXe siècle, une terre d’accueil à nulle autre pareille. Son Histoire l’atteste ainsi que ses enfants d’adoption, de Joséphine Baker à Emmanuel Levinas (note). En témoignent aussi le grand nombre d’unions mixtes.

S’il y a aujourd’hui des tensions, elles viennent de l’effondrement de l’État national, incapable de protéger les citoyens d’outre-mer et les citoyens des quartiers populaires contre une immigration sauvage. Elles viennent plus encore de l’hystérie de quelques leaders bien français qui se plaisent à « victimiser » leurs concitoyens à peau sombre et/ou de confession musulmane. Ils les infantilisent et les déresponsabilisent en mettant tous leurs échecs sur le compte de prétendues discriminations. Ils les réduisent au statut de sous-citoyens. Ce racisme compassionnel est pire à certains égards que le racisme de la haine encore pratiqué aux États-Unis car, contre ce dernier, on peut se révolter (dico). Mais comment se révolter contre un militant qui prétend ne vouloir que votre bien ?

En niant le changement actuel de population en France, Hervé Le Bras ajoute à l’anxiété ambiante. Il trouble les classes populaires et les pousse dans les bras de l’extrême-droite (Rassemblement National), tant dans la France périphérique, abandonnée par l’État, que dans certains départements d’outre-mer qui n’en peuvent plus de l’immigration sauvage (note). Il donne aussi du grain à moudre au polémiste Éric Zemmour qui a attiré à lui les suffrages d’un électorat urbain et intellectuel en agitant le spectre de l’islamisme.

Regardons la réalité en face pour mieux la gérer et ainsi échapper à l’anxiété et au conflit. Les statistiques démographiques sont limpides et bien plus instructives que les statistiques de l’immigration (tableau). Elles révèlent en Occident (et en Extrême-Orient) des indices de fécondité très inférieurs à ce qui serait nécessaire pour simplement renouveler les générations  (note).

Avec une diminution d’un tiers ou de moitié du nombre de naissances d’une génération à la suivante, la population européenne, lointaine descendante des Indo-Européens, commence à diminuer dans tous les pays du Vieux Continent. La France n'échappe pas au phénomène : ses 738 000 naissances (2021) et son indicateur de fécondité de 1,83 enfants par femme seraient bien plus bas sans l'installation en nombre de  « nouveaux Européens » depuis déjà un demi-siècle.

Suivant la tendance des deux dernières décennies, la population proprement européenne est appelée à s’éteindre d’ici trois ou quatre générations, au début du prochain siècle. Elle se fondra dans une nouvelle population qui, selon toute vraisemblance, viendra d’Afrique subsaharienne, car c'est la seule région du monde dont la population augmentera encore à cette échéance. Nous devons nous accommoder de cette réalité qui répond à un choix collectif plus ou moins conscient… sauf à changer notre mode de vie consumériste, qui fait de l'accumulation de biens matériels le but unique de l'existence et tout à la fois détourne les jeunes gens de la maternité et dérègle le climat.

André Larané
Publié ou mis à jour le : 2023-06-22 23:16:46
Olivier (15-10-2022 17:19:37)

Bonjour,
Ce n’est pas le sujet de l’article, mais je vois dans les commentaires cette contre-vérité qui pollue très souvent le débat sur l’avenir du climat de la planète : la surpopulation. Or si on regarde les quantités de gaz à effet de serre émises par continent, on constate l’évidence : si tous les humains émettaient autant de gaz à effet de serre que les africains, il n’y aurait aucun risque de réchauffement climatique. Ce sont les Américains du Nord, les Arabes de la péninsule arabique, les Australiens, les Européens, les Japonais, les Coréens du Sud, … qui doivent baisser drastiquement leurs émissions de GES si on veut donner une chance au climat et donc au cadre de vie des générations futures. Et nous devons arrêter d’exporter notre modèle vers les pays « en voie de développement », comme on dit.

Jonas (18-08-2022 09:51:54)

Ce n'est pas l'immigration en elle-même qui pose problème , la France a accueilli le long de son histoire des millions d'immigrés venant de tous les pays. Mais les différences avec l'immigration d'aujourd'hui ce sont les valeurs ( droits de l'homme-égalité hommes/femmes) liberté de pensée , moeurs , traditions et religion. Une religion qui a les pieds au XXIe siècle et la tête au VIIe siècle. En France , les seuls qui égorgent , violent , poignardent , etc au nom de leur religion , ce ne sont ni les bouddhistes, ni les hindous , ni les chrétiens, ni les juifs, ni les shintos , ni même les sans religion , mais bien des islamistes qui sont issus de l'islam.
Monsieur le Bras est un démographe , très médiatique , dommage que sa consœur Michèle Tribalat , ne jouit pas du même traitement..Le problème de Le Bras c'est de ne rien connaitre a l'islam . Il faut qu'il fasse un stage de plusieurs années dans divers pays musulmans pour avoir une connaissance de cette religion. Je lui rappelle ce qu'un officiel du Koweït ( pays pourtant arabo-musulman et riche ) dit pourquoi son pays refuse d'accueillir les réfugiés venant des pays arabo-musulmans :> A l'attention de monsieur Larané, le PIB du Koweït est de 34.444 $ son IDH le classe au 82eme rang. Loin, très du PIB français et de son IDH.

ROUQUIER (12-08-2022 15:45:26)

Bien heureux de partager votre analyse concernant les travaux de M. Le Bras. Parce qu'à force on se sent seul et à contre-courant, et cela peut même aller jusqu'à la culpabilisation.
Le débat - et on pourrait en dire autant de tous les débats - n'est plus situé sur le plan de la politique ou de la science, mais sur le terrain de l'émotion et de l'affectif.
Contester la "science" de M Le Bras c'est non seulement être ignorant et mal renseigné - au mieux - et au pire être un salopard de raciste. En fait ce monsieur a déplacé le terrain de la science à l'émotion, à la bien-pensance moralisante. Le (bon) cœur de M. Le Bras dégoulinant de "moraline" lui a fait perdre la tête.
Le pire est que pour les jeunes générations il est une figure d'autorité scientifique et morale, et de ce point de vue là il faut démystifier ses sottises. Il donne des points à Zemmour, à qui il arrive sur certains sujets (et celui-là en particulier) d'être plus lucide que M. Le Bras. M. Le Bras est devenu à contrario par ses mensonges un des carburants de la pensée d'extrême-droite...

JARRIGE (12-08-2022 06:57:42)

1ère réaction:
Comment s'imaginer une seconde que les jeunes Africains viennnent et viendront en Europe pour s'occuper de nos EPHAD pleines d'octogénaires ?!?!?!

Lebrun (12-08-2022 05:42:05)

Oui, oui, mais on ne peut pas détacher la démographie de l'économie. On a voulu la mondialisation heureuse, libérale et mercantile. On a délocalisé notre industrie pour chercher des emplois moins chers et maintenant, on voudrait conserver notre petit confort de repus et de culture "élevée". Comme le dit un des commentaires, il faudrait que que la population mondiale régresse, mais il sous-entend que c'est les autres qui doivent se restreindre et pas nous. Il y a un discours assez proche avec le réchauffement climatique : nous on ne change rien de nos modes de consommation. C'est tous les autres qui doivent faire des efforts et continuer à s'éclairer à la bougie et à se déplacer en bicyclette ou avec un âne. Donc traiter Le Bras de gauche caviar, pourquoi pas, mais avant, si possible il faudrait faire un bilan de nos turpitudes depuis 2 siècles et particulièrement depuis la marchandisation mondialisée. Que dire du tourisme de masse des pays occidentaux qui vont voir la misère de la-bas et monter leurs beaux vêtements et objets électroniques ...

phec (11-08-2022 08:33:28)

La critique d'André Larané reste modérée et pertinente, ce qu'on peut attendre d'un historien et non d'un journaliste d'opinion. Cependant, sa conclusion en forme de chute ("sauf à changer notre mode de vie consumériste") crée une opposition qui interroge, comme s'il y avait à choisir entre immigration et mode de vie (sous-entendu : si vous en changez, vivez sobrement, et si vous faites des enfants, vous n'aurez pas d'Africains chez vous). Or on n'a jamais vu que la vertu commande les conduites, à l'échelle des peuples.

Pitta34 (11-08-2022 07:57:45)

Excellent article de M. Larané, les choses semblent écrites ...Les chiffres et la prospective manipulés dans tous les sens semblent irréfutables mais on oublie que le diable se loge dans les détails et les changements politiques dont nous voyons le début vont contrecarrer cette belle démonstration ...

Jean-H (10-08-2022 17:05:24)

La critique de A. Larané paraît bien sentie et fort utile. Elle est cruelle avec notre Etat. Elle pourrait l'être encore plus vis à vis des forces politiques qui le conduisent à l'inaction. Ces forces se nourrissent, par démagogie, de la peur et se font nécessairement régressives. Distinguons arbitrairement et de façon usuelle trois forces politiques.
- La droite extrême ou radicale effraie le commun avec la peur de l'étranger. Elle a peur qu'il ne vienne renverser des intérêts et des valeurs qu'elle a bien du mal à définir ou à rendre enviable : le petit pré carré de chacun et le retour à un âge d'or fantasmé.
- La gauche extrême ou radicale, nombriliste, a peur de ne pas être à la hauteur de l'enjeu et en rajoute dans la victimisation, se ralliant au "racisme compassionnel" (j'aime bien cette expression !), sans rien proposer de bien concret.
- Le marais a peur de l'une et de l'autre et rechine à aborder la question. Elle rechine à définir proprement ce qu'est une immigration légale. Or nous sommes censés être un Etat de droit. Si bien que c'est la justice, administrative en pratique, qui fait ce qu'elle peut, au cas par cas, pour définir la ligne pointillée et fluctuante entre ce qui est légal et ce qui est sauvage. Sans pour autant que le "sauvage" ne soit in fine traité avec raison et humanité. En fait, la France crée des files d'attente (les demandeurs d'asile, les demandeurs de titres de séjour pour raison familiale, pour travail, pour soins... pour régularisation à l'appréciation des préfectures) qui n'engendrent que déception ou rancœur, y compris chez les heureux bénéficiaires, à qui il n'est jamais demandé leur adhésion aux principes républicains. En tant que membre d'association caritative, je suis confronté régulièrement à ces errements administratifs.
C'est un beau gâchis, de moyens et de compétences. Chez les immigrés mais aussi chez les administrations qui ainsi consacrent leur temps à de la bureaucratie plutôt qu'à de l'insertion.

Bernard (10-08-2022 15:37:30)

Hervé Le Bras est le Lyssenko des démographes français. Sa méthode est simple : pour chiffrer l'immigration, il ajoute chaque année au dividende (le stock de population) le diviseur (le flux d'immigrés) parce qu’ils sont entretemps, n’est-ce pas, devenus « Français ». Ce tour de passe-passe n'est possible que grâce au fameux "droit du sol" (selon lequel tout cochon né dans une écurie est un cheval), hérité de la guerre de 14, quand il fallait repeupler la France. Mais ces arguties ne changent rien au réel, que les Français constatent tous les jours, ne serait-ce qu’en prenant le métro ou en allant chercher leurs enfants à l'école. Douter du grand remplacement, c’est remettre en cause le fait que la Terre est ronde.

FL (10-08-2022 13:20:08)

Article intéressant bien que fort orienté. Néanmoins, je pense qu'il est bien de rappeler quelques réalités qui ne sont pas mentionnées et qui sont souvent oubliées:
- Les européens se plaignent d'une immigration principalement musulmane en hausse. Il faudrait tout même rappeler que cette immigration a été causée par les occidentaux eux-mêmes: lorsque vous envoyez des armées pour déstabiliser des pays musulmans au nom de la démocratie et des droits de l'homme (Irak, Syrie, Lybie, Afghanistan, etc.) et que ces pays sont en lambeaux après cela, il est normal que les habitants de ses pays fuient et partent là où ils le peuvent (comme en Europe).
- Concernant le racisme en France, il est bien de rappeler que la France n'est pas le seul pays d'Europe comprenant des minorités musulmanes. Pour autant, il semblerait que la France soit le pays ayant le plus de problème avec l'islam vu le climat politique du moment. Enfin, on peut citer les nombreux attentats qui ont spécifiquement ciblé la France et la Belgique alors que les autres pays d'Europe ne semblent pas avoir été autant impactés qu'eux...
- Enfin, les tensions actuelles en France me paraissent (et je peux me tromper) davantage causées par le délitement de la classe moyenne et le détricotage de la sécurité sociale du pays que par une arrivée massive d'immigrés. On a d'ailleurs vu ce qui s'est passé avec le mouvement des gillets jaunes et de leurs revendications.
- Enfin, il est bon de rappeler (bien que cela soit en partie mentionné dans l'article) que l'Europe ne peut pas s'interdire l'immigration en raison du vieillissement démographique. Il existe d'ailleurs un cas très instructif en ce sens qui est le Japon: ce pays reste très fermé à l'immigration et l'immigration dans ce pays y est très faible (voir presque inexistant) alors que dans le même temps, ce pays fait face à une pénurie de main d'oeuvre, un vieillissement démographique important de sa population, un taux de natalité très faible, une dette publique vertigineuse et des caisses publiques sous pression (ce qui fait fort penser à l'Europe et en particulier à l'Allemagne).

Herodote.net répond :
Notre article s'interroge sur l'ampleur de l'immigration en France et en Europe. L'islam est un autre sujet.
Enfin, nous n'écrivons nulle part que l'immigration est un remède au vieillissement. Simplement, elle devient inéluctable dès lors que les populations autochtones font le choix de s'éteindre par dénatalité.

Marc (10-08-2022 11:30:33)

Ce monsieur passe à la télé sans cesse pour répéter avec des chiffres nécessairement faux le contraire de ce qui saute aux yeux de tout un chacun. Il ne peut pas s'agir de malhonneteté. Il s'agit donc d'une preuve s'il en fallait une nouvelle, que l'idéologie l'emporte sur la science, toujours. On l'a vu encore récemment avec le COVID. Et le même, avec tout autant d'arguments chiffrés, ainsi que ses nombreux confrères généticiens, vous expliqueront qu'une race n'est pas une race, elle n'a pas de fondement biologique etc. Or précisément une race est un ensemble de caractères phénotypiques. Vous le verrez grimper au créneau quand vous leur balancez ce type d'argument. Ils ont tenu le haut du pavé scientifique durant de nombreuses décennies. C'est l'une de ces choses qui ont paralysé la gauche et fait le lit de l'extrême droite. Monsieur le Bras et consorts, on ne vous croit pas.

GARCIA (10-08-2022 11:07:49)

Article très intéressant en ce qu'il montre, entre autres, les dangers de la pensée politique "bien-pensante" qui empoisonne les débats actuels devenus inconsistants. Plus que jamais, il nous faut aiguiser notre esprit critique... Quant à "changer notre mode de vie consumériste", il s'agit certainement d'un remède souhaitable. Mais, est-il le seul? Ne serait-il pas aussi judicieux d'attirer l'attention des autorités internationales sur les risques d'une surpopulation? Le "grand remplacement" et l'augmentation de la population en Afrique pourraient être contrebalancés en accélérant la transition démographique de manière à ce que la natalité mondiale baisse une fois pour toute, de manière substantielle. Ce n'est qu'à ce prix que les migrations diminueront et que la planète pourra un peu mieux "respirer"... puisqu'il y aura moins de consommateurs!

Herodote.net répond :
Merci pour votre commentaire. Voyez notre dossier sur la population mondiale. La "transition démographique" est un modèle qui a fait son temps. L'Occident et l'Extrême-Orient ont dépassé le stade de la transition et sont affectés par une chute brutale de leur population (division par deux à quatre des naissances d'ici la fin du siècle). A l'opposé, l'Afrique subsaharienne continue de nourrir un grand appétit de vie et refuse toute forme de planning familial.

JPL (10-08-2022 10:04:10)

Super Synthese
Bravo sur le rappel concernant la montée de l'extreme droite causée par la déficience de l'état à définir une politique d'immigration raisonnée pour protéger la population autochtone. Pratiquer une opprobre moral ne suffit pas !

Philippe MARQUETTE (10-08-2022 10:02:49)

La population de la France change, c'est indéniable. L'apport des population exogènes l'est aussi.
L'avenir que nous préparent les politiques est des plus sombres.
Les populations qui immigrent légalement ou non fuient des conditions de vie souvent insupportables dans leurs pays d'origine.
La France ne fait pas le nécessaire, pour diverses raisons, pour accueillir décemment ces migrants.
La France conjugue immigration manifestement trop nombreuse et déclins économique, industriel, sociétal, culturel, éducatif.
Ceci conduit à des clivages irréductibles entre partisans des portes grandes ouvertes et ceux de la fermeture des frontières.
En tant que français de souche comme on dit, j'ai honte de voir l'accueil qui est fait aux immigrés, j'ai honte devoir le système d'enseignement que j'ai connu au début des années 50 complètement détruit avec des illettrés qu'on laisse accéder à l'université, des étudiants qui ne maîtrisent pas le français qui est la base commune à toutes les études.
Ce n'est pas en accusant un étranger d'en être un que l'intégration se produira, ça c'est évident.
Nos enfants résoudront peut-être ce problème s'il portent au pouvoir des politiciens qui ne soient pas aussi corrompus que ceux que nous avons depuis des décennies et qui ont confisqué la démocratie.
Je crois aussi que les migrants et leurs familles ne viennent pas en France dans le but de vivre dans des ghettos gérés par des racailles.
J'ai lu le bouquin de le Braz (le Bras en breton), il est atteint sans doute du syndrome de l'autruche s'il ne voit pas ce qui se passe autour de lui.
Globalement, je suis d'accord avec ce qu'écrit André Larané.

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