Pétain, les Juifs et Zemmour

Cessons de mêler l’Histoire à la politique !

Vichy et la Shoah, enquête sur le paradoxe français (Alain Michel, CLD, 2021)Dans Vichy et la Shoah (CLD, 2012), l’historien israélien Alain Michel a montré que le régime de Vichy a plus ou moins protégé les juifs français au début de l’Occupation.

Ses travaux ont nourri les déclarations d’Éric Zemmour, quasi-candidat aux prochaines présidentielles. Il s’ensuivit une polémique qui a eu pour effet d’ensevelir la vérité historique sous les préjugés des uns et des autres. C’est ce que regrette ici Alain Michel :

À six mois des élections présidentielles françaises, la question de Pétain et des Juifs a pris une place inattendue dans les débats. C’est au point que la vérité historique est devenue otage des enjeux politiques : comme Éric Zemmour promeut la thèse selon laquelle Vichy a protégé les juifs français, ses adversaires croient devoir soutenir la thèse inverse selon laquelle Vichy aurait devancé les exigences des nazis relativement aux Juifs.

Je propose aux lecteurs d’Herodote.net de sortir de cet affrontement stérile et de réinvestir la science historique sur ce sujet important qu’est le sort des Juifs en France pendant l’Occupation. Mais permettez-moi de rappeler d’abord comment l’historien que je suis en est venu à remettre en cause l’interprétation canonique.

Je suis issu d’une vieille famille juive d’Alsace et de Lorraine, et dans ma jeunesse, à Nancy, il était clair pour moi que nous n’étions pas liés directement, physiquement, à l’histoire de la Shoah. À l’entrée de notre synagogue, la plaque du souvenir qui rappelait les noms des victimes, égrenait essentiellement des noms étrangers, essentiellement polonais.

Mes parents, réfugiés dans le Sud-Ouest, avaient vécu de manière ni plus ni moins périlleuse que leurs compatriotes, du moins au début de l’Occupation, avant que la Wehrmacht ne franchisse la ligne de démarcation. Lorsque je me suis marié, je suis entré dans une famille de Juifs apatrides profondément marqués par la Shoah, mon beau-père étant un survivant d’Auschwitz. Je compris alors d’instinct que le sort des Juifs en France pendant l’Occupation recouvrait deux récits très différents selon qu’ils étaient français ou d’origine étrangère.

Installé à Jérusalem, j’ai commencé à partir de 1987 à travailler sur la Shoah, notamment en Pologne. À partir de 2008, j’ai plus particulièrement étudié la Shoah en France. En confrontant mon parcours personnel et mes travaux antérieurs aux livres de spécialistes tels Paxton et Klarsfeld, j’ai décelé chez eux des erreurs, des contradictions et des omissions qui m’ont conduit à de nouvelles recherches. J’en ai fait le sujet de mon livre, Vichy et la Shoah. En voici les principaux points :

Les chiffres :

Premier constat : la France est l’un des pays d’Europe où la population juive a été le plus épargnée par rapport à ce qui s’est passé ailleurs. Dans l’Europe allemande, où vivaient en 1941, au début du génocide, environ dix millions de Juifs, 70 % environ ont été exterminés, dont 95% en Pologne. En France, sur plus de 320 000 juifs présents au moment de l’armistice, 80 000 ont péri, soit 25%. Quatre autres pays affichent un taux inférieur à 40% : l’Italie (19%), la Bulgarie (18%) ainsi que l’Albanie et le Danemark, où moins de 1% des Juifs ont été assassinés. Comme le disait l’historienne Annie Kriegel, il est difficile d’imaginer que le régime de Vichy n’ait pas eu une part dans ce résultat.

Deuxième constat :  on observe une très grande disparité entre les Juifs français et les Juifs étrangers. C’est 10 % environ des premiers et pratiquement 40 % des seconds qui ont péri. Un autre chiffre est important : 80 % des Juifs français victimes de la Shoah ont été déportés vers Auschwitz seulement après l’été 1943, c’est-à-dire après le moment où les nazis ont annoncé au gouvernement français la rupture de l’accord qu’ils avaient accepté un an auparavant de ne pas toucher aux citoyens français.

Pour résumer, les statistiques de la déportation montrent que les Allemands ont été en France ralentis dans leur volonté d’application de la Solution finale, et que le sort des Juifs citoyens français a été bien meilleur que celui des Juifs étrangers.

L’antisémitisme de Vichy :

L’État français du Maréchal Pétain fut sans conteste antisémite. Il a publié deux statuts des Juifs qui ont réduit fortement les droits et les possibilités professionnelles des Juifs citoyens français.

Un an après les Allemands en zone nord (« zone occupée »), il a fiché les Juifs en zone sud (« zone libre ») et organisé la spoliation de leurs biens. Il a également interné une partie des Juifs étrangers de la zone sud dans des camps.

Il a créé fin mars 1941 un commissariat général aux questions juives, et toujours sous la pression allemande, en novembre 1941, un organisme unique destiné à représenter tous les Juifs de France, l’UGIF (Union générale des Israélites de France). Cet antisémitisme déshonore le régime de Vichy mais il faut en poser les limites.

Premier constat : l’antisémitisme de Vichy n’est pas destructeur et se distingue en cela de l’antisémitisme nazi. Il est à la fois national et xénophobe. National, il considère que si les Juifs peuvent pour certains, de par leur ancienneté dans le pays, être citoyens français, cette citoyenneté doit être limitée du fait de leur mauvaise influence sur la société.

Xénophobe, il regarde les Juifs étrangers comme un poids sur l’économie française dont il faut se débarrasser, en internant une partie de ceux-ci pour les retirer du marché économique, et en cherchant des pays prêts à accueillir des immigrants juifs.  Ainsi Vichy a-t-il négocié pendant plusieurs mois sans succès avec les États-Unis afin qu’ils accueillent une dizaine de milliers de Juifs de la zone sud. Dès le 7 octobre 1940, le gouvernement a aussi enlevé aux juifs d’Algérie la citoyenneté obtenue en 1870 par le décret Crémieux afin de satisfaire une revendication répandue avant la guerre dans une partie de la classe politique. 

Notons aussi que la propagande anti-juive est essentiellement le fait d’organismes parisiens soutenus financièrement par l’occupant. Dans la zone libre, Vichy refuse début 1942 d’obliger les Juifs à porter l’étoile jaune, et jusqu’à la fin de l’Occupation, celle-ci ne sera portée qu’en zone occupée.

Lorsque les nazis imposent en mai 1942 un antisémite extrémiste, Darquier de Pellepoix, à la tête du Commissariat aux questions juives, le chef du gouvernement Laval fait de son mieux pour entraver son action et Darquier s’en plaint amèrement auprès des nazis.

Le temps des déportations :

Les historiens savent aujourd’hui que la conférence de Wannsee du 20 janvier 1942 n’a pas eu l’importance qu’on lui a longtemps prêtée. En ce qui concerne les Juifs allemands et ceux des pays occidentaux, leur sort a été décidé par Hitler, Himmler et Heydrich dans la dernière semaine d’avril 1942.

En France, les exigences allemandes en matière de déportation ont débuté à la mi-juin 1942, et vers la fin de ce mois, le gouvernement français a été averti que les nazis prévoyaient de rafler à Paris, en juillet, quelque 25 000 Juifs adultes, dont 40 % de citoyens français.

Rappelons à ce propos que les accords d’armistice entraînaient l’inféodation des fonctionnaires de la zone nord à l’occupant ! C’est pourquoi les trois premières rafles organisées en 1941 à Paris ont été organisées par les Allemands mais réalisées par les policiers français.

En juin 1942, dans le désir d’étendre les futures rafles à la zone sud, les nazis eurent besoin de « mouiller » Vichy dans la question des déportations. À leurs demandes, le président du Conseil Laval pensa répondre qu’ils pouvaient agir comme ils l’entendaient dans la zone nord mais que son gouvernement ne s’impliquerait en aucune façon. Vichy, toutefois, ne voulait pas que des Juifs citoyens français soient impliqués dans les rafles à venir. C’est pourquoi, début juillet 1942, Laval et Bousquet, secrétaire général à la police, s’accordent avec les Allemands pour que les Juifs français ne soient pas arrêtés dans ce qui va devenir la rafle du Vel d’Hiv (16-17 juillet 1942), mais seulement les Juifs apatrides (ex-allemands, autrichiens, polonais et russes).

En échange, Bousquet s’engage à arrêter dans la zone sud 10 000 Juifs apatrides. Cet accord, qui n’est pas mis par écrit, fonctionne de fait pendant plus d’un an. En septembre 1942, s’appuyant sur les protestations de l’Église contre les arrestations d’août, Laval fait pression sur les Allemands pour interrompre les arrestations. Parmi les nazis, on distingue deux courants : l’un politique, préfère ralentir le rythme des déportations pour éviter des troubles, l’autre extrême, proche d’Eichmann, désire au contraire accélérer les déportations. Finalement, fin septembre 1942, Himmler lui-même apporte son soutien aux pragmatiques : arrestations et déportations sont presque totalement arrêtées.

Un mot sur les enfants : beaucoup d’enfants de Juifs étrangers étaient français de par leur naissance. En zone sud, Laval avait décidé de ne pas séparer les familles et donc accepté qu’ils soient déportés car il craignait d’avoir à prendre en charge des enfants sans familles. Connaissait-il le sort qui les attendait ? Rien n’est moins sûr.  Il faut bien comprendre que début juillet 1942, personne en France n’a d’information sur le processus d’extermination qui s’est mis en place. On sait seulement que des massacres ont lieu à l’Est, mais comment raisonnablement faire le lien avec le transfert de Juifs étrangers vers l’Allemagne ou la Pologne ?

Dans la préparation de la rafle du Vél d’Hiv, les Allemands avaient assuré que les enfants arrêtés avec leurs parents seraient pris en charge par l’UGIF ou par l’Assistance publique. En réalité, dès le 10 juillet, donc avant la rafle, Dannecker, représentant d’Eichmann à Paris, demanda et obtint de Berlin l’autorisation de déporter également les enfants. Cela fut annoncé aux Français à la fin juillet.

En février 1943, les nazis décidèrent de relancer les déportations en France. Pour cela, ils demandèrent à Vichy de « dénaturaliser » en bloc les Juifs étrangers devenus Français dans les années 1930. Après avoir traîné les pieds, Pétain et Laval refusèrent de signer la loi. En conséquence, les Allemands les avertirent en août 1943 qu’ils ne feraient plus de distinctions entre Juifs français et juifs étrangers. Dès lors et jusqu’à la Libération, la police de la zone sud ne participa plus aux arrestations de Juifs et ce furent des commandos SS venus de Paris appuyés sur des collabos locaux qui s’en chargèrent.

De ces observations étayées par les archives, il ressort que le bilan génocidaire des nazis aurait pu être beaucoup plus lourd sans les freins mis par Vichy à la déportation des Juifs français et aussi, ne l’oublions pas, sans l’action clandestine des citoyens ordinaires et des Justes. Gardons-nous d’y voir une disculpation morale du régime de Vichy et du maréchal Pétain (note). Gardons-nous aussi de nous en scandaliser. Il s’agit seulement d’une réalité factuelle qui n’enlève rien à l’horreur du régime de Vichy.

Alain Michel
Publié ou mis à jour le : 2022-01-28 09:06:25
Lizzie (12-01-2022 20:16:45)

L'histoire est déformée avec le temps et la politique. il est toujours utile d'éclairer les évènements sujets à controverse, faussés par les ignorants et par la politique

Bernard (31-12-2021 17:18:30)

Article objectif et équilibré, mais il ne faudrait pas que les histoires anciennes - si terribles soient-elles - occultent les problèmes actuels.

L'antisémitisme d'aujourd'hui ne vient plus du nazisme, aujourd'hui heureusement disparu. Il vient d'une colonisation de masse de la France par des musulmans qui, sous couvert de lutte contre Israël, font la chasse aux juifs partout où ils se trouvent sur notre sol. Pour ne prendre qu’un exemple, Sarcelles, qui était il y a peu une ville largement juive, a perdu presque tous ses ressortissants de confession israélite, chassés par les nouveaux venus. Les vrais antisémites d'aujourd’hui, drapés derrière « l'ouverture à l'autre », la générosité (aux frais des autres), la nécessaire "créolisation" (sic) et autres balivernes, sont ceux qui entendent continuer à ouvrir largement nos portes à une colonisation haineuse et violente. Et, sur ce point au moins - comme sur celui de l'avenir de la femme face au fléau d’une certaine immigration qui bien souvent considère celle-ci comme du cheptel - Éric Zemmour à raison de sonner le tocsin.

sz (29-12-2021 13:43:20)

Un blog sur les exemptés du port de l'étoile jaune. La face cachée de l'étoile... http://etoilejaune-anniversaire.blogspot.com/2012/05/blog-post.html

sz (29-12-2021 12:57:08)

Les Juifs étrangers avaient été massivement naturalisés dans les années 20 et 30 (Journal officiel de la République française). En leur retirant la nationalité française à partir de 42 (décrets de déchéance de nationalité dans le JO de l'Etat français), Pétain leur offre un aller simple pour Auschwitz. Difficile de croire qu'il ne le savait pas. Tour de passe-passe : si on "protège" les Juifs français, retirons-leur donc leur nationalité ! Ils ne seront vite plus ni français ni protégeables... Tous les JO sont consultables avec leurs listes infinies qui serrent le coeur sur le site de la BNF Gallica.

Thierry (27-11-2021 23:34:11)

Juifs étrangers / Vichy:

"Dès septembre 1939, les volontaires étrangers
affluent pour s’engager. 43 000 étrangers sont incorporés sur 83 000 demandes et parmi ces
derniers environ 25 000 Juifs. Au total, environ 50 nationalités sont regroupées dans ces
trois régiments créés spécialement pour eux. Les volontaires ont à cœur de défendre leur patrie d’adoption contre la menace
nazie. "

source: étude rédigée dans le cadre de l’exposition « S’engager pour libérer la France » par Monique HEDDEBAUT Musée de la Résistance de Bondues - décembre 2017, ...parmi d'autres

Est il besoin d'ajouter un commentaire pour souligner à quel point la politique de Vichy, parmi leur toute première décision à l'initiative (Paxton n'a rien trouvé ds les archives allemandes) notamment de Marcel Peyrouton est à leur égard parfaitement abjecte et criminelle et le fruit d'une pensée nationaliste rabougrie et servile en contradiction avec les valeurs les plus profondes du pays.

Emmanuel (22-11-2021 00:38:47)

@Munier
1. Dés 1948, avec la publication des mémoires de Paul Baudouin, on sait que Pétain a personnellement durci le statut des Juifs en octobre 1940. Les historiens, notamment Aron et Paxton, prennent en compte ce témoignage qui n'avait été contesté par aucun autre ministre. Curieusement, beaucoup de commentaires autour de Zemmour suggèrent que le document exhumé en 2010 aurait apporté quelque chose aux connaissances historiques.
2. Les statuts des Juifs promulgués par Vichy(le premier d'octobre 1940 et le deuxième de juin 1941 sont appliqués en zone libre et en zone occupée, avec accord des autorités d'Occupation. Aucun de ces statuts ne prévoyait l'interdiction du télephone. En zone occupée, notamment à Vanves, les Juifs pâtissaient également d'ordonnances allemandes restreignant encore plus leurs droits (étoile jaune, interdiction de TSF, de bicyclette et de téléphone ...).
3. Les rafles en provinces de juillet 1942 sont peu documentées, mais comme elles se situent avant les "accords Bousquet-Oberg" du 4 août 1942, les autorités locales françaises (préfecture, police ) sont interpellées directement par les autorités allemandes. Cependant, en juillet, ces dernières tiennent compte des pourparlers en cours et ne demandent généralement (ce ne sera pas le cas à Angers) aux policiers français de n'arrêter que les juifs apatrides. C'est ainsi que Röthke, adjoint de Dannecker, informe la Sipo-SD de Nancy le 14 juillet, que seuls les juifs apatrides doivent être arrêtés. en vertu d'accords avec le gouvernement français. Edouard Vigneron et ses collègues ont saboté une rafle déclenchée par les Allemands. Ils ont pris des risques en bravant l'occupant mais comme la quasi-totalité des "justes", ne seront l'objet d'aucune sanction, ni de la part de Vichy, ni de la part des Allemands - Vigneron sera arrêté plus tard par la Gestapo, pour un autre motif.

MUNIER (20-11-2021 08:19:39)

Je suis très étonné et surpris : 1- on a découvert en archives le projet dactylographié de statut des juifs avec l'écriture manuscrite de Pétain le durcissant. 2 - j'ai vu un carton d'abonné au téléphone habitant VANVES une déclaration du demandeur "je certifie sur l'honneur que je ne suis pas juif , que je ne demande pas le téléphone pour un juif et je mettrai pas le téléphone à la disposition d'un juif" Bref la mort sociale avant la mort physique. 3-à NANCY il y a eu un réseau de policiers qui a sauvé des juifs , ces fonctionnaires ont désobéi à VICHY.

Jean-Michel DUPRAT (17-11-2021 19:51:31)

La vérité réclame deux valeurs humaines : d'abord volonté et talent pour la découvrir; ensuite le courage de la dire .

Emmanuel (16-11-2021 21:15:23)

@Jarrige, vous demandez où et quand a été signé un accord entre Vichy et les Allemands pour que ceux-ci ne touchent pas aux Juifs français ? Relisez le texte d'Alain Michel, il est écrit que cet accord conclu de façon informelle début juillet (notamment le 2 juillet) ne sera jamais écrit, mais qu'il fonctionnera pendant un an, c'est-à-dire que les Allemands ne demanderont pas à police française à qui est déléguée le soin d'arrêter les juifs d'arrêter de juifs français. A quelques détails près, très pointus, la chronologie des évènements telle qu'on peut la trouver dans le Vichy-Auschwitz de Klarsfeld est admise par tous les historiens. A partir de fin 1943, les Allemands procéderont eux-même aux arrestations, et les Juifs français ne seront plus épargnés.

Jarrige (16-11-2021 15:06:50)

Pouvez-vous préciser où et quand a été signé un accord entre Vichy et les Allemands pour que ceux-ci ne touchent pas aux Juifs français ?
Merci.

Philjo (16-11-2021 13:17:59)

Merci à Alain Michel pour cet article concis et clair qui a le courage de sortir des postures morales pour une période que la plupart des intervenants n'ont pas vécus. La liberté pour les historiens de chercher, de diffuser et de débattre sans les intimidations moralisatrices est essentielle à la démocratie.

MEYER (15-11-2021 17:58:15)

Même si Alain Michel donne les précisions sur l'attitude de Pétain, rien ne saurait le soustraire à la vincdite, il est et demeure le collabo qui a sacrifié les français juifs au nom de l'État Français, l'horreur absolue.

Hiram3 (15-11-2021 10:45:17)

Lorsqu’un avion s’écrase la presse titre souvent : « il n’y a aucun français parmi les 100 ou 200 victimes de la tragédie » ! « Ouf » lâche un grand mais un peu bizarre soulagement les familles françaises !!! Cette macabre comptabilité, bien qu’elle s’en défende dans l’article : « moins de juifs qu’annoncés » la belle affaire ? Attitude et tentative «  historique » qui en rien n’adoucit nullement le crime ; l’Humanisme dont notre République sous les Droits de l’Homme dont elle s’honore, voit poindre ces tristes exégèses hélas car une fois encore ce n’est pas le nombre mais la nature du meurtre génocidaire, sujet qui prévaut : doit-on discuter des outils meurtriers ou plutôt sonder les coeurs de ces « soushommes » ayant trucidé ceux qu’ils considéraient eux comme des » soushommes ?

MICHEL06 (15-11-2021 08:37:37)

La 1ere version du "statut des juifs" annoté de la main de Petain (exemplaire au mémorial de la Shoah) montre que Petain a raturé et a refusé d'épargner certaines catégories :les juifs français , ou bien les ceux des juifs qui avaient combattu en 14-18.. Non , Petain a durci le statut des juifs, et ce document l' accable.
HTTPS://WWW.LEPOINT.FR/SOCIETE/STATUT-DES-JUIFS-CE-DOCUMENT-QUI-ACCABLE-LE-MARECHAL-PETAIN-03-10-2010-1244322_23.PHP
Z. n' est qu'une nouvelle sorte de révisionniste
Si Petain avait voulu sauver d'avantage de français juifs, il en avait l'occasion; n' en faisons pas un soi-disant "héros"
Si Z. se sert de l'Histoire , c' est pour atténuer les fautes de l' extreme droite afin qu'elle parvienne au pouvoir !
Meme motif pour les propos inqualifiables sur les enfants juifs de Toulouse assassinés par Merah: Z. sait pertinemment pourquoi ils sont enterrés en Israel (raisons religieuses) mais il feint de l'ignorer...

Rima (15-11-2021 08:28:09)

Soixante-dix ans plus tard, et à l'occasion d'une élection importante , celle du Président de la République, on revient encore sur le comportement du régime de Vichy;Pour moi, cela n'a aucun interêt pour l'élection, cela n'a rien à voir; Pourquoi Monsieur Zemour en parle-t-il , c'est là la question; Pouur faire bondir les Français? pour faire parler de lui? Pour faire croire que lui a le courage d'en parler?Pour la majorité des Français , qui ne connaissent pas tellement que ça l'histoire de leur pays, les entraîner sur de fausses pistes? pour ne pas parler de sujets très importants comme les orientations futures de la politique du pays? peut-être tout cela en même temps....

Pharamond (14-11-2021 18:31:00)

Cette mise au point vient de quelqu'un qui connait son sujet et qui l'aborde aussi honnêtement qu'il est possible en citant des faits historiques qui sont vérifiables. Comme quoi, si le vrai n'est pas toujours simple, le simple n'est jamais vrai, Par contre j'ai appris quelque chose, c'est que les USA ont refusé d'accueillir une dizaine de milliers de Juifs comme le demandait Vichy. De cela on ne parle pas aujourd'hui... Étonnant, non ?

Jean Paul MAÏS (14-11-2021 17:35:35)

Que penser de cet article, sinon qu'à première lecture il fait la part belle à PETAIN "protecteur des juifs… français ", thèse reprise par Z, laudateur de PETAIN ! Dans tous les cas, faire le tri entre juifs français et juifs d'origine étrangère a été et reste abject !

JMC (14-11-2021 17:22:50)

Premier point très surprenant, vous affirmez que ni Pétain, ni Laval n'ont accepté la loi sur les dénaturalisations alors que des juifs français en ont victimes pour des motifs aussi fallacieux qu'une sympathie pour le Front Populaire. inutile de revenir sur les conséquences de ces décisions de justice. Deuxième point, les réactions de l'église catholique devant des scènes abjectes de déportations d'enfants et de vieillards parfois grabataires, entassés dans des wagons à bestiaux. (dixit François Mauriac...) Il fallait faire preuve d'une cécité profonde pour ne pas comprendre qu'il s'agissait d'allers simples vers un sort funeste. En 1939, le monde entier a été informé des exactions nazies sur les populations juives de Pologne. Par contre il est indéniable que l'antisémitisme de l'Etat Français n'a fait qu'amplifier les opinions favorables à l'instauration de quotas, comme pour les étudiants juifs en médecine, en provenance de Roumanie, dans la même logique que les facultés de droit. Dénaturaliser des juifs français les exposaient à la déportation et à la mort. Cet article essaie de ménager la chèvre et le chou, des propos tendancieux et des faits historiques facilement vérifiables. Vichy et sa révolution nationale n'avait pas pour objet la sauvegarde des juifs, les statuts des juifs et le commissariat aux affaires juives nous le confirment. Ce sont des anonymes, des résistants, des catholiques, protestants, musulmans, des Justes, scandalisés par la collaboration des forces de l'ordre et le traitement inhumain infligé à leur concitoyens juifs, qui les ont sauvés.

dom 50 (14-11-2021 14:34:23)

J'ai beaucoup de doutes concernant votre article: rôle de Bousquet , de Laval et aussi concernant la rafle du Vel d'Hiv et les rafles suivantes. Le gouvernement de Vichy a fait du zèle. L'histoire a déjà tranché, des documents d'Archives sont accessibles et sur le site historique de l'armée vous pouvez avoir accès aux listes des déportés.

Marc (14-11-2021 13:48:59)

Merci pour ces intéressantes précisions. On éprouve un certain malaise toutefois à vous lire. D'abord on a vraiment du mal à croire que le gouvernement français ne savait pas où allaient les gens que l'on enlevait de manière aussi brutale. C'était un état malgré tout, ou qui voulait le paraître, avec un réseau d'intelligence, ou ce qu'il pouvait bien en rester. Comment croire que personne au gouvernement ne se soit poser la question ? D'ailleurs, toute leur résistance (excusez l'expression) à ces déportations, et l'affreux marchandage des dix mille par exemple entre la zone nord et la zone sud, montrent bien qu'ils savaient le pire. Tout le comportement de Laval s'explique ainsi. L'épisode de l'abrogation du décret Crémieux est bien intéressant. Nul doute que les parents de Monsieur Zemour auraient connu un sort funeste si ce régime n'avait été renversé par le sort de la guerre...

Gé (14-11-2021 12:57:51)

IL y a certainement des degrés dans la honte et la vilenie.
En revanche je ne trouve aucun intérêt à ce discours, visant à dire que Vichy a plus privilégié les juifs nationaux que d'autres pays.

Antoine (14-11-2021 11:49:48)

Eric Zemmour a toujours eu l'élégance de ne pas se "défausser" sur vous à chacune des attaques dont il a fait l'objet. Dans ce contexte, merci d'avoir le courage de reprendre la plume, et de maintenir votre analyse.
Ce qu'il faut retenir d'un tel sujet est que l'histoire est beaucoup plus complexe qu'une vision morale et binaire.

Jacques (14-11-2021 11:26:03)

Il est vrai que la France est l’un des pays d’Europe où la population juive a eu le moins de victimes. On peut douter que Pétain y soit pour grand chose. Plus évidente est l'attitude bienveillante des troupes d'occupation italiennes (et notamment du général de Castiglione). Il me semble aussi que le général Franco a permis le sauvetage de tous les juifs qui réussirent à passer les Pyrénées.

ROUQUIER (14-11-2021 11:17:40)

Article remarquable, clair et précis. Même si pour ceux qui connaissent la question, il n'y a rien de fondamentalement nouveau.
Parler d'"antisémitisme" à propos de E Zemmour est proprement délirant... mais cela prouve que la question de la Schoah est toujours instrumentalisée, hélas aussi bien à droite qu'à gauche.
Merci d'avoir contribué au débat en rétablissant les faits. Content d'avoir adhéré à votre revue...

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