Parmi tous les événements discrets ou spectaculaires dont nous inondent les médias, que retiendrons-nous dans quelques mois ou quelques années ? C’est ce à quoi nous vous proposons de réfléchir...
Les Iraniens ont été appelés le 18 juin à élire un nouveau président de la République pour succéder au modéré Hassan Rohani dont le deuxième mandat de quatre ans est arrivé à son terme. Cette élection faussement démocratique, avec une très faible participation (48%), traduit le durcissement du régime, confronté à un isolement diplomatique aggravé et à une crise économique violente. Malgré ou à cause de cela, la République islamique d’Iran demeure très présente en Irak, en Syrie, au Liban et au Yémen. Dans l’indifférence de la plus grande partie de la population, les gardiens de la Révolution (pasdaran) et le Guide Suprême Ali Khamenei (82 ans), successeur de l’ayatollah Khomeiny à la tête de l’État, a porté à la présidence un religieux réputé pour sa brutalité, Ebrahim Raïssi (c’est aussi un descendant du Prophète, ce qui l’autorise à porter un turban noir).
Les Français ont été appelés aux urnes le 20 juin pour renouveler les conseils régionaux et les conseils départementaux. Le scrutin a été très largement détourné de son objet, les médias nationaux et la classe politique y ayant vu surtout une course de qualification pour les présidentielles qui se tiendront en avril 2022. Il s’ensuit que le taux de participation a été exceptionnellement bas, un électeur sur trois seulement s’étant déplacé. Dans les Régions, contrairement aux projections, le Rassemblement national n’a pas réussi à mobiliser son électorat. La République en Marche, le parti présidentiel, a complètement raté son entrée en scène. Seuls s’en sortent les candidats sortants du Parti socialiste et des Républicains. Les départements sont les grands oubliés de ce scrutin, sans doute faute de représentants capables d’intéresser les médias nationaux.
Profondément meurtrie par la guerre du Haut-Karabagh qui l’a privée l’an dernier d’une partie de son territoire, la petite et très pauvre Arménie a procédé à des élections législatives anticipées le 20 juin. Ce scrutin s’est soldé par le succès du parti du Premier ministre Nikol Pachinian et devrait lui permettre de consolider une autorité mise à mal par la défaite militaire. Chacun espère le retour à une fragile normalité, malgré un environnement hostile, entre Turquie et Azerbaïdjan.
Désireux de consolider son autorité, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a organisé des élections législatives le 21 juin. Celles-ci se sont déroulées tant bien que mal sur la plus grande partie de ce pays de cent millions d’habitants qui était jusqu’à ces derniers mois présenté comme la vitrine de l’Afrique. Nommé à la tête du gouvernement en avril 2018, Abiy Ahmed est le premier représentant à ce poste de l’ethnie majoritaire oromo. L’année suivante, le 16 juillet 2018, il a négocié un traité de paix avec son voisin, le dictateur de l’Érythrée, ce qui lui a valu de recevoir le Prix Nobel de la Paix le 11 octobre 2019 ! Là-dessus, il lui a fallu moins d’un an pour engager son pays dans une violente guerre civile dont les victimes sont les habitants du Tigré, une population minoritaire, qui est à l’origine de la création de l’Éthiopie au XIXe siècle.
Un collectif d’historiens français a saisi le Conseil d’État pour dénoncer un texte réglementaire de 2010 (IG300) qui limite l’accès aux archives de plus de 50 ans. Les conseillers ont donné raison aux historiens dans un rapport qui juge « illégale » l’application de ce texte. Ils y voient une façon d’empêcher l’ouverture des archives de la guerre d’Algérie. Il appartient maintenant au Sénat d’examiner le texte et de l’amender éventuellement les 29 et 30 juin prochains.
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Punzo Edmond (23-06-2021 13:28:56)
Inadmissible, Incivique, Révoltant.
Voilà comment je traduis le comportement de plus de 66% des électeurs, qui ne se sont pas rendu aux urnes pour élire leurs représentants Régionaux et départementaux.
Oublient-ils que ce sont eux en général, qui aident par nos impôts les personnes au RSA, que les transports sont en grande partie subventionnés par ces mêmes impôts, que nos enfants peuvent étudier dans des Collèges et Lycées globalement corrects, même si les associations des parents d'élèves réclament, encore et encore.
Nos routes, évitements de certains villages, reconstructions des zones dévastées par les dégâts occasionnés par les conditions météorologiques etc...
Depuis plus de 60 ans j'ai ce droit inestimable de pouvoir m'exprimer sur la marche des institutions de notre pays, même si pour autant cela n'est pas parfait. Mais je vote, c'est mon droit, je l'affirme, et que je n'entende pas un quidams se plaindre s'il n'a pas voté.
Cordialement républicain.
becimol (16-06-2021 09:54:41)
les deux dernières années de Netanyahou ne comptent pas, il n'officiait que pour les affaires courantes n'ayant pas de majorité