Langue française

« Écrasons l'inclusive !... »

26 février 2021 : on doit au général de Gaulle l'invention du langage « inclusif » avec le célèbre : « Françaises, Français ! » par lequel il entamait ses discours. Ce mode d'expression, qui ne trahissait pas la langue, fut parfaitement admis. Il en va autrement de l'« écriture inclusive ! » qui défigure la langue écrite à coup d'injonctions idéologiques. La voilà qui revient sous les feux de l'actualité : le combat continue !

Le 17 février dernier, une soixantaine de députés ont demandé à ce que l’écriture inclusive disparaisse des textes administratifs. Ce n’est pas trop tôt, même s'il est douteux qu'une loi dissuade certains universitaires, étudiants et enseignants d'utiliser dans leurs courriers et leurs devoirs le nouveau point médian !

Il y a près de quatre ans déjà, Herodote.net avait tiré le signal d’alarme en publiant un éditorial sur les dangers représentés par cette mode qui commençait alors à envahir nos écrits (note).

Dessin de Hermann, Suisse. Source : Courrier international.

Rappelez-vous le principe : il s’agit pour les auteurs de supprimer toute trace d’identité sexuelle dans les textes pour mieux affirmer leur soutien à l’égalité homme/femme. Car vous l’ignoriez, mais écrire « On appelle les électeurs aux urnes » revient à nier le droit de vote des femmes qui sont bien entendu trop simplettes pour ne pas comprendre que, elles aussi, font partie du groupe des électeurs.

Les principes de l'écriture inclusive, Guide Pratique du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (novembre 2015).Pour réaliser ce rêve d’égalité, on va ajouter, chaque fois que nécessaire, une marque indiquant que le mot peut désigner une personne de tel ou tel sexe. Et voici ce que cela peut donner :

"Les auteur.e.s doivent écrire au ralenti pour ne pas oublier de lettres, iels1 sont géné.e.s dans leur rédaction et pensent moins à leurs lecteur.rice.s ou auditeutrices et au.à la chef.fe de rédaction qu’à toutstes2 celleux3 qui risquent de leur reprocher une quelconque étourderie mettant en danger les droits humains !"

1 : ils+elles ; 2 : tous+toutes ; 3 : ceux+celles

Vous n’avez rien compris ? Pourtant je viens de passer 3 minutes à écrire avec le plus grand soin cette phrase. Essayez, vous allez vite en perdre votre français mais gagner la fierté d’apprendre une nouvelle langue, à mi-chemin entre le sabir et le charabia, sans attendre qu'une chaire lui soit consacrée à la Sorbonne.

Dans les écoles, les lycées et les universités, par des témoignages concordants, nous savons que certains professeurs s'obligent déjà à écrire dans cette novlangue exotique. Pour forcer le mouvement, des enseignants de Sciences Po promettent des points en plus aux étudiants qui l'emploient dans les partiels (note) !

Les enfants eux-mêmes sont invités à manier le point médian et à s’interroger sur le nombre de femmes qui composent une foule, avant de pouvoir affirmer : « Elles sont arrivées » (et tant pis pour les deux hommes qui se dissimulaient au sein dudit groupe).

Sommaire du manuel de CE2 Questionner le monde, publié aux éditions Hatier.

Ne nous moquons pas : l’affaire n’incite pas à rire mais plutôt à pleurer. Pleurer devant l'irresponsabilité des universitaires qui acceptent sans broncher ce galimatias. Pleurer face à la lâcheté des fonctionnaires qui préfèrent des textes incompréhensibles par la majorité plutôt que de se faire mal voir par une minorité. Pleurer face aux intellectuels qui font de la langue de Molière « une arme de guerre » militante, pour reprendre l’expression d’Alice Ferney, et qui en détruisent l’harmonie par indifférence (note).

Qui peut aujourd’hui se prévaloir d’être capable de rédiger dans ce type de jargon et de le lire avec aisance ? N'y a-t-il donc rien de plus urgent, pour promouvoir la cause des femmes, que de torturer la langue au mépris de l'usage ? Imaginez une circulaire officielle en écriture inclusive. C'est la migraine assurée ! Les textes administratifs sont déjà assez illisibles pour qu'il ne soit pas besoin d'en rajouter.

Extrait du Canard Enchaîné sur la dotation des étudiant.e.s en protections périodiques (3 mars 2021) Tolérer l’écriture inclusive dans l'administration et l'enseignement revient à exclure de la vie sociale tous ceux de nos concitoyens qui n'ont pas l'agilité d'esprit et une maîtrise suffisante de la grammaire et de l'orthographe pour affronter cet obstacle supplémentaire à la lecture. Comment peut-on penser que les plus jeunes, qui déjà méprisent dans leurs tweets les bases de l’orthographe et de la construction des phrases, vont jongler naturellement avec les e, les s et les points censés atterrir au milieu de leurs mots ? Après des mois d’apprentissage inutile, propre à dégoûter les plus patients, ils seront prêts à conclure que notre belle langue, c'est finalement du « n’importe quoi » ! Et ils n’auront pas tort (note).

Isabelle Grégor

NB : nos lecteurs épris de littérature et d'histoire auront reconnu dans le titre de cette chronique une allusion à la célèbre imprécation de Voltaire : « Écrasons l'infâme [i.e. le cléricalisme] ! ».

Publié ou mis à jour le : 2024-01-13 07:16:22
Gilles (19-10-2023 02:12:21)

Bravo, Isabelle, vous êtes mon idole

Tournesol (29-07-2021 11:16:07)

La question n'est-elle pas de savoir si la destruction de la langue va faire avancer la cause (justifiée) des femmes dans la société réelle ? Pour moi, tout ce galimatias n'est qu'un pauvre alibi.

Francis Grosjean (13-03-2021 14:47:41)

Albert Einstein dixit :
Deux choses sont infinies : l'Univers et la bêtise humaine. Mais, en ce qui concerne l'Univers, je n'en ai pas encore acquis la certitude absolue.

François (07-03-2021 17:15:29)

Imagine-t-on un roman ou un article scientifique en écriture inclusive ? Notre langue française s'y trouverait trop défigurée et le lecteur s'en lasserait bien vite. Cela me fait penser à Molière et à ses "Précieuses ridicules" où il fustigeait une certaine affectation de ceux qui se prenaient pour le beau monde. Il me semble qu'on assiste au retour d'une illusion élitiste de la pratique du langage. Le ridicule ne tue plus de nos jours, hélas !

Bertrand (07-03-2021 12:46:24)

Charles Péguy distinguait les « époques » et les « périodes », ces dernières étant aux premières ce que sont aux marées d’équinoxe « les mortes-eaux », comme on dit dans l’Ouest.

Sur quasiment tous les plans - intellectuel, spirituel, esthétique, philosophique, etc. - nous sommes dans une période de mortes-eaux et même à marée basse.

Après la Révolution, il y eut le Directoire avec ses « incoyables ». L'écriture inclusive, c'est une forme de résurrection des "incoyables".

Après les deux guerres mondiales, on a voulu simplement vivre, et c’est bien normal. Puis sont revenues les démangeaisons épiques.

L’absence de guerre - de vraies guerres - du fait de la bombe atomique, rend comme fous beaucoup de jeunes (et de moins jeunes, hélas), pleins d’une énergie qu’ils ne savent pas comment employer. D’où l’engouement artificiel pour des causes de plus en plus improbables : la défense de la planète, des migrants, du végétalisme, du « genre », de l’écriture inclusive, etc.

Fasse le ciel qu’ils n’aient jamais à connaître d’autres causes autrement plus sérieuses, celles-là, comme celles pour lesquelles se sont sacrifiés nombre de leurs aînés : la défense de la patrie, la lutte contre le totalitarisme, etc.

oldpuzzle (07-03-2021 10:03:41)

Parmi les langues qui ignorent le genre, on peut également citer le hongrois qui ne connait ni masculin ni féminin.

Loignon (04-03-2021 20:42:45)

Je me permets de commenter à nouveau pour glisser la référence d'un article du "Monde des religions" montrant que la démarche inclusive n'est pas seulement ment une récente lubie de féministes radicalisées et décérébrées..
https://www.lemonde.fr/le-monde-des-religions/article/2021/02/21/comment-la-theologie-chretienne-a-lance-l-ecriture-inclusive_6070694_6038514.html?xtor=EPR-33281134-[religions]-20210304-[comprendre_titre_1]
Je note aussi que la tradition française des affrontements binaires se porte toujours bien...
Jean

lamoignon (04-03-2021 07:06:12)

J'ai posté un nouveau commentaire à l'adresse suivante :
http://www.guillaume-de-lamoignon.fr/2021/03/04/complement-sur-lecriture-inclusive/

Brigitte (02-03-2021 17:48:09)

Deux plateaux de la balance :
- sur l'un : le masculin l'emporte sur le féminin
- sur l'autre : il faut passer par le féminin pour trouver le masculin ( gentille/gentil, grande/grand )

Questions:
- est ce le mot " l'emporte " qui est trop lourd de sens ?
- pourquoi oublie-t-on qu'il faille en passer par le féminin pour trouver le masculin ?



Vincent Rosset (02-03-2021 14:27:01)

Le grand nombre de réactions montre certes que le débat sur la langue est souvent passionné, mais plus encore, il révèle les stratégies parfois cocasses ("Mieulx est de ris que de larmes escripre", dit Rabelais) de certains groupes d'opinion qui, partant d'un constat avéré, s'emportent au-delà du bon sens.
Ainsi, je me souviens qu'il y a quarante ans déjà, l'écriture inclusive était couramment pratiquée en allemand. Dans la mise au concours d'un poste, par exemple, il était toujours question de KanditatINen (la terminaison "in" étant la marque du féminin), et le même procédé, appliqué à tous les documents ayant un caractère plus ou moins officiel, s'est rapidement retrouvé dans la version française: les candidatEs.
Dans ce contexte, un groupe se faisait remarquer par sa virulence: le "Frauengruppe Theologie", qui voulait que dans la Bible, toutes les mentions de Dieu soient féminisées ("Notre Mère, qui es au Cieux…"). D'autres, plus modérées, proposaient: "Dieu, notre Mère et Père".
Le soubassement de ces revendications était intéressant: notre société machiste aurait été fondée sur le modèle patriarcal biblique, qui se serait reflété dans la vision judéo-chrétienne de Dieu. Pour corriger tous ces siècles d'abus, il fallait s'attaquer à leur source.
Sans entrer dans le détail, on aurait pu objecter que c'est le droit romain, qui, depuis la Renaissance, a réintroduit en Occident le modèle du paterfamilias et la minorisation de la femme. D'autre part, si le Dieu créateur dans les civilisations du Proche-Orient ancien est bien appelé "Père", à cause de son immense sollicitude pour tous les êtres vivants, il est aussi pourvu de qualités féminines, le terme platement traduit par "amour" divin désignant les entrailles maternelles.
On a souvent dit que les idéologies étaient ennemies de l'histoire et les traditions. Elles le sont malheureusement aussi des nuances…
Merci donc à l'auteur Isabelle Grégor, dont l'article s'inscrit à merveille dans cette recherche de la précision qui caractérise Hérodote.net.

line (02-03-2021 12:20:39)

J'adhère totalement au commentaire de M. Philippe-Jean, dont les exemples prouvent bien que vouloir féminiser la langue en la complexifiant n'apporte rien à la femme.

Olympe (01-03-2021 19:29:16)

Je suis SCANDALISEE par cet article militant et qui ne propose pas l'ombre d'une argumentation. Merci notamment pour le titre qui compare donc l'écriture inclusive à l'Infâme, comme si rendre visible les femmes et essayer de faire vivre vraiment la devise républicaine était du fanatisme. Il ne manque plus que la référence aux féminazies qui veulent veulent castrer les pauvres mâles !
Herodote.net répond :
Chère Olympe,
Notre éditorial met l’accent sur une forme d’écriture qui met en danger le français tel que nous l’avons appris et tel que les étrangers prennent plaisir à l’apprendre. Le titre, provocateur à souhait, fait écho à la violence que subit aujourd’hui notre langue pour faire plaisir à certains.es, au détriment de la grande majorité de ses utilisateurs qui ne peuvent que subir.
On ne rend pas plus visibles les femmes en obscurcissant la langue et en ajoutant des obstacles à son apprentissage par les jeunes Français de toutes origines. D'ailleurs, quel parent oserait aujourd'hui imposer à ses enfants le recours à cette forme d’écriture ?
Croit-on sérieusement que le point médian va régler le harcèlement de rue ou l'exclusion des femmes de certains lieux, certains quartiers, certains métiers ?
Au sein d'Herodote.net, nous pensons faire davantage pour la cause des femmes et leur visibilité en soulignant leur contribution à la marche du monde chaque fois que l'occasion s'en présente. Faire découvrir aux lecteurs, notamment aux jeunes, le parcours d'Elisabeth-Vigée Lebrun, Rosalind Franklin ou Colette nous semble plus utile que d’ajouter des .trices à toutes les lignes.
Le débat qu’a soulevé notre texte montre à quel point le sujet est sensible, mais il n’est pas question pour nous de ne pas respecter nos interlocuteurs.trices en les traitant de « féminazies » ! Chacun a le droit d’avoir son opinion, Voltaire s’est suffisamment battu pour cela.
Cordialement,
Isabelle Grégor

Xuani (01-03-2021 18:36:32)

Totalement d'accord (d'accorde?) avec l'essentiel de l'article. Je n'avais jamais vu les iels mais les points au milieu des mots suffisent à rendre n'importe quel texte illisible. Il m'est arrivé de renoncer à lire un texte pourtant intéressant car il était rédigé en "inclusive"... On ose à peine imaginer un livre rédigé de la sorte.

TVE (01-03-2021 11:03:58)

Merci au commentaire d'Alma.
je suis également choqué du ton nauséabond. J'ai envie de défendre l'écriture inclusive depuis. Par ailleurs les exemples sont faux ( iels pour ils + elles). Décevant.

lamoignon (01-03-2021 10:02:05)

Il y a trente ans, résidant aux États-Unis d’Amérique, j'y rédigeais des manuels techniques. Mon éditeur y remplaçait impitoyablement la moindre occurrence de “he” par “he or she”. Dans le même esprit, enfin si l’on ose utiliser ce terme dans un contexte qui en est si visiblement privé, “chairman” se voyait remplacé par “chairperson”. En conséquence, assez rapidement, pour raccourcir l’expression, on en vint à utiliser le vocable “chair”. Admirable résultat d’une conception sexuée du langage : homme et femme se trouvaient l’un comme l’autre transformés en choses !

Dominique (01-03-2021 09:23:57)

Merci pour cet article qui essaie de remettre les pendules à l'heure. Non, ce n'est pas la langue qui génère le machisme, ce sont les comportements sociaux comme le dit si bien Claude Hagège cité par un de vos lecteurs. Des langues comme le turc ou le chinois ignorent le genre grammatical, cela n'empêche pas que les sociétés utilisant ces langues soient patriarcales (voire machistes) ou l'aient été pendant des siècles. Personnellement, l'écriture inclusive me choque, m'irrite et me semble être une atteinte au génie de la langue française. Comme d'autres lecteurs, je suis d'accord pour féminiser les noms de profession (à condition que cette féminisation respecte les règles de la langue française) mais je ne vois pas la nécessité de remplacer le masculin par le féminin ou par quelque chose d'hybride appelé écriture inclusive. J'ajouterai une observation : alors que certains s'acharnent à changer la langue sous prétexte que le féminin n'est pas intégré dans le masculin (qui a aussi valeur de neutre), je remarque que de plus en plus de personnes, y compris des journalistes, ne font plus les accords au féminin (en disant, par exemple, "la décision que j'ai pris" au lieu de "la décision que j'ai prise"). Enfin, pour terminer, je dirai que lorsque j'entends "les électeurs", je comprends bien que je fais partie du corps électoral au même titre que les hommes.

Lamoignon (28-02-2021 23:57:06)

L’écriture inclusive, une imposture

Il y a plusieurs millénaires, faisant appel à son cerveau et à son appareil phonatoire, l’homme a développé la communication entre individus grâce au langage oral. Pour s’affranchir des contraintes de temps et de lieu, longtemps après, on a mis au point l’écriture. Dans nos pays, de très nombreuses langues ont adopté l’écriture phonologique. En Asie aussi. Le Japon utilise, à côté des caractères kanji, deux alphabets, le katakana et l’hiragana. Comme ceux-ci ne comportent que 46 caractères, loin des quarante mille idéogrammes chinois, on a pu réaliser des claviers d’ordinateurs aussi compacts que nos claviers latins. Le principe de toutes ces écritures est qu’elles transcrivent des sons en employant des caractères. L’écriture dite inclusive n’est donc en rien une écriture car les graphies auxquelles elle fait appel ne peuvent pas être énoncées.

Dans un guide publié en 2015, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes a souligné que « les représentations auxquelles les citoyen·ne·s sont constamment exposé·e·s renforcent les stéréotypes de sexe et les inégalités entre les femmes et les hommes ». Ce texte qui se veut fondateur démontre à l’évidence que nous ne sommes pas en présence d’une écriture. Elle ne résulte pas de la transcription en lettres d’un discours oral.

Le français confirme d’ailleurs de manière éclatante ce fait puisque c’est le même mot langue qui désigne l’organe présent dans notre bouche, élément de notre système phonatoire, et ce qui, à travers des milliers de systèmes différents, a permis aux humains de communiquer entre eux.

Tout enfant en classe préparatoire est capable d’énoncer : « Les représentations auxquelles les citoyens sont constamment exposés […] ». Comment devrait-il lire à voix haute l’infâme formule mentionnée plus haut et préconisée par les tenants de cette imposture ? Comment pourrait-il dire les points médians ou points milieux introduits en force entre des caractères eux prononçables ? Pourquoi donc polluer nos écrits avec des inclusions au mieux muettes ?

Si la féminisation des noms de métiers ou de titres est pour moi tout à fait légitime, j’incline plutôt à penser que l’égalité entre hommes et femmes, et surtout dans le domaine professionnel, ne sera pas acquise par des mots ou des acrobaties épicènes mais plutôt par la législation. Je considère que trop d’esprits dont on attendrait davantage de rigueur confondent le genre, en tant que notion grammaticale, avec le sexe, donnée physique. Je ne pense pas qu’un homme puisse se sentir inférieur lorsqu’il est appelé une personne, une estafette, une ordonnance, une sentinelle, une victime, une vigie ou, que sais-je ?, une autorité.

Si vous souhaitez vous approprier ce texte et, après l'avoir adapté à votre goût, le re-diffuser, suivez le lien ci-dessous :

guillaume-de-lamoignon.fr/2021/02/17/lecriture-inclusive-une-imposture/

Bonne-maman (28-02-2021 20:23:29)

Bravo Isabelle, et merci d'avoir réagit à cet folie féministe (une de plus !) Pire que le langage SMS des d'jeunes ! Déjà que certains ne lisent pratiquement plus, c'est à les en dégouter complètement...

Loignon (28-02-2021 17:37:16)

Je suis étonné du ton excessivement polémique de l'article d'Isabelle Grégor et de bon nombre des commentaires. Ainsi la langue française ne serait qu'un univers harmonieux où chacun aurait sa place et que des nouveaux barbares viendraient saccager ? Les démarches inclusives, rappelons-le, partent d'un constat d'exclusion et de discrimination au détriment d'un humain sur deux. N'est-il pas choquant qu'une "ambassadrice" soit l'épouse de l'ambassadeur et non une diplomate ? Que l'on dise spontanément une "infirmière" et une femme "docteur" ?
Face à cela, la langue évoluera à son rythme comme elle l'a toujours fait et les extrémismes impraticables tomberont d'eux-mêmes. Personnellement je trouve de meilleur aloi de dire "Mme la députée" ou l'auteure ou l'autrice d'un livre, sans me sentir obligé à des acrobaties de type "toutstes" qui ne sont que des caricatures.
Jean Loignon

YBlanc (28-02-2021 16:55:37)

N'est-ce pas un trait de l'évolution de notre civilisation: "la tyrannie de politiquement correct", " la dictature de la vague d'effacement", et la "domination de l'empathie sur le rationnel" qui tend à limiter la démarche pour résoudre les injustices sociales et planétaires en se limitant à attaquer les apparences plutôt que de considérer l'essence ? "Cachez moi ce sein que je ne saurais voir" disait-il.

Nicole (28-02-2021 16:55:03)

Une citation trouvée sur internet : Cet homme sage-femme sera-t-il déféré devant les Prud'hommes ?" Limites de l'écriture inclusive : il est impossible de féminiser certains mots (maïeuticien : incompréhensible ; prude femme : ridicule).
Ceci dit, je suis d'accord pour féminiser la plupart des professions, dans les limites du raisonnable ; mais l'écriture inclusive, surtout pas.
Il suffirait d'un décret ou d'un arrêté ministériel pour l'interdire dans les textes administratifs, je pense.

LEVEQUE BERNARD (28-02-2021 16:21:49)

Bien d'accord, Isabelle Grégor !
Lorsqu'il s'agit d'une femme, auteure, agricultrice, artisane, savante, puissante, OUI.
Lorsqu'il s'agit de plusieurs femmes, pareil avec le s.
Lorsqu'il s'agit d'un groupe mixte, auteurs, agriculteurs, artisans, savants, puissants > masculin pluriel, OUI.
S'imagine-t-on que l'inclusif - acrobatique et illisible - supprimera le machisme, les inégalités promotionnelles et salariales, les abus sexuels, comme par magie ?
On se trompe !

Hélène Millien (28-02-2021 15:15:54)

J'ai peu de choses à dire mais je ne peux qu' ajouter mon modeste propos aux pertinents commentaires précédents : bravo Hérodote ! J'ai un tel amour de notre belle langue et de sa riche grammaire que j'étais complètement abasourdie par cette folie actuelle, comme je ne peux approuver la stricte égalité arithmétique au nom de la parité.

alma (28-02-2021 15:02:04)

Je suis en total désaccord avec la chronique et surtout la violence des mots me choque. Je ne savais pas que c'était ça aussi Herodote. L'usage, je crois, qui fait les langues, finira par inclure les femmes dans le pouvoir des mots. A bientôt, Alma.

BERANGER (28-02-2021 14:13:06)

"les sapeuses-pompières étaient de grands coureuses, pratiquant la marathone, elles étaient aussi entraîneuses ". Est-ce du sexisme ou de l'humour ? Je n'ose répondre face aux ayatollahs du genre.

Philippe-Jean (28-02-2021 12:00:52)

Excellent texte. Si je peux me permettre d'ajouter mon grain de poivre : au-delà des arguments circonstanciés évoqués je vois deux points essentiels qui ne sont pas évoqués. Primo, l'écriture inclusive ne peut être oralisée. Comment prononcer les termes scandés avec le point médian : tou.te.s ? sinon à scander séparément : "tou" "te" "s" ? ce qui revient à perdre le lien avec le concept de "tous ou toutes" (j'ai pris un exemple simple). Deuxio : si l'objectif est de lutter contre les discriminations sexuées ("le masculin l'emporte sur le féminin" etc.) qui "structurent la langue française" (dite "discrimination systémique") et qui "façonnent les mentalités dès l'enfance" alors la mentalité des hommes en Iran doit être formidablement égalitaire. Le Farsi (langue Iranienne) depuis le deuxième siècle avant JC est une langue "neutre" et ne connaît ni le masculin ni le féminin. Quant à l’Arabe qui distingue deux genres - le masculin et le féminin - il utilise le même déterminant (« al») pour les deux genres, au singulier comme au pluriel, et les pluriels sont neutres. Comme le dit l'excellent maître Claude Hagège : « Ce n’est pas la langue qui est sexiste, mais les comportements sociaux » ...Bref pour moi l'écriture inclusive est au sens premier une nouvelle bigoterie : "dévotion fourvoyée dans un attachement au détail, à la lettre, à des pratiques formelles" (wikipedia)...

Jean-Claude PETERS (28-02-2021 10:56:54)

Bravo de défendre le bon sens devant les aventuriers férus de réformes inutiles.
Le plus grave pour moi est le néologisme "Cheffe". Le chef veut dire la tête (chef de file...) et non patron. Il faudrait alors supprimer le mot "tête de liste" pour un candidat masculin placé en premier.
Devra-t-on dire "cheffe d'œuvre" pour une création artistique réalisée par une femme ?
Féminiser les termes de fonctions crée encore plus de discrimination, alors que les femmes du XXème siècle ont tant voulu l'égalité.

Achiardi (28-02-2021 10:48:14)

Pourquoi aberrant : Une Fable inclusive =
Le.a. Corbeau et le.a. Renard.e
Maître.esse Corbeau, sur un arbre perché.e,
...

Troianowski (28-02-2021 10:43:47)

"Voilà bien un des grands mystères des hommes, ils perdent l'essentiel et ignorent ce qu'ils ont perdu" Saint Exupéry. Ou comment renoncer à l'essentiel par manque de courage pour s'occuper en futilités. Le populisme est un refuge universel.

Achiardi (28-02-2021 10:38:05)

Merci à tous ceux qui ont encore du bon sens.
L'écriture inclusive est vraiment une "aberration".
En 1917, l'Académie française soulignait qu'elle était un "péril mortel".
Bravo à Hérodote, une fois de plus !

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