6 août 2018 : comme son lointain prédécesseur Andrew Jackson auquel nous l'avons comparé, Donald Trump bouscule les règles. En dénonçant l'accord sur le climat, l'accord avec l'Iran et les conventions internationales sur Jérusalem, il exprime les aspirations profondes de la majorité de ses concitoyens et met en place une politique impériale plus que jamais agressive...
Accordons au président Donald Trump le sens du symbole. C'est le 8 mai 2018, anniversaire de la capitulation de l'Allemagne nazie, qu'il a dénoncé unilatéralement le traité de Vienne entre l'Iran et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (ainsi que l'Allemagne).
C'est aussi le 14 mai 2018, 70e anniversaire de la proclamation de l'État d'Israël, qu'il a choisi pour transférer officiellement de Tel Aviv à Jérusalem l'ambassade américaine en Israël, en violation du plan de partage préconisé par l'ONU et le Conseil de sécurité en 1947, selon lequel Jérusalem devait garder un statut international...
Enfin, c'est le 6 août 2018, anniversaire du bombardement d'Hisroshima, qu'il précise les sanctions contre l'Iran et les entreprises occidentales qui auraient le front de commercer avec ce pays.
Précédemment, le 4 août 2017, le président américain a aussi renié l'accord de Paris sur le climat, conclu le 12 décembre 2015 sous l'égide de l'ONU (mais il est toutefois douteux qu'il ait choisi cette date en référence à l'abolition des privilèges, le 4 août 1789 !).
Il est déjà arrivé que les États-Unis renient leur parole : ce fut le cas le 19 mars 1920 quand le Sénat rejeta le traité de Versailles laborieusement négocié à Paris par le président Wilson. Les conséquences en furent dramatiques : les Américains ignorèrent la Société des Nations et s'abstinrent d'intervenir face aux violations des traités qui, de proche en proche, menèrent à la Seconde Guerre mondiale.
Comment mieux signifier que les États-Unis s'affranchissent désormais de l'ordre multilatéral qu'ils ont eux-mêmes mis en place en 1945 en fondant l'ONU à San Francisco ?
L'« Empire nouveau » est arrivé
Aux yeux de la plupart des Européens, ces trois ruptures (sur l'Iran, le climat et Jérusalem) apparaissent insensées, contraires à l'intérêt général et potentiellement source de guerres et de désordres majeurs. Mais aux yeux de la majorité des Américains, bien au-delà de l'électorat de Donald Trump, elles sont raisonnables et pleinement conformes à l'intérêt supérieur des États-Unis. Elles satisfont aussi le souhait des Américains de se désengager des affaires du monde et la promesse du président Trump d’épargner le sang américain (note).
S'il manque pour le moins de finesse et d'élégance, le président américain semble doué d'un flair exceptionnel pour sentir les attentes de ses concitoyens. On a pu le constater pendant la campagne électorale quand ce milliardaire new-yorkais a gagné la faveur des petits Blancs de l'intérieur, victimes de la désindustrialisation, du dumping chinois, de la financiarisation de l'économie, du recul des services publics et par-dessus tout d'une épidémie d'opiacées provoquée par les laboratoires pharmaceutiques.
Comme eux, il a compris que les États-Unis étaient à bout de souffle. La preuve en est que, pour la première fois depuis la naissance du pays il y a deux siècles, l'espérance de vie moyenne a chuté en 2015 et 2016. Selon cet indicateur du bien-être, les États-Unis se classent désormais dans le peloton de queue des pays développés et même derrière Cuba. Comment ne pas comprendre que les classes populaires aient envie de renverser la table et d'en finir avec la politique néolibérale menée depuis plus de trente ans ?...
On peut douter que les pistes ébauchées par Donald Trump redressent le pays et améliorent le sort de l'humanité. Il n'empêche qu'elles rejoignent les aspirations de l'Américain moyen et même d'une bonne part des élites du pays.
On l'a encore constaté avec le désengagement de l'accord de Paris sur le climat qui rejoint les aspirations profondes de la quasi-totalité des citoyens américains, pour lesquels l'accès à une énergie bon marché est un élément non-monnayable de l'american way of life.
C'est que les Américains ont une perception de la nature à l'opposé de celle des Eurasiens. Pendant plusieurs millénaires, Chinois, Indiens, Orientaux et Européens ont appris à gérer la pénurie dans des terroirs à forte densité humaine. En l'absence d'alternative, ils ont veillé à la conservation de la fertilité des terres et au bon renouvellement des ressources naturelles. Rien de tel pour les colons qui ont débarqué au XVIIe siècle sur les côtes de Nouvelle-Angleterre. Ils ont découvert un Éden aux ressources en apparence inépuisables, tout juste occupé par quelques tribus d'Indiens qu'ils ont eu vite fait de chasser ou d'exterminer. Agriculteurs et artisans émérites, ils ont mis tous leurs talents dans l'exploitation de ces ressources sans jamais craindre la pénurie ou la disette. Ils se sont comportés en prédateurs, comme les chasseurs-cueilleurs de l'Âge de pierre, mais avec les moyens techniques des Temps modernes.
Il en a découlé l'agro-industrie, le tout-automobile, la déliquescence des villes traditionnelles, l'avion et les vacances aux antipodes pour le seul plaisir de « buller » sur une plage... avec les conséquences que l'on sait pour notre environnement. Inédite dans l'Histoire humaine, cette mentalité de prédateur dissuade aujourd'hui les Étasuniens de combattre le réchauffement climatique. Comme leurs ancêtres, ils font confiance à la Providence et plus encore à leur débrouillardise pour y parer.
La dénonciation de l'accord de Vienne avec l'Iran réunit aussi, sinon un consensus, du moins une nette majorité de l'opinion américaine. Le New York Times, journal de référence de la bourgeoisie intellectuelle de gauche hostile à Trump, l'a lui-même approuvée (note).
À cela une raison immédiate, l'image détestable de l'Iran aux États-Unis. Washington et ses services secrets ont longtemps vu en l'Iran un protectorat pas plus respectable qu'une quelconque république bananière d'Amérique centrale.
Faisant fi de l'Histoire et de la culture de ce pays, autrement plus prestigieuses que la leur, ils ont pu renverser un Premier ministre réformiste en 1953, ramener au pouvoir un jeune souverain à leur dévotion et le laisser choir quand ce même souverain (le chah) s'est avisé de reprendre le contrôle de ses ressources pétrolières en 1973. Ayant ainsi malencontreusement ouvert la voie à une dictature islamiste, ils ont tenté de la renverser en lançant contre elle le dictateur irakien Saddam Hussein et n'ont fait au contraire que la renforcer. Ils ont alors connu une humiliante prise d'otages qui a marqué l'opinion publique presque aussi violemment que la guerre du Vietnam.
C'est ainsi que les Américains préfèrent encore aujourd'hui nouer une alliance impie avec les wahhabites de l'Arabie séoudite plutôt que se réconcilier avec l'Iran... Ils oublient simplement que les wahhabites, c'est le World Trade Center (3000 morts en 2001) et l'Iran le Festival de Cannes (2 films en compétition en 2018), comme le note le géographe Bernard Hourcade.
L'installation provocatrice de l'ambassade américaine à Jérusalem découle de la même politique de pompier-pyromane. Par son mépris affiché des revendications arabes, elle satisfait un vieux fond raciste caractéristique des États-Unis.
Ce pays fut, il faudrait s'en souvenir, le premier État occidental, sinon le seul hormis le IIIe Reich, à introduire le droit de la race dans sa législation. C'était le 26 mars 1790, par le Naturalization Act : cette loi offrit généreusement la citoyenneté aux free white persons (« personnes libres blanches »), autrement dit aux immigrants européens de bonnes mœurs et à leurs enfants, mais en exclut sans le dire les autres immigrants et surtout les esclaves et affranchis africains ainsi que les Indiens eux-mêmes dont la présence sur le sol américain était pourtant bien antérieure à celle des blancs.
Le déplacement de l'ambassade à Jérusalem comble d'aise les bellicistes au pouvoir en Israël tout comme les chrétiens intégristes qui ont soutenu Donald Trump aux États-Unis. Elle éloigne encore un peu plus la perspective d'un règlement négocié sur la Palestine avec la création de deux États. Elle donne au Hezbollah chiite libanais des motifs supplémentaires d'attaquer Israël. L'Iran, du coup, pourrait se sentir obligé de soutenir son affidé et d'entrer dans un conflit frontal avec l'État hébreu que l'un et l'autre redoutent.
Dans ce conflit hypothétique, les chiites et les Iraniens bénéficieront d'un atout de taille. Face au fringant prince héritier d'Arabie MBS qui se repose encore sur l'alliance américaine et a fait le choix téméraire de se rapprocher d'Israël, au risque d'être renversé ou tué, ils auront beau jeu de se présenter comme les seuls vrais défenseurs des Palestiniens et de la cause musulmane. Un coup qui pourrait être fatal à l'Arabie, déjà empêtrée dans sa guerre au Yémen.
Ainsi les États-Unis pourraient-ils, avec l'affaire de l'ambassade, entraîner l'effondrement de la dynastie de Séoud et de l'Arabie elle-même. Ce lâchage des Arabes sunnites, et de l'Arabie séoudite en premier lieu, tient peut-être à un bouleversement récent dans le domaine énergétique : avec l'exploitation intensive de leurs gisements de schistes bitumineux et de gaz de schiste, les États-Unis sont redevenus très largement le premier producteur mondial de pétrole et gaz et n'ont plus à s'inquiéter autant de la stabilité du monde arabe.
L'autre éventualité, liée à l'asphyxie économique de l'Iran, serait la remise en selle des extrémistes à Téhéran. Par fierté, n'ayant plus rien à perdre, les Iraniens pourraient se lancer dans une guerre désespérée, avec des conséquences imprévisibles comme le blocage du détroit d'Ormuz par lequel passe l'essentiel de la production pétrolière du Golfe.
La dénonciation de l'accord de Vienne et l'installation de l'ambassade américaine à Jérusalem relèvent surtout d'une motivation politique profonde qu'avait déjà décelée Emmanuel Todd en 2002 dans un ouvrage visionnaire, Après l'Empire, Essai sur la décomposition du système américain. C'est sciemment en effet que les États-Unis produisent aujourd'hui du désordre et de la guerre, afin de continuer à apparaître comme indispensable au maintien de l'ordre avec leurs forces armées.
Selon l'historien, les États-Unis ont connu après la Seconde Guerre mondiale une phase impériale bienveillante. Portés par le prestige de leur victoire sur le nazisme et la puissance de leur industrie (près de la moitié de la production mondiale), ils ont pu ramener la prospérité en Europe occidentale et au Japon ainsi que maintenir une paix approximative dans l'ensemble de la planète. Hollywood, le rock'n roll, Coca Cola et l'american way of life ont fait rêver le monde entier, y compris les pays à gouvernement hostile.
Mais les choses se sont gâtées dans les années 1970, observe Emmanuel Todd. Les États-Unis ont reporté sur leurs alliés et partenaires le poids de leur fonction militaire, à la manière d'Athènes qui, au Ve siècle av. J.-C., imposa à ses alliés de la ligue de Délos de financer ses trières garantes de leur sécurité face aux Perses. À la différence des Athéniens, les Américains n'ont eu besoin d'exercer aucune contrainte. Ils ont usé simplement du prestige de leur monnaie, le dollar : c'est ainsi qu'au lieu d'augmenter leurs impôts pour financer la course aux armements, ils ont émis des bons du Trésor. Les banques étrangères y ont souscrit sans hésiter en se disant qu'il n'y avait pas de placement plus sûr car le « gendarme du monde » ne pouvait en aucune manière faire défaut, sauf à provoquer l'effondrement de l'économie mondiale.
Du fait d'une monnaie surévaluée, les États-Unis ont alors vu se creuser leurs déficits commerciaux et se réduire leurs exportations industrielles. Les citoyens américains en ont largement profité avec une charge fiscale réduite et un volume de consommation très supérieur à leur création de richesse. Ils ont abandonné à la Chine, au Japon et à l'Allemagne la production de biens manufacturés, en se réservant le soft power représenté par la monnaie de réserve (42% des transactions internationales sont encore effectuées en dollars) ainsi que les activités tertiaires (cinéma et surtout internet).
Mais ce privilège impérial a été rendu possible parce que les États-Unis et leur puissance militaire étaient réputés indispensables à la stabilité de la planète. Or, depuis la fin de la guerre froide et plus encore depuis le début du XXIe siècle, les progrès de l'éducation et la maîtrise de la fécondité ont pacifié le monde comme jamais dans son Histoire ! Cela ne fait pas l'affaire des Américains qui pourraient craindre que leurs créanciers leur demandent des comptes (note).
Le cauchemar américain, en ce début du XXIe siècle, eut été une Union européenne partenaire de la Russie selon le projet exprimé en allemand, devant le Bundestag, le 25 septembre 2001 par le président Poutine lui-même : « Nul ne remet en question l'importance des relations partagées entre l'Europe et les États-Unis. Toutefois, je pense que l'Europe peut assurer à long terme sa réputation de centre puissant et politiquement indépendant si elle parvient à associer ses ressources avec celles de la Russie... avec les ressources naturelles, humaines et territoriales... avec le potentiel économique, culturel et de défense de la Russie ». [discours du 25 septembre 2001 : 1ère partie, 2e partie, 3e partie]
Fort heureusement, les stratèges de Washington ont eu vite fait d'enterrer ce projet concurrent. Avec le concours bienveillant de la Pologne et des États baltes, viscéralement antirusses, ils multiplient aujourd'hui les exercices militaires aux portes de la Russie, façon d'humilier le peuple russe et ses dirigeants.
Le président russe, renvoyé dans ses cordes, se voit obligé de jouer la carte eurasiatique en se rapprochant de la Chine et formant avec elle et leurs voisins le groupe de Shanghai. Et tant pis pour les industriels et les agriculteurs allemands et français, privés du marché russe. Heureusement, l'Europe peut continuer de se pourvoir en gaz russe. Mais jusqu'à quand ?
La nouvelle « guerre froide » entre les États-Unis et la Russie semble bien partie, à cela près qu'elle n'oppose plus deux superpuissances qui dominent chacune la moitié du monde comme dans les années 1950 mais deux pays blessés qui ne pèsent plus très lourds face aux puissances montantes d'Asie.
Leur combat nous fait penser à ce tableau de Goya où l'on voit deux bandits en train de s'étriper cependant qu'ils sont tous les deux en train de s'enfoncer dans les sables mouvants.
Comme ces deux-là, les USA et la Russie s'anéantissent mutuellement avec pour seul résultat d'ouvrir la voie à leur rival commun, la Chine.
L'autre cauchemar américain est en effet la Chine qui, après avoir été l'atelier à bas coût des multinationales américaines, est subrepticement devenue une puissance autonome, avide de reprendre la place qui lui revient, la première.
L'État chinois, à la différence de l'Europe, a su s'émanciper des Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) en créant ses propres acteurs de l'internet. Plus gravement peut-être, il s'est approprié un quasi-monopole des terres rares indispensables à l'industrie électronique mondiale et aux armées modernes. Mais pour l'heure, il est encore soucieux de ménager les États-Unis dont il est devenu le premier créancier par ses achats massifs de bons du Trésor.
En attisant les tensions dans la mer de Chine, avec la Corée du Nord par exemple, le président Trump a voulu montrer à ses voisins que les États-Unis sont encore redoutables et indispensables au maintien de l'ordre international .
Soucieux de contrer l'influence de la Chine, il a par la même occasion rappelé à ses alliés traditionnels, le Japon et Taiwan, leur dépendance à l'égard du parapluie nucléaire américain. On peut comprendre de la sorte son surprenant bras de fer avec la Corée du Nord. De bienveillant, l'Empire américain est ainsi devenu... malveillant et agressif !
Déjà en 2002, Emmanuel Todd écrivait : « Les États-Unis sont en train de devenir pour le monde un problème. Nous étions plutôt habitués à voir en eux une solution. Garants de la liberté politique et de l'ordre économique durant un demi-siècle, ils apparaissent de plus en plus comme un facteur de désordre international, entretenant, là où ils le peuvent, l'incertitude et le conflit » (Après l'Empire). L'historien avançait l'idée que les États-Unis, pour conserver leur fonction gendarmesque, seraient conduits à affronter des acteurs mineurs. Et de citer l'Irak, l'Iran, la Corée du Nord, Cuba etc.
L'exception remarquable est le Vietnam communiste, que les Américains ménagent avec soin, ayant perdu l'envie de l'affronter... Il faut dire que, depuis les guerres du XIXe siècle contre les Indiens, les Mexicains et les Espagnols jusqu'aux guerres du XXe siècle contre le Japon et l'Irak, les Américains ont toujours privilégié les guerres asymétriques et évité les adversaires à leur taille (l'exception allemande n'en est pas une, l'armée américaine n'ayant affronté les Allemands qu'en 1918 et 1944, quand ceux-ci étaient déjà passablement affaiblis).
Si l'on craint aujourd'hui encore la puissance de frappe des États-Unis, ce n'est pas à leurs fantassins que l'on pense (on les a vus en 1992 se débander devant des Somaliens) mais à leurs armes nucléaires, à leurs bombardiers et maintenant à leurs drones (avions sans pilote). Précurseurs dans ces domaines comme dans beaucoup d'autres, les Américains conserveront leur avance aussi longtemps que les Chinois ne les priveront pas des composants électroniques et des terres rares indispensables au fonctionnement de leurs armes.
Protégés par deux océans et disposant de leurs propres réserves d'hydrocarbures, les Américains n'ont pas trop à se soucier d'un regain de troubles au Moyen-Orient et dans le Golfe Persique. Ils peuvent multiplier les foyers d'incendie dans cette région sans trop de conséquences pour eux-mêmes... Il en va différemment des Européens, d'autant que ceux-ci sont encore très dépendants du pétrole moyen-oriental.
Pour ne rien arranger, les grandes entreprises françaises et surtout allemandes ont beaucoup investi en Iran et doivent s'en retirer en septembre 2018 suite à un ultimatum de Donald Trump qui les menace de représailles financières sur leurs avoirs en dollars. Il s'agit d'une forme de protectionnisme autrement plus violente et efficace qu'une quelconque augmentation de droits de douane !
Et de façon tout aussi unilatérale, sans prendre la peine d'en référer à ses « alliés », Washington menace aussi de sanctions économiques la Russie sous le prétexte de la tentative de meurtre d'un agent double à Salisbury (on croit rêver quand on songe aux forfaits autrement plus graves dont se sont rendus coupables les services secrets américains : Mossadegh, baie des Cochons, Allende, etc., etc.). Cela signifie-t-il que les entreprises européennes devront renoncer à commercer avec la Russie comme avec l'Iran ?
Céder aux menaces reviendrait pour les Européens à abdiquer leur souveraineté, comme l'a bien perçu le président de la République française. « Si nous acceptons que d'autres grandes puissances, y compris alliées, y compris amies dans les heures les plus dures de notre histoire, se mettent en situation de décider pour nous notre diplomatie, notre sécurité, parfois en nous faisant courir les pires risques, alors nous ne sommes plus souverains, a déclaré Emmanuel Macron le 10 mai 2018 à Aix-la-Chapelle. Et il a ajouté : Nous avons fait le choix de construire la paix et la stabilité au Proche et au Moyen-Orient (...). D'autres puissances, tout aussi souveraines que nous, ont décidé de ne pas respecter leur propre parole. Devons-nous renoncer pour autant à nos propres choix ? »
Reste à savoir quelle suite sera donnée à ces fortes paroles. Si les Européens rendent les armes devant un Empire américain désormais clairement agressif, même envers ses alliés, c'en sera fini de la phraséologie bruxelloise sur le libre-échange, la paix, l'union, la concertation, etc. Nous entrerons dans un nouveau monde dans lequel, entre les États-Unis, la Chine et peut-être la Russie, l'Europe n'aura plus sa place.
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Pépé (25-08-2024 14:36:53)
On s’ennuie de l’arrogant PETrudeau et surtout DeGaulle
Verhaeghe (07-11-2020 15:44:41)
Rien sur la menace islamiste ...
L'Irak et l'Iran n'ont pas obéi aux US pour se faire la guerre, ni l'Arabie au Yemen, ni Erdogan en Grèce et en Libye, ni l'Iran pour menacer Israël.
vpkeefe (09-08-2018 02:40:17)
Une analyse remarquable, merci.
HuGo (08-08-2018 17:37:34)
Bonjour,
Très-intéressé par cet exposé, je note qu'Olivier Todd rejoint les analyses de Pierre Conesa, qui les intitule.... "£es Mécaniques du Chaos".
On ne saurait mieux résumer le propos.
George Bernard Shaw ("Arms and the Man") avait déjà ƒait sourire des générations d'écoliers en expliquant : £a puissance colonisatrice envoie un missionnaire chez les indigènes, qui le mettent à mort. Ensuite ils viennent le sauver ou le venger -- Pourtant, ça n'a rien de ƒarƒelu, c'est exactement ce qu'a ƒait la France en Polynésie, rasant les temples, interdisant même les Danses traditionnelles "diaboliques", jusqu'à ce qu'elles deviennent essentielles pour développer £e Tourisme. Et en Corée : £es marins de Napoléon III volant ou saccageant les trésors de la ƒamille royale pour venger les missionnaires. Gangstérisme aggravé par la "Justice" ƒrançaise proclamant "On ne peut rien vous restituer, ca ne ƒait pas partie des Traditions de nos Musées" (((.....))).
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£es U.s.a. ont amélioré nos petites techniques artisanales : Vous pressurez un pays riche comme l'Iran, payant son pétrole environ 6 ou 7% de sa valeur. Puis, quand la misère détraque tout, vous venez... le sauver du "Communisme" (Mossadegh, etc...).
Pour cela, vous lui vendez des armes dernier-cri, qu'il ne peut pas payer, l'obligeant à brader encore autre chose, etc... vous dénoncez urbi et orbi un climat hystérique... des sauvages avec qui c'est vraiment impossible de discuter.
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Conclusion : Vous décrétez des SANCTIONS contre l'Iran, Des SANCTIONS contre la Russie, DES SANCTIONS contre l'Apartheid en Aƒrique du Sud, DES SANCTIONS contre la Corée, DES SANCTIONS contre Saddam Hussein, DES SANCTIONS contre presque tous les pays d'Amérique £atine ("£iste Clinton").... 60 ANS DE SANCTIONS contre Cuba.
"God bless America"... vraiment?
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Alors, oui, cueilleurs-prédateurs... diviseurs, et "£'Europe" en redemande, en effet.....!!!
Y compris au cinema : Affiche dans ma rue pour le ƒilm "Darkest Minds" ; l'argument publicitaire est sans équivoque : "Plus maléƒique vous ne trouverez nulle part".
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Je précise que j'ai une partie ma ƒamille à Boston (radars militaires), une autre partie dans la Napa Valley (vignobles).
Mais je vous assure qu'il ƒaut avoir vu de ses propres yeux, au moins une ƒois dans sa vie, les ouvriers agricoles arrivant noirs et courbés, une heure avant l'aurore, pour embaucher dans les plantations de bananes ou ananas de Panamà ou Guatemala, sous contrôle des milices de United Fruit équipées d'armes automatiques : Ca vaut largement "Metropolis" de Fritz £ang et les romans de Zola.
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En ƒin de compte je pose à tous une simple question :
Vous êtes riche de 100 millions?
Et si demain vous possédez UN milliard, votre vie devient 10 ƒois plus belle, n'est-ce pas?
Puis vous êtes riche de DIX milliards, que ƒaites-vous?
Réussite suprême, vous arrivez à CENT MILLIARDS, comme Bill Gates. Vous en proƒitez comment? £ui, qui prêche la Philanthropie sur tous les continents, il investit massivement dans Black Water, une poule-aux-œuƒs-d'or qui ƒait la guerre à la place des Armées gouvernementales. Ce n'est pas mon idéal de Bonheur absolu. Je dois manquer, probablement, du ƒameux "Killer instinct".
aldo (07-08-2018 19:40:07)
Belle analyse,merci
Xavier Claude (07-08-2018 16:05:00)
Faire confiance à un prédateur est un jeu à très haut risque, la leçon devrait être retenue, elle est violente mais nous oblige, à l'instar du tableau de Goya, à revenir sur des terres plus fermes et à nous recentrer sur nos qualités qui sont immenses.
A nous de tirer les conclusions de nos erreurs, en êtres éveillés que nous pouvons choisir d'être..
Merci pour cet éclairage, au plaisir..
Jean-Michel DUPUY (07-08-2018 13:50:07)
Excellente analyse.
michel Alexis (07-08-2018 11:24:55)
Cet article de géo-politique est très intéressant quoique sur plusieurs points quelque peu simpliste .
J'en veux pour exemple ses commentaires sur " l'alliance impie " avec les wahhabites d'Arabie Séoudite " . C'est oublier que les affinités entre ces 2 pays ne date pas d'hier et que l'atmosphère " à l'américaine " ressentie à Riyad ( que je connais bien ) est bien plus proche de celle de Dallas ( que je connais aussi ) que de n'importe quelle autre ville européenne et que par contre on retrouve à Téhéran ( que j'ai pu visiter plusieurs fois ) la même vie " chaotique " qu'à Athènes, Naples ou Marseilles...
En d'autres termes le style de vie pratiqué en Arabie Séoudite est très proche de celui pratiqué aux USA ( hors les traditions et la religion ) : les 2 se retrouvent dans la gestion des immenses espaces - et des gâchis écologiques - que l'article souligne parfaitement ) , la consommation à outrance , etc etc ...
A l'inverse du monde persan , civilisation à l'extrême opposé - par sa richesse culturelle et ses subtilités - de l Amérique de Trump .
vasionensis (07-08-2018 09:10:02)
"...les wahhabites, c'est le World Trade Center..."
Qui vous l'a dit?
Sinon, très bon article et l'on ne peut qu'en approuver, en tant que Français ou Européen, la péroraison.
Rotojo (07-08-2018 06:56:06)
Merci pour cette analyse. Vous avez raison sur plusieurs points. Je suis persuadé que Trump sera même réélu haut la main. Sa reconnaissance du statut de Jérusalem a été payante. Elle lui a garanti le vote en bloc de millions de messianiques, évangélistes fondamentalistes, l’appui du puissant lobby juif (AIPAC) et enfin, pour récompenser sa politique favorable aux armes à feu l’appui inconditionnel de la NRA et de ses millions de membres.
En revanche, je suis raisonnablement persuadé que ni l’AIPAC ni l’état juif (récente dénomination légale) n’autoriseront aucun état à se mêler de leurs affaires ou de leurs intérêts et encore moins de les mettre en péril. Raison pour laquelle je doute fortement que les Américains soient le moindrement maîtres de leurs décisions en ce qui concerne le Proche-Orient. Le résultat catastrophique pour les États-Unis de leurs récentes politiques en Irak et en Syrie le prouve, alors que manifestement le corollaire a fortement contribué à renforcer la puissance militaire et à encourager l’intransigeance d’Israël, au détriment de la paix régionale.
greg cook (16-07-2018 04:34:11)
Merci pour cet article bien réfléchi et d'une certaine perspective très bien articulée--mais je trouve que c'est un peu fort d'insinuer que les USA n'aient pas combattu contre les nazis avant 1944. Notre lutte anti-nazi n'a pas commencé le 6 juin.
Il y a, aussi, beaucoup de 'ricains qui sont très contre Trompe et qui sont écouerés par ses tromperies, son racisme, son ignorance, ses mensonges, etc.
N'oublions pas qu'il n'y avait pas beaucoup de Jean Moulin, ni de Marc Bloch; c'est l'espèce humaine qui produit à foison des hypocrites et les USA n'en ont pas le monopole.
Merci d'avoir si bien exprimé votre perspective.
amklingen (03-07-2018 00:59:29)
Il n'y pas du tout une "majorité" des américains qui seraient d'accord avec ces "ruptures", et de nombreux sondages l'indiquent. Je suis américaine et je trouve que ceux qui soutiennent les actes de Trump les soutiennent fortement, mais il y beaucoup plus de citoyens qui les opposent aussi fortement.
Nep (01-07-2018 15:03:01)
Il y a simplement lieu d'espérer que le mandat de Trump ne sera pas renouvelé et qu'il sera éjecté dans les poubelles de l'histoire et que le prochain Président américain sera élu avec plus de discernement... d'ici là, croisons les doigts.
DERTOSA (20-06-2018 10:57:57)
Analyse remarquable ,pertinente et très approfondie.
Merci beaucoup.
B. de Bien (18-06-2018 19:14:56)
Remarquable analyse. Bravo, c'est un bon germe de réflexions et m'incite à relire l'ouvrage d' E. Todd lu il y a déjà un certain temps.
Georges D. (30-05-2018 12:06:07)
Ce qui choque les beaux penseurs, tant européens qu'américains, c'est l'analyse factuelle faite par le président Trump et les solutions concrètes qu'il retient.
Respect de la démocratie, respect des droits des citoyens, respect de son programme, respect des électeurs sont des actions qui ne sont plus comprises par ces beaux penseurs, tout occupés à croire qu'ils possèdent La Vérité, Vérité qui s'impose aux «communs» du peuple.
Boutté (26-05-2018 11:35:50)
Même le Plan Marshall,qui est l'image de la bienveillance des USA pour l'Europe en reconstruction,constitue une main-mise de l'Amérique sur le vieux continent. Nous sommes depuis restés leurs subordonnés. L'OTAN et l'ONU sont les organismes qui font pluie et beau temps sous la direction de Washington. Seuls les States et Israël n'y sont pas soumis désormais .
Caroline (22-05-2018 22:19:28)
Excellent et très stimulant. Merci!
caladrunner (17-05-2018 23:20:16)
Très bon article. Merci pour cette lecture riche, actualisée et pleine de recul sur les evenements.
Il est vrai que nous devons à ce peuple américain qui s'est battu pour libérer l'europe par 2 fois.Mais à chaque fois, c'était lorsque leurs interets etaient menacés ; ils en ont profiter pour dominer le monde.
Avec leur dollar, leur petrole et leur gaffa ca devient une vraie dictature qui impose au reste du monde ses choix arbitaires
pierre (16-05-2018 19:38:07)
Article nettement anti americain où tous les arguments sont retournés a la charge de ce pays....
Il faudrait un peu de temps et de place mais tout ce que dit l'auteur pourrait être facilement contré et apparaitre comme des contre verités.
Nous sommes un certain nombre a penser que les USA ont sauvé trois fois la France au cours du siecle dernier, que la croisade anti Saddam etait amplement justifiée et que s'il n'y avait pas ce pays il ya longtemps que l'Europe aurait sacrifié Israel, en s'en lavant les mains. Trump ne fait pas dans la dentelle mais il fait reculer la Corée du Nord et va mettre la dictature iranienne a genoux!
FHJE (16-05-2018 10:24:00)
Bonjour et merci pour votre article intéressant, factuel et objectif.
Je souhaiterais ajouter plusieurs points.
L'attitude des Américains et de leur Président, Donald Trump, est une forme de schizophrénie, dans le sens où ils se referment sur eux-mêmes en refusant toute relation d'égal à égal avec les autres.
C'est d'autant plus clair pour Donald Trump lorsqu'il déclare qu'il est un génie et en plus équilibré, parce qu'il a réussi Président des Etats-Unis du premier coup. Ses anciens proches ne disent pas autre chose dans les récents livres qu'ils ont publiés. Mais les Etats-Unis ne possèdent pas de psychiatres cliniques comme en France pour le faire destituer, sans parler de son comportement à l'égard des femmes, qui semble bien pire que celui de Bill Clinton.
Il faut parler aussi du capitalisme (financier) qui est la principale cause des événements récents.
En effet, les Américains ne se rendent pas compte que le système économique qu'ils idéalisent est la cause de tous leurs maux. D'une certaine manière, ils se tirent une balle dans le pied depuis de nombreuses années. Ainsi, c'est bien l'autorisation qu'ils ont donnée à la Chine d'entrer dans l'OMC en 2000, pour permettre aux grandes entreprises capitalistes américaines d'augmenter leurs profits en produisant à bas coût en Chine (et peut-être en vendant leurs produits aux Chinois), qui a engendré les délocalisations qu'ils ont connues (vers le Mexique aussi) avec leur cortège de fermetures d'usines et de chômage.
Les "petits Blancs" ouvriers de la Rust belt qui ont voté pour Donald Trump ne peuvent donc s'en prendre qu'à eux-mêmes et à leur système économique malade.
Ce système a prétendument battu le communisme, mais en fait c'est une dictature, celle de l'argent, de la cupidité et des profits qui en a remplacé une autre.
Donald Trump, qui est un pur produit de ce système, s'est fait élire par populisme, et encore n'a-t-il même pas obtenu la majorité des voix de ses compatriotes, le système électoral de l'élection présidentielle américaine présentant lui aussi bien des défauts.
Une réflexion économique bien menée ne peut que faire sortir les Américains de ce système inégalitaire et de l'impérialisme prédateur qui va avec.
Le voudront-ils ?
J'en doute, mais c'est une troisième voie plus équilibrée dans la gouvernance des grandes entreprises que doivent emprunter les Européens, et les Français en particulier, pour continuer à exister dans le monde en défendant leurs valeurs démocratiques issues de la Grèce antique et du XVIIIème siècle.
turlupin (15-05-2018 15:55:11)
Les Etats Unis aux amaricains du nord et le reste du Monde,(c'est à dire l'histoire,la culture,la pensée etc...) au reste du Monde.
Chiche.
edzodu (15-05-2018 15:46:10)
De mon point de vue, il y a près de dix ans que les États-Unis ne peuvent plus prétendre être « le gendarme du monde » par la puissance de leurs armements.
Depuis la fin de « l’étalon Or » et le nouveau système de Bretton wood I et II, puis le GATT, c’est encore le dollar qui mène le monde économique « mondial »
L’inquiétude pour les États-Unis est le Yuan, qui par la puissance financière qu’il possède peut se permettre « d’acheter » autant de dollar que d’euro ou autres par ses investissements de fonds souverains. Les États-Unis, largement tributaire de la Chine dans ce domaine, depuis 2008 et la crise des Subprimes se trouvent confronté aujourd’hui à un autre problème majeur :
La domination du pacifique.
Depuis plusieurs années, la Chine multiplie ses tentatives de domination dans cet océan et semble y parvenir.
L’inquiétude des États-Unis est de voir l’Europe devenir, non plus le gentil serviteur de l’OTAN, mais qu’elle réalise enfin sa puissance militaire autonome et pourquoi pas, en se rapprochant de la Russie, qui elle aussi souhaite sortir de l’isolement dans lequel elle a été conduite par les Européens eux-mêmes.
Est-il prémonitoire de dire que l’Europe de demain pourrait s’étendre de l’atlantique à l’Oural ?
Les États-Unis, île entouré d’océans, comme le Royaume-Unis seraient à l’abri d’un envahisseur ?
Non, trop de laxisme en matière d’interdiction de l’arme nucléaire on conduit à ce que plusieurs pays veuillent s’en doter (Corée du nord – Iran ) et d’autres sans doute bientôt.
D’avoir fermé les yeux sur Israël, qui a obtenu la sienne avec la complicité de la France en 1963 conduits aujourd’hui à ce que nombre de pays traitent par-dessus la jambe les traités internationaux et l’O.N.U, dont on peut s’interroger sur son efficacité depuis l’accès d’Israël en 1949 grâce à la complaisance de Harris Truman.
Si depuis la seconde guerre mondiale nous estimons être en paix, cette dernière l’ai pour les principaux pays qui possèdent la bombe nucléaire, et laisse brûler dans le reste du monde des conflits, qui sont de fait la récolte du grain mauvais semé par les pays occidentaux depuis le début du XXème siècle au nom du pétrole élevé au rang de matière première sacrée.
Et « l’isolationnisme » américain d’aujourd’hui est bien l’image que nous présente son président en tirant un trait sur le traité « climat » lui permettant d’extraire sur son territoire autant qu’il le veut son pétrole de schiste en toute impunité.
De donner des leçons économiques et menaçant le monde entier de représailles par la puissance de l’image de « son dollar », qui ne vaut, par rapport à l’Euro ou au Yuan plus que moins de la moitié.
Quant aux règlements et traités internationaux, les Etats-Unis et leur allié « obligé » Israël, ils s’en moquent fort de l’impuissance quasi mondiale et frileuse.
FHJE (15-05-2018 14:29:55)
Bonjour et merci pour votre article intéressant, factuel et objectif.
Je souhaiterais ajouter plusieurs points.
L'attitude des Américains et de leur Président, Donald Trump, est une forme de schizophrénie, dans le sens où ils se referment sur eux-mêmes en refusant toute relation d'égal à égal avec les autres.
C'est d'autant plus clair pour Donald Trump lorsqu'il déclare qu'il est un génie et en plus équilibré, parce qu'il a réussi Président des Etats-Unis du premier coup. Ses anciens proches ne disent pas autre chose dans les récents livres qu'ils ont publiés. Mais les Etats-Unis ne possèdent pas de psychiatres cliniques comme en France pour le faire destituer, sans parler de son comportement à l'égard des femmes, qui semble bien pire que celui de Bill Clinton.
Il faut parler aussi du capitalisme (financier) qui est la principale cause des événements récents.
En effet, les Américains ne se rendent pas compte que le système économique qu'ils idéalisent est la cause de tous leurs maux. D'une certaine manière, ils se tirent une balle dans le pied depuis de nombreuses années. Ainsi, c'est bien l'autorisation qu'ils ont donnée à la Chine d'entrer dans l'OMC en 2000, pour permettre aux grandes entreprises capitalistes américaines d'augmenter leurs profits en produisant à bas coût en Chine (et peut-être en vendant leurs produits aux Chinois), qui a engendré les délocalisations qu'ils ont connues (vers le Mexique aussi) avec leur cortège de fermetures d'usines et de chômage.
Les "petits Blancs" ouvriers de la Rust belt qui ont voté pour Donald Trump ne peuvent donc s'en prendre qu'à eux-mêmes et à leur système économique malade.
Ce système a prétendument battu le communisme, mais en fait c'est une dictature, celle de l'argent, de la cupidité et des profits qui en a remplacé une autre.
Donald Trump, qui est un pur produit de ce système, s'est fait élire par populisme, et encore n'a-t-il même pas obtenu la majorité des voix de ses compatriotes, le système électoral de l'élection présidentielle américaine présentant lui aussi bien des défauts.
Une réflexion économique bien menée ne peut que faire sortir les Américains de ce système inégalitaire et de l'impérialisme prédateur qui va avec.
Le voudront-ils ?
J'en doute, mais c'est une troisième voie plus équilibrée dans la gouvernance des grandes entreprises que doivent emprunter les Européens, et les Français en particulier, pour continuer à exister dans le monde en défendant leurs valeurs démocratiques issues de la Grèce antique et du XVIIIème siècle.
Casanova (15-05-2018 09:37:00)
Excellent article. Toutes mes félicitations à l’érudition historique et à la finesse de l’analyse politique de l’auteur.
S’il a l’amabilité de me transmettre son adresse mail, je luis enverrai un petit billet personnel que j’ai rédigé sur le même sujet. Avec une analyse assez voisine.
Encore une fois, félicitations.
Yves Maquet (15-05-2018 09:30:36)
Remarquable analyse ! Elle met bien en évidence une réalité trop souvent sous-estimée : les Etats fixent leur politique internationale en fonction de leurs besoins de politique intérieure, quelque soit le régime au pouvoir.
Stephane LECOCQ (15-05-2018 09:08:22)
L'aviez-vous vraiment comparé à Jackson avant que lui-même s'en réclame ?
Herodote.net répond :
Nous avons fait le rapprochement entre les deux présidents dans notre lettre du 23 octobre 2016. Quand Trump a-t-il lui-même invoqué le précédent de Jackson?...
Mô (15-05-2018 01:24:07)
Diviser pour régner, une devise américaine héritée des Britanniques. L'idéal pour eux c'est de plonger en guerre l'Iran et l'Arabie Saoudite. Répéter le scénario de la guerre Iran-Iraq. Pourvu que la guerre se déroule loin de ses frontières.