Tensions en Ukraine

Faut-il nous battre pour Donetsk ?

29 août 2014. Voilà que la guerre reprend en Ukraine, aux portes de l'Union européenne ! Vingt-cinq ans après la fin de la guerre froide, cette crise incongrue résulte d'un malentendu historique entre la Russie et les Occidentaux.

« Sont-ils tous devenus fous ? » se demandait récemment Jacques Attali à propos des dirigeants européens (note).

Après les manifestations de Maidan, à Kiev, à l'automne 2013, le nouveau gouvernement ukrainien n'a rien eu de plus pressé que d'ôter au russe, langue parlée par un tiers de leur population, son statut de langue officielle.

Et c'est avec les encouragements de l'Union européenne, de l'OTAN et de quelques intellectuels déphasés qu'il est entré en guerre contre les séparatistes russophones de Crimée et du Donbass, qui ne supportaient plus d'être traités en parias.

Ainsi, les dirigeants occidentaux violent en Ukraine le droit à l'autodétermination des peuples qu'ils approuvent quand il concerne les Catalans, les Écossais, les Corses ou encore les Tibétains. Tout est permis quand il s'agit de repousser l'ogre russe et relancer la « guerre froide ».

D'Eltsine à Poutine, quelle différence ?

C'est sûr, les Occidentaux avaient plus de sympathie pour Boris Eltsine que pour Vladimir Poutine, qui lui a succédé en 1999 à la tête de la Fédération russe.

D'abord, il avait l'alcool joyeux. Ensuite, il avait accueilli à bras ouverts les « Chicago boys » et, sur les conseils de ces missionnaires du néolibéralisme, il avait bradé l'économie russe aux anciens apparatchiki du Parti communiste. Cette politique éclairée avait conduit à l'effondrement démographique de la Russie.

Poutine a, lui, tous les défauts. Il est issu de la police d'État, le FSB (ex-KGB), dont l'historienne Hélène Carrère d'Encausse rappelle avec une nuance d'humour qu'il est le vivier des cadres russes, à l'égal de l'ENA en France. Ses manières sont celles d'un tsar et il ne cache pas son mépris des démocraties occidentales.

Plus gravement, il s'est mis en tête de redresser son pays en instaurant des barrières protectionnistes pour sauver l'industrie, en mettant au pas les hiérarques, voire en les jetant en prison, et en brutalisant les médias. Le pire est qu'il semble y réussir comme le montrent les indicateurs démographiques relevés par le démographe Emmanuel Todd. Cela lui vaut d'être immensément populaire dans son pays. 

La Russie (145 millions d'habitants) n'est plus menacée de disparition à moyen terme. Son indice de fécondité (1,2 enfants par femme en 1999, 1,7 en 2013) est remonté au-dessus de celui de la Chine (1,5), de l'Ukraine (1,5) et bien sûr de l'Europe, pour ne rien dire de l'Allemagne (1,4). Niveau d'éducation, accession des filles à l'enseignement supérieur, mortalité infantile, suicide... tous les indicateurs témoignent de ce que la population russe reprend lentement confiance en son destin.

C'est cette renaissance encore fragile de la plus grande nation du continent que s'appliquent à briser les dirigeants européens, oublieux du rêve gaullien d'une « Europe de l'Atlantique jusqu'à l'Oural ».

En finir avec la Russie ?

Certains, en Suède et plus encore en Pologne, cachent à peine leur désir de venger Poltava et Katyn. « Isolons la Russie et renvoyons-la dans ses lointaines steppes asiatiques », clament-ils.

Les gens de Bruxelles (l'OTAN et la Commission européenne) s'y sont essayé en 2008 avec la Géorgie. Ils ont encouragé celle-ci à rompre avec Moscou et se rapprocher de l'Union européenne, voire entrer dans l'OTAN, en violation de la promesse faite en 1991 à Mikhail Gorbatchev, dernier chef d'État soviétique, de ne pas étendre l'alliance aux portes de la Russie. La tentative a fait long feu après que Vladimir Poutine eut brutalement ramené la Géorgie au bercail.

Oublieux de la leçon (note), ils ont donc récidivé cinq ans plus tard avec l'Ukraine, ou « petite Russie », en l'invitant à s'émanciper de Moscou et se rapprocher de l'Union européenne et de l'OTAN, ce que les Russes ont perçu comme une nouvelle manifestation d'hostilité à leur égard.

L'Ukraine ! Jusqu'à ces derniers mois, nous méconnaissions ce pays tout autant que la Géorgie. À sa partie orientale russophone, la « Nouvelle Russie », les Soviétiques ont rattaché la partie occidentale, enlevée aux mondes balkanique, carpathique et polonais. De ces régions pauvres mais fières sont issus les nationalistes qui s'associèrent aux envahisseurs allemands pendant la Seconde Guerre mondiale et aussi ceux qui se sont retrouvés sur Maidan à l'automne 2013 pour renouveler leur sympathie à l'adresse de l'Europe, de l'Allemagne et de la Pologne.

Cette sympathie justifie-t-elle que nous enfonçions un coin entre l'Ukraine et la Russie ? Est-il urgent et utile de nous rapprocher de l'Ukraine, avec son économie en lambeaux, sa société en loques et sa démographie sinistrée ? Il n'y a guère que les industriels allemands qui puissent lui trouver de l'intérêt, avec sa réserve de main-d'oeuvre éduquée (grâce en soit rendue à l'ancien régime soviétique) et corvéable à merci...

L'Ukraine, notons-le, est, de tous les pays de la planète, celui dont la population devrait le plus diminuer d'ici 2050 (34 millions d'habitants au lieu de 45 millions dans les frontières de 2013 d'après les démographes de l'ONU).

Las. Après un échec cuisant sur la Crimée, reprise par la Russie le 17 mars 2014, le président ukrainien Petro Porochenko a retourné son armée contre ses concitoyens russophones du Donbass, ne leur offrant que la « paix des cimetières ». Au lieu de calmer ses pulsions bellicistes, les Européens se sont enferrés dans leur erreur. Ils ont choisi de s'en prendre exclusivement à son homologue russe. 

Il s'en est suivi une escalade ukraino-occidentale, combinant sanctions économiques contre la Russie et opérations de guerre contre les séparatistes du Donbass, soutenus en sous-main par les Russes.

Le président Barroso, qui, avec Bush Jr, Blair et Aznar, a envoyé les Irakiens en enfer, s'est autorisé à menacer la Russie de ses foudres. Tant pis si l'économie européenne, qu'il a déjà mise à terre, risque de s'enfoncer dans des profondeurs encore insoupçonnées. Les Russes ont fait comprendre qu'ils sauraient se passer des pommes de Pologne, du poulet français, des machines allemandes et aussi des bateaux Mistral construits à prix d'or par la France... Tant mieux pour les agriculteurs brésiliens, les fabricants de machines-outils japonais et les fabricants d'armements israéliens qui déjà se frottent les mains.

« Mourir pour Donetsk ? »

Autrement plus habile que les stratèges de Bruxelles, Poutine a laissé les Ukrainiens épuiser leurs maigres ressources dans la guerre du Donbass. Un moment déstabilisé par le crash imprévu de l'avion MH17 de la Malaysia Airlines, le 17 juillet 2014, au-dessus de la zone des combats (298 victimes), vraisemblablement dû à un tir de missile, il a fait le gros dos avant de reprendre l'initiative un mois plus tard, une fois l'affaire oubliée. 

Le 27 août 2014, après avoir amusé la galerie avec un convoi humanitaire, il engage quelques milliers de militaires en Ukraine et, en quelques heures, brise l'armée de Kiev. Petro Porochenko, pris au piège de son incurie, appelle à l'aide les Européens et l'OTAN après avoir perdu son armement et écrasé sous les bombes la principale région industrielle de son propre pays. 

Devons-nous donc prendre le risque de mourir pour Donetsk ? Quand la question fut posée en 1939 à propos de Dantzig, il y avait de bonnes raisons pour répondre oui. Le dictateur qui menaçait Dantzig et la Pologne ne cachait pas ses visées sur le reste de l'Europe.

Rien de tel aujourd'hui. Poutine, que l'Ukrainien Porochenko et le Portugais Barroso ont choisi d'affronter, ne demande qu'à poursuivre le redressement de son pays sans être isolé de ses alliances traditionnelles ni menacé par l'installation de l'OTAN à ses portes. Il sait que ses compatriotes ne lui pardonneraient pas de reculer là-dessus ni d'abandonner les russophones d'Ukraine à la vengeance des Galiciens. Lui-même n'acceptera jamais de renvoyer la Russie dans les ténèbres eltsiniennes.

Faut-il donc l'acculer dans ses retranchements ? Sauf à vouloir en finir avec la Russie, cette option est indigne de tout homme d'État digne de ce nom, qui se doit au contraire de ménager à ses adversaires une issue honorable. L'Union européenne a provoqué la crise actuelle en tentant de détacher l'Ukraine de la Russie alors qu'elle n'en a ni les moyens financiers ni la capacité politique. Il lui appartient maintenant d'amorcer la désescalade. 

Il s'agit : 1) d'entériner le retour de la Crimée dans le giron russe, 2) d'imposer une fédéralisation de l'Ukraine, seule voie de sortie après les troubles de ces derniers mois qui ont creusé un abîme entre les différentes composantes du pays. Ces  avancées politique peuvent s'accompagner en contrepartie d'un rapprochement économique entre la Russie, l'Ukraine et l'Union européenne, profitable à toutes les parties, en faisant fi de la brutalité du président russe et de son approche peu démocratique des conflits (note).

Le ballet diplomatique des derniers jours d'août 2014 donne à penser que cette solution raisonnable finira par être mise en oeuvre sous l'impulsion des deux seuls « hommes » d'État qui restent en Europe : la chancelière Angela Merkel et Vladimir Poutine. La première, devenue le chef de facto de l'Union européenne, a tenté le 23 août, à Kiev, de calmer l'Ukrainien Porochenko et l'a invité à faire enfin des concessions à ses compatriotes russophones. Le second, après avoir fait la preuve de sa détermination, est en situation aujourd'hui de calmer le jeu à son avantage, en obtenant une neutralisation de l'Ukraine.

André Larané
Publié ou mis à jour le : 2024-01-07 23:56:13
mauro (17-09-2014 01:48:53)

la russie aime tellement la pologne qu'elle s'en est fabriquée une seconde. poutine a détruit à jamais l'amitié russo-ukrainienne. c'est sa contribution à lui à l'histoire mouvementée des 2 nations qu'il ose encore comparer à des sœurs. comme en son temps un certain Slobodan Milosevic qui a détruit à jamais l'idéal yougoslave... mettant la nation serbe au ban des nations yougoslaves... kiev, sans lire dans le mare à café, va devenir la capitale naturelle de tous les irrédentismes de tous la fédération de russie. bravo!

Rémy Volpi (14-09-2014 18:55:57)

Cet article, intéressant, est tout autant déconcertant. Sauf erreur d'interprétation de ma part, on y lit en substance que les méchants Européens par mépris pour la Russie n'ont de cesse de lui chercher noise. Ici, la pomme de discorde serait l'Ukraine, que les Européens aurait voulu arracher à l'attraction russe pour la faire passer dans l'orbite de Bruxelles. Quel manque de discernement de la part des Européens si tel était le cas: déjà qu'avec 28 membres l'UE vacille, s'en rajouter un autre dont la santé socio-économique est plus que chancelante relève de l'ineptie voire de la faute. En réalité, les Européens ne peuvent empêcher l'Ukraine, comme d'autres pays, de caresser le rêve européen, au même titre que ces Africains qui par milliers se ruent vers les côtes méridionales de l'Europe sans que celle-ci puisse contenir cet élan.
Il est vrai qu'imposer comme langue nationale l'ukrainien aux Russophones de l'est a été une maladresse insigne là où il était impératif de calmer le jeu. La Belgique en 1815 s'est vue imposer le néerlandais comme langue administrative nationale, ce qui a conduit à la sécession de 1830. Dès lors, Poutine a eu beau jeu de mettre à tout va de l'huile sur le feu. Ce comportement anachronique qui ramène à la Realpolitik de la fin du XIXème siècle, est possible parce la que la Russie, potentiellement riche (tous les éléments du tableau de Mendéleiev sont dans son sous-sol) mais pauvre par impéritie culturelle (- c'est le fils d'une Russe qui écrit-, cf. la pièce de Gogol, le Révizor qui date de 1836), a besoin de reconnaissance hégélienne qu'elle trouve dans le nationalisme menaçant - et puéril - de Poutine. Qui a réussi le tour de force de présenter les Ukrainiens - pour les raisons évoqués par Joseph Savès - comme des fascistes, et l'Europe, leur alliée, comme une chiffe molle.
Face à cela, l'Union européenne est un parfait ectoplasme, car fonctionnant politiquement de façon intergouvernementale. Autant dire à la façon d'un troupeau de chats. Chacun de son côté s'emploie à caresser l'ours dans le sens du poil, à commencer par l'Allemagne. Diviser pour régner, c'est vieux comme le monde.
Toute cette affaire, et hélas d'autres, soulignent que l'Europe n'a de sens qu'achevée. Il est impératif qu'au-dessus de ce bâtiment découvert, on pose enfin le toit fédéral. C'est-à-dire que l'UE dotée d'un gouvernement supranational aux pouvoirs souverains, au premier rang desquels la politique extérieure et la défense, limités et démocratiquement contrôlés, puisse parler haut et fort d'une seule voix. Et agir en conséquence. Au demeurant, dans cette optique fédérale, il n'y a aucune incompatibilité entre l'UE et l'Union Eurasienne que Poutine veut promouvoir. Au contraire, les intérêts peuvent être convergents et ici l'Ukraine serait en position de pays charnière.
Mais les Européens, tout autant que les Russes, sont atteints du complexe de Seborga, ce village italien (c'est le fils d'un Italien qui écrit) de 300 habitants qui revendique en tant que micro-nation son indépendance vis-à-vis de l'État italien, persuadé que cela lui vaudrait fierté et prospérité. Dans le contexte géopolitique du monde qui vient, le souverainisme nationaliste a tout du piège à singes: pour capturer ces animaux, les Asiatiques placent des friandises dans un récipient percé d'un trou suffisant pour que la main du singe passe, mais trop petit pour que, une fois refermée sur la friandise, celle-ci puisse ressortir. Prisonnier de son propre fait, l'animal se laisse capturer. Vision à court terme - fatale - qui l'emporte sur l'intérêt à long terme bien compris, faisant de la victime le premier artisan de son malheur.
Européens, réveillez-vous! Vous êtes 500 millions et vous vous posez en espace modèle de paix, de prospérité et d'éthique. Mais vous avez peur d'un pays de 320 millions qui vous propose un accord commercial et d'un autre de 140 millions qui pourtant offre des complémentarités évidentes. Comme le disait le sulfureux Carl Schmitt, "qu'un peuple n'ait plus la force ce se maintenir dans la sphère du politique, ce n'est pas la fin du politique dans le monde. C'est seulement la fin d'un peuple faible" . Le somnambulisme de la Belle époque a fait de l'Europe le continent des ténèbres. Faut-il recommencer? Ne peut-on tirer les leçons de l'histoire?

essai (14-09-2014 09:34:10)

essai

BARDE (10-09-2014 15:21:56)

Je suis consterné. Ce n'est pas une analyse, c'est un parti-pris a priori. Sans méconnaître les erreurs des gouvernements européens dans leurs relations avec la Russie, je ne peux vous suivre dans votre pamphlet anti-européen caricatural.

Albert A (07-09-2014 18:19:33)

Merci pour cet article qui prend le contre-pied de la grande presse simplissime et passablement orientée. Mr Poutine bénéficie pourtant d'une réelle sympathie de la part de la plus part des commentateurs d’Hérodote, et de nombre de nos responsables politiques nationalistes de droite ou de gauche.
L’inquiétude des voisins européens de la Russie va au-delà d’un esprit revanchard comme vous le dite maladroitement (Poltava Katyn), mais se comprend au travers des deux siècles ou plus de terreur qu’ont vécu l’ensemble des peuples de la Finlande à la Bulgarie, ce traumatisme nécessitera bien plus qu’une génération pour être dépassé.
Il est un fait que Poutine a systématiquement utilisé la présence de minorités russophones ou autres pour déstabiliser son « étranger proche » qu’il s’agisse de la Moldavie (Transnistrie), de la Géorgie (Ossétie du Sud, Adjarie et Abkhazie) et maintenant de l’Ukraine (Crimée et Ukraine oriental). Pourquoi ne ferait-il pas de même avec les états baltes où se trouve comme en Ukraine une forte minorité russophone?
Cela dit les frontières actuelles de l’Ukraine sont le résultat de calculs cyniques de la part de Staline (commissaire du peuple aux nationalités puis maître de l’URSS) puis de Khrouchtchev qui rattacha tardivement la Crimée à sa terre natale qu’il avait martyrisée dans les années 20 (Holodomor). Ce qui contribue passablement à faire de ce pays mal défini un des plus instables d’Europe.
Deux principes fondamentaux se contredisent dans le cadre de la crise ukrainienne à savoir le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, facteur de Liberté, revendiqué par la « nouvelle Russie » et l’intangibilité des frontières, facteur de Paix, mis en avant par l’Ukraine. Résoudre ce paradoxe à coup de canons et de boycott ruineux serais la pire des méthodes, mieux vaudrait que la diplomatie reprenne le dessus et permette de trouver une issue qui soit acceptable aux différentes parties. Toutefois les postures des dirigeants russes, ukrainiens, européens et américains plus soucieux de leur électorat que de l’intérêt général ne vont pour l’instant pas dans ce sens.

Gugu (06-09-2014 08:45:08)

Après la décision de prendre une nouvelle vague de sanctions économiques, les commissaires européens vont pouvoir aller prêter allégeance (swear allegiance en anglais) à Washington! Le tableau sera complet, et l'Europe enterrée. Beau succès des Etats Unis qui font d'une pierre deux coups: affaiblir l'Europe qui commence un peu trop à les embêter (cf accord Tafta et autres), affaiblir la Russie (qu'ils prennent toujours pour l'URSS). Pas sûr pour la seconde qui a beaucoup à faire vers ses voisins de l'est et du sud.
Si l'Europe a pu se construire jusque dans les années 2000, c'est parce que tout sentiment de vengeance entre anciens ennemis a été exclu (sans oublier le passé). Visiblement les anciens pays d'URSS (baltes et Pologne) ne sont pas dans cet état d'esprit, bien décidés à ne pas pardonner (pourtant les catholiques prêchent le pardon d'ordinaire).
Et puis il faut bien occuper les troupes qui se retirent glorieusement d'Afghanistan et d'Irak!

JP (05-09-2014 22:03:58)

J'ai eu peur, je ne voyais que des commentaires élogieux à cet article et je commençais à me demander si je n'étais pas tombé dans un piège en lisant (avec plaisir) Herodote.
Les Occidentaux ont commis beaucoup d'erreurs à l'égard de la Russie mais ces erreurs ne justifient pas les bourdes de cet article.
Plus grave, arrêtons nous un instant sur la nature véritable du régime poutinien!
Comprenons que les habitants des pays Baltes, ceux de Pologne qui ont encore dans leur chair les stigmates de la période soviétique voient avec frayeur les derniers développements en Ukraine et admettons que nous ne pouvons pas "gober" toutes les malices de Poutine (ce que l'auteur qualifie d'"habileté" )si nous voulons continuer à être crédibles vis à vis de ces peuples qui sont membres de l'UE.

Marc (05-09-2014 20:12:13)

Bravo pour cet article éclairant ! Merci de nous offrir régulièrement un éclairage sur ces sujets complexes pour lesquels il est si difficile de s'affranchir de la désinformation organisée par les principaux medias et les politiques ! Quelques grammes d'intelligence dans une société qui a perdu ses repères pour parodier une vieille publicité pour une marque de chocolats...

Anonyme (05-09-2014 20:11:44)

Bravo pour cet article éclairant ! Merci de nous offrir régulièrement un éclairage sur ces sujets complexes pour lesquels il est si difficile de s'affranchir de la désinformation organisée par les principaux medias et les politiques ! Quelques grammes d'intelligence dans une société qui a perdu ses repères pour parodier une vieille publicité pour une marque de chocolats...

Jean-Luc FERLANDE (02-09-2014 17:20:57)

Cet excellent article, dont la plupart des commentateurs reconnaissent le bien fondé, tranche avec ce que l'on entend habituellement sur les ondes ou que l'on peut lire dans la presse écrite. Je m'en réjouis et tiens à remercier son auteur, la mauvaise foi n'étant pas de son côté. Permettez-moi d'ajouter une légère correction à votre titre. En bon français il faut écrire : Faut-il se battre pour Donetsk ou Devons-nous nous battre pour Donetsk ? dans les deux cas la réponse est Non.

HAAS christian (01-09-2014 16:29:45)

Je ne peux que souscrire à de telles analyses.
De plus en plus de gens de mon entourage (Gaullistes) comparent le Président POUTINE à Charles de GAULLE!
Non pas, parce qu'il est un grand démocrate, mais droit dans ses bottes, il défend les intérêts de son pays, tout simplement.Et son pays c'est la Russie. Et l'Ukraine est le berceau de la nation Russe. Cela est il si difficile à comprendre pour les européens ?
Je viens de parcourir, cet été, 14.000 kilomètres en Russie: de Strasbourg à Tomsk (Sibérie)et retour, je ne peux que témoigner de ce que j'ai vu : La Russie est un immense chantier ! Nos entreprises auraient tout à gagner à s'y développer. De plus les russes idéalisent la France ! Le moins qu'on puisse dire, c'est que les russes sont francophiles. Ne ratons pas cette opportunité! Et une fois de plus nos amis allemands nous ont précédé, j'y ai vu une usine toute neuve de l'allemand Liebherr, qui ne demande qu'à commencer a produire (pelle hydrauliques), et la caisse d'épargne allemande(Raiffeisen) est déjà présente dans toutes les grandes villes.
Pour conclure, je dirais ne pas être persuadé que la Russie ait besoin de l'Europe (Elle a l'Asie), mais je suis sur que l'Europe a besoin de la Russie ...

Benoit de BIEN (01-09-2014 13:44:36)

Bravo, encore une analyse Oh combien pertinente et réaliste de Monsieur Savès. Puisse quelques uns de nos hommes politique en prendre de la graine et faire profit des enseignements de l'histoire ! L'affaire de la Géorgie n'est pourtant pas si ancienne ! Alors attention aux américains qui n'ont, en l'occurrence, pas les mêmes visées que les européens. La vente de leur gaz de schiste n'est peut-être pas étrangère à pousser à la fermeture du robinet gazier russe ?! qui sait ?

Panoptes (31-08-2014 15:28:44)

Bonne analyse.

Panoptes (31-08-2014 15:19:30)

Bonne analyse.

Jacques (30-08-2014 12:57:19)

Nous battre pour Donetsk? Pourquoi pas, si c'est au côté des combattants du Donbass, contre la junte néo-nazie de Kiev! Plus sérieusement, voilà un bon article de ré-information, sauf en ce qui concerne l'avion malaysien: il ne peut avoir été abattu par un missile sol-air, et sûrement pas par les combattants du Donbass. Il n'y aura sans doute jamais de conclusion officielle de l'enquête. Les quelques faits bien établis ne peuvent s'expliquer que par un mitraillage par un avion de chasse, dans un guet-apens organisé par les néo-nazis de Kiev. La vraie responsabilité dans la déstabilisation de l'Ukraine revient aux néo-conservateurs de Washington, mais cette affaire ukrainienne constitue une faillite morale totale pour l'Union Européenne, qui démontre qu'elle est non seulement nocive pour l'économie mais dangereuse pour la sécurité.

jean-pierre.viret@neuf.fr (30-08-2014 12:55:21)

Remarquable article. En proposant récemment un accord d'association avec l'Ukraine, la Moldavie et la Georgie, la Commission a déclaré la guerre à la Russie. Le plus affligeant, c'est l'incapacité de la France à connaître quels sont ses intérêts essentiels. Fabius/Hollande sont aussi mauvais que Sarkozy/Juppé: Voir la Lybie, la Syrie et maintenant la Russie. A quand l'Europe de l'Atlantique à l'Oural?

Géraud André (30-08-2014 10:46:17)

Article plein de bon sens que nos gouvernants, aveuglés par ceux qui ne rêvent que de ressusciter la guerre froide entre l'est et l'ouest, feraient bien de lire et de méditer.

francois (18-08-2014 17:54:31)

Il est tout à fait consternant de lire un commentaire aussi orienté de la situation actuelle en Ukraine. L'agresseur (annexion de la Crimée par Putin) devient l'agressé et la victime (les ukrainiens de l'Est et de l'Ouest) est diffamée et calomniée. Il n'y a pas un paragraphe sans de grossières erreurs historiques et des mises en perspectives tronquées. Il faudrait plusieurs pages pour les relever toutes. Chacun a le droit d'exprimer son opinion, aussi farfelue soit-elle, mais, s'il vous plaît, ne le faites pas sous couvert d'une analyse historique. Que dira l'auteur de cet article quand la Russie voudra "protéger" les russophones des pays baltes ou voudra rétablir une continuité territoriale avec l'enclave de Kaliningrad ? Dantzig ?, vous avez dis Dantzig ?

Bénard (18-08-2014 09:42:05)

Très difficile de suivre votre raisonnement.

armenaubar (15-08-2014 14:26:47)

Quand les historiens se mettent à commenter l'actualité immédiate, leurs réflexions peuvent parfois ne pas voler très haut. Ni, c'est un comble, tenir compte des leçons de l'Histoire.
La Russie n'es, depuis l'origine, qu'un colonialisme de proximité. A savoir qu'il n'y a pas d'océan qui l'a séparé de son empire.
Tant que le déroulement de l'Histoire n'aura pas cassé cette prétention (à laquelle anglais et français avons dû renoncer, les Russes d'aujourd'hui (120 millions d'habitants, une dérision) voudront toujours croire que leur étranger proche doit plier sous leur botte.
Et plutôt que de citer cet incompétent vibratile qu'est Monsieur SARKOSY, Joseph Savès ferait mieux de relire l'oeuvre de Soljenitsyne où ce nationaliste reconnaît, 30 ans à l'avance, que l'Ukraine sortira du giron de la Russie et en donne les raisons très poignantes.
Franchement, citer Sarkozy, en appui d'une option personnelle des plus contestables, faut le lire pour le croire...

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