Élections européennes du 25 mai 2014

Todd : « Non, je n'irai pas voter ! »

Dans un entretien exclusif avec Herodote.net, l'historien Emmanuel Todd analyse l'évolution de l'Union européenne et dit son intention de ne pas aller voter le 25 mai, pour la première fois de sa vie. Un choix raisonné et, de son point de vue, civique...

Par ses travaux sur les structures familiales, Emmanuel Todd est l'un des principaux historiens de sa génération. C'est aussi un témoin engagé de son époque qui peut se flatter de n'avoir jamais été pris en défaut dans ses nombreux essais. Volontiers provocateur, il s'est attiré quelques inimitiés par ses interventions dans la presse et à la télévision mais rares sont les contradicteurs qui s'estiment assez armés pour lui faire front.

Herodote.net : À vous lire, on peut se demander si vous avez le don de prophétie. En 1976, à 25 ans, votre coup d'essai fut un coup de maître car vous avez annoncé dans La Chute finale l'effondrement à moyen terme du système soviétique sans connaître pour autant l'URSS.

Emmanuel Todd : Je vais vous l'avouer, il n'y a rien de miraculeux là-dedans ! Je fais simplement un peu plus attention que d'autres aux chiffres qui traînent partout. Par exemple, mon intuition sur La Chute finale est venue de ce que la mortalité infantile en URSS était en train de fortement remonter. C'est un phénomène exceptionnel et j'y ai vu l'effritement du système. J'en ai conclu que le pouvoir soviétique était condamné à brève échéance.

Plus récemment, en pleine guerre froide irano-américaine, j'ai pronostiqué avec mon ami Youssef Courbage l'entrée dans la modernité de l'Iran et de plusieurs pays arabes (Le Rendez-vous des civilisations, 2007). Ce n'était pas difficile, il suffisait de regarder le nombre d'enfants par femme et le pourcentage d'étudiantes à l'université. En adoptant une rationalité familiale proche des standards occidentaux, ces peuples étaient prêts à se convertir aussi à une nouvelle rationalité démocratique et politique.

En ce qui nous concerne, c'est différent. En écrivant L'invention de l'Europe, en 1990, j'ai pris conscience de l'extrême diversité anthropologique de notre continent et j'y ai vu l'illusion de réduire l'Europe à une construction étatique. Gardons-nous de sacrifier notre diversité car elle est la clé de notre dynamisme.

Pour cette raison, bien que partisan de l'Union européenne, j'ai voté Non au traité de Maastricht qui lançait la monnaie unique et, en 1995, quand mon livre a été réédité, je me suis hasardé à écrire dans la préface : « Soit la monnaie unique ne se fait pas, et L'Invention de l'Europe apparaîtra comme une contribution à la compréhension de certaines impossibilités historiques.
Soit la monnaie unique est réalisée, et ce livre permettra de comprendre dans vingt ans pourquoi une unification étatique imposée en l'absence de conscience collective a produit une jungle plutôt qu'une société.  »

Herodote.net : Nous y voilà ! Vous avez donc aussi voté Non au référendum sur le Traité constitutionnel en 2005 ?

Emmanuel Todd : Eh bien, pas du tout ! Quand la monnaie unique est arrivée, j'ai voulu faire preuve d'optimisme en bon citoyen européen et j'ai voté Oui au référendum. Mais la réalité nous a tous rattrapés...

Cela dit, j'ai été scandalisé par le viol du suffrage universel qu'a représenté le passage en force du traité constitutionnel sous le nom de Traité de Lisbonne. J'y ai vu un tournant historique avec le basculement dans une forme de post-démocratie. L'oligarchie s'assoit désormais sur le suffrage universel... comme en Afghanistan où l'on affecte de prendre au sérieux des scrutins dont on sait pertinemment qu'ils sont massivement truqués. Nos parlementaires sont certes mieux élus mais ils n'ont pas plus de respect pour leurs électeurs et n'ont rien à faire de leur avis. Quand la révolte des Bonnets rouges a éclaté en Bretagne, les élus locaux n'ont rien vu venir et ils ont choisi de détourner les yeux ou de condamner les manifestants. Les discours sur la « fracture sociale » ou le « monde de la finance » ne servent plus que le temps d'une campagne. Rien à voir par exemple avec les débuts de la IIIe République en France.

Le fossé entre les élus et les électeurs est bien plus grand encore au Parlement européen en raison du scrutin de liste à la proportionnelle, qui fait qu'on ne choisit pas une personne mais une étiquette, et plus encore parce que ce Parlement ne sert à rien !

Herodote.net : Le Parlement européen ne sert à rien ? Vous exagérez ?

Emmanuel Todd : Pas du tout. Voyez donc. Qu'il s'agisse de la crise financière ou des enjeux géopolitiques en Ukraine ou en Afrique, c'est au Conseil européen des chefs d'État et de gouvernement, à la Banque Centrale Européenne et à la Commission européenne que se prennent toutes les décisions. Et c'est la Commission européenne qui détient le droit d'initiative alors que, dans toute véritable démocratie, il revient au Parlement.

Nous avons affaire à un « Parlement Potemkine », un vernis démocratique pour un système qui ne l'est pas. En toute confidence, les eurodéputés eux-mêmes ne se font pas beaucoup d'illusions. En réunion autour d'un verre avec d'anciens députés, ceux-ci ne m'ont parlé que de la maison qu'ils avaient pu acheter grâce à leurs indemnités !

Je constate que la Nation demeure le seul lieu au sein duquel nous pouvons faire valoir nos opinions par le vote. Et c'est le seul lieu où nos votes peuvent encore peser sur les choix de société.

Participer aux élections européennes n'a pas plus de sens pour moi que de voter aux États-Unis... quoique, si l'on me permettait d'échanger mon droit de vote au Parlement de Strasbourg contre un droit de vote aux présidentielles américaines, je choisirai ce dernier car, par son pouvoir de décision, le président américain a plus d'influence sur ma vie que les députés européens !

En conséquence, j'ai choisi de ne pas aller voter le dimanche 25 mai. Je ne veux pas apporter ma caution à une institution non démocratique et proprement illégitime.

Herodote.net : Comment ? Mais s'abstenir, ce n'est pas un comportement civique ! Et ce n'est pas comme ça que vous ferez bouger les choses ! Au moins, vous pourriez choisir de voter avec un bulletin blanc.

Emmanuel Todd : Voter blanc, c'est signifier que l'on croit en ce système et qu'il suffirait de changer le personnel pour l'améliorer et le démocratiser. Mais c'est une illusion. Même Le Monde, porte-parole des européistes, l'admet : tout ce qu'on peut attendre des élections, c'est de passer d'une orientation de centre droit à une orientation de centre gauche ! Que l'on vote ou non, cela ne changera rien au fonctionnement des institutions européennes, de la BCE comme de la Commission. Celles-ci tournent au-dessus de nos têtes en ignorant le Parlement, ses députés et ses électeurs, de quelque parti qu'ils soient.

Ces institutions n'empêchent d'ailleurs pas les nations et les égoïsmes nationaux de s'exprimer. Quand le britannique BAE et le franco-allemand EADS ont voulu se rapprocher pour créer un géant européen de l'aéronautique, Angela Merkel y a mis son veto pour préserver les emplois allemands... En géopolitique, c'est encore plus net : chaque gouvernement agit selon ses intérêts en habillant ceux-ci d'une vague résolution européenne. La France agit seule en Afrique tandis que l'Allemagne mène la danse en Russie. Ce n'est pas un hasard si quatre des sept observateurs européens retenus en otage en Ukraine étaient Allemands.

S'abstenir, c'est signifier que l'on n'est pas dupe de la mascarade. C'est dénoncer l'européisme béat des partis classiques. C'est aussi dénoncer le Front National en mettant en évidence son appartenance au système. L'abstention massive aux élections européennes, si elle se vérifie, aura une conséquence pour le moins positive : elle témoignera de ce que la nation demeure le seul échelon démocratique au sein duquel peuvent s'affirmer les solidarités.

Propos recueillis par André Larané pour Herodote.net, le 12 mai 2014
Publié ou mis à jour le : 2018-11-27 10:50:14
Valmont (02-06-2014 18:26:06)

Totalement d'accord avec l'avis exprimé par Jacques. J'apprécie énormément les analyses de Todd, mais ne tire pas les mêmes conclusions que lui sur la signification qui peut être accordée au choix de ne pas se déplacer aux urnes : à notre époque marquée par une forte abstention à chaque scrutin, comment distinguer, entre 2 abstentionnistes, celui qui signifie son mécontentement, son désarroi face au déni de démocratie que nous subissons de celui qui estime qu'il a mieux à faire que d'aller voter et préfère profiter de son dimanche en bon individualiste ?
J'avoue que j'ai quand même beaucoup hésité avant de parvenir à cette conclusion et d'aller voter et que j'ai été tenté de suivre le même raisonnement que Todd.
En tout cas merci à herodote.net de nous faire partager les analyses de Todd, qui sont parmi les rares à intégrer une véritable dimension historique et à voir un peu plus loin que le bout du nez.

Jacques (23-05-2014 20:46:15)

Merci à Hérodote pour donner la parole à E. Todd. Il est un de nos plus grands esprits, dont j'ai lu et relu plusieurs livres,le constat qu'il fait est exact, et cependant j'irai voter, pour une des listes qui propose la sortie de l'UE, parce que seuls les votes exprimés comptent et qu'il ne faut pas laisser le terrain libre aux partisans du système.

Jane (20-05-2014 16:34:57)

Il y a prophète et prophète, tout dépend, chez ce type d’individu, de la qualité de la source d’inspiration, des motivations profondes personnelles, de la disposition à « voir » le réel puis à oser prudemment l’interpréter. Je marque entre parenthèses les ajouts nécessaires aux citations. Je restructure et numérote ce qui me semble le plus important. Ce qui me permet de relever des contradictions dans ce discours de M. Todd : << (L’U.E.) propose une approche globale des sociétés. 1- (Or,) la nation demeure le seul échelon démocratique au sein duquel peuvent s'affirmer les solidarités. 2- (L’U.E. n'empêche) d'ailleurs pas les nations et les égoïsmes nationaux de s'exprimer >>. La plus nette contradiction signale la peur des peuples jusqu’ici plus nantis grâce à leur prédation et l’idéologie de souveraineté ou de maîtrise totale indépendante des Etats-Nations, avec D’UN COTE les « égoïsmes nationaux» manifestés de façon récurrente aussi bien dans la xénophobie des peuples que dans les actions politiques pour une paix favorisant encore et toujours la prédation ainsi que la volonté d’imposer le modèle libéral absolu sans contrôle – cessons de proclamer que c’est l’intention unique des USA car l’ASIE risque d’en prendre la relève, donc le « GLOBAL » devient, que nous le voulions ou non, la « dimension INTERNATIONALE » de tout problème et contraint à une connaissance GEOPOLITIQUE approfondie - ; et DE L’AUTRE COTE ce désir de « solidarités » trop étriquées et trop dispersées pour saisir la complexité du réel (pauvreté, faim, ressources naturelles - eau, énergies non renouvelables- , virus dangereux, terrorisme et exils de population, emploi prudent et contrôlé des nouvelles technologies de l’information et de la communication). Tandis que la contradiction la plus développée soulève cette PROBLEMATIQUE : Pouvons-nous continuer à refuser les manifestations de la modernité contemporaine dans l’orientation actuelle du monde, c'est-à-dire l’interaction tous azimuts de la moindre décision-action économique ou politique ? Et alors même que les faits 3- et 4- ci-après, bien connus et rappelés par l’interviewé, prouvent que c’est par l’EDUCATION CITOYENNE des électeurs et par un FONCTIONNEMENT DIFFERENT de l’U.E. que l’OCCIDENT pourra redevenir crédible et puissant contre la folie qui ravage de vastes régions de la planète et qui s’insinue jusqu’en Europe. << 3- (Cette) institution […] (paraît) proprement illégitime […] (car elle) ignore le Parlement, ses députés et ses électeurs, de quelque parti qu'ils soient. 4- (Il est naïf de croire) en ce système et qu'il suffirait de changer le personnel pour l'améliorer et le démocratiser. >> (Par conséquent, oui,) << 5- (Il est urgent de reconnaître le mauvais) fonctionnement des institutions européennes, de la BCE comme de la Commission. (Dysfonctionnements certes mais l’impuissance de l’U.E. est-elle une fatalité ou un besoin de réorienter l’action politique ?) : L’Allemagne de Merkel (continue à dominer l’UE et) a privilégié ses seuls intérêts nationaux (faisant ainsi échouer la création) d’un géant européen de l'aéronautique. […] Ce n'est pas un hasard si quatre des sept observateurs européens retenus en otage en Ukraine étaient Allemands. (Pour quelles raisons) la France agit seule en Afrique tandis que l'Allemagne mène la danse en Russie ( ?). (6- Les élus au Parlement Européen verraient surtout leurs matériels personnels ?) >> Demandons-nous plus modestement si nous saurons défendre notre Alstom comme la chancelière a défendu son aéronautique. Mais ce constat pour souhaiter la fin du PARLEMENT, ce qui saperait toute l’U.E., ne prouve-t-il pas seulement l’illusoire recours, en politique, à la morale publique et à la pensée magique ritualisée dans le « Tous pourris, ces politiciens ! », deux replis mentaux du Front National ouvrant largement la porte au populisme et détournant de la réflexion critique, alors qu’il faudrait probablement ACTIVER DES CONNEXIONS entre les composantes de l’Institution pour débattre-combattre autour des projets communs ? : Fixer les CRITERES de contrôles de santé économique des Etats et de leur adhésion. Quand à la MONNAIE UNIQUE qui appauvrit, devons-nous la supprimer ou bien revoir sa VALEUR, comme il c’est déjà envisagé ? Aussi, n’est-ce pas le manque de BON SENS et d’IMAGINATION au pouvoir en haut-lieu qui bloque l’U.E. pour surmonter les erreurs du passé, une incapacité à REBONDIR ? Donc, ne devrait-on pas comprendre que VOTER POUR LE PARLEMENT EUROPEEN sera maintenir cette Institution utile et se donner la possibilité de faire naître une U.E. POLITIQUE, sans doute FEDERALE, afin que les Nations y gagnent en marge d’indépendance ? Quant au nombre d’Etats adhérents qui s’est révélé paralysant, ne trouverait-il pas dans une Fédération la possibilité de PILOTER l’U.E. plus correctement ? En conclusion, des SUGGESTIONS à programmer : un Parlement mis en relation avec les autres instances de l’U.E. /une Fédération contre un souverainisme archaïque /un Pilotage politique de l’U.E. / une souplesse des Critères économiques /un RE-EXAMEN et une REDISTRIBUTION des aides… pour davantage de solidarité, de démocratie et d’indépendance responsable des Etats et des peuples.

HARTEMANN DIDIER (18-05-2014 19:22:02)

Je n'ai, pour l'instant, pas d'avis sur cette interview d'Emmanuel Todd. Par contre je tiens à citer ses derniers mots cités page 16 du numéro de Marianne du 31 janvier au 06 février 2014:" Au-dessus d'un certain niveau, le taux d'abstention vaudra référendum. Le ridicule tuera l'idéologie". Je viens de réaliser un travail sur l'Abstention en Alsace à propos des Municipales. J'ai envoyé les résultats à tous les députés/maires alsaciens, plus ceux des principales villes: Strasbourg, Colmar, Mulhouse, Saverne, Saint-Louis. J'ai appliqué ma grille de lecture, soit: RESULTATS par rapport AUX INSCRITS aux Régionales de 2010 et aux Cantonales de 2011. En 2010, aux Régionales, la liste de Mr. Richert a été élue ave 16.16% des Inscrits; En 2011 Mr. Buttner a été élu dans le canton d'Habsheim (4 000 voix en moins que la fois précédente) avec 19.28% des Inscrits. Il est resté Président du Conseil Général.
Si vous êtes intéressé et que Hérodote accepte de transmettre mon mail que voici: didharte2@wanadoo.fr je vous envoie la totalité de mes documents sur le sujet. Toutes mes données proviennent soit du Ministère de l'Intérieur, soit des Budgets officiels Publics.

JDM (16-05-2014 09:29:08)

Quand dans une "circonscription électorale" il y a 25 listes et plus pour briguer les voix des électeurs, alors qu'au fond le choix peut se résumer à trois ou quatre options fondamentales, on comprend qu'on n'ait pas envie d'aller voter.
Mais voter, ce n'est pas se faire plaisir. Voter, c'est faire de la politique, c'est agir qu'on le veuille ou non dans un sens ou dans un autre, être mis en demeure de faire ceci ou cela, comme dans la vraie vie où on a rarement l'occasion de s'abstenir en attendant que ça passe ou que ça se fasse tout seul.
C'est en ce sens que M. Todd, pour qui j'ai évidemment du respect en tant que membre de notre communauté humaine, selon moi se trompe. Imagine-t-il une "sortie" au cas où 96% des électeurs s'abstiendraient? Pense-t-il que les abstentionnistes actifs (je suis conscient du paradoxe) offrent une perspective à ceux qui souffrent aujourd'hui de cette crise qui brise tant de vies? Se rend-il compte qu'on peut lui reprocher le relatif confort de son apparent détachement quand tant de gens, trop peu à mon goût, tentent d'offrir un avenir à leurs enfants à défaut d'en avoir un pour eux-mêmes?

Bref, j'essaie de répondre à cette question que posait chaque jour l'Abbé Pierre, et qui justifiait sa vie et son action: Et les autres? A mon sens, M. Todd oublie, dans son exigence morale et intellectuelle, ces "autres" qui sont, affirmons-le, nos frères.

achiardi (15-05-2014 15:53:16)

ALLONS VOTER... ET VOTONS DES FEMMES ET DES HOMMES

NOUVEAUX ET AUDACIEUX QUI AIMENT L'EUROPE ET QUI ONT

DES CONVICTIONS POUR DEFENDRE LA FAMILLE, NOS VALEURS

CHRETIENNES ET LA FRANCE.

Anonyme (14-05-2014 20:08:55)

A tous ceux qui essaient de nous faire croire que "l'Union Européenne, c'est la paix", je rappelle que le Traité Constitutionnel Européen (rejeté par les français en 2005,comme chacun sait) prévoyait, entre autres réjouissances, que les pays membres s'engagent à augmenter progressivement leurs dépenses d'armement".
Si ça c'est "pacifique", alors moi je suis l'archevêque de Bilbao!...

abouadil (14-05-2014 20:06:04)

Excellent entretien qui fait plaisir à lire quand sévit partout l'assourdissante propagande eurolâtre.

J'apprécie particulièrement que M. Todd rappelle que, derrière ses discours soi disant "anti-UE", le Front National fait partie intégrante du système et n'hésite pas à présenter des candidats pour un parlement... qui ne sert à rien!

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