L’annonce d’une liaison du président de la République française avec une actrice ne crée pas de difficulté pour l'opinion dans la France d’aujourd’hui.
Mais elle soulève un problème inédit d'ordre public : : comment justifier, en l'absence de lien marital, le rôle dévolu par le protocole à la compagne du président ? Michel Psellos s'est tourné vers l'Histoire pour nous éclairer...
François Hollande ne s’est jamais marié mais a vécu un quart de siècle avec Ségolène Royal avec laquelle il a eu quatre enfants, et vivait depuis cinq ou six ans avant son élection à L’Élysée avec la journaliste Valérie Trierweiler.
Cette dernière a été conduite à jouer le rôle de «première dame», qui ne figure pas dans la Constitution mais comporte des éléments de représentation quelque peu utiles, comme la participation à des voyages officiels, la réception de diverses personnalités françaises ou étrangères à l’Élysée et la disposition d’un bureau avec quelques collaborateurs payés sur les fonds publics pour s’occuper d’œuvres de bienfaisance.
La presse américaine a perçu l'ambiguïté de son statut en la qualifiant de «First Girl-Friend» lors du voyage officiel du couple présidentiel aux États-Unis. On peut aujourd’hui s’interroger sur la justification d’une poursuite de ce rôle de représentation dès lors que Valérie Trierweiler n’est plus la compagne du Président.
Une femme plus ou moins délaissée par son mari peut continuer à jouer ce rôle comme on a pu le voir sous d'autres septennats, car elle demeure la seule épouse en titre. Mais que dire d’une compagne susceptible d'être à tout moment écartée, sans plus de lien juridique avec son éminent compagnon ?
Gaston Doumergue, célibataire élu président de la République en 1924, n’épousa son amie de cœur que douze jours avant la fin de son mandat en 1931. Pendant son septennat, il eut souvent recours à l’une de ses sœurs qui lui tenait le bras et jouait le rôle de maîtresse de maison à l’Élysée pendant les réceptions officielles, mais ne participait pas aux voyages à l’étranger.
Le cardinal de Richelieu, qui n’était pas chef de l’État mais principal ministre du roi, se faisait assister par une de ses nièces. On pourrait encore ajouter que, pour les facilités du protocole, Talleyrand, ministre des Affaires étrangères, était assisté au Congrès de Vienne puis à l’ambassade de Londres par Dorothée de Dino, l'épouse de son neveu Edmond de Périgord (le couple était séparé). Elle était surtout fille de son ancienne maîtresse Dorothée de Courlande.
L’avantage d’un lien latéral de parenté comme celui de sœur ou de nièce est son intangibilité, bien meilleure que celle du lien du mariage dont on a vu lors du précédent quinquennat qu’il pouvait déboucher sur un changement de première dame en cours de mandat.
Mais pour tout compliquer, François Hollande n’a pas de sœur !... Certes, il pourrait demander à Ségolène Royal, sa première compagne et la mère de ses enfants, d'assurer à ses côtés les mondanités protocolaires mais ce choix poserait à l’évidence un problème ardu en raison de la participation active de sa compagne à la vie politique.
Le plus simple pourrait donc être de se passer désormais de «première dame», comme cela fut déjà le cas avec Louis-Napoléon Bonaparte, premier président de la République française, coureur de jupons qui ne se maria qu'après son coup d'État, ou encore avec le président René Coty, qui perdit son épouse un an après le début de son mandat, ou Nicolas Sarkozy qui divorça d'avec Cécilia quelques mois après son élection. La première ne fut pas remplacée au contraire de la seconde.
Notons qu'à l'étranger, les exemples de chef d'État célibataires, veufs ou divorcés foisonnent : Abdelaziz Bouteflika (Algérie), Cristina Kirchner (Argentine), Michelle Bachelet (Chili), Dilma Roussef (Brésil), Vladimir Poutine (Russie)...
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kourdane (18-02-2014 11:31:28)
et...une sommité : marc gebelin !
gtavex (24-01-2014 18:06:18)
Dans le palmarès de Monsieur Hollande on oublie souvent l'épisode Hidalgo...Pourtant de de cette relation est né un enfant.
Et pendant que nous y sommes, notons aussi que l'on prête au premier ministre une aventure assez durable avec... Ségolène...
On appelle cela depuis Mazarine, "une famille élargie". Notion difficile à traduire pour nos voisins Anglais ou Allemands.
ygrecque (21-01-2014 17:17:41)
mais, voyons, pourquoi râler? Avouons-le, nous adorons les histoires croustillantes (cocktail de pouvoir, célébrité, sexe).Cela nous distrait de la morosité ambiante, surtout avec les commentaires de la (première) dame en rouge. Ygrecque
Michel (19-01-2014 15:57:46)
Il n'y a pas besoin de 1ère Dame. Si une femme est élue ou un homme homosexuel, y aura-t-il une 1er Sieur ? Cela fera des économies et sera moins hypocrite. On élit une personne et pas son conjoint, marié ou non.
Jane (14-01-2014 16:21:38)
OUI ! Sortir de l'ambiguïté de l'appellation "Première Dame de France" semble bien une excellente solution. En effet, dans notre culture critique, le rang honorable et la grandeur ne sont plus seulement rattachés à une hiérarchie sociale ni à un rôle exclusivement civique : la citoyenneté active constructive est passé par là pour distinguer la théorie du Droit et la réalité des faits des Institutions et des représentants du peuple. Alors, ne serait-il pas temps de reconnaître l'hypocrisie des rôles imposés à la « 1ère Dame » par un protocole hérité de nos siècles de monarchie, car enfin, une seule personne est élue Président(e) et prend son droit à une vie privée. Donc pourquoi ne pas penser comme Sartre que ce sont nos actes civiques et citoyens qui nous jugent, c'est-à-dire nos motivations secrètes et non pas nos discours, ni nos égarements moraux et sexuels, ni nos statuts ? Par ailleurs, faut-il que les citoyens continuent à supporter que leurs impôts soient ainsi dépensés en "Oeuvre de Charité" et en "Arbre de Noël" de/à la Présidence de la République française ? Supprimer ces pratiques ne contribuerait-il pas aussi à "réduire le train de l'Etat" ?... etc…
marc gébelin (14-01-2014 15:02:32)
Le cas de Hollande, c'est tout simplement un manque de sacré. Le roi, aujourd'hui le président, demain qui sait qui ou quoi, seront toujours marqués par leur fonction. La grandeur d'un président, d'un roi, c'est qu'il accepte sa fonction. Louis XVI a eu du mal à accepter la sienne et sa mort fut une des conséquences de cette incapacité. Hollande est un petit libertin, ou plutôt un qui se prend pour tel, incapable d'accepter le sacré de sa fonction c'est pourquoi il n'est pas à sa place. S'il était intelligent, il le comprendrait. Il n'est pas intelligent, il est seulement diplômé de l'Ena et de quelques autres "écoles". Voilà le tragique de notre époque: plus aucune dimension sacrée. Le monde, sous l'influence des financiers, d es commerçants, des banquiers, de tous ceux pour qui seule compte l'accumulation des richesses matérielles, est devenu un cloaque malodorant ou les imbéciles côtoient les imbéciles, les incapables, les incapables, les lâches les lâches. Il nous manque un Dante pour nous en faire la description. Le prochain président sera sans doute tout aussi lâche, incapable et imbécile. Il faut s’y faire les Français, c’est vous qui le choisissez votre président… Je sais il n’y en a pas d’autres en vue, plus de De Gaulle, plus d’homme grand, plus de grand homme à la hauteur de sa fonction, c’est à dire de son sacrifice. Être au sommet est une fonction sacrificielle mais ça on ne l’apprend pas à l’Ena ni ailleurs, d’ailleurs, on ne l’apprend que par une connaissance approfondie de l’Homme. Or il n’y a plus d’hommes, que des sous hommes. Voilà pourquoi il ne reste plus que l’humour et si possible dévastateur.
marc gébelin (14-01-2014 11:05:32)
Le cas de Hollande, c'est tout simplement un manque de sacré. Le roi, aujourd'hui le président, demain qui sait qui ou quoi, seront toujours marqués par leur fonction. La grandeur d'un président, d'un roi, c'est qu'il accepte sa fonction. Louis XVI a eu du mal à accepter la sienne et sa mort fut une des conséquences de cette incapacité. Hollande est un petit libertin, ou plutôt un qui se prend pour tel, incapable d'accepter le sacré de sa fonction c'est pourquoi il n'est pas à sa place. S'il était intelligent, il le comprendrait. Il n'est pas intelligent, il est seulement diplômé de l'Ena et de quelques autres "écoles". Voilà le tragique de notre époque: plus aucune dimension sacrée. Le monde, sous l'influence des financiers, des commerçants, des banquiers, de tous ceux pour qui seule compte l'accumulation des richesses matérielles, est devenu un cloaque malodorant ou les imbéciles côtoient les imbéciles, les incapables, les incapables, les lâches les lâches. Il nous manque un Dante pour nous en faire la description. Le prochain président sera sans doute tout aussi lâche, incapable et imbécile. Il faut s’y faire les Français, c’est vous qui le choisissez votre président… Je sais il n’y en a pas d’autres en vue, plus de De Gaulle, plus d’homme grand, plus de grand homme à la hauteur de sa fonction, c’est à dire de son sacrifice. Être au sommet est une fonction sacrificielle mais ça on ne l’apprend pas à l’Ena ni ailleurs, d’ailleurs, on ne l’apprend que par une connaissance approfondie de l’Homme. Or il n’y a plus d’hommes, que des sous hommes. Voilà pourquoi il ne reste plus que l’humour et si possible dévastateur.
marc gébelin (14-01-2014 11:04:05)
Le cas de Hollande, c'est tout simplement un manque de sacré. Le roi, aujourd'hui le président, demain qui sait qui ou quoi, seront toujours marqués par leur fonction. La grandeur d'un président, d'un roi, c'est qu'il accepte sa fonction. Louis XVI a eu du mal à accepter la sienne et sa mort fut une des conséquences de cette incapacité. Hollande est un petit libertin, ou plutôt un qui se prend pour tel, incapable d'accepter le sacré de sa fonction c'est pourquoi il n'est pas à sa place. S'il était intelligent, il le comprendrait. Il n'est pas intelligent, il est seulement diplômé de l'Ena et de quelques autres "écoles". Voilà le tragique de notre époque: plus aucune dimension sacrée. Le monde, sous l'influence des financiers, des commerçants, des banquiers, de tous ceux pour qui seule compte l'accumulation des richesses matérielles, est devenu un cloaque malodorant ou les imbéciles côtoient les imbéciles, les incapables, les incapables, les lâches les lâches. Il nous manque un Dante pour nous en faire la description. Le prochain président sera sans doute tout aussi lâche, incapable et imbécile. Il faut s’y faire les Français, c’est vous qui le choisissez votre président… Je sais il n’y en a pas d’autres en vue, plus de De Gaulle, plus d’homme grand, plus de grand homme à la hauteur de sa fonction, c’est à dire de son sacrifice. Être au sommet est une fonction sacrificielle mais ça on ne l’apprend pas à l’Ena ni ailleurs, d’ailleurs, on ne l’apprend que par une connaissance approfondie de l’Homme. Or il n’y a plus d’hommes, que des sous hommes. Voilà pourquoi il ne reste plus que l’humour et si possible dévastateur.
gastland (13-01-2014 17:46:59)
il n'y a pas eu de première dame, seulement une concubine légale puis une maitresse, entretenue à l'Elysée aux frais de la république, et maintenant une deuxème, je n'ose pas dire une seconde!Normal!En tout cas c'est une nouvelle rassurante pour la bonne santé de la prostate du président.
Dominique (13-01-2014 07:13:57)
Il est certain qu'avec l'évolution des moeurs,le prochain couple présidentiel sera peut-être homosexuel et que cela ne posera aucun problème non plus.
N'est-ce pas?
Gerpro (12-01-2014 18:26:23)
Les médias français qui ne savent plus quoi faire pour vendre leurs papiers, et manifester leur flagornerie vis-à-vis du pouvoir de gauche, ne cessent de nous vendre l'appellation de "première dame". Il fait donc rappeler avec force que cette terminologie n'existe que dans leur imagination et n'a donc aucune raison d'être employée. Pas plus en France qu'aux USA, ou ailleurs, n'existe le moindre texte légal instituant cette notion qui relève, au mieux, du fantasme et du désir de plaire au prince.
Par ailleurs, quand on voit aujourd'hui dans quel état moral est notre Pays gouverné par des parvenus bardés de diplômes distribués dans les pochettes surprises de l'ENA ou de l'Université des copains et des coquins, quand on constate l'état d'inculture, de démagogie et de goujaterie de nos élites, on peut se demander s'il est nécessaire d'avoir des états d'âme sur le "statut" de la copine, de la concubine, de la cousine ou de la frangine du président...
L'étalage public de ces histoires d'alcôves vécues par des parasites de la politique entretenus par le contribuable Français qui se lève le matin pour aller au travail, ne fait que ridiculiser un peu plus chaque jour notre pauvre Pays. Personnellement je me fais une haute idée de la politique et du pouvoir incarné en la personne au sommet de l'Etat dont le seul but devrait être de représenter dignement la France. Hélas, aujourd'hui la France est représentée par "Une clique de politiciens tarés, d'affairistes sans honneur» (Ch. de Gaulle, Mémoires de guerre).