Clemenceau

Un portrait nuancé et humain

La chaîne publique France 3 diffuse le 10 novembre 2012 un téléfilm consacré à Georges Clemenceau, qui dirigea le gouvernement français à la fin de la Première Guerre mondiale. Une fiction historique remarquable.

Clemenceau (fiction historique d'Olivier Guignard, avec Olivier Bezace, 2012)Voici une fiction historique comme on les aime : pédagogique, humaine, chaleureuse...

En une heure et demie, le réalisateur Olivier Guignard fait le portrait de Georges Clemenceau, figure majeure de la Troisième République

Il met en avant son action décisive à la fin de la Grande Guerre, quand la défection de la Russie et la lassitude de l'opinion et des troupes après des offensives sanglantes et sans résultat font craindre la défaite. 

Républicain convaincu, classé à gauche, Clemenceau est un homme à poigne qui a montré son énergie au ministère de l'Intérieur. À l'automne 1917, à 76 ans, il dénonce sans relâche les dirigeants politiques suspects de vouloir baisser les bras et faire une paix de compromis avec l'Allemagne. Au premier rang de ceu-ci figure Joseph Caillaux.

Incapable de tenir le pays, le président de la République Raymond Poincaré l'appelle à la tête du gouvernement en dépit de leur inimitié profonde...

Le réalisateur expose ces enjeux sous la forme d'une série d'entretiens fictifs, dans les années 1924 et 1925, entre Clemenceau et son ancien chef de cabinet Georges Mandel avec une journaliste américaine.

L'atmosphère de la Grande Guerre est restituée par quelques images d'archives et de nombreux retours en arrière, à la tribune de la Chambre des députés ou dans les tranchées.

Toute en nuances, la fiction se montre fidèle à la réalité même si elle tempère les erreurs et les excès du «Tigre» : injustice faite à Joseph Caillaux,  refus de prolonger la guerre sur le sol allemand, ratage du traité de paix. Elle montre l'amitié qui rapprochait Clemenceau et le peintre Claude Monet. Elle ne cache rien de la goujaterie du redoutable bretteur à l'égard de son épouse américaine. 

André Larané
Publié ou mis à jour le : 2020-02-26 10:51:42
Louis (06-11-2012 21:43:27)

Bonjour et merci pour la qualité de vos articles;

Je n'ai jamais eu de sympathie pour ce républicain typique de ce nouveau XXe siècle; ce qui me dérange chez cet "incorruptible" c'est le défaut de sa qualité, si vantée par tous: son intransigeance, son anti-catholicisme qui nourrissait sa haine des Habsbourg , sa témérité à exiger l'écrasement total de l'Allemagne.
Résultat: une seconde guerre mondiale!

LOUIS

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