Par la loi du 12 mars 1818, le ministre de la Guerre Laurent de Gouvion-Saint-Cyr réorganise l'armée française, mise à mal par l'effondrement de l'empire napoléonien. À la Restauration, par la Charte de 1814, le roi Louis XVIII avait aboli la conscription, autrement dit le service militaire obligatoire. Les recrutements ne se faisaient plus que sur la base du volontariat.
Cela se révélant insuffisant, Gouvion-Saint-Cyr rétablit la conscription, baptisée « appel » pour ne pas réveiller de mauvais souvenirs. Le pays ayant besoin de 240 000 hommes sous les armes et les soldats effectuant un service de six ans minimum, la loi instaure un tirage au sort de 40 000 hommes tous les ans dans la classe d'âge des Français de 20 ans. De ce nombre sont déduits les recrutements volontaires. Par ailleurs, les « appelés » ont la faculté de se faire remplacer contre espèces sonnantes et trébuchantes. Une fois libérés, les soldats sont versés dans une armée de réserve pour 5 ans et deviennent « vétérans ». D'autre part, nul ne peut devenir officier sans être passé par une école militaire ou avoir servi deux ans comme sous-officier. L'avancement se fait à l'ancienneté. Ainsi l'armée se démocratise-t-elle, au grand déplaisir de certains députés ultra-royalistes.
Engagé volontaire en 1792, à 18 ans, Gouvion-Saint-Cyr s'est illustré dans les guerres de la Révolution et de l'Empire mais ce n'est que pendant la campagne de Russie que, contrarié par ses opinion républicaines, Napoléon consentit enfin à reconnaître ses mérites en lui attribuant le bâton de Maréchal. Rallié à Louis XVIII, il témoigna encore de son excellence au ministère de la Guerre...
Vos réactions à cet article
Recommander cet article
Aucune réaction disponible