Le 15 juillet 1974, avec la complicité des colonels qui exercent le pouvoir à Athènes, en Grèce, la Garde nationale de Chypre fomente un coup d'État contre le président Makarios et tente de réaliser l'Enosis. Les Turcs, prétextant une menace pour les habitants turcophones, envahissent le nord de l'île dès le 20 juillet 1974. Ils procèdent aussitôt à l'expulsion de 250 000 Grecs vers le sud et, le 13 février 1975, proclament dans leur zone d'occupation un État autonome. Depuis cette date, les deux communautés vivent séparées, de part et d'autre d'une « ligne verte »...
En dépit de leur violation brutale du droit international, les Turcs n’ont eu à subir aucune sanction de l’Occident. L’Union européenne a avalisé le fait accompli en accueillant en son sein la République de Chypre et l’OTAN s’accommode encore et toujours de compter parmi ses membres un État-voyou, la Turquie, en situation de guerre avec pratiquement tous ses voisins et occupant militairement le territoire d’un État membre de l’Union européenne !
C’est que la Turquie détient un atout maître : située à la charnière de l’Europe et du Moyen-Orient, elle a une frontière commune avec l’ex-URSS et tient les Détroits par lesquels doit transiter la flotte soviétique/russe de la mer Noire. Aussi Washington et l’OTAN sont-ils prêts à avaler toutes les couleuvres pour maintenir la Turquie dans leur camp. Depuis cinquante ans, les dirigeants turcs le savent et en jouent sans scrupule : traque des Kurdes en Irak et en Syrie, étranglement de l’Arménie avec le concours de l’Azerbaïdjan, incursion dans les eaux grecques, tentative d’appropriation de l’espace méditerranéen oriental…
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