Le 22 octobre 1956, cinq chefs algériens du Front de Libération Nationale (FLN) prennent un vol de Rabat au Maroc à destination de Tunis, afin de participer à un sommet sur l'avenir du Maghreb organisé par le président tunisien Bourguiba. Il s'agit d'Ahmed Ben Bella, figure emblématique de la rébellion algérienne, d'Aït Ahmed, Lacheraf, Khider et Boudiaf.
Pour les services secrets français, il s'agit d'une occasion à ne pas laisser passer. Débordant les consignes de leur gouvernement, ils envoient des avions de chasse détourner l'avion sur un aéroport militaire. Très embarrassé par cet acte de piraterie, le gouvernement socialiste de Guy Mollet va devoir conserver les captifs en prison jusqu'aux accords d'Évian qui donneront l'indépendance à l'Algérie.
Cette arrestation entraîne un refroidissement des relations entre la France et les autres pays du Maghreb et déchaîne la colère des peuples arabes. À Meknès, au coeur des plateaux céréaliers du Maroc où sont établis de nombreux colons européens, des manifestants s'en prennent à ces derniers. Les morts se comptent bientôt par dizaines !... Les troupes françaises présentes sur place ont interdiction d'intervenir pour faire cesser la tuerie. Elles restent dans leurs casernes. Notons que le même comportement se renouvellera à Oran à l'issue de la guerre d'Algérie.
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