Ce dimanche 20 novembre 2016, à 22h25, France 5 retrace l'échec du nationalisme arabe, laïc et social, à travers un documentaire passionnant et instructif du journaliste Ben Salama : « Nasser, du rêve au désastre ». À voir...
Pendant près de vingt ans, de 1952 à sa mort en 1970, Gamal Abd el-Nasser a porté les espoirs de son peuple et de toutes les masses arabes. Bénéficiant d'une ferveur que l'on a du mal à se représenter aujourd'hui, il a incarné la revanche des Arabes et des opprimés du tiers monde sur leurs humiliations passées.
Le paradoxe est que lui-même s'est comporté comme un dictateur impitoyable, a ruiné son pays et n'est allé que d'échec en échec.
C'est ce que montre ce documentaire palpitant de 52 minutes, alimenté par des archives inédites, y compris des vidéos de la famille de Nasser, et éclairé par des interventions d'historiens et de témoins, comme Gilbert Sinoué, Alain Gresh et la propre fille de Nasser (sélection officielle du Festival international du film d’Histoire de Pessac, 14 au 20 novembre 2016).
Sans doute Nasser a-t-il été servi par les maladresses des dirigeants occidentaux et en premier lieu des Américains, lesquels l'ont méprisé quand il a projeté le barrage d'Assouan et attaqué quand il a nationalisé le canal de Suez quelques années avant la fin normale de la concession. Chacune de leurs attaques ont renforcé les liens entre le raïs égyptien et les masses...
Revenus de leurs illusions après la mort du raïs adoré, les masses arabes se sont détachées du rêve moderniste, laïc et social, pour se jeter dans la réaction islamiste.
L'Histoire s'est répétée dans les trois dernières décennies : mêmes erreurs d'appréciation avec Saddam Hussein, al-Qaida et les islamistes. Aujourd'hui comme il y a cinquante ou soixante ans, qui voit-on sortir indemnes et plus forts du drame ? Toujours nos « bons amis » séoudiens et quataris.
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