Le pont des espions

Un « polar » pour raconter la guerre froide

Le 2 décembre 2015 est sorti sur les écrans français un nouveau film de Steven Spielberg, consacré à la guerre froide, Le pont des espions, avec Tom Hanks dans le rôle principal...

Le Pont des Espions (Steven Spielberg, 2015) Palpitant jusqu'au bout, le film s'autorise quelques écarts avec la réalité pour mieux représenter celle-ci.

Après le brillantissime Lincoln (2012), Spielberg montre qu'il sait toujours aussi bien raconter l'Histoire en s'attachant à restituer avant tout l'humeur du temps et les enjeux.

Le Pont des espions est centré autour d'un avocat américain, James Donovan, auquel les autorités demandent de défendre un espion soviétique, suspecté d'avoir volé des secrets nucléaires aux Américains comme, sept ans plus tôt, les Rosenberg. Ledit espion est un Britannique d'origine russe, William Fischer, qui a emprunté l'identité d'un autre agent soviétique, le lieutenant-colonel à la retraite Rudolf Abel.

On est en 1957. L'affaire est grave, le monde vit dans la crainte d'une troisième guerre mondiale qui détruirait l'humanité à coup de missiles nucléaires et l'espion risque la chaise électrique.

L'avocat se prend au jeu par conscience professionnelle et civique. Il s'agit de démontrer à l'adversaire, les communistes et l'espion lui-même, que les États-Unis sont par-dessus tout respectueux du droit et de la justice. Mais c'est par un argument beaucoup plus politique qu'il convaincra le juge de prononcer seulement une peine de détention...

Nous sommes sous le deuxième mandat du président Dwight D. Eisenhower et l'Amérique baigne dans une prospérité satisfaite qui se reflète dans la famille modèle de l'avocat (trois beaux enfants, mère au foyer et maison splendide).

Mais un incident vient tout gâcher : le 1er mai 1960, un avion-espion de la CIA est abattu au-dessus de l'URSS et son pilote Francis Gary Powers (30 ans) capturé par l'adversaire.

Donovan, que sa prestation au service de l'espion soviétique a rendu immensément impopulaire, est dès lors sollicité pour négocier en secret un échange. Cela nous donne l'occasion de visiter Berlin-Est au moment de la construction du Mur, au paroxisme de la guerre froide...

L'avocat, porté par ses convictions morales, impose ses conditions tant aux Soviétiques qu'aux Allemands de l'Est et à ses compatriotes de la CIA. L'échange aura finalement lieu le 10 février 1962 sur le pont de Glienicke, à la frontière entre Potsdam (RDA) et Berlin-Ouest.

Si connue que soit l'histoire officielle de cette période, elle prend ici une coloration humaine et émotionnelle très forte qui nous la rend très proche.

Sous réserve de quelques explications préalables, le film est susceptible de plaire à tous les publics y compris les adolescents.  

André Larané
Publié ou mis à jour le : 2023-04-04 18:03:46

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