[Le Mémorial de Sainte-Hélène (extrait gratuit)]
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L'Empereur nous livre ici le récit circonstancié de sa campagne d'Allemagne, avec les épreuvs de l'île Lobau et la victoire de Wagram (1809).
Las Cases le convainc aussi de raconter Waterloo (1815). Et Napoléon d'offrir une analyse paradoxale de sa dernière bataille : son adversaire Wellington a commis toutes les erreurs possibles en matière de stratégie ! Il l'a emporté en dépit de cela grâce à des circonstances imprévisibles !
Mme de Staël laisse à Napoléon des souvenirs ambivalents. Entre autres anecdotes, rapportons celle-ci : Elle l’interpella au milieu d’un grand cercle, lui demandant quelle était à ses yeux la première femme du monde, morte ou vivante. « Celle qui a fait le plus d’enfants, répondit Napoléon, avec beaucoup de simplicité. » Mme de Staël, d’abord un peu déconcertée, essaya de se remettre en lui observant qu’il avait la réputation d’aimer peu les femmes. « Pardonnez-moi, reprit Napoléon, j’aime beaucoup la mienne, Madame. »
L'Empereur a plus d'admiration pour certains ecclésiastiques : L’évêque de Nantes, disait encore l’Empereur, me rendait réellement catholique par la sagesse de ces raisonnements, son excellente morale et sa tolérance éclairée. Marie-Louise, dont il était le confesseur, le consulta un jour sur l’obligation de faire maigre les vendredis. – À quelle table mangez-vous, lui dit l’évêque ? – À celle de l’Empereur. – Y commandez-vous ? – Non. (...) – Soumettezvous alors et ne provoquez pas un sujet de scandale. (...) ; vous ne manquerez pas d’autres moyens de vous amender et de vous priver aux yeux de Dieu.
Avec Pie VII, ses relations sont teintées de méfiance et d'estime : « Le Pape m’avait dispensé de la communion publique [lors du sacre], et c’est sur cette détermination de sa part que je juge de la sincérité de sa croyance religieuse. (...) » C'est que Pie VII n'a aucune illusion sur l'athéisme de Napoléon et ne veut pas se rendre complice d'un sacrilège en l'obligeant à communier... Et l'Empereur de conclure : « Dans sa charité chrétienne, car c’est véritablement un bon, doux et brave homme, disait l’Empereur, il n’a jamais désespéré de me tenir pénitent à son tribunal [me convertir] ».
Ce livre numérique (ebook) compte 164 pages richement agrémentées.
Herodote.net, juin 2017
2,20 euros - ISBN 978-2-37184-077-5