XXe et XXIe siècles

L'Afrique au défi de la modernité

[article en cours d'écriture]

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Nous faisons tout à l'envers avec pour résultat que l'Afrique ne cesse de régresser depuis les décolonisations d'il y a 40 ou 50 ans. Nous assistons les Africains dans leur vie quotidienne et nous encourageons les crapuleries de leurs dirigeants à coup de donations aveugles ; par contre, nous fermons les yeux dans les situations d'exception, quand il faudrait intervenir avec fermeté, au Rwanda,au Congo, au Darfour, ou ailleurs. A propos de l'Europe, Pascal Bruckner écrit : «le vrai crime de l'Europe, ce n'est pas seulement ce qu'elle a fait jadis, c'est ce qu'elle ne fait pas aujourd'hui, son inaction au cours des années 90 dans les Balkans, son attentisme scandaleux au Rwanda, son silence en Tchétchénie, son insensibilité vis-à-vis du Darfour, à l'ouest du Soudan, (...). Au Proche-Orient ou ailleurs, l'Europe, telle la belle âme de Hegel qui ne veut pas souiller la splendeur de son intériorité, refuse de se salir les mains, sauf à les tendre dans une effusion passionnée à tous les hommes de bonne volonté» ( *).

Commentaire : guerre des sexes en Afrique

Le cinéaste burkinabé Idrissa Ouedraogo a dénoncé le sort fait aux femmes africaines dans un téléfilm, Le monde à l'endroit.

Dans Le Monde du 10 décembre 2001 (page 27), Thomas Sotinel écrit à ce propos : «Les hommes ont établi un patriarcat impitoyable : ils passent leur temps en palabres, pendant que les femmes pilent le mil et vont chercher l'eau, au risque perpétuel de se faire rosser si le repas n'est pas prêt à temps.» On ne saurait mieux résumer le handicap premier du continent noir. Pas de modernisation possible quand la moitié des adultes exploite l'autre.

Plus ou moins isolée par le désert et les océans du reste de l'humanité pendant huit mille ans, l'Afrique centrale a conservé jusqu'à l'arrivée des colons européens des structures sociales caractéristiques de la première période du néolithique. Le patriarcat et l'exploitation des femmes en sont la principale caractéristique. Cela commence avec l'excision des fillettes, très largement pratiquée de Dakar à Mombasa. En accédant au monde adulte par une mutilation, les fillettes apprennent très tôt leur vocation d'esclave domestique. Selon les pratiques polygames, elles sont ensuite vendues par leur père nourricier à un maître beaucoup plus âgé qui en fera leur servante, leur concubine et leur bête de somme. Le prix de leur cession est très improprement appelé «dot».

Ensuite, comme on l'a vu plus haut, c'est à ces femmes esclaves que reviennent les tâches les plus lourdes (ménage, cuisine, travail des champs, transport du bois et de l'eau). Mais, cruel paradoxe, c'est avec les hommes, les mâles, que dialoguent les représentants des organisations caritatives occidentales. Ainsi, c'est aux hommes, en leur qualité de maîtres duvillage et des femmes, que l'on offre les pompes et les outils destinés à alléger le travail des femmes. Les villageois acceptent ces dons, cela va sans dire, mais, nullement intéressés à leur bon fonctionnement, ils vont les laisser sans entretien jusqu'à la panne définitive... Cette attitude est cohérente: qu'ont-ils besoin que les femmes travaillent moins? Ne risquent-ils pas d'y perdre une partie de leur pouvoir et de leur autorité?

C'est ainsi que, dans les villages africains, s'accumulent d'année en année les épaves de l'aide occidentale. Et l'on a l'étrange contraste de quelques notables qui circulent dans des voitures à quatre roues tandis que les femmes, prisonnières de leur statut, continuent de porter des charges sur la tête en ignorant le bénéfice d'une simple brouette !

Publié ou mis à jour le : 2018-11-27 10:50:14

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