Le monde au Moyen Âge (622-1453)

Vincent raconte la Mésoamérique des Mayas aux Aztèques

La Mésoamérique des Mayas aux Aztèques (de 550 à 1524)

On va démarrer cette histoire au milieu du VIe siècle. L’ensemble de la Mésoamérique est alors dominé par une ville, Teotihuacan. Il s’agit d’une capitale économique et religieuse qui rassemble des populations d’origines diverses telles que les Zapotèques venus du sud-est et les Mayas qui occupent un vaste territoire plus à l’est. Les dirigeants de Teotihuacan exercent une influence variable sur toutes ces régions : elle peut être simplement commerciale ou culturelle, comme à Monte Alban qui est la ville centrale des Zapotèques. Elle peut aussi être politique et militaire. C’est le cas à Tikal qui est alors la cité la plus puissante du pays maya : une dynastie originaire de Teotihuacan s’y est imposée par la force depuis l’an 379.

En dépit des différences locales, tous ces peuples forment une unique aire civilisationnelle héritière de l’ancienne civilisation des Olmèques. L’importance de la connexion avec les dieux y est fondamentale : c’est l’objet des nombreux temples-pyramides, des aires sacrées destinées au jeu de balle et des sacrifices humains. Comme en Grèce antique, cette unité culturelle n’empêche pas les guerres fréquentes entre cités-états rivales.

Un bouleversement a lieu à la fin du VIe siècle : pour des raisons mal connues, la ville de Teotihuacan connaît un effondrement violent marqué par des incendies et des pillages. Ça bouleverse la géopolitique de toute la région : tandis que le pays zapotèque est emporté dans la tourmente, le pays maya en tire parti et devient le nouveau cœur civilisationnel.

Dans un premier temps, l’essor de nombreuses villes mayas porte préjudice à la domination de Tikal : une alliance de Calakmul et de Caracol parvient à renverser la dynastie au pouvoir à peu près au moment de la chute de Teotihuacan, ce qui provoque un certain passage à vide dans la cité. Mais finalement, Tikal finit par retrouver son ancienne prospérité, à ceci près qu’elle doit maintenant composer avec de nombreuses autres cités-états florissantes.

Le début du VIIIe siècle marque un apogée de la civilisation maya : partout les constructions de temples et de palais se multiplient, comme à Tikal, Calakmul, Palenque, Copan, ou Yaxchilan. Les sculptures et les peintures atteignent un grand raffinement, comme celles conservées sur le site de Bonampak. L’alimentation est basée sur la culture du maïs, mais aussi celle des haricots et des courges. La dinde constitue le principal animal domestique.

C’est aussi une époque très violente : chaque cité-état cherche à s’agrandir aux dépens de ses voisines, à la fois pour gagner en puissance et pour capturer de nouvelles victimes à sacrifier. Les rois combinent à la fois les fonctions de chef politique, militaire et religieux. Ils peuvent s’appuyer sur un clergé nombreux qui maîtrise l’écriture et prête une grande attention au mouvement des astres à des fins divinatoires. Les sacrifices humains permettent de réénergiser les divinités afin qu’elles puissent protéger efficacement leurs adorateurs. La pratique de l’automutilation est également très fréquente pour faire don de son propre sang.

Les conséquences sont désastreuses pour le pays maya : la région commence à se dépeupler dès le début du IXe siècle, ce qui marque l’arrêt progressif des grandes constructions. Le centre de dynamisme se déporte alors plus au nord vers le Yucatan qui a été davantage préservé. Cette deuxième phase voit le développement de villes nouvelles telles que Uxmal et Chichen Itza qui adoptent leur style propre tout en perpétuant l’ancienne culture. La célèbre pyramide de Chichen Itza date probablement de la fin du Xe siècle.

C’est aussi l’époque où les plateaux centraux du Mexique retrouvent une certaine vitalité sous l’impulsion des Toltèques qui fondent leur principale ville à Tula. Le site d’El Tajin plus à l’est connaît également son plein développement à cette époque.

Puis la région commence à voir arriver de nouvelles vagues d’envahisseurs venus du nord : de façon générique, ces peuples nomades originaires des régions arides sont appelés les Chichimèques. En 1168, ils s’emparent de Tula, ce qui provoque un déclin rapide de la culture toltèque. Chichen Itza périclite au même moment dans le Yucatan : à partir du XIIIe siècle, il n’y a plus guère que la cité-état de Mayapan pour perpétuer la culture maya. Celle-ci ne retrouvera jamais plus sa vigueur de l’époque classique.

Finalement, c’est l’ensemble de la Mésoamérique qui connaît un passage à vide aux XIIIe et XIVe siècles. Parmi les peuples nomades nouvellement installés figurent les Aztèques centrés sur la ville de Tenochtitlan qui correspond à l’actuelle Mexico. En 1430, ils forment une triple alliance avec les cités-états voisines de Texcoco et Tlacopan, ce qui leur permet de gagner en puissance.

Tenochtitlan prend rapidement la tête de la coalition. Son roi Moctezuma Ier qui monte sur le trône en 1440 amorce une expansion rapide sur les plateaux et fonde ainsi l’empire aztèque. Ses successeurs l’étendent jusqu’aux régions côtières et l’empire atteint son apogée au début du XVIe siècle. Ils perpétuent les traditions de la Mésoamérique : importance accordée au calendrier religieux, réalisation de nombreuses sculptures représentant des divinités, recours massif aux sacrifices humains. Si le maïs reste la base de l’alimentation, les fèves de cacao servent de monnaie dans les échanges.

Moctezuma II monte sur le trône en 1502 et son règne va être perturbé par l’arrivée d’un peuple inattendu : les Espagnols menés par Hernan Cortes. Les conquistadors vont se retrouver face à un empire assez jeune qui n’a pas encore réussi à conquérir certaines poches de résistance telle que la cité-état de Tlaxcala. Cortes va pouvoir s’appuyer sur ces rivalités pour entrer dans Tenochtitlan en 1519. La variole apportée par ces conquistadors achèvera d’affaiblir l’empire aztèque jusqu’à son complet effondrement en 1524.

Vincent Boqueho
Publié ou mis à jour le : 2023-03-13 18:57:38

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