Suite à l'appel du pape Urbain II, de nombreux guerriers originaires de toute la chrétienté occidentale se disposent à secourir les chrétiens d'Orient et délivrer le tombeau du Christ, tombé aux mains des Turcs musulmans.
Le 15 août 1096, ils se mettent en route pour la Terre sainte sous la direction du légat du pape. C'est ce que l'on appellera beaucoup plus tard la première croisade.
L'expédition comprend quatre armées.
- Comme le roi de France Philippe 1er est sous le coup d'une excommunication et ne peut participer au voyage, les Français du nord se placent sous le commandement de Hugues de Vermandois.
- Les chevaliers des régions du Rhin et de la Meuse, au nombre de 10.000, sont dirigés par le comte Baudouin de Flandre et son frère, le duc Godefroi de Bouillon.
- Les Français du midi suivent le comte de Toulouse, Raimon IV de Saint-Gilles.
- D'Italie méridionale part une armée commandée par Bohémond de Tarente.
Les trois armées de croisés venues de France comptent au total 150 000 personnes. Elles se rejoignent à Constantinople.
La ville, aussi appelée Byzance, est à cette époque la plus grande cité du monde et sans doute la plus belle et la plus animée. Par son faste et sa munificence, elle suscite l'émoi chez les rudes guerriers d'Occident. De là l'expression triviale : « C'est Byzance ! »
Godefroi de Bouillon promet à l'empereur byzantin de lui restituer tous les territoires qui seront repris aux Turcs et lui avaient naguère appartenu.
Là-dessus, les croisés traversent le détroit du Bosphore. Avec leurs puissantes machines de siège, ils s'emparent de Nicée (aujourd'hui Iznik), qu'ils restituent comme promis à l'empereur Alexis 1er.
Ils sont rejoints par la quatrième armée, venue d'Italie méridionale, et poursuivent leur route sur un sol escarpé et sous un climat torride.
Bohémond de Tarente met le siège devant la ville d'Antioche, au nord de la Syrie, et s'en empare. Il renonce à la rendre aux Byzantins et la garde pour lui, en se proclamant prince d'Antioche.
C'est le début de la mésentente entre les chrétiens d'Occident et les Byzantins.
Au terme de ces épreuves, les croisés sont à bout : longues marches sous la chaleur, maladies et manque de nourriture, sièges épuisants, combats frontaux contre les cavaliers turcs...
Un très grand nombre d'entre eux sont morts en chemin et chez les survivants, la lassitude le dispute à la foi.
Après la mort du légat pontifical, beaucoup de seigneurs oublient la promesse faite à l'empereur byzantin et, comme Bohémond de Tarente, ne résistent plus à la tentation de s'offrir une principauté.
Raimon de Saint-Gilles surmonte le premier la griserie du pouvoir. Après quelques mois d'hésitation, il reprend sa marche vers Jérusalem en suivant la corniche libanaise. Il est bientôt rejoint par Godefroi de Bouillon.
Les rivalités entre musulmans vont servir les croisés. Profitant des désordres du moment, les musulmans fatimides d'Égypte ont enlevé en 1098 la Palestine au calife de Bagdad.
Quand, un an plus tard, Raimon de Saint-Gilles et Godefroi de Bouillon arrivent au pied des murailles de Jérusalem, ils ont en face d'eux une ville en état de choc, avec des défenses affaiblies par un premier assaut. Après un siège de plusieurs semaines, ils arrivent à bout de la garnison égyptienne et pénètrent dans la ville. Enfreignant les ordres de leur chef, les croisés massacrent les habitants qui s'étaient réfugiés dans les mosquées.
Avec la prise de Jérusalem, la croisade a atteint le but fixé par Urbain II, non sans d'immenses souffrances. Sur environ 150 000 croisés, combattants et non-combattants, moins d'un dixième sont arrivés au terme du voyage. Et ils ne sont pas au bout de leurs difficultés...
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