10 novembre 2024. La Première Guerre mondiale a laissé une France en deuil qui s’est couverte de nécropoles. Ces vastes vaisseaux immobiles, chargés des restes mortels de tous ceux qui ont donné leur vie pour leur pays, ont peu à peu disparu de notre vie collective. Avons-nous le droit de les condamner à l’oubli ? Ne devons-nous pas les honorer et méditer sur le courage de ces hommes et de ces femmes qui ont sacrifié leur vie ?
Il y a 110 ans, c’était la première année d’une guerre que certains avaient cru fraîche et joyeuse. Une guerre qui « embrasa » l’ensemble des nations constituées ainsi que les larges territoires, alors colonies des nations européennes.
110 ans, que cela semble loin pour tous nos concitoyens ! C’était le temps de nos ancêtres, celui de nos grands-pères et de nos arrière-grands-pères, et pour les plus jeunes d'entre nous le temps de leurs arrière-arrière-grands-pères.
Que nous reste-t-il de leur mémoire ? Des monuments aux morts ou les longues listes de noms nous rappellent l’effroyable hécatombe d’une jeunesse qui manqua si durement à la France durant l’entre-deux guerres.
De nombreuses sépultures situées dans de vastes nécropoles dont la majorité échappe au circuit touristique, tandis que les tombes familiales disparaissent progressivement de nos cimetières communaux, suivant le rythme de l’expiration des concessions.
Quel étrange temps de celui qui voit les médias se passionner pour les restes de combattants retrouvés sur les champs de bataille et regarder avec indifférence la disparition des tombes de nos cimetières communaux.
Qu’elle semble loin cette histoire de combattants – celle de millions d'hommes, survivants de la Grande Guerre, qui se mobilisèrent au sein d'un vaste réseau d'associations, arborant fièrement leurs drapeaux qui symbolisent leur engagement de combattants. Des drapeaux, aujourd’hui, retrouvés en vente sur Internet et dans des vide-greniers.
110 ans, si loin et si près, lorsque le nom de Verdun réapparaît dans les médias comme élément de comparaison avec les batailles en Ukraine ; lorsque la guerre entre la Russie et l’Ukraine retrouve les deux phases de la guerre de 14-18, celle du mouvement et celle des tranchées ; lorsque le Liban retrouve le souvenir de la famine qui faucha 250 000 habitants en 14-18 ; lorsque les industries de guerre fonctionnent à plein rendement.
110 ans, un passé qui s’impose à nous, un présent qui nous interroge, une ardente obligation de nous souvenir pour ne pas revivre.
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DESMARES Jean (11-11-2024 07:06:11)
Un orphelin de guerre de 1940 et un pupille de la Nation de 87 ans vous dit ceci : Les Fils et les Filles des Morts pour la France ont voulu faire vivre la voix de ceux qui étaient sans voix, de ceu... Lire la suite
RÉAULT Jacky (10-11-2024 21:36:22)
En réponse à L Lepeleto (?). j'irai encore peut être plus loin en arrière que l'article que vous critiquez. C est la posture spectacle infantile dans la bien-pensantce démocrate, Obama, qui reje... Lire la suite
RÉAULT (10-11-2024 21:08:13)
Bravo d'oser braver un pseudo anachronisme ( menace d'abolir la commération ), ou pire la tyrannie de la table rase.