La guerre d'Espagne (1936-1939)

1936 : le choc des extrêmes

En 1936 éclate en Espagne une guerre entre factions politiques comme le pays en a connu de nombreuses au cours du siècle précédent.

Mais elle survient dans une Europe en crise, où la démocratie parlementaire est presque partout menacée par la montée des totalitarismes : communisme, fascisme et nazisme.

Avec l'intervention des puissances étrangères, la guerre civile espagnole s'internationalise et s'étire dans le temps, prenant une tournure très violente. 

C'est un prélude aux horreurs de la Seconde Guerre mondiale. Celle-ci éclate quelques mois seulement après la cessation des combats en Espagne et l'accession au pouvoir suprême du général Franco.

Haines politiques et sociales

La guerre d'Espagne est l'aboutissement d'une interminable crise sociale, politique et religieuse qui remonte à la fin du siècle précédent. 

Le soulèvement, qualifié par ses auteurs de « glorioso Movimiento » (le glorieux Mouvement) survient le 17 juillet 1936 dans la garnison de Melilla, une enclave espagnole en territoire marocain, conformément à un plan préparé de longue date.

Emilio Mola y Vidal, 1ᵉʳ duc de Mola et Grand d'Espagne (Placetas, 9 juillet 1887 ; Alcocero, 3 juin 1937)L'inspirateur principal en est le général de brigade Emilio Mola, allié au général Sanjurjo, en exil à Lisbonne, ainsi qu'au général Francisco Franco y Bahamonde, gouverneur militaire des Canaries.

Dès le lendemain, le général Franco quitte son poste dans les îles Canaries. Il se rend en secret à Melilla et débarque deux jours plus tard en Andalousie avec ses troupes.

Il s'agit essentiellement de musulmans marocains ou « maures » (« los Regulares ») et de soldats de la Légion étrangère (ou « tercio », par allusion aux glorieuses armées du Grand Siècle espagnol, fin du XVIe- début du XVIIe).

Dans le même temps se soulèvent les garnisons de la plupart des grandes villes espagnoles. Mais une bonne partie de l'armée, la moitié environ, reste fidèle au gouvernement républicain.

En définitive, en trois jours, les rebelles « nationalistes » s'emparent de la Galice et de la Vieille-Castille, près de la frontière avec le Portugal, ainsi que d'une partie de la Navarre, du Léon et des Asturies.

Combattants marocains (tabors) au service du général Franco et de sa croisadeLes nationalistes s'implantent aussi en Andalousie, à Cordoue, Grenade et Cadix. Mais à Barcelone, ils sont repoussés par les milices ouvrières. Ils échouent aussi à Valence et dans le Levant méditerranéen.

Le général Mola compte s'emparer de Madrid en faisant converger sur la capitale quatre colonnes de troupes et en combinant leur action avec le soulèvement de civils madrilènes favorables au Mouvement. C'est ce qu'il appelle la « cinquième colonne » (l'expression fera florès).

Mais la manœuvre échoue devant la mobilisation impromptue des habitants. Au terme des « trois jours de juillet » (18, 19 et 20 juillet), l'Espagne apparaît divisée en deux, avec un léger avantage au gouvernement, qui garde le contrôle des principales zones industrielles, de la capitale ainsi que de 14 millions d'habitants contre 10,5 aux insurgés.

À première vue, le pronunciamiento a échoué.

Publié ou mis à jour le : 2023-06-03 20:56:11
Jean Louis Taxil (19-09-2016 22:02:22)

Article et liens magistraux. A lire à partir de 16 ans avec une question: comment une telle violence a pu se déchaîner? Une réponse: 1905,le traité Taft-Katsura et 1931, début de l'agression ... Lire la suite

Gilbert Grellet (16-08-2016 10:36:20)

Pas mal de petites inexactitudes à corriger dans cet article sur la guerre d'Espagne. Dans l'ordre: 1/Azaña n'a pas nommé Largo Caballero à la tête du gouvernement quand il est devenu préside... Lire la suite

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