Constatant l’amitié grandissante entre la Russie et la Chine, unies contre les États-Unis, Christopher Miller, historien spécialiste de la Russie, reprend la chronologie des conflits sino-russes pour montrer que leur rapprochement pourrait être durable.
Depuis le traité de Nertchinsk du 6 septembre 1689, la Russie et la Chine ont eu beaucoup de périodes de conflit, entrecoupées de paix provisoires. À la fin des années 1850s, la Russie avait annexé une partie de la Chine du Nord ; en 1871, elle avait envahi le Xinjiang (région du nord-ouest de la Chine signifiant littéralement « nouvelle frontière »).
Le XXe siècle a aussi été très troublé. En 1900, la Russie a annexé la Mandchourie (région du nord-est de la Chine, entre la frontière russe et japonaise). Dans les années 1920 et 1930, la Russie devenue URSS soutenait les révolutionnaires chinois et envahissait de nouveau la Mandchourie et le Xinjiang.
Avec l’arrivée de Mao Zedong au pouvoir en 1949, les relations diplomatiques s’apaisent et une collaboration se met en place : des entraînements militaires communs sont organisés en 1960 et l’URSS envoie de spécialistes soviétiques en Chine. Mais lors de la crise de Cuba de 1962, Mao reproche à Khrouchtchev sa lâcheté et en 1969, le conflit frontalier sur l’île de Zhenbao (à quelques centaines de kilomètres au nord de Vladivostok) met fin à l’entente sino-soviétique.
Malgré cette histoire tourmentée, Christopher Miller conclut que les périodes de paix ont été dominantes dans l’histoire des relations entre les deux pays. De plus, les retournements de situation seraient dûs selon lui à des changements de pouvoir en interne, ce qui a peu de chance d’arriver dans les prochaines années, Xi Jinping et Vladimir Poutine étant bien installés à la tête de leur pays respectif...
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