En ce début du XVIe siècle, la France est un pays riche et stable. Elle souffre assez peu des guerres d'Italie qui entraînent la noblesse et le roi à combattre au-delà des Alpes. Aussi va-t-elle profiter pleinement des innovations intellectuelles et artistiques de la Renaissance. Nous en gardons de merveilleux souvenirs, dans nos paysages comme dans nos lettres et nos arts.
Peu affecté par ses déboires militaires, François Ier développe une vie de cour brillante, inspirée des fastes de la Renaissance italienne.
La cour, centre de la vie politique, promène ses munificences de château en château dans le val de Loire, choisi pour l'agrément de son climat et de ses paysages : Blois, Chambord, Chenonceau.... Les dames l'animent de leur esprit et de leur beauté. L'écrivain Brantôme, auteur des Dames galantes, l'appelle joliment la «Cour des Dames».
François 1er lui-même s'affiche avec différentes maîtresses, en particulier la comtesse Françoise de Châteaubriant puis Anne de Pisseleu, duchesse d'Étampes. On lui connaît aussi une relation avec une bourgeoise de Paris, la «belle Ferronnière», dont le surnom sera attribué à un chef-d'œuvre de Léonard de Vinci.
Autour de cette «Cour des Dames» gravite une pléiade d’artistes, de sculpteurs et d’architectes, y compris italiens (Benvenuto Cellini, Léonard de Vinci). Écrivains et poètes, tels Rabelais et Ronsard, donnent à la langue française ses lettres de noblesse.
Sur la miniature ci-dessous, la reine Marguerite de Navarre (en noir) offre l'un de ses livres, Le débat d'amour, à Anne de Pisseleu, maîtresse du roi.
La soeur aînée du roi, Marguerite d'Angoulême, mariée au duc Charles d'Alençon puis au roi de Navarre Henri d'Albret, reçoit volontiers les poètes comme Clément Marot dans sa cour de Nérac. Rabelais lui dédie son Tiers Livre. Cultivée, elle connaît sept langues dont le grec et l'hébreu, et écrit elle-même des recueils de poésie et de nouvelles. L'Heptaméron (1546) est le plus connu.
Très pieuse, elle suit les travaux des théologiens du cercle de Meaux, tel Lefèvre d'Étaples, et entre même en relations avec Calvin ! Elle protège autant que faire se peut les protestants français.
Idées nouvelles, nouveaux horizons
François Ier, sans avoir le talent de sa soeur, se montre très ouvert aux idées de son temps.
Il ramène de ses campagnes en Italie sinon des victoires du moins... des artistes.
Parmi eux le sculpteur Benvenuto Cellini et surtout le vieux Léonard de Vinci, qui meurt à Amboise, au Clos-Lucé en 1519 en laissant, dit-on, les plans du château de Chambord, de ses toitures fantasmagoriques et de son étonnant escalier à double vis.
Guillaume Budé, plus grand humaniste français, écrivain mais aussi bibliothécaire et imprimeur, suggère au roi la fondation d'un Collège des Trois-Langues (latin, grec, hébreu). François Ier le fonde sous le nom de Collège royal, aujourd'hui Collège de France.
L'humaniste ouvre par ailleurs la bibliothèque de Fontainebleau, à l'origine de la Bibliothèque nationale. Il s'enorgueillit d'avoir «rouvert les sépulcres de l'Antiquité».
Le roi de France aide les navigateurs et armateurs normands, dont son ami Jean Ango, à explorer la côte nord-américaine. Le 9 août 1534, Jacques Cartier atteint l'embouchure du Saint-Laurent. Il découvre et nomme le Canada, d'après un mot indien qui signifie village.
Lyon, sous le règne de François Ier, devient avec Paris le principal centre de l'imprimerie, assez important pour que les ouvriers se groupent en confrérie. C'est l'embryon du syndicalisme ! La ville surpasse par ailleurs Tours dans la production de soieries.
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Christian_S (19-09-2012 16:42:31)
J'ajoute un grand mérite pour l'entretien radio de Richard Fremder avec Franck Ferrand qui vient réssusciter mon cours d'Histoire de l'art en classe de Français FLE.Merci.
Christian_S