Le dictionnaire de l'Histoire

Interrègne, guelfe, hohenstaufen, gibelin, weibligen, welfen

 

Un interrègne est une période durant laquelle un trône reste vacant. 

Le Grand Interrègne désigne une crise dynastique ouverte en Allemagne par la mort de l'empereur Conrad IV de Hohenstaufen, le 21 mai 1254. Elle prend fin avec l'élection de Rodolphe 1er de Habsbourg le 1er octobre 1273. L’expression est stricto sensu inexacte car il y eut toujours des titulaires de l’empire dans cette période, souvent même plusieurs simultanément en concurrence.

Le Grand Interrègne va affaiblir durablement le Saint Empire germanique fondé trois siècles plus tôt par Otton 1er le Grand le 2 février 962, pâle imitation de l’empire d’Occident de Charlemagne.

À la dynastie saxonne d’Otton 1er succèdent en 1025 la dynastie salienne ou franconienne avec Conrad II, puis en 1138 celle des Hohenstaufen, qui vont pendant un siècle se disputer le pouvoir. Cette querelle dite des Guelfes (dont le nom vient d'une seigneurie souabe, Welfen) et des Gibelins (d'après la seigneurie de Weiblingen, d'où sont issus les Hohenstaufen) va ensuite se déporter en Italie...

La maison des Hohenstaufen règne sur le Saint Empire à partir de l'élection de Conrad III, fils du duc Frédéric de Souabe. Lui succèdent en 1152 son neveu Frédéric 1er Barberousse puis en 1190 le fils de celui-ci, Henri VI le Cruel, qui devient aussi roi de Sicile par son mariage avec l'héritière du royaume normand, Constance de Sicile.

À la mort d'Henri VI, en 1197, son fils Frédéric-Roger étant trop jeune pour lui succéder, c'est le fils puîné de Barberousse, Philippe de Souabe, qui est élu empereur. Mais son élection est contestée par le candidat des Guelfes (et du pape), Othon IV de Brunswick. Philippe est sur le point de l'emporter quand il est assassiné en 1208 par le comte Othon de Wittelsbach auquel il avait fait l'affront de refuser la main de sa fille ! 

Othon IV peut enfin se faire sacrer empereur à Rome en octobre 1209 par le pape Innocent III mais sa tentative d'envahir la Sicile lui vaut d'être peu après excommunié. Innocent III fait élire à sa place en 1211 le fils d'Henri VI, le futur Frédéric II de Hohenstaufen. Pour ne rien arranger, l'ex-empereur Othon IV se fait battre à Bouvines par Philippe Auguste. 

Le règne des Hohenstaufen s’achève dans l’anarchie la plus complète. Frédéric II, qui n’a d’intérêt que pour son royaume de Sicile, entre en conflit avec le pape cependant que les villes et les princes profitent de son éloignement et de ses besoins d’argent pour le dépouiller de son autorité et s’émanciper peu à peu. 

Son fils et successeur Conrad IV n’a de cesse de lutter contre un concurrent, Guillaume de Hollande, jusqu’à sa mort, le 21 mai 1254. Après lui, en 1256, plusieurs princes étrangers posent leur candidature à la tête de l’empire : Richard de Cornouilles, Alphonse X de Castille et Ottokar II de Bohême. 

Après un semblant de restauration le 1er octobre 1273 avec l’élection de Rodolphe 1er de Habsbourg, et une nouvelle période de troubles à la mort de celui-ci, l’empire débouche sur le Ier Reich allemand, oublieux de son volet italien. Devenu un symbole sans véritable autorité, il sera appelé Saint Empire romain germanique à partir de la fin du Moyen Âge. 

   

Voir : Naissance du Saint Empire

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