Du 23 au 26 avril 1905, 286 militants socialistes se réunissent en congrès dans la salle du Globe, boulevard de Strasbourg, à Paris. Ils représentent les différentes factions politiques qui se réclament du socialisme.
Sur les instances de l'Internationale ouvrière et socialiste, qui a appelé les socialistes français à l'union lors de son congrès de l'année précédente, à Amsterdam. Ils se décident enfin à surmonter leurs divisions et fondent le premier parti politique constitué comme tel, la SFIO (Section française de l'Internationale ouvrière).
De la division...
Le mouvement socialiste français a jusque-là été divisé en courants rivaux, se privant du même coup de toute action efficace sur la vie politique nationale. Ces divisions sont l'héritage de la Révolution, de la Commune et aussi de la relative faiblesse de la classe ouvrière dans le pays.
Le courant le plus important est celui de Jules Guesde. Son Parti ouvrier français cultive les références au marxisme.
Il faut compter aussi avec les vaillantistes du Parti socialiste révolutionnaire (Édouard Vaillant), qui se réfèrent à la Commune, les broussistes (Paul Brousse), les allemanistes du Parti ouvrier révolutionnaire (Jean Allemane), très influents dans les Bourses du Travail.
Enfin avec les indépendants : Jean Jaurès, Alexandre Millerand, René Viviani ou encore Aristide Briand.
... à l'union
Les socialistes songent à s'unir après de premiers succès aux élections législatives de 1893 et aux municipales de 1896. Ils y sont encouragés par Alexandre Millerand, lors d'un banquet des maires socialistes, le 30 mai 1896, à Saint-Mandé.
Mais l’Affaire Dreyfus les divise à nouveau, Jean Jaurès plaidant pour la réhabilitation du capitaine au nom du droit et Jules Guesde considérant qu'il s'agit d'une affaire purement « bourgeoise ».
Les divisions s'accentuent en 1899 quand Alexandre Millerand accepte de participer au gouvernement de Défense républicaine de Waldeck-Rousseau. Les guesdistes, qui refusent toute compromission avec les partis « bourgeois », dénoncent ce qu'ils appellent le « ministérialisme ».
En 1902, les principaux courants socialistes se divisent entre deux grands partis : le Parti socialiste français (PSF) de Jaurès, réformiste et démocrate, et le Parti socialiste de France (PSDF) de Guesde, partisan de la révolution et de la dictature du prolétariat.
Le Congrès international d’Amsterdam, en août 1904, donne raison au second en validant la thèse marxiste de la lutte des classes.
Une commission d'unification prépare la fusion des deux partis. Celle-ci a lieu à l'issue du Congrès du Globe, avec la formation de la SFIO (Section française de l'Internationale ouvrière).
Jules Guesde (60 ans) paraît triompher. Mais Jean Jaurès (44 ans) conserve un atout essentiel, outre sa jeunesse et son talent oratoire : il maîtrise la communication du parti grâce à son quotidien L'Humanité, créé l'année précédente.
Les autres leaders socialistes, Millerand, Briand et Viviani, demeurent à l'écart de la SFIO.
De l'union à la division
En 1920, à l'issue de la Grande Guerre et de la révolution bolchévique, les partisans de Lénine font scission au congrès de Tours pour fonder le Parti communiste. Les autres militants de la SFIO, fidèles à la démocratie parlementaire, se regroupent sous l'autorité de Léon Blum.
Les compromissions de la SFIO dans les guerres coloniales, sous l'autorité de Guy Mollet, l'amèneront, le 4 mai 1969, à changer son nom pour celui de Parti socialiste. Le 11 juin 1971, au congrès d'Épinay-sur-Seine, François Mitterrand en prendra la direction avec le titre modeste de Premier secrétaire.
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