Le 20 décembre 1860, les parlementaires de Caroline du Sud votent à l'unanimité la sécession de leur État. Ils rejettent par avance l'abolition de l'esclavage promise par le nouveau président américain, Abraham Lincoln.
Leur initiative est rapidement imitée par dix autres États du Sud. Elle va déboucher sur la guerre de Sécession.
Les États sécessionnistes du Sud des États-Unis dépendent pour leur prospéritéde grandes plantations de tabac, de café, de sucre et surtout de coton, exploitées par des multitudes d'esclaves noirs. Ils s'opposent aux États du Nord, dont l'activité repose sur l'industrie et les cultures vivrières.
Les liens fédéraux, encore très lâches au début du XIXe siècle, sont menacés par ces divergences d'intérêts comme le montre en 1832 la tentative par la Caroline du Sud de faire usage de son droit de « nullification » pour rejeter une loi fédérale.
Le compromis du Missouri, en 1820, permet de surseoir à la résolution de la contradiction entre démocratie et esclavage. Mais les esprits s'échauffent et l'on voit apparaître au Nord comme au Sud des extrémistes désireux d'en découdre.
Les Yankees du Nord s'indignent en 1854 lorsque le Congrès de Washington accorde aux deux territoires du Kansas et du Nebraska le droit de se prononcer sur la légalisation ou non de l'esclavage.
Le 17 juin 1856, un parti dit « républicain » est constitué au cours d'une convention tenue à Philadelphie. Ce nouveau parti veut abolir l'esclavage sur tout le territoire de l'Union et, d'une manière générale, se propose de limiter l'autonomie des États. Ce parti, qui réunit exclusivement à ses débuts des citoyens du Nord industriel, se veut également protectionniste.
En mars 1857, la tension atteint son paroxysme avec la décision de la Cour Suprême refusant à l'ancien esclage Dred Scott le droit de revenir en qualité d'homme libre dans son ancien État du Missouri.
Le parti démocrate, partisan de l'esclavage et d'une plus grande autonomie des États, commet l'erreur de se diviser en présentant deux candidats, dont le sénateur Stephen A. Douglas, promoteur du « Kansas-Nebraska Act ».
C'est ainsi qu'aux élections du 6 novembre 1860, Abraham Lincoln, candidat du nouveau parti républicain, l'emporte avec 40% des voix seulement. Son élection met le feu aux poudres et conduit la Caroline du Sud à faire sécession.
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