4-7 janvier 1935

Pierre Laval a succédé le 10 octobre 1934 au malheureux Louis Barthou comme ministre des Affaires étrangères. Il reprend les conversations entamées par ce dernier avec Benito Mussolini en vue de consolider un système de sécurité collective en Europe et de prévenir tout retour offensif de l'Allemagne hitlérienne. 

Le 4 janvier 1935, il se rend à Rome et propose au Duce de régler le contentieux colonial franco-italien concernant notamment le protectorat français de Tunisie que revendique l'Italie fasciste.

Le 6 janvier, lors d'un dîner au palais Farnèse, siège de l'ambassade de France, il semblerait que Pierre Laval ait aussi rassuré Mussolini sur l'attitude de la France dans le cas où l'Italie déciderait de conquérir le dernier pays africain indépendant, l'Éthiopie. Cette assurance verbale a pu encourager Mussolini à attaquer l'Éthiopie neuf mois plus tard...

Quoi qu'il en soit, des accords sont signés le lendemain, 7 janvier 1935, entre la France et l'Italie. Ils prévoient que le statut privilégié des Italiens en Tunisie serait aboli progressivement entre 1945 et 1965 (!) et que l'Italie recevrait en contrepartie 800 km2 de désert en Tunisie et 800 km2 de désert en Érythrée, ainsi que des actions de la société du chemin de fer Djibouti-Addis-Abéba. Laval et Mussolini réaffirment aussi leur volonté commune de préserver l'indépendance de l'Autriche, si elle venait à être menacée par le IIIe Reich et conviennent d'organiser une conférence internationale à cet effet. Cette conférence se déroulera avec les Britanniques à Stresa le 11 avril 1935 dans un contexte très tendu...