1er octobre 331 avant JC

Alexandre écrase Darius III à Gaugamèles

Le 1er octobre de l'an 331 avant notre ère, Alexandre le Grand bat Darius III, le roi des Perses, à Gaugamèles, en Mésopotamie (le lieu est aussi appelé Arbèles). Cette troisième victoire sur le puissant Roi des Rois lui ouvre les portes de la Perse et la domination sur l'ensemble du Moyen-Orient. 

Fabienne Manière

Alexandre à la bataille de Gaugamèles (relief en ivoire inspiré d'une peinture de Charles Le Brun au Louvre, Musée archéologique national de Madrid)

La bataille décisive

Alexandre a déjà vaincu l'héritier des Achéménides au Granique et à Issos avec sa petite armée d'environ 45 000 Macédoniens et Grecs.

En quelques mois, par ces deux victoires, le roi de Macédoine, à peine âgé de 25 ans, a imposé sa domination sur le Proche-Orient et l'Égypte. Mais le repos lui est interdit. Il apprend que son ennemi a refait son armée et l'attend en Mésopotamie.

Alexandre franchit alors l'Euphrate, à la poursuite de Darius. Celui-ci a réuni une armée forte, dit-on, d'un million d'hommes, plus sûrement de 300 000, ce qui est déjà considérable pour l'époque, compte tenu de la logistique et des difficultés d'approvisionnement.  Les Perses disposent de nombreux chars de guerre à faux et aussi d'éléphants de combat. Pour faciliter leurs manoeuvres, le Roi des Rois a choisi d'attendre son adversaire dans la plaine de Gaugamèles, près d'Arbèles, à l'est du Tigre.

Bien informé des difficultés qui l'attendent, Alexandre accepte le combat contre l'avis de ses conseillers. Témoignant de son génie militaire, il va renoncer à l'affrontement habituel sur une seule ligne de front et inaugurer une tactique sophistiquée en plaçant son centre en retrait de ses ailes. Il incite de la sorte les Perses à s'engager plus avant, créant des nasses qui se referment sur les vagues d'assaillants.

Puis, lorsque ses flancs sont attaqués, il leur demande de rompre le combat, ce qui oblige Darius à étendre son dispositif pour les poursuivre. Le Roi des Rois se résout pour cela à détacher des troupes qui le protégeaient. Il crée la brèche qu'Alexandre attendait afin de le combattre personnellement. Darius III s'enfuit misérablement dans les montagnes, laissant son armée sans commandement alors que son aile droite enfonçait un des flancs macédoniens et lui offrait une chance de reprendre l'initiative !

Alexandre abandonne l’idée du duel pour prendre à revers les Perses qui, démoralisés, finissent par se rendre. Ils ont perdu 50 000 hommes et les Macédoniens dix fois moins.

Charles Le Brun, La bataille d'Arbelles, vers 1669, Paris, musée du Louvre.

Vers la conquête du monde

Après ses victoires du Granique, d'Issos et de Gaugamèles, le roi de Macédoine entre sans coup férir dans les capitales achéménides : Suse, Persépolis, Pasargades et Ecbatane.  Il s'empare des trésors de la dynastie achéménide et se fait proclamer roi d'Asie.

Avec un rare sens politique, il se recueille devant le cercueil de Cyrus, fondateur de la dynastie des Achéménides. Mais il laisse ses soldats piller la prestigieuse Parsa (Persépolis en grec), vengeant de la sorte le pillage d'Athènes et la destruction de l'Erechthéion  sacré par les troupes de Xerxès, 150 ans plus tôt...

La légende prétend que le pillage de Persépolis aurait été suggéré à Alexandre par sa maîtresse, la courtisane athénienne Thaïs (elle épousera plus tard son général Ptolémée 1er Sôter, fondateur de la dernière dynastie de pharaons égyptiens).

Pendant ce temps, le Roi des Rois, Darius III s'enfuit vers les extrémités orientales de son empire et la Bactriane (l'Afghanistan actuel, capitale : Bactres). Il finit misérablement assassiné par l'un de ses satrapes, Bessos.

Alexandre découvre le corps de son auguste rival sur le bord du chemin, à Hécatompylos, au sud-est de la mer Caspienne. D'un geste théâtral, il se dépouille de son manteau et le dépose sur le corps de Darius, signifiant par là qu'il assume l'héritage des Achéménides, sans haine ni esprit de revanche.

La fin du rêve

Désireux de poursuivre sa route jusqu'aux extrémités du monde, Alexandre atteint les rives de l'Indus et traverse l'Hydaspe, fondant de nouvelles Alexandrie au passage (aujourd'hui Samarcande, Kaboul, Kandahar, Hérat...). Il traverse l'Indus et entre en Inde où il découvre l'hindouisme et le bouddhisme auprès du roi de Taxila.

En 326 av. J.-C., à Aornos, il affronte un autre roi local, le roi Pauros (ou Pôros). Malgré ses éléphants, celui-ci est battu par le Macédonien.

Alexandre manifeste le désir de poursuivre jusqu'au Gange d'où, croit-il, il lui sera possible de redescendre jusqu'en Égypte ! Mais ses hommes, épuisés et repus, refusent de le suivre plus loin et le roi, à contrecœur, après trois jours de réflexion, accepte de revenir sur ses pas jusqu'à Babylone, sa nouvelle capitale, pour se consacrer à l'organisation de ses conquêtes.

Le retour est dramatique. Une partie de l'armée, sous le commandement de Néarque, longe la côte en bateau. Le reste suit Alexandre à travers le désert littoral. Beaucoup d'hommes succombent de faim et de soif. Le conquérant atteint malgré tout Babylone. C'est là que s'achèvera sa course.

Alexandre et la conquête du monde

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Alexandre et la conquête du monde (cartographie AFDEC)
Cette carte de l'empire d'Alexandre montre comment le conquérant macédonien a atteint dans tous les sens les limites du monde connu des Grecs sous l'Antiquité...

Publié ou mis à jour le : 2021-10-03 10:07:46
Hugo (01-10-2017 14:56:12)

Bonjour. "Mais le repos lui est interdit". En effet, quelle étrange vanité au bout de ce destin en sur-brillance.... De quoi t'ont servi tant de conquêtes, Alexandre, et finir au diable-Vau... Lire la suite

Erik (01-10-2016 14:05:35)

Heureusement qu'il est mort jeune, sinon toutes les villes de la planète auraient fini par s'appeler Alexandrie...

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