Le dictionnaire de l'Histoire

assignat

Le 10 octobre 1789, l'Assemblée nationale constituante a nationalisé les biens du clergé pour tenter de combler la dette colossale de l'État français. laisse au clergé le soin de continuer à gérer ses domaines.

Pour tirer concrètement parti de ces domaines sans attendre leur mise en vente, l'Assemblée décide de les mettre en gage (on dit aussi «assigner»). Par décret des 19 et 21 décembre 1789, elle émet des bons du Trésor baptisés «assignats» pour un montant total de 400 millions de livres.

En échange d'un prêt à l'État, les particuliers reçoivent un bon du même montant. Ce bon porte un intérêt de 5% qui correspond à la rémunération du prêt. Surtout, ce bon appelé «assignat» est gagé ou «assigné» sur les biens du clergé (désormais appelés biens nationaux). Autrement dit, son détenteur peut l'échanger à tout moment contre un bien national de même valeur (parcelle de terre,...).

De cette façon, les révolutionnaires gagnent sur les deux tableaux : en drainant l'épargne du public, ils comblent la dette de l'État ; en cédant les biens nationaux aux paysans aisés et aux bourgeois, ils s'assurent d'indéfectibles soutiens dans la population. Néanmoins, peu nombreux sont au début les Français qui font appel à cette possibilité.

Le 17 avril 1790, le gouvernement décrète le cours forcé de l'assignat et supprime l'intérêt de 5% qui lui est lié. L'assignat devient simplement un bon à valoir sur les biens nationaux. Comme il est anonyme, il peut s'échanger de gré à gré comme nos billets de banque actuels.

Il y a plus grave. Le gouvernement, toujours aux prises avec le manque d'argent, renonce à brûler les assignats qui ont été échangés contre un bien national et ne sont normalement plus garantis. Il trouve plus juteux de les remettre en circulation comme de simples billets de banque. Les assignats ne valent bientôt même plus le papier dont ils sont faits. La planche à billets est brûlée en public sur la place Vendôme, le 19 février 1796 et la banqueroute devient inévitable pour solder la dette publique.

Il faudra attendre la création du franc germinal par le Premier Consul Bonaparte en 1803 pour que soit rétablie la stabilité monétaire.

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