Le monde depuis 1914

La vie politique en France
La Ve République à l'épreuve de la durée

 

I] La succession de De Gaulle

1968 est une année charnière dans l'évolution des moeurs: les bombardements américains au Vietnam relancent les manifestations étudiantes contre cette guerre, aux Jeux Olympiques de Mexico, des champions afro-américains lèvent le poing en signe de protestation contre la discrimination raciale aux États-Unis, à Paris et dans les grandes villes françaises, étudiants et ouvriers manifestent et font grève jusqu'à faire chanceler le général de Gaulle, en Tchécoslovaquie, la contestation tourne à la tragédie avec l'écrasement par les chars soviétiques du «printemps de Prague».

L'année suivante, le général de Gaulle démissionne avec hauteur. Il est remplacé à l'Élysée, le palais présidentiel, par son ancien Premier ministre, Georges Pompidou.

Celui-ci veut faire de la France une puissance industrielle comparable à l'Allemagne fédérale. Il multiplie les grands travaux d'infrastructure (voie autoroutière sur les berges de la Seine, tour Montparnasse...), lance les recherches sur le futur TGV (train à grande vitesse), relance le programme de centrales nucléaires... Il est aussi à l'origine du Centre culturel qui porte son nom: le Centre Pompidou, à Paris.

Georges Pompidou meurt de maladie le 2 avril 1974. Son ministre des Finances Valéry Giscard d'Estaing (48 ans) lui succède. Jeune et ouvert, il veut «décrisper» la société et engage avec audace des réformes majeures: droit de vote à 18 ans, légalisation de l'avortement et du divorce par consentement mutuel, collège unique...

Le président relance par ailleurs le projet d'unification européenne en introduisant l'élection au suffrage universel du Parlement européen de Strasbourg et en instaurant le Système Monétaire Européen, prélude à la monnaie unique mise en place vingt ans plus tard.

Mais manque de chance, son mandat débute en pleine crise économique et énergétique, du fait de la guerre du Kippour qui a éclaté au Proche-Orient en octobre 1973 et de l'embargo sur le pétrole qui s'en est suivi.

Le Président et son Premier ministre Jacques Chirac ne trouvent pas la bonne réponse à la crise. Ils font réouvrir des mines de charbon ou encore suspendent l'immigration de travailleurs étrangers.

Jacques Chirac claque la porte du gouvernement en 1976. Il est remplacé par l'économiste Raymond Barre qui entame une politique de rigueur économique. Celle-ci commence à porter ses fruits quand elle est stoppée net par l'échec de Valéry Giscard d'Estaing aux élections présidentielles de 1981.

II] La France au tournant du siècle

Les élections de 1981 portent à la Présidence de la République François Mitterrand, chef de la gauche unie. Il inaugure son mandat par l'abolition de la peine de mort, une mesure en vigueur depuis longtemps déjà dans les autres pays européens.

Le Premier ministre Pierre Mauroy engage des réformes audacieuses : nationalisation des grandes entreprises, hausse des salaires et des prestations sociales...

Au bout de deux ans, le pays est à bout de souffle et le Président fait appel à un nouveau Premier ministre, Laurent Fabius (34 ans) qui libéralise à marches forcées l'économie.

La Bourse est au mieux de sa forme. Des fortunes nouvelles se bâtissent, souvent dans des conditions douteuses. Le Président lui-même privatise une chaîne de télévision, la cinquième, et la confie à un entrepreneur italien ami, Silvio Berlusconi.

La gauche présidentielle atteint des abîmes d'impopularité et perd la majorité aux élections législatives de 1986. Pour la première fois depuis les débuts de la Ve République, la majorité des députés et le Président sont de deux bords opposés. François Mitterrand nomme donc à la tête du gouvernement le chef de la majorité parlementaire, Jacques Chirac.

Celui-ci gaspille très vite son crédit électoral et deux ans plus tard, il est battu par François Mitterrand aux élections présidentielles. Le deuxième mandat de François Mitterrand est obscurci par la corruption qui gangrène le pouvoir et par les fourvoiements de la diplomatie française dans les guerres de Yougoslavie.

En 1991, le traité de Maastricht jette les bases d'une monnaie unique au sein de l'Union européenne. En 1993, un nouvel échec de la gauche aux élections législatives amène à nouveau la «cohabitation» entre un Président et un Premier ministre, Édouard Balladur, de deux bords opposés.

Le soulagement est général quand s'achève en 1995 le deuxième mandat de François Mitterrand, alors âgé de 79 ans.

Son successeur, Jacques Chirac doit au bout de deux ans «cohabiter» avec un Premier ministre socialiste, Lionel Jospin, le chef de la nouvelle majorité parlementaire.

Pour aller plus loin

- Partagez les passions des citoyens français lors de la première alternance politique [récit]

Des outils pour comprendre

- Ecoutez le récit des années 1980 par Richard Fremder  [podcast]

Vérifier les connaissances

- Comment s'appelle le premier chef de gouvernement français de sexe féminin ? [réponse]

André Larané
Publié ou mis à jour le : 2018-11-27 10:50:14

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