Le dictionnaire de l'Histoire

Vaudois

L'église évangélique vaudoise fait partie du Conseil oecuménique des Églises protestantes mais est bien antérieure à celles-ci ! La naissance de cette communauté chrétienne remonte au XIIe siècle, à l'apogée de la chrétienté médiévale...

À cette époque-là, des prédicateurs s'inquiétèrent de la montée en puissance de l'institution ecclésiastique et de sa prise de distance avec la doctrine de l'Évangile. La contestation prit forme en Lombardie avec le mouvement réformateur des patarins, qui ne résista pas longtemps à la répression, et surtout dans le Midi de la France avec les cathares, qui se qualifiaient eux-mêmes de « vrais chrétiens ». Ils suscitèrent contre eux une brutale croisade en 1208, à l'initiative du pape Innocent III.

C'est dans ce contexte qu'un riche marchand lyonnais du nom de Pierre Valdo (ou Valdès) distribua ses biens aux pauvres. En précurseur de saint François d'Assise, qui appartient à la génération suivante, il prêcha la pauvreté évangélique et envoya ses disciples prêcher deux par deux la Bonne Parole avec un Nouveau Testament traduit en provençal. Le pape Alexandre III prit ombrage de ce mouvement laïc et le fit condamner par le concile en 1184. Ce fut la rupture. En 1209, Innocent III lança une croisade contre ces Vaudois qui se voulaient « Pauvres du Christ » ! 80 d'entre eux furent brûlés à Strasbourg... dans le même temps où le pape approuvait à Rome la règle de saint François d'Assise !

Certains Vaudois d'origine piémontaise furent accueillis à la fin du Moyen Âge dans le Luberon et notamment à Mérindol. D'autres allaient s'installer dans la « république des Escartons » qui réunissait sept vallées alpines autour de Briançon. Le 29 mai 1343, leurs habitants avaient racheté au Dauphin Humbert II du Viennois ses droits seigneuriaux et bénéficiaient de la sorte d'une grande autonomie qui allait perdurer jusqu'à la Révolution française, y compris pour deux des vallées aujourd'hui italiennes. Les Vaudois eurent à coeur d'instruire les rudes montagnards, catholiques aussi bien que convertis, une exception remarquable dans la paysannerie de l'époque...

En 1532, les Vaudois des vallées alpines prirent langue avec les réformés et notamment Guillaume Farel, un proche de Calvin. C'est ainsi qu'ils se rallièrent à la Réforme. Il allait s'ensuivre une terrible répression, en particulier  sous le règne de François Ier : en avril 1545, à l'initiative de Jean Maynier, baron d’Oppède et premier président du Parlement d’Aix, les troupes royales assaillent et brûlent Mérindol et les villages alentour. En cinq jours, 2700 villageois sont massacrés et les survivants envoyés aux galères. Les Vaudois allaient disparaître du paysage français au siècle suivant, sous le règne de Louis XIV.

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