Les débuts de l'Histoire

Mésopotamie : l'empire d'Akkad

En 2350 av. J.-C., la Mésopotamie est toujours structurée en cités-États, et ce depuis de nombreux siècles. Tour à tour, plusieurs cités telles que Kish, Uruk et Mari ont tenté de s’imposer par la guerre, mais elles n’ont jamais réussi à unifier la région.

C’est finalement un roi de la ville d’Umma, Lugal-Zagesi, qui va amorcer le processus vers 2350 av. J.-C. : il parvient à s’emparer une à une de l’ensemble des cités du pays de Sumer, avant d’installer sa capitale dans la prestigieuse ville d’Uruk.

Au pays d'Abraham

À la limite du pays de Sumer unifié se trouve la puissante ville de Kish, creuset entre Akkadiens et Sumériens. Vers 2330 av. J.-C., l’Akkadien Sargon parvient à s’emparer du trône de Kish par un coup d’État. Puis il s’avance sur Uruk et triomphe de son adversaire, s’octroyant le contrôle sur toute la Basse Mésopotamie.

Cependant, il ne s’en contente pas : après avoir fondé une nouvelle capitale, Akkad, à un emplacement mal identifié au nord de Kish, il part à la conquête du nord : il s’empare notamment de Mari, ce qui lui ouvre l’accès à l’ensemble de la Mésopotamie, peut-être jusqu’à Ebla. Outre ces plaines déjà acquises à la culture sumérienne, il s’avance sur les plateaux du Zagros à l’est, conquérant notamment les villes élamites d’Awan et de Suse. Sargon d’Akkad constitue ainsi le premier empire de l’Histoire humaine. Rappelons que l’Ancien Empire égyptien, qui forme une unité linguistique et culturelle, est plus un royaume qu’un empire à cette époque.

Les conquêtes de Sargon s’accompagnent d’une évolution dans l’armement : les armées sumériennes lourdement protégées font place à des armées akkadiennes plus légères et plus mobiles, dotées d’arcs pour frapper à distance.

À cette époque la langue akkadienne commence à supplanter le sumérien dans le commerce. Celui-ci se développe vers des régions de plus en plus lointaines : ainsi des expéditions atteignent le pays de Magan, situé dans l’Oman actuel, pour en ramener du bois, du cuivre et des métaux précieux. Le pays de Dilmun, qui correspond peut-être à l’actuel Bahrein, devient la principale plaque tournante du commerce maritime. D’autre part, des échanges commerciaux indirects s’amorcent avec la lointaine civilisation de l’Indus, mentionnée sous le nom de Meluhha.

Sargon meurt vers 2280 av. J.-C. et son fils Rimush lui succède. Les villes sumériennes en profitent aussitôt pour revendiquer leur indépendance. La rébellion, menée par la cité d’Ur, est matée par le roi d’Akkad au prix d’une guerre sanglante. Rimush part ensuite à l’est sur les plateaux pour reprendre le contrôle du pays élamite qui s’est également rebellé contre l’empire. Rimush meurt assassiné et c’est le deuxième fils de Sargon, Manishtusu, qui succède à son frère vers -2270. Il doit faire face à de nouvelles révoltes des royaumes élamites, ce qui l’amène à s’avancer encore plus loin vers le sud jusqu’au royaume d’Anshan, qui forme une nouvelle puissance élamite à cette époque. Une fois l’empire réaffermi de ce côté, il mène une expédition navale en direction du pays de Magan, qu’il soumet. L’empire d’Akkad est alors à son apogée.

Manishtusu finit assassiné comme son frère, et son fils Naram-Sin lui succède vers 2250. Il doit à son tour faire face à 2 révoltes conjointes en Basse Mésopotamie : l’une en pays akkadien menée par la ville de Kish, l’autre en pays sumérien menée par la ville d’Uruk. La répression est impitoyable, et laissera le souvenir d’un empereur d’une grande cruauté. Il pille également le sanctuaire de Nippur et s’approprie les symboles divins, ce qui est vécu comme un sacrilège par les Sumériens.

Par ailleurs, les marges de l’empire ont-elles aussi repris leurs distances à l’avènement de Naram-Sin, tandis qu’un peuple non sémitique, les Hourrites, tente de s’implanter au nord : une fois la révolte en Basse Mésopotamie matée, il doit mener des expéditions militaires vers la Haute Mésopotamie, vers les plateaux iraniens, et vers le pays de Magan.

Le long règne de Naram-Sin, qui dure 37 ans, voit aussi une standardisation de tous les textes administratifs en akkadien, ce qui conforte l’affaiblissement de la langue sumérienne. Un art officiel est mis en place. A cette époque, la culture akkadienne a enfin réussi à se différencier de la culture sumérienne d’où elle est issue. Cependant, les révoltes incessantes montrent que l’empire akkadien est fondé sur des bases instables : l’avenir ne va pas tarder à le confirmer…

Publié ou mis à jour le : 2020-05-09 11:38:32
Marcel (26-11-2014 19:24:37)

Bonjour Mr Boquero, Je pense qu'au début du 7ème § le mot marges devrait être remplacé par marches. Frontières d'un empire ou se trouvait un marquis ou un margrave dans nos régions. Bien ... Lire la suite

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