Lebanon, film israélien de Samuel Maoz, a obtenu en septembre 2009 le Lion d'Or à la 66e Mostra de Venise. Un regard décapant sur la guerre du Liban (1982)...
Ce film atypique est un huis-clos qui maintient le spectateur dans un char israélien pendant une heure et demie (sans ennui), dans la saleté, la sueur et le sang ! Il nous détaille les horreurs de la guerre à travers le viseur du canon et les états d'âme du tireur et de ses trois compagnons d'infortune, jeunes appelés de vingt ans comme lui.
La guerre en question est l'invasion du Liban par Israël (1982), qui a surtout rapporté des déboires à l'État hébreu et sali son image dans l'opinion occidentale après les guerres défensives des Six Jours (1967) et du Kippour (1973).
Le film est tiré d'un livre écrit par le tireur du char qui est aussi le réalisateur Samuel Maoz ! Pendant vingt ans, ce dernier a vécu avec le souvenir cauchemardesque de sa guerre : il n'a pas supporté en particulier d'avoir dû tirer sur des civils. Il n'a pas supporté non plus les mensonges, par exemple sur l'emploi de bombes au phosphore, officiellement prohibées par Tsahal.
Son livre et son film ont fait sur Samuel Maoz l'effet d'une catharsis. Ils l'ont libéré de ses cauchemars et lui ont rendu le sommeil. Pas sûr qu'ils le préservent chez les spectateurs ! Âmes sensibles s'abstenir.
Lebanon (Liban) devrait s'inscrire dans la tradition des grands films pacifistes, voire antimilitaristes, après La grande illusion, de Jean Renoir (1937), Johnny got his gun (Johnny s'en va-t-en guerre) de Dalton Trumbo (1939) ou encore Path of glory (Les sentiers de la gloire), de Stanley Kubrick (1957).
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mos3n (08-02-2010 15:33:00)
Lebanon, où quand on se prend l'hybris d'Israël en pleine face...