Le cadeau de Noël

histoire d’une invention

Martyne Perrot (Autrement, 15 euros, ,  2013)

Le cadeau de Noël

Il est l’heure de se blottir dans un large fauteuil, sous une couverture épaisse et moelleuse, une tasse de chocolat chaud fumant dans une main, le livre de Martyne Perrot dans l’autre. L’histoire de Noël, du sapin et des cadeaux s’y trouve racontée avec passion et minutie.

Non sans être dénuée de charme en cette période de fin d’année, l’étude de cette sociologue et ethnologue nous emmène à travers les multiples mois de décembre des deux derniers siècles pour nous faire découvrir l’évolution d’une fête qui, au fur et à mesure du temps, a volé la vedette des étrennes pour devenir celle des enfants.

Les us et coutumes des modèles sociétales recèlent quelquefois des petits morceaux de magie. Abstraction faite de son contenu religieux, la tradition de Noël en fait partie. Inspirée du modèle anglo-saxon et allemand, la célébration prend véritablement son essor en France au XIXe siècle.

Rite profane, moment d’échange festif, l’événement se développe sous le regard illuminé des petits découvrant les jouets soigneusement emballés au pied du sapin. Est-ce le don enchanté du grand bonhomme à la barbe blanche et aux joues roses, volant de toit en toit sur son traîneau tiré par des rennes ?

Les parents des générations qui se succèdent les unes après les autres poussent à y croire. Tout comme les magazines féminins et les grands magasins – Bon Marché, Galeries Lafayette, La Samaritaine et autres temples du commerce - aux vitrines chatoyantes et aux catalogues alléchants. Business is business... C’est à qui sera le plus attractif, à qui offrira à la vente les dernières nouveautés tant convoitées pour ne pas décevoir les chérubins.

Au milieu de tout ce déballage marchand, la littérature se plaît à répandre sur le monde occidental l’esprit de Noël. Casse-Noisette et le Roi des souris d’Hoffmann (1816), Un Conte de Noël de Charles Dickens (1843), Les Quatre filles du Dr. March de Louisa May Alcott (1868) mais aussi La Petite fille aux allumettes d’Andersen (1845) ou encore Rémy de Sans famille d’Hector Malot (1878) contribuent à le garder intact. Là, la compassion, la générosité et la justice envers les plus faibles l’emportent sur les malheurs de la vie.

Avec quelques répétitions néanmoins, le livre de Martyne Perrot rappelle que Noël fut inventé pour faire plaisir et faire bonne chair, avec ceux qu’on aime. Il était important de le rappeler, à une époque où beaucoup d’enfants, submergés de désirs, sont couverts de cadeaux dont ils ne savent plus quoi faire.

Camille Barbe

Voir : Une histoire bien emballée

Publié ou mis à jour le : 10/06/2016 09:42:47

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