La berline de Napoléon

Le mystère du butin de Waterloo


Du 7 mars au 8 juillet 2012, le musée de la Légion d’honneur a eu la bonne idée de repartir sur les traces des nombreux objets abandonnés par l’Empereur et sa suite après la déroute de Waterloo, le 18 juin 1815.

Le chapeau de Napoléon à Waterloo (musée de Sens)Point de diamants, ni de napoléons en or, revendus depuis longtemps...

Mais une kyrielle de souvenirs authentiques et émouvants : le fameux bicorne dont la simple apparition au loin sur les champs de bataille fit longtemps trembler l’Europe, ou encore une redingote, une chemise, une cocarde de drapeau, une belle argenterie de campagne aux armes de l’Empereur avec son bassin à barbe, son flambeau démontable et sa cafetière, mais aussi trois superbes sceaux pour signer missives et traités, ainsi que l’ensemble des décorations de Napoléon Ier.

Marc Fourny
La berline de Napoléon à Waterloo
Butin de guerre

Tous ces objets furent récupérés par les troupes ennemies lorsque les Français se sont repliés en catastrophe, poursuivis de près par les Prussiens.

Sur le pont de Genappe, un gros encombrement empêche les voitures de franchir la Dyle, elles sont abandonnées là, on emporte ce qu’on peut, mais le temps presse. Les poursuivants n’ont qu’à se servir…

C’est là que débute l’incroyable destin du butin perdu. Les deux berlines de l’Empereur sont récupérées par les officiers prussiens.

La plus grande, la dormeuse conçue pour les longs trajets, se retrouve à Londres et sert d’attraction pour les belles Londoniennes qui s’offrent un tour de manège sur le siège impérial. Elle finira par brûler dans l’incendie du musée Tussaud en 1925.

La deuxième voiture, un landau plus léger qui a fait la campagne de Russie, exposée aujourd’hui au musée de la Légion d’honneur, est utilisée par le feld-maréchal Blücher, avant d’être cédée au musée national de Malmaison.

Bijou de l'Ordre de Saint-André remis à Napoléon par le tsar le 9 juillet 1807 et retrouvé dans ses bagages à Waterloo (musée de Moscou)Quant aux décorations, elles connaîtront des périples tortueux. La cassette est exposée dès 1816 à Berlin, comme symbole d’une victoire décisive sur les Français. Cachées en 1919, les décorations personnelles de Napoléon sont évacuées d’abri en abri lors de Seconde Guerre mondiale, avant de prendre le chemin de Moscou en 1946… Elles resteront mystérieusement cachées dans les réserves, avant de sortir de l’ombre en 2000.

Enfin les souvenirs pillés par les soldats (linge, argenterie, armes…) se sont retrouvés éparpillés au gré des héritages dans des musées et des collections privées. Les voir réunis ici relève du tour de force car retrouver leur trace a nécessité un vrai jeu de piste !

Le butin est présenté dans une salle unique, tout autour du fameux landau, sur des murs tapissé d’un vert Empire de circonstance. On se promène avec émotion parmi ces reliques si longtemps disparues qui retracent une page douloureuse de l’Histoire de France.

Et l’on songe à l’Empereur, à cheval, sous une lune exceptionnellement claire cette nuit du 18 juin, de retour à Paris, ses effets pillés, ses lauriers à terre, ses soldats dispersés et ses aigles définitivement perdues.



Entrée : 0 euros
Site internet : cliquez ici

Localisation :
Musée de la Légion d'Honneur 75007 Paris

Publié ou mis à jour le : 2016-06-30 14:08:57

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