Le dictionnaire de l'Histoire

Haïti

Drapeau de la république d'HaïtiL'actuelle république de Haïti est vaste comme la Belgique (27 750 km2) et peuplée de près de douze millions d'habitants avec un indicateur de fécondité de 2,87 enfants par femme (2021).

Elle est l'héritière de la colonie française de Saint-Domingue et occupe dans les Grandes Antilles le tiers occidental de l'île d'Hispaniola, les deux autres tiers étant occupés par la République dominicaine.

Par les traités de Ryswick, en 1697, Louis XIV acquit la partie orientale de l'île, l'Espagne conservant le reste. Appelée « côtes et îles de Saint Domingue en l'Amérique sous le vent », la colonie est au XVIIIe siècle le joyau du premier empire colonial français.  Les plantations vont y prospérer  grâce au recours à de nombreux esclaves africains.

Mais la Révolution française entraîne le soulèvement des esclaves. Le chef noir François Toussaint Louverture repousse les Anglais. Gouverneur général de l'île, il s'octroie une large autonomie.

Le Premier Consul Bonaparte tente de reprendre la main. Une armée débarque au Cap-Français sous les ordres du général Charles Leclerc. Mais elle est décimée par les rebelles et la maladie et rembarque en catastrophe.

Haïti devient indépendante le 1er janvier 1804. La même année, son libérateur Jacques Dessalines ordonne le massacre de trois mille à quatre mille Blancs, femmes et enfants compris, qui avaient cru pouvoir demeurer dans le nouvel État et dont le seul tort était la couleur de peau. On peut y voir le premier massacre racial des temps modernes. Après quoi, le chef des insurgés se fera proclamer empereur sous le nom de Jacques Ier.

Après cette pénible gestation, ce premier État noir de l'époque moderne, connaît une relative stabilité pendant 25 ans sous la présidence de Charles Boyer qui accepte la lourde indemnité de 150 millions de francs-or imposée par le gouvernement français pour prix de sa reconnaissance. Mais il est chassé par une révolte sociale en 1843.

Une succession de coups d'État entraîne la république dans une irrésistible descente aux enfers. En 1915, les troupes américaines débarquent dans la capitale, Port-au-Prince, pour restaurer la stabilité et la sécurité. En 1957, l'arrivée au pouvoir d'un médecin de 50 ans, François Duvalier, laisse espérer une sortie des ténèbres. Mais le nouveau président instaure une dictature népotique et sanglante en s'appuyant sur une milice privée, les « tontons macoutes ». L'échec du prêtre Aristide, dans les années 1990, décourage les bonnes volontés.

Rien ne permet de présager un futur plus souriant à ce pays affecté par la déforestation, le sida, l'analphabétisme, la misère et la corruption, dépourvu de structures étatiques et dont la bourgeoisie ignore ce que pourraient signifier l'« intérêt national » et le « bien public »... Il n'empêche que le sort plus souriant de sa voisine Saint-Domingue montre que l'esclavage, la colonisation et l'Histoire ne sont pas des tares insurmontables.

Voir : D'Hispaniola à Haïti

Aucune réaction disponible

Respectez l'orthographe et la bienséance. Les commentaires sont affichés après validation mais n'engagent que leurs auteurs.

Actualités de l'Histoire
Revue de presse et anniversaires

Histoire & multimédia
vidéos, podcasts, animations

Galerie d'images
un régal pour les yeux

Rétrospectives
2005, 2008, 2011, 2015...

L'Antiquité classique
en 36 cartes animées

Frise des personnages
Une exclusivité Herodote.net