Citations et Mots d'Histoire

Guerres mondiales

Georges Clemenceau    (1841 - 1929)

« Races supérieures ? Races inférieures, c’est bientôt dit ! Pour ma part, j’en rabats singulièrement depuis que j’ai vu des savants allemands démontrer scientifiquement que la France devait être vaincue dans la guerre franco-allemande parce que le Français est d’une race inférieure à l’Allemand... »

Dans les débuts de la IIIe République, Georges Clemenceau siège à la gauche de la Chambre des députés. Georges Clemenceau jeune
 
Il anime par son charisme et son talent oratoire, le petit groupe radical et fait cause commune avec les droites nationaliste, libérale et royaliste dans leur opposition aux conquêtes coloniales.
 
C'est dans ces conditions qu'il s'en prend le 31 juillet 1885 au député Jules Ferry, ancien ministre et président du Conseil, qui avait exalté trois jours plus tôt à la tribune de la Chambre des députés le rôle civilisateur de la France à l'égard des « races inférieures ».
 
Esprit caustique, Clemenceau n'a jamais été avare de bons mots dont furent victimes maintes personnalités de son époque. « Ci-gît Marcellin Berthelot. C'est la seule place qu'il n'ait jamais sollicitée », proposa-t-il comme épitaphe pour Marcellin Berthelot, à la mort de l'illustre savant (1827-1907), un homme avide de places et d'honneurs. Ne fut-il pas professeur au Collège de France, académicien, sénateur, ministre de l'Éducation publique puis des Affaires étrangères... avant de finir au Panthéon avec son épouse, morte une heure avant lui ?
 
« Il est mort comme il a vécu, en sous-lieutenant», dit-il aussi du général Boulanger, qui se suicide en 1891 sur la tombe de sa maîtresse. Lorsque le président Armand Fallières appelle à la présidence du Conseil Ferdinand Sarrien, en 1906, il lance : « Ca, rien ? Mais c'est tout un programme ! », ce qui ne l'empêchera d'entrer aussitôt dans son gouvernement, à l'Intérieur...
 
« La Révolution est un bloc » [on ne peut dissocier les excès présumés de la Terreur des réalisations bénéfiques], dit Clemenceau, plus sérieusement, lors d'une polémique provoquée à la Chambre des députés par la représentation d'une pièce de Victorien Sardou, Thermidor, le 23 janvier 1891.


William Randolph Hearst    (1863 - 1951)

« - There is no war. Request to be recalled.
- Please remain. You furnish the pictures, I'll furnish the war »
(en anglais)
« - Il n'y a pas de guerre. Je demande à être rappelé.
- Restez. Fournissez les dessins, je vous fournis la guerre »
(traduction)

William Randolph Hearst (1863-1951)Fils d'un riche sénateur, le magnat de la presse William Randolph Hearst est né à San Francisco mais c'est à New York, sur la côte Est des États-Unis, qu'il bâtit sa fortune en achetant en 1895 le New York Journal et en portant son tirage de 30 000 exemplaires à 400 000 au début de 1898 grâce à des méthodes musclées.

En 1897, une rébellion se développe sur l'île voisine de Cuba, l'une des dernières colonies de l'Espagne. La presse américaine prend fait et cause pour les rebelles mais son lectorat ne manifeste guère d'intérêt pour le conflit. Les journalistes non plus d'ailleurs.

Début 1898, le dessinateur du New York Journal Frederick Remington écrit de La Havane à son patron le message ci-dessus. À quoi Hearst répond par le câble célèbre : « You furnish the pictures, I'll furnish the war. »

Le 15 février 1898, ses voeux sont comblés avec l'explosion accidentelle du croiseur Maine en rade de La Havane. Le magnat de la presse monte aussitôt une violente campagne. Pendant plusieurs semaines, jour après jour, il consacre plusieurs pages de ses journaux à l'affaire du Maine et réclame vengeance en répétant : « Remember the Maine ! In Hell with Spain » (Souvenez-vous du Maine ! En enfer l'Espagne !).

Ses concurrents ne sont pas en reste. Pour Hearst, le calcul s'avère payant. Le tirage du New York Journal explose et franchit régulièrement le million d'exemplaires ! La guerre contre l'Espagne survient peu après. Gagnée à peu de frais par les États-Unis, elle vaut au Secrétaire d'État John Hay (le ministre des Affaires étrangères) ce commentaire cynique : « A splendid little war » (Une splendide petite guerre) !

Le cinéaste Orson Welles s'est fait l'écho de cette affaire dans le film Citizen Kane (1941) qui parodie le destin hors normes de Hearst.


Georges Gapone    (1870 - 1906)

« Il n'y a plus de Dieu ni de tsar ! »

Ainsi s'exclama le pope révolutionnaire lorsque l'armée tsariste mitrailla une foule pacifique de 100.000 manifestants qui désiraient remettre une requête au tsar Nicolas II dans son Palais d'Hiver de Saint-Pétersbourg. Ce dimanche sanglant du 22 janvier 1905 marqua le début de la première révolution russe.


René Viviani    (1863 - 1925)

« Nous avons arraché les consciences humaines à la croyance. Lorsqu'un misérable, fatigué du poids du jour, ployait les genoux, nous l'avons relevé, nous lui avons dit que derrière les nuages il n'y avait que des chimères. Ensemble, et d'un geste magnifique, nous avons éteint dans le ciel des lumières qu'on ne rallumera plus ! Voilà notre oeuvre, notre oeuvre révolutionnaire. »

Ces propos dithyrambiques ont été prononcés à la Chambre des Députés le 8 novembre 1906 par le parlementaire socialiste René Viviani.

Ils font référence à la loi de séparation des Églises et de l'État (9 décembre 1905) et à la politique anticléricale de ses amis, notamment l'ancien président du Conseil (le chef du gouvernement) Émile Combes.

René Viviani, qui se félicitait de ce qu'il croyait être la défaite définitive du sentiment religieux, ne savait pas que celui-ci allait être concurrencé par le culte de la Nation et la foi aveugle en la Révolution.

Il s'attira d'ailleurs cette réponse du député Paul Lerolle : « Ces étoiles que vous vous vantez d’avoir éteintes, êtes-vous sûr en les détruisant de ne pas augmenter le nombre des malheureux auxquels vous retirez la consolation et l’espérance ? »

Viviani lui-même, devenu président du Conseil en juin 1914, suite à la victoire des gauches aux élections législatives, allait entraîner la France dans la boucherie de la Grande Guerre.

Les révolutions qui allaient s'ensuivre (bolchévisme, nazisme, franc-maçonnerie mexicaine,...) allaient entraîner plusieurs dizaines de millions de chrétiens et de juifs dans la mort en raison de leur foi ou simplement de leur appartenance religieuse. Ces morts, qui ont fait du XXe siècle le siècle des Martyrs, sont le signe que les étoiles dont parlait René Viviani ne se sont jamais éteintes.


Sir Herbert Asquith    (1852 - 1928)

« We had better wait and see » (en anglais)
« Nous ferions mieux d'attendre et voir » (traduction)

Chef du parti libéral (whig) et Premier ministre du Royaume-Uni au début de la Grande Guerre, Herbert Asquith se montra d'une modération inappropriée à la conduite des opérations militaires et dut céder la place à David Lloyd George en décembre 1916. Il n'en fut pas moins anobli après la Guerre et devint lord Herbert Asquith, 1er comte d'Oxford. La célèbre expression «wait and see», représentative de la méthode Asquith, a été prononcée en 1910 dans le cadre d'un débat sur une loi de finances.


Jules Destrées    (1863 - 1936)

« En Belgique, il y a des Wallons et des Flamands. Sire, il n'y a pas de Belges. »
Source : Lettre au roi sur la séparation de la Wallonie et de la Flandre

Le 15 août 1912, Jules Destrées, député et futur ministre belge, publie une lettre ouverte au roi des Belges Albert 1er dans laquelle il plaide pour la scission du pays. Il apparaît comme un précurseur du nationalisme flamand, plus actif que jamais un siècle plus tard. Il écrit : «Laissez-moi vous dire la vérité, la grande et horrifiante vérité. Vous régnez sur deux peuples. En Belgique, il y a des Wallons et des Flamands. Sire, il n'y a pas de Belges. J'entends par là que la Belgique est un État politique assez artificiellement composé, mais qu'il n'est pas une nationalité. La fusion des Wallons et des Flamands n'est pas possible».

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